Topique sur mes nouvelles. Bonne lecture à tous. - Arts & Lecture - Discussions
Marsh Posté le 01-05-2006 à 11:49:02
J'ai lu cette nouvelle, et je dois dire que c'était plutôt amusant. mais pour le gros monologue (de l'homme qui vient sur la scène), j'essayerais à ta place de faire moins long...
Marsh Posté le 01-05-2006 à 13:19:09
stiko a écrit : pour le gros monologue (de l'homme qui vient sur la scène), j'essayerais à ta place de faire moins long... |
Merci. Oui, j'ai raccourci le monologue. C'est vrai qu'il est un peu lourd sur les bords... Mea culpa, je me suis laissé emporter.
Marsh Posté le 08-05-2006 à 18:04:35
Et hop ! Un p'tit poème. Peut-être que ça attirera plus de coms...
Une année avec elle
Je souffre, ô quelle tristesse pour une vieille terre
Ecrase mon cur veux-tu ?
Souffle ma misère par ton vent de douleur
Mais écoute ma prière
Toute cette fureur que je ne maîtrise pas
Par lavalanche des pierres
Tes sentiments me blessent, lécho résonne
Autant que tonne si fort
Le tonnerre, lointain, me cries-tu ta peine ?
Je ne te comprends pas
Et je souffre non pas de tadorer, si ?
Mais de tadmirer
Dans lattente dun sourire, de ton soleil qui ne se montre pas
Je souffre et je te pleure
Et il fait froid
Un hiver glacé sannonce et moi je ne suis quun enfant
Et jai si froid
Tu es bien vieille toi et éternelle à mes yeux, crois-moi
Mais ta douleur !
Les verts pâturages deviendront blancs, la pluie deviendra neige
Et ma douleur !
Je me meure dêtre si loin de toi, de te toucher pourtant
Chaque jour sais-tu ?
Quand une fleur se fane, quand un arbre meurt, moi aussi je suis triste
Je sens ta peine
Mais dautres hommes eux ne la sentent pas
Enfin lair se réchauffe... Est-ce une illusion ?
Une brise légère apporte avec elle des senteurs inconnues
Et je souris
Car le monde a de si beau que tout y reprend vie, toujours
Et moi aussi
De nouvelles fleurs remplaceront les anciennes
De nouvelles pousses formeront les arbres de demain
Splendeur dune terre renouvelée
Dune terre renouvelée, oui
Mais qui te renouvellera, toi ?
Le temps passe et je ne sais que faire, que dire
Immortelle à mes yeux, condamnée à une vieillesse éternelle
Tu es triste, seule, meurtrie par ces millénaires passés
Et pourtant, je taime, grand-mère, grande sur, confidente
Je taime sous ta chaleur retrouvée
La chaleur de cet été
Je taime et jai confiance
Dix-huit milliards dannées
Une seule pour apprendre à taimer
Marsh Posté le 19-05-2006 à 20:19:36
Edit: problème avec le drapeau
Essai 2:
Marsh Posté le 21-05-2006 à 02:27:59
Une étoile
Une étoile qui se luit
Dans mon cur, en cette nuit,
Seul et triste cet été,
Me réclame mon passé.
Indécis, je tappelais
Blanche et belle et pureté;
Comme un corps se mûrissait,
De ce ciel tu es tombée.
Quelle nuit trouble ma peine
Que le vent, la pluie entraîne ?
Ta lumière méblouit,
Dans sa source je moublie.
La beauté, céleste étoile,
Efface le sombre voile,
Devant moi, trace la voie
Et lamour reprend son droit.
Marsh Posté le 21-05-2006 à 02:43:39
Il est une chose inacceptable : personne ne lui a encore demandé si elle doesait
Marsh Posté le 21-05-2006 à 02:44:05
Et si elle avait un skyblog \/
Marsh Posté le 21-05-2006 à 02:55:59
Que se passe-t-il, Kryten ? Tu es en manque ?
Ouvre la fenêtre et regarde le ciel. Si t'as de la chance tu la verras, sinon tu tombes et te casses la gueule...
L'amour est un risque... Désolé.
(Et pour le poème, une impression plus explicite ?)
