Besoin d'avis avisés ! - Arts & Lecture - Discussions
MarshPosté le 27-07-2014 à 01:15:34
Bonjour/Bonsoir ! J'aimerais avoir des avis sur une histoire que je suis en train d'écrire, surtout pour l'améliorer et/ou améliorer mon style d'écriture ( qui je trouve pour ma part un peu léger ). Si vous avez la foi de tout lire ou de lire ne serait-ce qu'un passage et me donner un avis après, je vous en serais extrêmement reconnaissant ! ( PS : Je n'ai que 18 ans et ceci et mon tout premier essai d'écriture.. Et les tirets ne se sont pas collés ) Merci !
Chapitre 1
L'île d'Uroborosie fût pendant de très longues années un état démocratique, dirigé par la plus fameuse dynastie de cette dernière, les Weskan. Une démocratie bien propre à l'île dotée d'un aspect monarchique : les présidents se succédait tour à tour, tous issus de la famille Weskan. Les habitants coulaient des jours heureux dans cet havre de paix, où l'économie florissante garantissait un train de vie convenable à n'importe quel être de l'île, où le mot chômage n'avait pas sa place et où les partis politiques travaillaient de concert pour offrir la meilleure vie possible au citoyens d'Uroborosie. Malgré la liberté d'association, aucun parti politique extrémiste n'avait vu le jour dans le débat publique, laissant place aux modérés. La plupart des uroborosiens vivaient du commerce, et surtout de l'exportation vers les nombreuses autres îles adjacentes à la leur : la pêche et l'agriculture uroborosiennes étaient très réputées, comme étant les meilleures de l'archipel. De ce fait, la seule et unique ville, Urobie, se trouvait assiégée par de grandes et somptueuses poissonneries colorées qui attiraient énormément de visiteurs chaque été, ce qui amena le tourisme au cœur de l'économie. Économie qui se portait tellement bien que la richesse produite servait non seulement aux habitants, mais également à venir en aide aux autres îles de l'archipel, qui contrairement à Uroborosie, avaient beaucoup plus de mal à subvenir à leur propre besoin. La plus grande entreprise de l'île appartenait à la famille Inzi, qui avait au cours des années installé une immense ligne de chemin de fer, qui desservait la totalité des endroits ou sites importants de l'île. La famille Inzi entretenait d'excellentes relations avec la dynastie Weskan, notamment avec l'avant-dernier dirigeant de l'île : le palais où le pouvoir exerçait avait même accepté d'être relié à la voie ferrée pour permettre aux citoyens de le visiter et de demander des audiences au président. Les Inzi sont également arrivés au pouvoir, pendant une courte période de l'histoire uroborosienne, quand l'avant-dernier président décéda. Le patriarche Inzi prit la tête du gouvernement, dans l'attente de la majorité de celui qui aurait du être le prochain président de l'île. Ces voies ferrées desservaient outre le palais, le Rossi Bar, où toute la ville se rendait pour siroter un cocktail face au lac Uros tout en écoutant de la musique, sérieusement choisie par sa propriétaire. L'ambiance festive et conviviale qui régnait au Rossi Bar, auparavant, a énormément contribué à la renommée d'Uroborosie en matière de vie nocturne. Une telle renommée que certains jeunes Weskan s'y rendaient souvent. Ces visites ont alimenté les spéculations des habitants sur un soit-disant lien entre le bar et le palais Weskan durant de nombreuses années, créant un mythe purement uroborosien. Ce furent ces 10 dernières années de boom économique, de joie, et de développement spectaculaire qui créèrent un passé quasiment sanctifié par les habitants contemporains de l'île.
Mais aujourd'hui, l'archipel n'alimente plus aucune relation avec sa principale île. Uroborosie est devenue un empire capitaliste où l'industrie a écrasé l'agriculture, la pêche, et les petites entreprises. Tous les produits consommés sur l'île proviennent de cette dernière, et tous portent le symbole des Weskan. D'après les experts, envoyés derrière les barreaux par le premier empereur Uroborosien, l'économie se porte toujours aussi bien qu'avant, voire mieux. Néanmoins, le style de vie des habitants s'est foncièrement dégradé ces 5 dernières années : les impôts se sont vus augmentés de plus de 70% de leur ancienne valeur, tandis que les salaires ont chuté en flèche. Les grandes usines prônant d'immenses W sur leurs toitures semblent avoir poussé comme des champignons, aux périphéries de la ville et même au-delà du lac Uros, laissant échapper jour et nuit une épaisse et nauséabonde fumée noirâtre. Usines qui se trouvent être la seule horizon de carrière possible aux jeunes uroborosiens, dont les études obligatoires ont été réduites. La scolarité, qui autrefois apportait aux étudiants des matières riches et variées, se résume dorénavant à l'apprentissage des valeurs du nouvel empire et au culte de la personnalité de son empereur. C'est en face de la dernière école encore en activité faisant également office de collège et de lycée, au centre d'Urobie, que se dresse la plus vaste usine de l'île, péjorativement nommée « la grosse » par les habitants. Profitant de la destruction de nombreuses habitations pour s'agrandir, jusqu'à atteindre une superficie d'environ 2km², l'usine emploie plus de 4500 salariés. La démocratie a donc été abolie à l'arrivée au pouvoir du dernier de la lignée Weskan, laissant place à un empire, qualifié de « sombre et froid » dans la dernière édition de la gazette uroborosienne avant sa mise en liquidation forcée. L'empereur, connu de tous sous le pseudonyme de W, est le plus jeune dirigeant que l'île ait jamais eu. Charismatique, intelligent, sadique et glacial, sont les adjectifs revenant le plus souvent dans les conversations des citoyens à son sujet, forcés de se rendre chaque dimanche à une cérémonie sectaire en son honneur. Au cours des mois suivant sa prise du pouvoir, l'empereur a mit en place une police politique appelée SRP ( Service de Répression Publique ), empêchant les anciens partis politiques de persister, écrasant ceux qui voudrait se créer. Le SRP, faisant office d'armée, maintient une surveillance constante sur la ville, mais également au large des côtes de l'île pour bloquer toutes communications avec l'extérieur. Indépendamment de son rôle militaire, l'empereur a même tenu le SRP de s'occuper de mettre à mort les condamnés jugés coupables de crime contre l'empire.
