Que deviennent les livres invendus ?

Que deviennent les livres invendus ? - Arts & Lecture - Discussions

Marsh Posté le 17-02-2007 à 06:13:09    

Voilà un article publié en 2005 sur L'Express.
Vous pouvez le lire sur leur site : http://livres.lexpress.fr/dossiers [...] 9601&idR=4
 
 
 
 
 
 
 
  Voyage au bout du pilon : extrait
par Marianne Payot
 
 Chaque année en France, environ 100 millions d'ouvrages sont invendus. Que deviennent-ils? Si les beaux livres peuvent bénéficier d'une seconde chance, la plupart connaissent un sort beaucoup moins enviable... et finissent en papier recyclé. L'Express lève le voile sur l'un des sujets les plus tabous du monde de l'édition
 

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Message édité par dPca le 22-02-2007 à 07:09:27
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Marsh Posté le 17-02-2007 à 06:13:09   

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Marsh Posté le 17-02-2007 à 07:03:19    

dPca a écrit :


 Chaque année en France, environ 100 millions d'ouvrages sont invendus.


 
C'est pas du pain pourtant.  [:yaisse4]

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Marsh Posté le 21-02-2007 à 23:05:19    

Bonjour dPca
 
 
Petit rappel de la législation : il n'est pas permis de citer un article entier de journal sans l'accord de l'auteur.
 
On a juste droit à de courtes citations. :)
 
 
Maintenant, quelle question poses-tu vraiment ?
 
Tu trouves le procédé injuste, parce qu'il s'agit de livres ?
 
theoperato r trouve que les livres ne sont pas du pain... Eh bien, fonctionnellement si.
Le pain rassis est réutilisé pour de la nourriture animal, le livre redevient du livre.
Rien de bien étrange ici, on a de la pâte à papier et un peu d'encre.
Lorsque le livre est en fin de vie, il redevient de la pâte à papier.
 
Un livre qui ne se vend pas, ne se vend plus, à quoi bon le conserver alors qu'il s'abîme dans un dépôt ?  
C'est comme un livre que l'on conserve dans sa bibliothèque : il jaunit, pâlit et perd son intérêt de lecture. C'est encore pire quand on l'enferme dans une malle.
 
Un livre, c'est fait pour circuler, pour être lu et partagé.
 
Ok, on peut les collectionner (sans les lire) ou les accumuler pour les lire un jour.
 
Mais le deuxième cas est un pis-aller. C'est juste une pause en attendant une lecture (voire une relecture pour les meilleurs livres)... mais justement, ces livres pilonnés ne sont pas dans les meilleures lectures puisqu'ils ne se vendent plus, ou ne se sont pas vendus.
 
 
Oui, on pourrait se dire que les donner offrirait une seconde chance à ces livres malheureux. Mais en même temps, à quoi bon monopoliser des lecteurs avec de tels livres alors que le temps pour les "bons" livres est déjà limité.  
Et 10 livres par mois pendant 50 ans, ça fait 6 000 livres... et 10 livres par mois, c'est un livre lu tous les trois jours... Même à un livre par jour, on en arrive tout juste à 18 000 livres, dans toute une vie.  
Alors que les nouveautés sont d'environ 45 000 par an, sur le marché français !
 
Heureusement dans tous les genres, ce qui limite quelque peu la production dans ses genres favoris. Mais quand même, c'est par an !!!
 
Alors oui, le pilon est une nécessité, sinon quel amateur de livres irait refuser des livres gratuits, pour tomber, vite fait, à court de place... avec le besoin de jeter les anciens livres pour faire de la place au nouveau. (ce qui augmenterait, de façon considérable, les charges et taxes sur les ordures... le livre est lourd :) )
 
Et si on cherche de bons livres, presque gratuit ou même gratuit tout court, il suffit de se rendre dans une bibliothèque. (Là aussi, par faute de place, et parce que les livres s'abîment ou parce qu'ils ne sont pas lus, les bibliothécaires pilonnent leurs livres)
 
 
Avec le livre tout électronique, on pourrait encore penser que ce besoin de jeter va disparaître, mais il n'en est rien. On ne peut pas tout garder, ni tout lire, comme personne ne conserve tous les papiers d'emballage qu'il utilise dans sa vie.
 
On le constate déjà avec les pages HTML : à peine téléchargées et lues aussitôt jetées. Sauf quelques pages vraiment intéressantes.
 
Comme pour les livres.
 
Bien Amicalement
      L'Amibe_R Nard

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Marsh Posté le 22-02-2007 à 07:06:33    

Bonjour L Amibe_R Nard,
 
Je fais mon mea culpa  :pfff: ; je n ai pas pensé à citer seulement un extrait, ce que je fais en général et en ajoutant le lien. Donc, je rectifie aussitôt.
 