Marsh Posté le 21-05-2006 à 03:06:14
Chacun de tes mots me fait vibrer, il me rappelle des sensations vécues il y a déjà si longtemps... je cherche l'expression la plus à même d'exprimer ce que mon instinct me commande...
... KIKOOLOLASV??§§
Marsh Posté le 21-05-2006 à 03:18:32
Kryten a écrit : je cherche l'expression la plus à même d'exprimer ce que mon instinct me commande... |
Désolé. Pas compris ta feinte. Quelqu'un peut m'expliquer ?
Marsh Posté le 21-05-2006 à 03:38:16
La nouvelle sur le clown c'est pas trop mal, un peu longuet a mon gout mais bon. Par contre les 2 poemes, je n'accroche pas du tout, peut etre parceque je n'ai jamais rien compris a la poesie.
Pour faire simple, continue tes nouvelles, a 17 ans c'est tres bien. Rendez-vous dans 2 ou 3 ans en esperant te lire sur du vrai papier...
Marsh Posté le 21-05-2006 à 03:55:21
fan-taisy a écrit : Une étoile |
Je regrette amerement qu'on te l'ait deja faite,
Mais ta poesie craint, et j'ose te demander
Si du bout de la langue ou jusqu'a la luette,
Avec calme et amour, tu veux bien me doeser
Marsh Posté le 21-05-2006 à 03:56:06
En voici une autre. J'espère qu'elle vous plaira.
Coïncidences un jour de pluie.
Deux heures
et toujours rien. Deux heures que jobserve la rue par la fenêtre, que le ciel nuageux dun après-midi pluvieux remplace peu à peu les quelques rayons matinaux dun farouche soleil de septembre. Deux heures et rien quun désert de trottoirs, dhabitations sans vie, darbres au triste feuillage dépourvu de couleur. Des gouttes de pluie se forment dans dépais nuages gris. Assis sur une chaise en bois, à lombre de tout bonheur, je me lasse à lattendre. Que fait-elle, bon dieu ! Quattends-elle ? Je soupire, ferme les yeux trois secondes. Deux heures.... Et elle ne vient pas
Quoi que je fasse, elle ne vient pas.
****************
La rue. Onze heures trente. En cette fin de matinée, une maison était plongée dans le noir total. De sombres rideaux, accrochés à toutes les fenêtres, empêchaient les quelques rayons de soleil de pénétrer à lintérieur. Les ténèbres avaient élu domicile dans chaque recoin du bâtiment. Depuis longtemps, personne ny avait plus mis les pieds. Lhumidité sétait installée dans la maison, lui donnant un aspect misérable.
Pourtant, un faible courrant dair perturba sa sinistre monotonie. Une petite enveloppe, posée sur la grande table du salon, glissa sous la table basse poussiéreuse tandis que la porte dentrée sentrouvrit lentement dans un grincement glacial. Une ombre se forma dans son encadrement. Silencieux, un homme pénétra à lintérieur et referma la porte derrière lui. Marchant dun pas assuré dans lobscurité, il se dirigea rapidement vers les escaliers et gravit les marches avant de disparaître, absorbé par les ténèbres du couloir.
****************
Chez John. Midi. Une agréable sensation menvahit lorsquune éclaircie laissa la chaleur de quelques rayons pénétrer mon corps. Une sensation comme je nen avais plus ressentie depuis longtemps ; la sensation dun instant parfait, unique, celle que lon éprouve lors dun doux réveil, lorsque la réalité ne nous affecte pas encore et lorsque le souvenir dun rêve heureux nous est encore encré dans la mémoire, la sensation dun rêve éveillé. Bien sûr, les nuages reprirent bien vite leur place, léclaircie se dissipa aussi brusquement quelle était apparue, me laissant dans labsurdité dun tel moment où lon croit que la vie est belle
Mais, cest ainsi, linstant est passé, ny pensons plus. Un dernier soupir, puis je métire et sors de la chambre.