Chapitre 2
La nuit tombait. Une jeune femme séduisante, approximativement approchant de la trentaine, rentrait chez elle dans un vieil immeuble délabré de la périphérie d'Urobie. Jetant son sac sur le canapé, elle s'alluma une cigarette et se rendit dans la cuisine. Son appartement était très modeste, il n'y avait que 3 pièces, toutes envahies de feuilles volantes représentant des plans de construction. On ne trouvait ici qu'une chambre, une salle de bain étroite et un salon faisant office de cuisine. Elle ouvrit le frigo et resta dépitée un instant de voir à quel point il était dépourvu de nourriture, puis elle saisit une bouteille de vin rosé qu'elle déposa sur la table basse de son salon. Elle se dirigea dans la salle de bain, se recoiffa de quelques coups de brosse et se remaquilla légèrement. Sur la glace devant elle une photo accrochée la représentait plus jeune, aux côtés d'un grand garçon brun, prenant la pose devant un imposant saule-pleureur. Elle s'arrêta quelques secondes pour la regarder puis retourna dans le salon. Une fois installée, elle alluma la télévision tout en se servant un verre, et tomba comme chaque soir sur la seule chaîne diffusant sur l'île, TU7. Le choix des programmes était très restreint, il s'agissait soit de reportages sur l'île fortement influencés par le pouvoir, soit de retransmissions des cérémonies dominicales glorifiant l'empire, et l'empereur. Encore plus dépitée, elle finit le verre d'une traite pour s'en resservir dans la foulée, et écrasant sa cigarette assistait au début du journal télévisé. Bonsoir citoyens et citoyennes d'Urobie, ce soir dans notre journal hebdo... Quelle merde ! s'exclama t-elle. C'est effectivement demain que l'empereur appliquera le plan de rigueur concernant le salaires des ouvriers de l'usine Weskuros, ouvriers qui ont tenté ce matin de d... La télé commença à grésiller, il n'y avait plus de son et l'image devenait de plus en plus floue. La jeune femme se leva et envoya un grand coup de pied dans l'écran, le faisant revenir à la normal. Ils ont tenté quoi les ouvriers ? Pourquoi je suis jamais au courant ? Dit-elle entre deux gorgées de rosé. L'empereur a finalement annoncé en fin d'après-midi qu'il n'y aurait aucun report dans la date du plan de rigueur. Son téléphone se mit à vibrer au fond de son sac. Après avoir enlevé des tas d'affaires qu'elle envoya par terre, elle le sortit et regarda de qui il s'agissait avant de répondre. Elle avala ses dernières gouttes de vin et répondit : Allo ? Allo Pam, t'as regardé le journal ? Malheureusement oui, c'est quoi cette histoire d'ouvriers ? Écoute, tu sais que j'apprécie pas trop participer au plan de l'ORS, mais rejoins nous avec Quent au Rossi Bar, il ferme plus tard ce soir. J'y serai dans une demi-heure, à tout de suite. Annonça t-elle en franchissant le seuil de sa porte.
Au même moment, dans un immeuble aux alentours du centre, un jeune homme visiblement exténué sortit en trombe de son appartement. Courant à toute vitesse dans les escaliers il manqua de trébucher à plusieurs reprises, et une fois dans la rue son téléphone retentit. Oui madame ? dit-il. J'ai appelé Pam pour qu'elle nous rejoigne. Il marqua une pause de quelques secondes avant de reprendre la discussion. Il faudrait éviter de.. Discuter de tout ça en face à face serait mieux non ? Je raccroche, soit la le plus vite possible. Il rangea le téléphone dans sa poche et leva la tête vers les grandes tours du centre. Il se trouvait dans le quartier de l'usine Weskuros, la nuit le rendait encore plus lugubre que le jour. Mal gré son ambiance de film d'horreur, le quartier est un des plus importants de l'île économiquement parlant. Il passa devant la fameuse usine, les immenses portes en acier étaient peintes de messages et slogans de révolte. Des militaires du SRP, armes à la main, le regardaient marcher du haut de leurs mirador habillés de barbelés. Un puissant projecteur l'éclaira, il s'arrêta de marcher pendant un instant. Il se tourna vers l'un des miradors pour montrer qu'il n'avait pas d'arme, ou d'objets interdits par l'empire. Aveuglé par l'intensité de la lumière, il aperçu vaguement un des militaire lui faire signe de partir, ce qu'il s'empressa de faire d'un pas rapide. Le Rossi Bar était à environ une demi-heure à pied du quartier Weskuros, et il n'y avait qu'une seule et unique route pour s'y rendre. Marchant dans un silence le plus total, il observait de droite à gauche, appréhendant de rencontrer un militaire du SRP. Il serait contraint d'être fouillé, et son téléphone ne serait pas à l'abri d'une recherche par leur service informatique. Étant à quelques minutes du bar, il prit un moment pour réfléchir aux conditions de vie à Uroborosie. Le Rossi Bar était le dernier endroit où les habitants pouvaient se détendre, écouter de la musique sans craindre un contrôle de la répression publique, ou tout simplement boire un verre entre amis. Malgré le fait que la pollution et les déchets des usines avaient détérioré l'espace du lac Uros, l'endroit restait encore apaisant et le cadre à peu près naturel. Il emprunta l'ancienne voie ferrée du réseau Inzi, aujourd'hui inutilisable, et remarqua des lumières au loin. Le jeune homme entra dans le bar. Il chercha du regard la table qu'il devait rejoindre, mais l'intérieur était plein à craquer. Il se rendit au bar sous une musique aux accents reggaeton et interpella une barmaid. Sofia ! Ah salut Quent. Désolée j'ai beaucoup de taf là, les autres sont sur la terrasse à la table du fond je vous rejoins après. Dit-elle en secouant son shaker de Pina Colada. Quent se rendit donc sur la terrasse qui donnait directement sur le lac, faiblement éclairée par des lanternes. S'avançant vers sa table, il aperçut en une fraction de seconde des hommes en tenue du SRP à l'autre bout de la terrasse, fumant leur cigarette, et il comprit pourquoi ses amis s'étaient assis à l'extérieur. Salut Quent. T'as vu leur nouveau job ? Surveillant de bar c'est pas génial ça. Quent s'installa à la table et s'alluma à son tour une cigarette, voyant que ses deux amies fumaient aussi. Que veux-tu Manu, ils sont partout maintenant. Bref, l'usine ? C'est la merde mais c'est un bon filon ! s'exclama doucement Pamela observant les agents du SRP. Et tu comptes faire quoi ? Appuyer une future révolte ? Il ricana un moment puis reprit. Ils vont pas faire long feu les ouvriers face à l'empire. On dirait pas que tu fais parti de l'ORS toi. Je te rappelle que la cave de ton immeuble est remplie d'armes, qui pourraient se montrer très utile en ce moment, non ? répliqua t-elle. Manu regarda Quent avec insistance, et ayant capté son regard elle souleva ses sourcils pour lui faire comprendre que cela ne serait pas si mal. Au même moment un serveur vint prendre leur commande, Pam demanda un verre de porto, tandis que Manu et Quent optèrent pour un simple diabolo. C'est l'alcool qui influence tes décisions Pam peut-être. Dit Quent. Quoi qu'il en soit on ne peut pas laisser passer cette occasion, c'est clair et net. Elle marqua un temps de pause pour siroter son porto avant de reprendre. Manu pense comme moi Quent, il est temps de mettre un terme à ce foutu empire. Manu frappa un coup sur la table. Parle moins fort Pam ! chuchota t-elle. Oui désolée. Vous avez pas appelé Sarracina ? Bien sur que si, pas de réponse. La montre de Quent sonna 23 heures. Une sirène retentit dans le bar et les agents du SRP entrèrent à l'intérieur, jetant leur mégot dans le lac. Le bar commença à se vider peu à peu, la musique devint plus calme et les serveurs entreprirent le nettoyage de la salle. Il ne restait plus que quelques tables occupées à l'intérieur tandis que la seule table animée de la terrasse était celle du fond. Une serveuse au long cheveux noir s'approcha de cette dernière, un plateau avec quatre verre de rosé à la main. Elle déposa les verres et prit place à la table soupirant de soulagement. Dur le service ce soir. Je comprendrai jamais pourquoi la patronne est serveuse et barmaid en même temps. s'exclama Quent. Parce que ça me plait ! On va armer les ouvriers Weskuros Sofia. Pam se leva pour se tenir face au lac, son verre de rosé aux lèvres, elle reprit. Si on laisse les choses aller dans le sens de l'empire, ce ne sera pas deux agents du SRP qu'il y aura ici, mais plutôt une vingtaine. Ça peut être une bonne idée comme une mauvaise... Vous savez que je vous laisse vous réunir ici et que j'approuve vos opinions, mais si ça tourne en révolution sanglante je ne sais pas trop. Sofia débarrassa les verres que Pamela, Quent et Manu avaient quasiment finit d'une traite, elle saisit son torchon et nettoya sommairement la table. Puis elle alla éteindre les lanternes de la terrasse laissant la dernière allumée pour leur table. Bref, je