Pour le pilon, je mettais juste l info, comme ça, car je ne savais même pas que ça existait. D ailleur je ne me suis jamais posé la question du devenir des livres ; personnellement, je préfère jeter ma télé qu un bouquin.
 
 
PS, je ne mets pas d apostrophes car mon clavier m affiche une page de recherche quand j appuie sur la touche...


Message édité par dPca le 22-02-2007 à 07:11:32
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Marsh Posté le 22-02-2007 à 07:18:30    

Amibe_R Nard a écrit :

theoperato r trouve que les livres ne sont pas du pain... Eh bien, fonctionnellement si.
Le pain rassis est réutilisé pour de la nourriture animal, le livre redevient du livre.


Le pain rassis, je le trouve surtout dans les poubelles du boulanger :spamafote:


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Mangeons de la viande (et nos amis pour la vie) ! Prenons l'avion ! Partons en vacances très loin ! Achetons des trucs venus du bout du monde ! Chauffons-nous à fond ! Utilisons plein d'électricité ! Changeons de malinphone le plus souvent possible !
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Marsh Posté le 22-02-2007 à 18:12:39    

LooSHA a écrit :

Le pain rassis, je le trouve surtout dans les poubelles du boulanger :spamafote:


 
 
Salut
 
Dommage, il y a suffisamment d'exemples de recyclage réussis pour éviter ce gâchis, que tous les habitants de la commune (ou de la communauté de communes) paient.
 
Sinon tout part pour les animaux : les rats, les souris, ou plus bas dans la chaîne alimentaire, soit les insectes.
 
 
Pour les livres, il n'y a pas ce genre de prédateurs.
 
Même si j'ai déjà "sauvé" des livres d'une poubelle. :)
Plus maintenant.
 
Maintenant, je ne conserve que les livres en très bon état physique, pour les transmettre à d'autres lecteurs, ou pour les donner à la bibliothèque de mon village.
 
Autant partager les bonnes choses.
 
Bien Amicalement
 L'Amibe_R Nard
 
 
 
 
 

Reply

Marsh Posté le 22-02-2007 à 19:52:48    

Et puis les livres ont une durée de vie minimum de 3 mois. Si un livre n'a pas bénéficié d'une bonne campagne de pub, n'a pas été vendu en librairie, ni les libraires ni les éditeurs ne vont les garder, le stock ça leur ferait perdre de l'argent doncils partent au recyclage, c'est comme çan et c'est pas nouveau :spamafote:


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"About your cat Mr. Schrödinger : I have good news and bad news"
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Marsh Posté le 23-02-2007 à 01:30:18    

Tristou a écrit :

Et puis les livres ont une durée de vie minimum de 3 mois.


Parfois bien moins. :o La SODIS (Gallimard, Denoël, POL et une floppée d'autres éditeurs, dont pas mal de seconde zone ou de super-marchés comme les éditions du Rocher) permet les retours d'offices au bout de 30 jours. Et pour certains libraires, un mois semble déjà bien long pour renvoyer à l'expéditeur des cochonneries. :D
 

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Marsh Posté le 25-02-2007 à 21:07:40    

Est-ce que les couts seraient si élevés, d'envoyer une partie de ces invendus dans des pays en développement, à des associations etc... comme il est mentionné dans l'article...
 
Ca parait un tel gâchis.
 
"Une trop bruyante solitude" est effectivement une belle oeuvre sur le sujet, que je conseille.

Reply

Marsh Posté le 25-02-2007 à 22:23:48    

Borabora a écrit :

Parfois bien moins. :o La SODIS (Gallimard, Denoël, POL et une floppée d'autres éditeurs, dont pas mal de seconde zone ou de super-marchés comme les éditions du Rocher) permet les retours d'offices au bout de 30 jours. Et pour certains libraires, un mois semble déjà bien long pour renvoyer à l'expéditeur des cochonneries. :D


 
 
Ah quand j'étais en stage entre avril et mai, les plus "cool" sur les retours c'était Hachette. On pouvait lui renvoyer des livres qui ont moins de trois mois et parfois même plus d'un an voire deux, no soucaï  :D


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Marsh Posté le 25-02-2007 à 22:23:48   

Reply

Marsh Posté le 26-02-2007 à 00:33:11    

Nijninovgorod a écrit :

Est-ce que les couts seraient si élevés, d'envoyer une partie de ces invendus dans des pays en développement, à des associations etc... comme il est mentionné dans l'article...