Dehors, le vent souffle fort. Les ombres des quelques voitures stationnées semblent sétendre sur toute la rue, recouvrir peu à peu les jardins, les lampadaires, les sinistres arbres qui longent la route
Comme une unique masse dun brouillard épais et vicieux, les ombres se dégagent du cur de la rue elle-même. Je minstalle lourdement, pris par une intense lassitude, sur lunique divan du salon. Perdu dans le labyrinthe de mes obscures pensées, je fixe inconsciemment la maison den face, perçant le rideau transparent de la fenêtre et lépais brouillard qui prenait forme.
Doucement, une faible lueur vacillante arrive à mes yeux et trouble ma profonde somnolence. Tiens ? Elisa est là ? Je me redresse, me dirige dun pas lent jusquà la fenêtre et écarte le rideau. De lautre côté de la rue, dans la maison voisine, une lumière jaunâtre éclaire partiellement la chambre, à létage. Des jeux dombres dans la pièce indiquent quune personne sy déplace. Intrigué, jinspecte plus attentivement la rue. Personne ny habitait plus depuis des années
Et, visiblement, Elisa nétait toujours pas là. Aucune trace de sa vieille Peugeot sur le bas-côté.
****************
John. Midi trente. La pluie sabat maintenant sur toute la rue. Allongé sur le divan, je fredonne une douce mélodie entendue la veille. Peu à peu, la faim commence à se faire sentir. Je me lève et entre dans la cuisine. Pas mieux quune bonne vieille tartine beurrée pour remonter le moral
Me réfugiant dans labsorption de ce sobre repas, je pense à Elisa. Son sourire mielleux me manque, sa bouche, ses yeux dun bleu pâle sous des sourcils fins et tracés, ses cheveux blonds
Mais, plus encore, sa présence mest indispensable. Je lai compris trop tard
Je le sens, aujourdhui sera différent. Je lai appelé, et elle ma répondu.
Dans la maison den face, lobscurité était revenu. Du haut de la chambre, pourtant, derrière la fenêtre, sétait formé un espace entre les rideaux. Personne, de lextérieur, ne pouvait soupçonner que deux yeux scrutaient la rue, à la recherche dune victime
****************
Treize heures. Une bonne douche ne peut que me faire du bien. Il faut être prêt à laccueillir. Trois ans que je ne lai pas vu
Je mimagine déjà la scène : Le ronronnement dun moteur qui séteint, jouvre la porte. Elle face à moi, qui me fixe, gênée. Un sourire
On se comprend, Elisa et moi. On se comprend.... Dans une demi-heure, le rendez-vous, et je ne sais même pas quoi lui dire
Que je suis con, sûrement
Je nai jamais été heureux depuis. Je le sais maintenant. Un soir, jai fais la bêtise doublier, doublier à quelle point je laimais, doublier comment elle, elle maimait et comment moi, je lai trompée
Je lai ignorée, car cette femme métait acquise. A mes yeux, ce nétait plus quun objet, le plus beau des cadeaux, certes, mais quun objet. Et jai compris ! Oui, jai compris
Et, face à elle, je lui dirai, je lui avouerai ! Maintenant, cest à mon tour despérer
Despérer quelle aura oublié, despérer quelle va lignorer
****************
En face, treize heures trente. Dans la chambre, lhomme nétait quune ombre parmi les ombres, un esprit malade dans une maison malade, un fou au cur de la folie. Dehors, un bruit de moteur résonna, et lombre bougea. Enfin, il lavait vue ! Dans la rue, à cet instant, enfin il lavait perçue ! Depuis deux heures, il lattendait ; et, maintenant, il savait, il la voyait, il la sentait ! Il ne lui restait plus quà laimer, quà lembrasser ! Il savait et dans quelques instants, il la dévorerait !