vais m'occuper de la fermeture. Soupira Sofia. Ne vous faites pas trop voir. Manu, qui n'avait pas beaucoup participé à la discussion prit la décision de mettre un terme à cette réunion nocturne. Elle tendit le sac à main de Pamela à cette dernière, mit le sien sur son épaule et ils quittèrent le bar faisant un signe de main à Sofia en guise d'au revoir. Manu habitait dans les alentours du palais derrière les immenses barrières d'acier, érigées après l'arrivée au pouvoir de W, qui séparaient l'empereur du reste de la ville. De chez elle, Manu pouvait tout de même voir le fameux palais, aux gigantesques tours ostensiblement décorées de sculptures dorées, aux énormes portails noirs ornés de W, aux merveilleux jardins dont la diversité des plantes n'étaient égalée nulle part ailleurs. Quand elle observait le palais avant d'ouvrir sa porte, elle se souvenait de son enfance où elle allait tous les jours dans les grands jardins. Elle se demandait souvent ce qu'il advenait de ces magnifiques parcs et serres remplies de fleurs et d'arbres exotiques, depuis cinq ans qu'il était impossible aux habitants de s'y rendre. Elle se rappelait également les souterrains du palais, où elle jouait de temps en temps avec Quent, bien que cela fut interdit. Une fois chez elle, elle s'écroula sur son canapé devant la télé qu'elle n'avait pas éteinte et regarda sans étonnement le journal de TU7 qui passait encore en boucle avec comme sujet principal les ouvriers de Weskuros. Cela faisait longtemps qu'Urobie n'avait pas été secouée ainsi. Les premières émeutes avaient éclaté suite à l'augmentation faramineuse des impôts, quelques mois après l'arrivée au pouvoir de l'empereur, et avaient duré plusieurs semaines. Le palais s'était retrouvé assiégé par une horde de citoyens mécontents, ce qui avait amené ce dernier à construire la grande barrière de séparation encore présente aujourd'hui. C'est à cette époque que l'usine Weskuros et d'autres moins importantes furent construites, dans le but de donner du travail en masse aux habitants, bien que les salaires restèrent très bas. Manu éteignit la télévision et se dirigea vers sa chambre. A sa grande surprise, sur son lit impeccablement fait, une lettre était posée sur son oreiller. Interloquée, elle l'ouvrit. « L'ORS est loin d'être une organisation secrète. » Elle se rendit en trombe dans son salon, arracha le téléphone de son sac et appela Pamela.
Chapitre 3
L'ORS, Organisation Républicaine Secrète, a vu le jour durant les premières émeutes de l'histoire uroborosienne. A ces débuts, elle était menée par un leader charismatique et aimé de tous, Aaron Inzi, fils du défunt patriarche Inzi. Suite à l'assassinat de son père par le SRP, il entreprit de soutenir la révolte des habitants de l'île avec la richesse de sa famille, qu'il dilapida en achat d'arme et de vivres aux îles adjacentes à Urobie. Malgré tous les efforts de l'ORS et des Inzi, W parvint à mater la révolte, dont la mort d'Aaron Inzi marqua tristement la fin. Après la révolte ratée, l'ORS, dont les rangs s'étaient largement réduits, se fit extrêmement discrète, voire absente durant quelques années. De nos jours, l'organisation n'a plus de leader à proprement parlé. Pamela, Quent et Manu forment un trio de tête, suivis par des ouvriers et citoyens de toute l'île exaspérés par leur condition de vie. Cela fait bientôt un an que le trio est épaulé par une proche collaboratrice du palais, leur amenant des informations plus qu'essentielles au bon fonctionnement de leur projet. Elle avait permit à Pamela la construction de la cave de Quent, où toutes leurs ressources en armes étaient entreposées, en effaçant la demande de vérification du palais. Elle les tenait également au courant de toutes les nouvelles dispositions du SRP, et des prévisions de l'empereur en terme de réformes et autres lubies.
Sarracina quitta le palais vers 16 heures aujourd'hui. Elle avait travaillé en tant que conseillère de l'empereur depuis 8 heures du matin, passant ses journées au palais. Elle emprunta un trajet plus long pour se rendre chez Manu, évitant de se faire remarquer ou suivre. En chemin elle croisa des agents du SRP qui la saluèrent avec respect, son statut l'imposait. Sur sa route, à une centaine de mètres de chez Manu, la jeune conseillère remarqua une famille dont la maison était en pleine saisie par des huissiers. Elle observa un instant cette scène déplorable : les enfants sur le pallier pleuraient tandis que la mère, dans tous ses états, tentait tant bien que mal de les calmer. Un homme hurlait de rage sur les huissiers et les agents du SRP les accompagnant, visiblement le père de famille excédé par l'impassibilité des fonctionnaires de l'empire. Une fois leur travail terminé, le père cracha sur un agent, l'insultant de tous les noms. Sarracina comprit directement ce qui allait se produire, elle courut pour aller chercher la mère et les enfants, tout en montrant son badge du palais aux agents, et les amena plus loin. Elle se retourna et vit le SRP battre l'homme, puis le porter jusqu'à l'arrière de la maison, et un court instant plus tard des rafales de balles retentirent. La mère s'écroula au sol et au loin les agents du SRP courraient vers eux, faisant signe à Sarracina de quitter les lieux, qui s'exécuta et reprit la route immédiatement sans discuter. Elle savait pertinemment que même son statut de conseillère ne pourrait rien arranger pour cette famille désormais, et le regretta durant la fin de son trajet. Quelques minutes plus tard, elle arriva devant la porte de la maisonnette, retira sa veste de costard et toqua 6 fois. Manu vint lui ouvrir, toujours affolée par la lettre découverte la veille. Elle lui proposa de la débarrasser mais Sarracina refusa : Inutile de ranger ma veste, tu sais que je ne peux pas rester trop longtemps, dit Sarracina. Les bonnes manières ! Rétorqua Manu, regarde de toi-même ce que j'ai trouvé. Elle lui tendit la lettre. Sarracina l'analysa, aucune écriture sur l'enveloppe, aucun signe distinctif, juste un simple papier à l'intérieur contenant le message sur l'ORS. Elle reposa la lettre sur la table en s'asseyant et reprit la discussion. Je ne comprends pas pourquoi. Pourquoi quoi ? Demanda Manu en s'asseyant à son tour. Pourquoi si quelqu'un à l'intention de faire chanter l'ORS ou juste de nous faire peur te déposes la lettre à toi. Quelqu'un de bien informé aurait plutôt choisi de la déposer chez Pamela, c'est elle en quelque sorte qui guide l'organisation. Manu regarda de nouveau la lettre. Elle prit sa tête dans ses mains et répondit : Si seulement on pouvait quitter cette île.. Pam et Quent ne sont pas encore au courant, je voulais savoir si tu n'étais au courant de rien vis à vis du palais. Rien du tout malheureusement, mais il est possible que cela ne vienne pas du palais ni du SRP. Je pense que si ils étaient au courant, on ne serait déjà plus de ce monde. Le badge impérial de Sarracina vibra dès qu'elle eut fini sa phrase. Il vibra exactement 3 fois. Elle regarda Manu avec des gros yeux avant de se lever. 3 coups, c'est l'empereur lui même qui me demande. Quoi ?! Cria Manu, tu crois qu'il.. Il ne sait rien, ne t'inquiètes pas pour cette lettre, je vais régler cette histoire au plus vite. Informe Pam et Quent. Dit-elle tout en passant le seuil de la porte. Sarracina s'empressa de retourner auprès de l'empereur. Bien qu'elle savait que cela n'allait pas avoir une importance vitale, elle ne devait pas traîner pour éviter de le faire patienter. Son aller-retour express du palais jusqu'à chez Manu l'avait légèrement essoufflé, et devant les barrières de séparation elle se recoiffa avant de passer son badge dans le système d'ouverture. Elle franchi les portes des barrières extérieures, avant de franchir le poste de contrôle du SRP, avant de franchir les véritables portes du palais. « Encore plus de point de passage leur ferait pas de mal tiens » pensa t-elle. Elle se trouvait dans l'immense et imposant hall du palais. Un double escalier menait à l'étage, où il y avait entre autre la salle du trône. Des grands portraits de la famille Weskan habillaient les murs. Le premier et le plus visible, était placé au dessus de la porte menant à la salle du trône, représentant W en tenu d'empereur : une grande cape rouge bordée d'hermine au dos, à la main le sceptre des dirigeants uroborosiens, ainsi qu'une couronne ornée d'innombrables pierres précieuses qu'il s'était fait forger sur mesure. A sa droite, un portrait de son père, l'ancien président de l'île, et à sa gauche un portrait de sa mère. Suivent une trentaine d'autres portraits de personnages plus ou moins connus de la dynastie Weskan. Sarracina emprunta les doubles escaliers pour se rendre dans la salle du trône, dont deux gardes lui ouvrirent la porte.