Pays en voie de développement ? Tu veux dire nos anciennes colonies ? Oui, vu le poids et l'encombrement des livres, ça reviendrait sûrement très cher. La question étant surtout : qu'est-ce qu'ils auront bien à faire de BD nullardes, d'ouvrages d'actualité sur la politique française, de vies de stars, de romans de seconde zone, de livres de cuisine écrits en 2 semaines, du 8 793ème bouquin sur les réformes né-ces-saires de l'éducation nationale, j'en passe et des pires ?
 
Cet article fleure bon le marronier et tente de déguiser sa banalité avec des allusions continuelles au "secret" du pilon. Belle foutaise... on pilonnait déjà il y a 30 ans au moins, et tout le monde le sait dans le monde de l'édition, auteurs compris. Ce que l'article ne dit pas, par contre, c'est la quantité de "coups", de livres opportunistes à la durée de vie de quelques jours à peine. Et pour cause : la plupart sont l'oeuvre de journalistes. Y compris ceux de l'Express, oui. Le plus gros de ce qui part au pilon, ce ne sont pas des romans injustement méconnus de courageux jeunes auteurs, ce sont des daubes placées en office (curieusement, l'article n'évoque pas l'office, pourtant la cause de sur-tirage dans 90% des cas) et dont la couverture médiatique sera d'autant plus garantie que l'auteur fera lui-même partie des médias, qu'il soit personne publique ou journaliste.
 
Chaque année, plusieurs centaines de titres sont placés d'office dans tous les points de vente en France : des milliers de maisons de la presse, librairie-tabac, librairie-papeterie, kiosques de gare etc. Sarko ou Brigitte Bardot sortent un livre ? Il sera en vitrine partout, sans que personne n'ait à le commander. C'est l'éditeur qui décide. Après, ça se vend ou ça se vend pas... Si ça ne se vend pas autant que prévu, ce qui est le cas de la plupart de ces bouquins, c'est retour massif. Et pilon, puisque si le bouquin ne s'est pas vendu dans la semaine où le battage médiatique et le copinage journalistique tournaient à fond, il ne risque pas de se vendre plus tard : il n'avait de toute façon aucun intérêt.
 
Le problème est que le battage médiatique a ses limites. Trop de livres, trop de battage pour trop de titres. En une seule semaine, presse, télé et radio vont s'efforcer de faire acheter tellement de livres qu'un petit nombre seulement vendra un peu, et un ou deux titres maximum vendra beaucoup. Et la semaine d'après, d'autres titres seront poussés, vantés, loués, et pousseront ceux de la semaine précédente vers les cartons de retour.
 
Parfois, le calcul éditorial a de quoi rendre perplexe. Si l'on peut comprendre qu'imprimer des camions entiers du dernier Doc Gyneco et le placer partout est nécessaire pour espérer réussir un "coup" (et je dis bien "espérer", car c'est une loterie à laquelle les éditeurs perdent 3 fois sur 4, l'espoir étant que le coup réussi compense largement les pertes des 3 ratés), il y a de quoi s'interroger sur les raisons qui ont poussé la SODIS l'année dernière à placer en office l'excellente bio de Mao de Jung Chang et Jon Halliday publiée chez Gallimard. Un pavé d'histoire de 840 pages distribué comme un manga à 2 balles. Je n'ose pas imaginer le taux de retours... :pt1cable:
 
Autre raison de tirages démentiels, encore une fois soigneusement omise par l'article : les avances colossales demandées par les quelques stars de la littérature. Pour espérer récupérer l'investissement, il faut vendre beaucoup, donc être présent partout, donc imprimer de folie. Or des auteurs commencent à passer de mode et ne vendent plus le quart de ce qu'ils vendaient autrefois, tout en continuant d'avoir des prétentions de stars. Dantec, King ou Werber, par exemple, tournent de plus en plus au has-been. Trop de production, trop de livres médiocres (voire du foutage de gueule pur et simple dans le cas des trois cités) et les ventes s'écroulent. Le public continera d'acheter les Fourmis, Les racines du mal ou Simetierre, mais chaque nouveau bouquin vend moins que le précédent, tandis que le tirage a plutôt tendance à augmenter. Et hop... pilon.
 
Encore une dernière, particulièrement gonflante : l'habitude qu'ont prise les éditeurs de stopper la vente d'un livre en poche quand un film qui en est tiré va sortir. On réimprime le broché (éventuellement avec une nouvelle jaquette) en espérant que les gens vont casquer 23 € pour un bouquin qui deux mois plus tôt pouvait être acheté pour 7 €, et ce parfois depuis des années. Concernés en ce moment : "Pars vite et reviens tard" de Vargas et "Ensemble, c'est tout" de Gavalda. La vente du poche est bloquée pour trois mois, le temps que la battage autour du film retombe. Et après, ils s'étonnent d'avoir des palettes d'invendus...  :sarcastic: Evidemment, ils préfèrent en interview se lamenter sur tel ou tel beau titre auquel ils "croyaient très fort" et pour lequel hélas le public n'a pas suivi. C'est plus classe que de parler des vraies pratiques éditoriales qui aboutissent à tant de papier recyclé.
 