Ainsi, la porte grinça pour la seconde fois depuis dix ans et, dans son encadrement, face à lignorance dun regard stupéfait, lhomme rit à la belle quil avait trouvée, à la mort quil avait causée
****************
13 heures 39. Je suis mort un jour de pluie. Je devrais pleurer, je devrais me lamenter, mais, au contraire, jen suis soulagé. Ma vie na jamais été ce bonheur auquel je rêvais. Non, ou du moins, plus depuis trois ans, plus depuis quelle ma quitté. Chaque jour, inconsciemment, dans ma solitude, je rêvais cette mort, je lespérais. Lagréable sensation dans ma profonde tristesse
****************
11 heures 36, je ny tiens plus, quitte à lattendre, autant lattendre dehors. La pluie qui avait pratiquement cessé pendant deux heures reprenait de plus belle. Envoûté, je fixe lhorizon du regard. Viendra-t-elle, elle à qui jai causé tant de souffrance ? Saura-t-elle me pardonner, recommencer une nouvelle vie avec moi ? La maison inoccupée mintrigue profondément. Parfois, elle me fait penser à moi, seule, triste, abandonnée dans la vie depuis tant dannées
Jai peur, pour la première fois, jai peur.
Et là, ce choc. Un bruit de moteur parvient à mon cur. Une Peugeot. De loin, japerçois le conducteur. Elisa ? Que faire ? Attendre, courir vers elle, menfuir ? Menfuir
Oui, je suis lâche. Jai eu peur, peur de la réalité, peur quElisa sente ma peur. Sans doute si je ne me serais pas précipité vers cette maison, cet homme devant la porte ne maurait pas choisi pour cible, pointé son arme dans ma direction, appuyé sur la cachette
Mais, jen suis heureux, tout compte fait, jen suis heureux. Jamais je naurais eu la force de revoir ce visage, de ressentir ce corps en moi, cette beauté ne me méritait pas
Ainsi, je pars sans regret, avec ce soulagement quailleurs, peut-être, la mort sera meilleure...
****************
La vie est souvent composée de coïncidences. On ne sen aperçoit pas toujours, voire même très rarement. Mais, ces coïncidences font bien partie de notre quotidien : Un fou choisi notre rue, la seule maison inhabitée pour accomplir son délire ; un jour sombre et pluvieux nous enferme dans la mélancolie et nous pousse à une torpeur totale, cruciale ; Elisa narrive pas à lheure, sans doute à cause de la pluie et des embouteillages sur la route ; cet instant choisi par ce fou pour sortir de son repaire
et cen est fini, le destin a accompli son uvre.
Mais, il y a une autre coïncidence, une coïncidence plus troublante encore. Cest cette enveloppe, sous la table basse de la vieille maison, oubliée dans les ténèbres de la nuit continuelle depuis des années. La coïncidence avec cette lettre écrite par un être triste, un autre jour de pluie comme celui-ci.
Cher Elisa,
Ces derniers temps, la vie a été pour moi un calvaire. Je ne ris plus, je ne pleure plus, je ne chante plus et ne te parle plus. Chaque jour, me lever devient un nouveau défi, pénible. Et jen suis désolé. Désolé de te faire du mal, de tignorer autant que toi, tu mas aimé sans hésiter.
Mais, la vie prend parfois de nouveaux tournants. Je recommence à percevoir la joie autour de moi, à ressentir la chaleur de tes baisers, à taimer et à aimer. La vie nest pas fait que de malheurs, je le comprends aujourdhui.
Il y a des jours comme ça, des périodes où plus rien ne va. On souhaite que ça finisse, que tout ce mal sefface une bonne fois pour toute. Mais, ce nest jamais terminé.
Ce que jai compris aujourdhui, à lheure où je técris cette lettre, cest que la vie souvent ne nous réserve pas ce que lon espère. Oui, il y a des jours sombres où lenvie nous prend den finir. Et il y a aussi des jours bien pires encore. Il ne faut pas désespérer.
Elisa, je taime. John.
Ce que le malheureux ne savait pas, cest que la vie peut être pire, bien pire, et plus encore
Cette lettre ne sera jamais lue.
Marsh Posté le 21-05-2006 à 04:00:32
fan-taisy a écrit : En voici une autre. J'espère qu'elle vous plaira. |
Et il te plait mon quatrain en alexandrins ?
Marsh Posté le 21-05-2006 à 04:06:09
Mikouze a écrit : |
C'est un avis comme un autre. La tienne n'est pas si mal non plus... Ça a dû te prendre pas mal de temps pour écrire ça ! Une âme de poète que tu as, je te l'dis !