Pendant ce temps chez Pamela..
Comment est-ce que c'est possible ?! S'exclama Pamela tenant la lettre entre ses mains. J'en ai strictement aucune idée, repondit Manu, quoi qu'il en soit cette lettre s'est retrouvée chez moi. Si c'est le palais qui est derrière ça, on est foutu. Dit Quent. Sarracina est passée chez moi tout à l'heure, le palais n'est au courant de rien sur l'ORS. Pamela se leva, déchira la lettre en plusieurs morceaux et jeta le tout à la poubelle. Elle revint auprès de Manu et Quent, servit un verre de rosé à chacun et reprit : Bref. Si le SRP enquête sur nous et qu'ils nous connaissent on aurait pas pu rester au Rossi Bar hier soir. Ça ne peut pas venir du palais, alors ça vient de nos rangs. Sarracina travaille au palais, tu penses que.. Manu coupa Quent en montant le ton : Impossible, elle nous a donné des informations plus qu'importantes sur le palais auparavant, et si c'était une taupe elle aurait saisi bien des occasions pour nous faire mettre à mort et détruire l'ORS. Elle vérifia son téléphone dans l'attente d'un appel de Sarracina qui ne venait pas. Elle a raison Quent, informa Pamela, on doit découvrir de qui provient cette lettre et je ne pense pas que ce soit Sarracina. On ne devrait pas rester trop ensemble, dit Manu tout en buvant la dernière goutte de son verre, rentrons chez nous et on se tient au courant. Manu et Quent prirent leurs affaires et quittèrent l'appartement de Pamela. Seule, elle décida de se préparer pour sortir, sans en informer personne. Elle attacha ses long cheveux noirs et s'habilla des plus banalement, puis elle souleva sa petite télé pour prendre une grande clé qui se trouvait en dessous. Elle saisit son sac et sa veste devant la porte, tout en faisant coulisser son porte-manteau pour saisir une petite clé cachée dans un enfoncement derrière.
Sarracina quitta la salle du trône, les agents du SRP la saluèrent de nouveau et elle descendit les marches. Une fois dehors, elle monta dans un véhicule de fonction avec chauffeur offert pas l'empereur, et informa le chauffeur de l'amener à l'ancienne gare ferroviaire des Inzi. Elle prétexta une enquête officielle pour dissimuler ses véritables projets aux yeux du chauffeur, qui la déposa devant la gare 10 minutes plus tard. Elle sortit de la voiture et se trouva face au vieil et grand bâtiment désaffecté. Des mauvaises herbes avaient prit possession des ruines de l'ancienne gare, les portes étaient criblées de balles tandis qu'un train était encore allongé sur les rails juste à la sortie de cette dernière. Sarracina pénétra dans l'enceinte de la gare. Le toit était en partie détruit, et ce qu'il en restait menaçait de s'effondrer d'un moment à l'autre. Elle avança vers les anciens quais, et lu les panneaux d'affichage : « Train toutes les 8 minutes pour Palais Weskan, train toutes les 10 minutes pour Ross.. » Le reste demeurait illisible, l'écriture effacée par le temps. Les anciens trains étaient encore à quai, portes ouvertes. Sarracina se pencha à travers les vitres cassées par curiosité et se cru un instant dans un environnement de guerre : Les sièges étaient autant criblés de balles que les portes de la gare. Au sol les éclats de verres semblaient peint de sang sec, éparpillés avec des multitudes d'objets en tout genre. Elle remarqua dans ce fouillis un brassard « ORS », qu'elle se dépêcha d'aller prendre. Un fois son petit tour du propriétaire terminé, elle se rendit au centre de direction, à côté du quai menant anciennement au palais. Elle poussa la porte et c'est sans étonnement qu'elle vit une trappe ouverte au sol, dont une forte lumière émanait. Elle descendit l'échelle en prenant soin de fermer la trappe et se retrouva dans une petite pièce pleines de cartons, remplis de dossiers et de feuilles volantes. Pamela était assise par terre au centre un coffre en acier devant elle. Te voilà, je t'attendais pour l'ouvrir. Dit Pamela en sortant les clés de sa poche. Tu m'avais donné rendez-vous ici si on était en situation de crise, tu penses que c'est un situation de crise alors ? Répondit Sarracina. Si tu es la tu le penses aussi. Rétorqua t-elle un léger sourire aux lèvres. Pamela inséra la première grande clé dans le coffre, pour découvrir à l'intérieur un autre coffre muni d'un énorme cadenas. Elle inséra la seconde clé, et ouvrit le coffre devant Sarracina. Il contenait quelques papiers représentant des plans de construction et des listes de noms. Elle enleva les trois feuilles de liste de noms et s'installa sur un bureau, en faisant signe à Sarracina de la rejoindre. Tu vois, j'ai la tous les noms des gens connus participant de près ou de loin à l'ORS. Et à partir de ça tu veux aller par élimination pour découvrir qui aurait déposé la lettre chez Manu ? Dit Sarracina en lisant une des listes. Exactement. Tu comprends pourquoi je ne peux pas garder ses listes chez moi. Oui, dans ces cas la si tu tombes tout l'ORS tomberait avec toi. Et donc.. Tu soupçonnes quelqu'un de chez nous ? Sarracina continuait de lire la liste qu'elle avait entre ses mains. Sofia du Rossi Bar est alliée à l'ORS ? Gênée, Pamela regarda Sarracina d'un air innocent et lui répondit : Oui, mais elle ne veut pas que ça se sache, seulement Manu Quent et moi-même sommes au courant. Désolée de ne pas t'avoir prévenu. Il n'y a pas de mal.
--------------- Mon image publique est étonnamment négative, est-ce à cause de mon hobbie qui consiste à gifler des orphelines ? | Je dois aller faire quelque chose de masculin, tel conquérir une nation ou uriner debout.