Enfin bref... un article complaisant et hypocrite, mensonger par omission, qui se garde bien de dire pourquoi tant de livres ont besoin d'être pilonnés.

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Message édité par Borabora le 26-02-2007 à 00:37:50
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Marsh Posté le 26-02-2007 à 00:39:59    

les bouquins partent se faire une seconde vie en chine

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Marsh Posté le 26-02-2007 à 01:01:58    

gyzmo39 a écrit :

les bouquins partent se faire une seconde vie en chine


Ouais, y'a vachement de francophones pauvres, en Chine.  :lol:

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Marsh Posté le 26-02-2007 à 03:26:32    

Très interessant ces informations, merci BoraBora, je ne m'étais jamais posé ce genre de questions [:ocube]

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Marsh Posté le 26-02-2007 à 04:04:38    

Borabora a écrit :

Ouais, y'a vachement de francophones pauvres, en Chine.  :lol:


 
 :pfff: je parlais du recyclage


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Je ne vous ecoute plus, je suis une moule
Reply

Marsh Posté le 26-02-2007 à 09:07:38    

gyzmo39 a écrit :

:pfff: je parlais du recyclage


Ah ooops...  :D

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Marsh Posté le 26-02-2007 à 10:26:53    

Da Vinci Code, quand c'est sorti au cinéma, on était plus inondé en livres de poche qu'en grand format :o (là c'est bon c'est fini, Da Vinci Code va rejoindre (enfin) le Panthéon des livres mort :lol:)


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"About your cat Mr. Schrödinger : I have good news and bad news"
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Marsh Posté le 26-02-2007 à 16:00:29    

Borabora a écrit :

Pays en voie de développement ? Tu veux dire nos anciennes colonies ? Oui, vu le poids et l'encombrement des livres, ça reviendrait sûrement très cher. La question étant surtout : qu'est-ce qu'ils auront bien à faire de BD nullardes, d'ouvrages d'actualité sur la politique française, de vies de stars, de romans de seconde zone, de livres de cuisine écrits en 2 semaines, du 8 793ème bouquin sur les réformes né-ces-saires de l'éducation nationale, j'en passe et des pires ?


 
 
Effectivement, y a beaucoup de m***** également, c'est mon côté naïf qui ne me fait penser qu'à faire voyager les oeuvres...  :ange:  
 
 

Borabora a écrit :

Encore une dernière, particulièrement gonflante : l'habitude qu'ont prise les éditeurs de stopper la vente d'un livre en poche quand un film qui en est tiré va sortir. On réimprime le broché (éventuellement avec une nouvelle jaquette) en espérant que les gens vont casquer 23 € pour un bouquin qui deux mois plus tôt pouvait être acheté pour 7 €, et ce parfois depuis des années. Concernés en ce moment : "Pars vite et reviens tard" de Vargas et "Ensemble, c'est tout" de Gavalda. La vente du poche est bloquée pour trois mois, le temps que la battage autour du film retombe. Et après, ils s'étonnent d'avoir des palettes d'invendus...  :sarcastic: Evidemment, ils préfèrent en interview se lamenter sur tel ou tel beau titre auquel ils "croyaient très fort" et pour lequel hélas le public n'a pas suivi. C'est plus classe que de parler des vraies pratiques éditoriales qui aboutissent à tant de papier recyclé.


 
 
Et dans ce cas le livres de poche ne sont plus du tout dispos ??  
 
Effectivement il manquait quelques infos.
Merci pour le complément d'informations en tout cas.

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Marsh Posté le 26-02-2007 à 22:22:14    

Nijninovgorod a écrit :

Et dans ce cas le livres de poche ne sont plus du tout dispos ??


Non, à moins que le libraire ait encore du stock d'avant le gel des commandes.  :)

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Marsh Posté le 27-02-2007 à 23:44:16    

Je rajoute sur le sujet le court article de Monsieur Assouline
en date du 27/08/2007
 
http://passouline.blog.lemonde.fr/livres/
 
dont la conclusion est
 
"Reste à prouver que si ,dans l’absolu, l’on ne publie pas trop de livres, on publie trop de livres sans nécessité."
 
Je vous laisse découvrir le texte en lui-même qui parle de l'actuelle surproduction (donc le sur-pilonnage)  
 
Bien amicalement
     l'Amibe_R Nard

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