Marsh Posté le 21-05-2006 à 04:10:34
Mikouze a écrit : Et il te plait mon quatrain en alexandrins ? |
Mon pauvre ! Ça en alexandrins ? Apprends à compter tes pieds et reviens me trouver !
PS : T'en as deux... Pas besoin de compter. De toute façon t'y arriverais pas...
Marsh Posté le 21-05-2006 à 04:13:15
fan-taisy a écrit : Désolé. Pas compris ta feinte. Quelqu'un peut m'expliquer ? |
Ça dépend, t'avales ?
Mikouze a écrit : |
Ton flow y m'fait kiffer
On n'entend pas ça dans ma cité
Alors quel réconfort
J'adore à mort
Marsh Posté le 21-05-2006 à 04:14:21
Ceci dit j'aurais pas fait mieux que l'auteur du topic concernant le ciel, les étoiles et ta mère les sentiments toussa toussa
Marsh Posté le 21-05-2006 à 04:15:15
fan-taisy a écrit : Mon pauvre ! Ça en alexandrins ? Apprends à compter tes pieds et reviens me trouver ! |
Avec un peu de bonne volonte, y'a moyen de hacher suffisament la prononciation pour que ca passe
Marsh Posté le 21-05-2006 à 04:22:12
Mikouze a écrit : Avec un peu de bonne volonte, y'a moyen de hacher suffisament la prononciation pour que ca passe |
L'approximation n'existe pas en poésie. Soit tu fais des alexandrins corrects, soit t'écris en vers libre. Pas moi qui a fait la règle...
Sinon, c'est vrai qu'il y a un certain rythme, je ne le nie pas. Dommage que ce soit si cru, ç'aurait pu bien donner avec quelques métaphores...
Ça aurait pu... Mais ce n'est pas le cas.
Marsh Posté le 21-05-2006 à 04:23:54
fan-taisy a écrit : L'approximation n'existe pas en poésie. Soit tu fais des alexandrins corrects, soit t'écris en vers libre. Pas moi qui a fait la règle... |
C'est fait en trois minutes a 4h du mat hein, faut pas etre trop exigeante
Mais je peux pas te laisser dire des trucs comme l'approximation n'existe pas en poesie
Marsh Posté le 21-05-2006 à 04:31:00
Mikouze a écrit : C'est fait en trois minutes a 4h du mat hein, faut pas etre trop exigeante |
Ok, alors d'accord. Mais, c'est exigeant qu'on dit....
Mikouze a écrit : |
Pourtant c'est vrai. En tout cas pour les puristes... Verlaine se retournerait dans sa tombe s'il lisait ton texte ! Le pauvre, aucun respect pour lui !
PS : tu sais qui est Verlaine, hein ?
Ou alors... C'est de la nouvelle poésie, contemporaine, qui va renouveler le genre et l'Art d'écrire les sentiments du coeur !!! Heu ? Non, tout compte fait, non... J'ai rien dit.
Marsh Posté le 21-05-2006 à 04:57:34
fan-taisy a écrit : Ok, alors d'accord. Mais, c'est exigeant qu'on dit.... |
Rimbaud il owne Verlaine, et il ecrit comme ca lui chante.
Marsh Posté le 01-05-2006 à 01:35:00
Bonjour. Je me présente sous le pseudo "fan-taisy", j'ai 17 ans, de nationalité belge et j'aime passer mon temps libre à écrire des nouvelles. Ne sachant pas où les poster, j'ai créé ce topique dans l'espoir que vous me les critiquiez ou du moins me disiez ce que vous en pensez, vos impressions. Je suis bien entendu apte à toute critique positive ou négative autant qu'elle soit argumentée et constructive. Je vous remercie d'avance et vous souhaite une agréable lecture (Je l'espère).
Voici ma première nouvelle, Pleurer le clown qui rit, une sorte de satire sociale dans un futur que je vois très pessimiste. Selon vos commentaires ou impressions, je me déciderai à poster ou non une autre nouvelle...
Bonne lecture à tous.
Pleurer le clown qui rit.
Connaissez-vous lexpression : « Pleurer le clown qui rit. » ?