Marsh Posté le 27-07-2014 à 01:15:34
Bonjour/Bonsoir ! J'aimerais avoir des avis sur une histoire que je suis en train d'écrire, surtout pour l'améliorer et/ou améliorer mon style d'écriture ( qui je trouve pour ma part un peu léger ). Si vous avez la foi de tout lire ou de lire ne serait-ce qu'un passage et me donner un avis après, je vous en serais extrêmement reconnaissant ! ( PS : Je n'ai que 18 ans et ceci et mon tout premier essai d'écriture.. Et les tirets ne se sont pas collés ) Merci !
Chapitre 1
L'île d'Uroborosie fût pendant de très longues années un état démocratique, dirigé par la plus fameuse dynastie de cette dernière, les Weskan. Une démocratie bien propre à l'île dotée d'un aspect monarchique : les présidents se succédait tour à tour, tous issus de la famille Weskan. Les habitants coulaient des jours heureux dans cet havre de paix, où l'économie florissante garantissait un train de vie convenable à n'importe quel être de l'île, où le mot chômage n'avait pas sa place et où les partis politiques travaillaient de concert pour offrir la meilleure vie possible au citoyens d'Uroborosie. Malgré la liberté d'association, aucun parti politique extrémiste n'avait vu le jour dans le débat publique, laissant place aux modérés. La plupart des uroborosiens vivaient du commerce, et surtout de l'exportation vers les nombreuses autres îles adjacentes à la leur : la pêche et l'agriculture uroborosiennes étaient très réputées, comme étant les meilleures de l'archipel. De ce fait, la seule et unique ville, Urobie, se trouvait assiégée par de grandes et somptueuses poissonneries colorées qui attiraient énormément de visiteurs chaque été, ce qui amena le tourisme au cœur de l'économie. Économie qui se portait tellement bien que la richesse produite servait non seulement aux habitants, mais également à venir en aide aux autres îles de l'archipel, qui contrairement à Uroborosie, avaient beaucoup plus de mal à subvenir à leur propre besoin.
La plus grande entreprise de l'île appartenait à la famille Inzi, qui avait au cours des années installé une immense ligne de chemin de fer, qui desservait la totalité des endroits ou sites importants de l'île. La famille Inzi entretenait d'excellentes relations avec la dynastie Weskan, notamment avec l'avant-dernier dirigeant de l'île : le palais où le pouvoir exerçait avait même accepté d'être relié à la voie ferrée pour permettre aux citoyens de le visiter et de demander des audiences au président. Les Inzi sont également arrivés au pouvoir, pendant une courte période de l'histoire uroborosienne, quand l'avant-dernier président décéda. Le patriarche Inzi prit la tête du gouvernement, dans l'attente de la majorité de celui qui aurait du être le prochain président de l'île.
Ces voies ferrées desservaient outre le palais, le Rossi Bar, où toute la ville se rendait pour siroter un cocktail face au lac Uros tout en écoutant de la musique, sérieusement choisie par sa propriétaire. L'ambiance festive et conviviale qui régnait au Rossi Bar, auparavant, a énormément contribué à la renommée d'Uroborosie en matière de vie nocturne. Une telle renommée que certains jeunes Weskan s'y rendaient souvent. Ces visites ont alimenté les spéculations des habitants sur un soit-disant lien entre le bar et le palais Weskan durant de nombreuses années, créant un mythe purement uroborosien.
Ce furent ces 10 dernières années de boom économique, de joie, et de développement spectaculaire qui créèrent un passé quasiment sanctifié par les habitants contemporains de l'île.
Mais aujourd'hui, l'archipel n'alimente plus aucune relation avec sa principale île. Uroborosie est devenue un empire capitaliste où l'industrie a écrasé l'agriculture, la pêche, et les petites entreprises. Tous les produits consommés sur l'île proviennent de cette dernière, et tous portent le symbole des Weskan. D'après les experts, envoyés derrière les barreaux par le premier empereur Uroborosien, l'économie se porte toujours aussi bien qu'avant, voire mieux. Néanmoins, le style de vie des habitants s'est foncièrement dégradé ces 5 dernières années : les impôts se sont vus augmentés de plus de 70% de leur ancienne valeur, tandis que les salaires ont chuté en flèche. Les grandes usines prônant d'immenses W sur leurs toitures semblent avoir poussé comme des champignons, aux périphéries de la ville et même au-delà du lac Uros, laissant échapper jour et nuit une épaisse et nauséabonde fumée noirâtre. Usines qui se trouvent être la seule horizon de carrière possible aux jeunes uroborosiens, dont les études obligatoires ont été réduites. La scolarité, qui autrefois apportait aux étudiants des matières riches et variées, se résume dorénavant à l'apprentissage des valeurs du nouvel empire et au culte de la personnalité de son empereur. C'est en face de la dernière école encore en activité faisant également office de collège et de lycée, au centre d'Urobie, que se dresse la plus vaste usine de l'île, péjorativement nommée « la grosse » par les habitants. Profitant de la destruction de nombreuses habitations pour s'agrandir, jusqu'à atteindre une superficie d'environ 2km², l'usine emploie plus de 4500 salariés.
La démocratie a donc été abolie à l'arrivée au pouvoir du dernier de la lignée Weskan, laissant place à un empire, qualifié de « sombre et froid » dans la dernière édition de la gazette uroborosienne avant sa mise en liquidation forcée. L'empereur, connu de tous sous le pseudonyme de W, est le plus jeune dirigeant que l'île ait jamais eu. Charismatique, intelligent, sadique et glacial, sont les adjectifs revenant le plus souvent dans les conversations des citoyens à son sujet, forcés de se rendre chaque dimanche à une cérémonie sectaire en son honneur. Au cours des mois suivant sa prise du pouvoir, l'empereur a mit en place une police politique appelée SRP ( Service de Répression Publique ), empêchant les anciens partis politiques de persister, écrasant ceux qui voudrait se créer. Le SRP, faisant office d'armée, maintient une surveillance constante sur la ville, mais également au large des côtes de l'île pour bloquer toutes communications avec l'extérieur. Indépendamment de son rôle militaire, l'empereur a même tenu le SRP de s'occuper de mettre à mort les condamnés jugés coupables de crime contre l'empire.
Chapitre 2
La nuit tombait. Une jeune femme séduisante, approximativement approchant de la trentaine, rentrait chez elle dans un vieil immeuble délabré de la périphérie d'Urobie. Jetant son sac sur le canapé, elle s'alluma une cigarette et se rendit dans la cuisine. Son appartement était très modeste, il n'y avait que 3 pièces, toutes envahies de feuilles volantes représentant des plans de construction. On ne trouvait ici qu'une chambre, une salle de bain étroite et un salon faisant office de cuisine. Elle ouvrit le frigo et resta dépitée un instant de voir à quel point il était dépourvu de nourriture, puis elle saisit une bouteille de vin rosé qu'elle déposa sur la table basse de son salon.
Elle se dirigea dans la salle de bain, se recoiffa de quelques coups de brosse et se remaquilla légèrement. Sur la glace devant elle une photo accrochée la représentait plus jeune, aux côtés d'un grand garçon brun, prenant la pose devant un imposant saule-pleureur. Elle s'arrêta quelques secondes pour la regarder puis retourna dans le salon.
Une fois installée, elle alluma la télévision tout en se servant un verre, et tomba comme chaque soir sur la seule chaîne diffusant sur l'île, TU7. Le choix des programmes était très restreint, il s'agissait soit de reportages sur l'île fortement influencés par le pouvoir, soit de retransmissions des cérémonies dominicales glorifiant l'empire, et l'empereur. Encore plus dépitée, elle finit le verre d'une traite pour s'en resservir dans la foulée, et écrasant sa cigarette assistait au début du journal télévisé.
Bonsoir citoyens et citoyennes d'Urobie, ce soir dans notre journal hebdo...
Quelle merde ! s'exclama t-elle.
C'est effectivement demain que l'empereur appliquera le plan de rigueur concernant le salaires des ouvriers de l'usine Weskuros, ouvriers qui ont tenté ce matin de d...
La télé commença à grésiller, il n'y avait plus de son et l'image devenait de plus en plus floue. La jeune femme se leva et envoya un grand coup de pied dans l'écran, le faisant revenir à la normal.
Ils ont tenté quoi les ouvriers ? Pourquoi je suis jamais au courant ? Dit-elle entre deux gorgées de rosé.
L'empereur a finalement annoncé en fin d'après-midi qu'il n'y aurait aucun report dans la date du plan de rigueur.
Son téléphone se mit à vibrer au fond de son sac. Après avoir enlevé des tas d'affaires qu'elle envoya par terre, elle le sortit et regarda de qui il s'agissait avant de répondre. Elle avala ses dernières gouttes de vin et répondit :
Allo ?
Allo Pam, t'as regardé le journal ?
Malheureusement oui, c'est quoi cette histoire d'ouvriers ?
Écoute, tu sais que j'apprécie pas trop participer au plan de l'ORS, mais rejoins nous avec Quent au Rossi Bar, il ferme plus tard ce soir.
J'y serai dans une demi-heure, à tout de suite. Annonça t-elle en franchissant le seuil de sa porte.
Au même moment, dans un immeuble aux alentours du centre, un jeune homme visiblement exténué sortit en trombe de son appartement. Courant à toute vitesse dans les escaliers il manqua de trébucher à plusieurs reprises, et une fois dans la rue son téléphone retentit.
Oui madame ? dit-il.
J'ai appelé Pam pour qu'elle nous rejoigne.
Il marqua une pause de quelques secondes avant de reprendre la discussion.
Il faudrait éviter de.. Discuter de tout ça en face à face serait mieux non ?
Je raccroche, soit la le plus vite possible.
Il rangea le téléphone dans sa poche et leva la tête vers les grandes tours du centre. Il se trouvait dans le quartier de l'usine Weskuros, la nuit le rendait encore plus lugubre que le jour. Mal gré son ambiance de film d'horreur, le quartier est un des plus importants de l'île économiquement parlant.
Il passa devant la fameuse usine, les immenses portes en acier étaient peintes de messages et slogans de révolte. Des militaires du SRP, armes à la main, le regardaient marcher du haut de leurs mirador habillés de barbelés. Un puissant projecteur l'éclaira, il s'arrêta de marcher pendant un instant. Il se tourna vers l'un des miradors pour montrer qu'il n'avait pas d'arme, ou d'objets interdits par l'empire. Aveuglé par l'intensité de la lumière, il aperçu vaguement un des militaire lui faire signe de partir, ce qu'il s'empressa de faire d'un pas rapide.
Le Rossi Bar était à environ une demi-heure à pied du quartier Weskuros, et il n'y avait qu'une seule et unique route pour s'y rendre. Marchant dans un silence le plus total, il observait de droite à gauche, appréhendant de rencontrer un militaire du SRP. Il serait contraint d'être fouillé, et son téléphone ne serait pas à l'abri d'une recherche par leur service informatique.
Étant à quelques minutes du bar, il prit un moment pour réfléchir aux conditions de vie à Uroborosie. Le Rossi Bar était le dernier endroit où les habitants pouvaient se détendre, écouter de la musique sans craindre un contrôle de la répression publique, ou tout simplement boire un verre entre amis. Malgré le fait que la pollution et les déchets des usines avaient détérioré l'espace du lac Uros, l'endroit restait encore apaisant et le cadre à peu près naturel. Il emprunta l'ancienne voie ferrée du réseau Inzi, aujourd'hui inutilisable, et remarqua des lumières au loin.
Le jeune homme entra dans le bar. Il chercha du regard la table qu'il devait rejoindre, mais l'intérieur était plein à craquer. Il se rendit au bar sous une musique aux accents reggaeton et interpella une barmaid.
Sofia !
Ah salut Quent. Désolée j'ai beaucoup de taf là, les autres sont sur la terrasse à la table du fond je vous rejoins après. Dit-elle en secouant son shaker de Pina Colada.
Quent se rendit donc sur la terrasse qui donnait directement sur le lac, faiblement éclairée par des lanternes. S'avançant vers sa table, il aperçut en une fraction de seconde des hommes en tenue du SRP à l'autre bout de la terrasse, fumant leur cigarette, et il comprit pourquoi ses amis s'étaient assis à l'extérieur.
Salut Quent. T'as vu leur nouveau job ? Surveillant de bar c'est pas génial ça.
Quent s'installa à la table et s'alluma à son tour une cigarette, voyant que ses deux amies fumaient aussi.
Que veux-tu Manu, ils sont partout maintenant. Bref, l'usine ?
C'est la merde mais c'est un bon filon ! s'exclama doucement Pamela observant les agents du SRP.
Et tu comptes faire quoi ? Appuyer une future révolte ? Il ricana un moment puis reprit. Ils vont pas faire long feu les ouvriers face à l'empire.
On dirait pas que tu fais parti de l'ORS toi. Je te rappelle que la cave de ton immeuble est remplie d'armes, qui pourraient se montrer très utile en ce moment, non ? répliqua t-elle.
Manu regarda Quent avec insistance, et ayant capté son regard elle souleva ses sourcils pour lui faire comprendre que cela ne serait pas si mal. Au même moment un serveur vint prendre leur commande, Pam demanda un verre de porto, tandis que Manu et Quent optèrent pour un simple diabolo.
C'est l'alcool qui influence tes décisions Pam peut-être. Dit Quent.
Quoi qu'il en soit on ne peut pas laisser passer cette occasion, c'est clair et net. Elle marqua un temps de pause pour siroter son porto avant de reprendre. Manu pense comme moi Quent, il est temps de mettre un terme à ce foutu empire.
Manu frappa un coup sur la table.
Parle moins fort Pam ! chuchota t-elle.
Oui désolée. Vous avez pas appelé Sarracina ?
Bien sur que si, pas de réponse.
La montre de Quent sonna 23 heures. Une sirène retentit dans le bar et les agents du SRP entrèrent à l'intérieur, jetant leur mégot dans le lac. Le bar commença à se vider peu à peu, la musique devint plus calme et les serveurs entreprirent le nettoyage de la salle. Il ne restait plus que quelques tables occupées à l'intérieur tandis que la seule table animée de la terrasse était celle du fond. Une serveuse au long cheveux noir s'approcha de cette dernière, un plateau avec quatre verre de rosé à la main. Elle déposa les verres et prit place à la table soupirant de soulagement.
Dur le service ce soir.
Je comprendrai jamais pourquoi la patronne est serveuse et barmaid en même temps. s'exclama Quent.
Parce que ça me plait !
On va armer les ouvriers Weskuros Sofia. Pam se leva pour se tenir face au lac, son verre de rosé aux lèvres, elle reprit. Si on laisse les choses aller dans le sens de l'empire, ce ne sera pas deux agents du SRP qu'il y aura ici, mais plutôt une vingtaine.
Ça peut être une bonne idée comme une mauvaise... Vous savez que je vous laisse vous réunir ici et que j'approuve vos opinions, mais si ça tourne en révolution sanglante je ne sais pas trop.
Sofia débarrassa les verres que Pamela, Quent et Manu avaient quasiment finit d'une traite, elle saisit son torchon et nettoya sommairement la table. Puis elle alla éteindre les lanternes de la terrasse laissant la dernière allumée pour leur table.
Bref, je vais m'occuper de la fermeture. Soupira Sofia. Ne vous faites pas trop voir.
Manu, qui n'avait pas beaucoup participé à la discussion prit la décision de mettre un terme à cette réunion nocturne. Elle tendit le sac à main de Pamela à cette dernière, mit le sien sur son épaule et ils quittèrent le bar faisant un signe de main à Sofia en guise d'au revoir.
Manu habitait dans les alentours du palais derrière les immenses barrières d'acier, érigées après l'arrivée au pouvoir de W, qui séparaient l'empereur du reste de la ville. De chez elle, Manu pouvait tout de même voir le fameux palais, aux gigantesques tours ostensiblement décorées de sculptures dorées, aux énormes portails noirs ornés de W, aux merveilleux jardins dont la diversité des plantes n'étaient égalée nulle part ailleurs. Quand elle observait le palais avant d'ouvrir sa porte, elle se souvenait de son enfance où elle allait tous les jours dans les grands jardins. Elle se demandait souvent ce qu'il advenait de ces magnifiques parcs et serres remplies de fleurs et d'arbres exotiques, depuis cinq ans qu'il était impossible aux habitants de s'y rendre. Elle se rappelait également les souterrains du palais, où elle jouait de temps en temps avec Quent, bien que cela fut interdit.
Une fois chez elle, elle s'écroula sur son canapé devant la télé qu'elle n'avait pas éteinte et regarda sans étonnement le journal de TU7 qui passait encore en boucle avec comme sujet principal les ouvriers de Weskuros.
Cela faisait longtemps qu'Urobie n'avait pas été secouée ainsi. Les premières émeutes avaient éclaté suite à l'augmentation faramineuse des impôts, quelques mois après l'arrivée au pouvoir de l'empereur, et avaient duré plusieurs semaines. Le palais s'était retrouvé assiégé par une horde de citoyens mécontents, ce qui avait amené ce dernier à construire la grande barrière de séparation encore présente aujourd'hui. C'est à cette époque que l'usine Weskuros et d'autres moins importantes furent construites, dans le but de donner du travail en masse aux habitants, bien que les salaires restèrent très bas.
Manu éteignit la télévision et se dirigea vers sa chambre. A sa grande surprise, sur son lit impeccablement fait, une lettre était posée sur son oreiller. Interloquée, elle l'ouvrit. « L'ORS est loin d'être une organisation secrète. » Elle se rendit en trombe dans son salon, arracha le téléphone de son sac et appela Pamela.
Chapitre 3
L'ORS, Organisation Républicaine Secrète, a vu le jour durant les premières émeutes de l'histoire uroborosienne. A ces débuts, elle était menée par un leader charismatique et aimé de tous, Aaron Inzi, fils du défunt patriarche Inzi. Suite à l'assassinat de son père par le SRP, il entreprit de soutenir la révolte des habitants de l'île avec la richesse de sa famille, qu'il dilapida en achat d'arme et de vivres aux îles adjacentes à Urobie. Malgré tous les efforts de l'ORS et des Inzi, W parvint à mater la révolte, dont la mort d'Aaron Inzi marqua tristement la fin. Après la révolte ratée, l'ORS, dont les rangs s'étaient largement réduits, se fit extrêmement discrète, voire absente durant quelques années.
De nos jours, l'organisation n'a plus de leader à proprement parlé. Pamela, Quent et Manu forment un trio de tête, suivis par des ouvriers et citoyens de toute l'île exaspérés par leur condition de vie. Cela fait bientôt un an que le trio est épaulé par une proche collaboratrice du palais, leur amenant des informations plus qu'essentielles au bon fonctionnement de leur projet. Elle avait permit à Pamela la construction de la cave de Quent, où toutes leurs ressources en armes étaient entreposées, en effaçant la demande de vérification du palais. Elle les tenait également au courant de toutes les nouvelles dispositions du SRP, et des prévisions de l'empereur en terme de réformes et autres lubies.
Sarracina quitta le palais vers 16 heures aujourd'hui. Elle avait travaillé en tant que conseillère de l'empereur depuis 8 heures du matin, passant ses journées au palais. Elle emprunta un trajet plus long pour se rendre chez Manu, évitant de se faire remarquer ou suivre. En chemin elle croisa des agents du SRP qui la saluèrent avec respect, son statut l'imposait. Sur sa route, à une centaine de mètres de chez Manu, la jeune conseillère remarqua une famille dont la maison était en pleine saisie par des huissiers. Elle observa un instant cette scène déplorable : les enfants sur le pallier pleuraient tandis que la mère, dans tous ses états, tentait tant bien que mal de les calmer. Un homme hurlait de rage sur les huissiers et les agents du SRP les accompagnant, visiblement le père de famille excédé par l'impassibilité des fonctionnaires de l'empire. Une fois leur travail terminé, le père cracha sur un agent, l'insultant de tous les noms. Sarracina comprit directement ce qui allait se produire, elle courut pour aller chercher la mère et les enfants, tout en montrant son badge du palais aux agents, et les amena plus loin. Elle se retourna et vit le SRP battre l'homme, puis le porter jusqu'à l'arrière de la maison, et un court instant plus tard des rafales de balles retentirent. La mère s'écroula au sol et au loin les agents du SRP courraient vers eux, faisant signe à Sarracina de quitter les lieux, qui s'exécuta et reprit la route immédiatement sans discuter. Elle savait pertinemment que même son statut de conseillère ne pourrait rien arranger pour cette famille désormais, et le regretta durant la fin de son trajet.
Quelques minutes plus tard, elle arriva devant la porte de la maisonnette, retira sa veste de costard et toqua 6 fois. Manu vint lui ouvrir, toujours affolée par la lettre découverte la veille. Elle lui proposa de la débarrasser mais Sarracina refusa :
Inutile de ranger ma veste, tu sais que je ne peux pas rester trop longtemps, dit Sarracina.
Les bonnes manières ! Rétorqua Manu, regarde de toi-même ce que j'ai trouvé.
Elle lui tendit la lettre. Sarracina l'analysa, aucune écriture sur l'enveloppe, aucun signe distinctif, juste un simple papier à l'intérieur contenant le message sur l'ORS. Elle reposa la lettre sur la table en s'asseyant et reprit la discussion.
Je ne comprends pas pourquoi.
Pourquoi quoi ? Demanda Manu en s'asseyant à son tour.
Pourquoi si quelqu'un à l'intention de faire chanter l'ORS ou juste de nous faire peur te déposes la lettre à toi. Quelqu'un de bien informé aurait plutôt choisi de la déposer chez Pamela, c'est elle en quelque sorte qui guide l'organisation.
Manu regarda de nouveau la lettre. Elle prit sa tête dans ses mains et répondit :
Si seulement on pouvait quitter cette île.. Pam et Quent ne sont pas encore au courant, je voulais savoir si tu n'étais au courant de rien vis à vis du palais.
Rien du tout malheureusement, mais il est possible que cela ne vienne pas du palais ni du SRP. Je pense que si ils étaient au courant, on ne serait déjà plus de ce monde.
Le badge impérial de Sarracina vibra dès qu'elle eut fini sa phrase. Il vibra exactement 3 fois. Elle regarda Manu avec des gros yeux avant de se lever.
3 coups, c'est l'empereur lui même qui me demande.
Quoi ?! Cria Manu, tu crois qu'il..
Il ne sait rien, ne t'inquiètes pas pour cette lettre, je vais régler cette histoire au plus vite. Informe Pam et Quent. Dit-elle tout en passant le seuil de la porte.
Sarracina s'empressa de retourner auprès de l'empereur. Bien qu'elle savait que cela n'allait pas avoir une importance vitale, elle ne devait pas traîner pour éviter de le faire patienter. Son aller-retour express du palais jusqu'à chez Manu l'avait légèrement essoufflé, et devant les barrières de séparation elle se recoiffa avant de passer son badge dans le système d'ouverture. Elle franchi les portes des barrières extérieures, avant de franchir le poste de contrôle du SRP, avant de franchir les véritables portes du palais. « Encore plus de point de passage leur ferait pas de mal tiens » pensa t-elle.
Elle se trouvait dans l'immense et imposant hall du palais. Un double escalier menait à l'étage, où il y avait entre autre la salle du trône. Des grands portraits de la famille Weskan habillaient les murs. Le premier et le plus visible, était placé au dessus de la porte menant à la salle du trône, représentant W en tenu d'empereur : une grande cape rouge bordée d'hermine au dos, à la main le sceptre des dirigeants uroborosiens, ainsi qu'une couronne ornée d'innombrables pierres précieuses qu'il s'était fait forger sur mesure. A sa droite, un portrait de son père, l'ancien président de l'île, et à sa gauche un portrait de sa mère. Suivent une trentaine d'autres portraits de personnages plus ou moins connus de la dynastie Weskan.
Sarracina emprunta les doubles escaliers pour se rendre dans la salle du trône, dont deux gardes lui ouvrirent la porte.
Pendant ce temps chez Pamela..
Comment est-ce que c'est possible ?! S'exclama Pamela tenant la lettre entre ses mains.
J'en ai strictement aucune idée, repondit Manu, quoi qu'il en soit cette lettre s'est retrouvée chez moi.
Si c'est le palais qui est derrière ça, on est foutu. Dit Quent.
Sarracina est passée chez moi tout à l'heure, le palais n'est au courant de rien sur l'ORS.
Pamela se leva, déchira la lettre en plusieurs morceaux et jeta le tout à la poubelle. Elle revint auprès de Manu et Quent, servit un verre de rosé à chacun et reprit :
Bref. Si le SRP enquête sur nous et qu'ils nous connaissent on aurait pas pu rester au Rossi Bar hier soir. Ça ne peut pas venir du palais, alors ça vient de nos rangs.
Sarracina travaille au palais, tu penses que..
Manu coupa Quent en montant le ton :
Impossible, elle nous a donné des informations plus qu'importantes sur le palais auparavant, et si c'était une taupe elle aurait saisi bien des occasions pour nous faire mettre à mort et détruire l'ORS.
Elle vérifia son téléphone dans l'attente d'un appel de Sarracina qui ne venait pas.
Elle a raison Quent, informa Pamela, on doit découvrir de qui provient cette lettre et je ne pense pas que ce soit Sarracina.
On ne devrait pas rester trop ensemble, dit Manu tout en buvant la dernière goutte de son verre, rentrons chez nous et on se tient au courant.
Manu et Quent prirent leurs affaires et quittèrent l'appartement de Pamela. Seule, elle décida de se préparer pour sortir, sans en informer personne. Elle attacha ses long cheveux noirs et s'habilla des plus banalement, puis elle souleva sa petite télé pour prendre une grande clé qui se trouvait en dessous. Elle saisit son sac et sa veste devant la porte, tout en faisant coulisser son porte-manteau pour saisir une petite clé cachée dans un enfoncement derrière.
Sarracina quitta la salle du trône, les agents du SRP la saluèrent de nouveau et elle descendit les marches. Une fois dehors, elle monta dans un véhicule de fonction avec chauffeur offert pas l'empereur, et informa le chauffeur de l'amener à l'ancienne gare ferroviaire des Inzi. Elle prétexta une enquête officielle pour dissimuler ses véritables projets aux yeux du chauffeur, qui la déposa devant la gare 10 minutes plus tard. Elle sortit de la voiture et se trouva face au vieil et grand bâtiment désaffecté. Des mauvaises herbes avaient prit possession des ruines de l'ancienne gare, les portes étaient criblées de balles tandis qu'un train était encore allongé sur les rails juste à la sortie
de cette dernière. Sarracina pénétra dans l'enceinte de la gare. Le toit était en partie détruit, et ce qu'il en restait menaçait de s'effondrer d'un moment à l'autre. Elle avança vers les anciens quais, et lu les panneaux d'affichage : « Train toutes les 8 minutes pour Palais Weskan, train toutes les 10 minutes pour Ross.. » Le reste demeurait illisible, l'écriture effacée par le temps. Les anciens trains étaient encore à quai, portes ouvertes. Sarracina se pencha à travers les vitres cassées par curiosité et se cru un instant dans un environnement de guerre : Les sièges étaient autant criblés de balles que les portes de la gare. Au sol les éclats de verres semblaient peint de sang sec, éparpillés avec des multitudes d'objets en tout genre. Elle remarqua dans ce fouillis un brassard « ORS », qu'elle se dépêcha d'aller prendre. Un fois son petit tour du propriétaire terminé, elle se rendit au centre de direction, à côté du quai menant anciennement au palais.
Elle poussa la porte et c'est sans étonnement qu'elle vit une trappe ouverte au sol, dont une forte lumière émanait. Elle descendit l'échelle en prenant soin de fermer la trappe et se retrouva dans une petite pièce pleines de cartons, remplis de dossiers et de feuilles volantes. Pamela était assise par terre au centre un coffre en acier devant elle.
Te voilà, je t'attendais pour l'ouvrir. Dit Pamela en sortant les clés de sa poche.
Tu m'avais donné rendez-vous ici si on était en situation de crise, tu penses que c'est un situation de crise alors ? Répondit Sarracina.
Si tu es la tu le penses aussi. Rétorqua t-elle un léger sourire aux lèvres.
Pamela inséra la première grande clé dans le coffre, pour découvrir à l'intérieur un autre coffre muni d'un énorme cadenas. Elle inséra la seconde clé, et ouvrit le coffre devant Sarracina. Il contenait quelques papiers représentant des plans de construction et des listes de noms. Elle enleva les trois feuilles de liste de noms et s'installa sur un bureau, en faisant signe à Sarracina de la rejoindre.
Tu vois, j'ai la tous les noms des gens connus participant de près ou de loin à l'ORS.
Et à partir de ça tu veux aller par élimination pour découvrir qui aurait déposé la lettre chez Manu ? Dit Sarracina en lisant une des listes.
Exactement. Tu comprends pourquoi je ne peux pas garder ses listes chez moi.
Oui, dans ces cas la si tu tombes tout l'ORS tomberait avec toi. Et donc.. Tu soupçonnes quelqu'un de chez nous ? Sarracina continuait de lire la liste qu'elle avait entre ses mains. Sofia du Rossi Bar est alliée à l'ORS ?
Gênée, Pamela regarda Sarracina d'un air innocent et lui répondit :
Oui, mais elle ne veut pas que ça se sache, seulement Manu Quent et moi-même sommes au courant. Désolée de ne pas t'avoir prévenu.
Il n'y a pas de mal.