Non ? Mmm, peut-être parce que ce nen est pas une finalement, peut-être En fait, je viens juste de linventer, couché sur mon misérable lit sans vie, pris par un froid glacial qui recouvre mes pieds pour sétendre peu à peu à travers la couverture sur mes jambes, mon ventre, ma tête Je fixe le plafond dénué de toute expression, vierge de couleur, de bonheur Incapable de trouver le sommeil, je repense à cette triste fin de journée qui avait pourtant si bien commencée Etendu sur ce lit, je pleure le clown qui rit.
Au matin de cette inoubliable journée, le soleil se leva tôt sur la rue Brassin. De multiples rayons lumineux frappèrent à chaque porte ; la rue, tantôt sombre et effrayante, semblait avoir retrouvée une seconde jeunesse, celle du temps où la pollution navait pas encore dévasté le climat, où la chaleur de lété faisait sortir tous les enfants dans la rue et verdissait les jardins dans lesquels les voisins pouvaient à leur guise se rassembler et trinquer à la paisible vie quils menaient.
Cen était fini de tout cela, les pluies diluviennes qui sabattaient maintenant plusieurs fois par semaine, le jour comme la nuit, lété comme lhiver, avaient rendu le quotidien pauvre et bancal. Malgré toutes les installations mises en place pour prévenir des inondations, chacun senfermait chez lui et évitait tout contact avec lextérieur sauf pour le travail «manuel » et les achats dans les grands magasins qui se multipliaient dans tout le royaume. Bien entendu, tous les spectacles, animations de rue et fêtes foraines étaient de plus en plus désertés puis supprimés.
Les rayons pénétrèrent dans une petite pièce misérable composée dun petit lit crasseux qui faisait le coin et dune unique table poussiéreuse sur lequel traînait un ordinateur dun autre siècle. Jonathan séveilla brusquement, lair pantois. Le visage pâle et malade, les yeux cernés, le jeune homme se redressa sur son lit et fixa la fenêtre de sa chambre dépourvue de rideaux. « Le soleil » Réjouis, il se changea en vitesse, jeta ses sous-vêtements usés en vrac sur le lit et sortit de la pièce en claquant la porte.
Quelques jours auparavant, il avait remarqué une petite affiche entre deux publicités Coca-cola, la plus puissante multinationale du monde qui contrôle les plus gros marchés du royaume. Elle annonçait :
GRANDE REPRÉSENTATION DU CIRQUE DES CLOWNS
Du 14 au 28 mai par la troupe PROFESSIONNELLE,
LES MÉMORABLES « RIRES » OUBLIÉS
Tous les jours, de 14 à 18 heures
AU CENTRE CULTUREL DE SERAING.
PRIX : 15 yens
MERCI ET VENEZ NOMBREUX !!!
Surpris et amusé par cette drôle affiche jaunâtre qui contrastait parfaitement au milieu des magnifiques publicités, Jonathan sétait promis daller voir le spectacle si le temps le permettrait. Visiblement, cétait le cas.
Vêtu dun simple short dété et dune chemise blanche chiffonnée, il avait tout de même pris la précaution demporter avec lui un gros pardessus noir quil tenait fermement dans sa main droite. Le jeune homme se dirigea dun pas sûr vers la gare routière en repensant à la petite affiche qui lavait marqué. « Des clowns Jen ai beaucoup entendu parler dans mes leçons dhistoire sociale à la fac. Des être grotesques qui se trémoussent devant un public pour les faire rire et oublier les tracas quotidiens. Très bonne idée ! Et ce «rires oubliés» évoqué pour la petite touche dhumour... Ça me rappelle une discussion tenue dans le célèbre forum "hardware" Vraiment, ça promet ! » (Dans quel topique du forum, alors là, faut pas me le demander...)
Arrivé à la gare, Jonathan fit les cents pas devant larrêt n°2. Il observait des carcasses de bus en rouille, situées tout le long du mur central, datant de lavant-guerre économique, après quoi ceux-ci, jugés trop peu rentables, furent remplacés par des automates-taxis personnels qui permettaient daller beaucoup plus vite et de sarrêter exactement à lendroit voulu.
Pris dans ses rêveries, il navait tout dabord pas remarqué que lun deux venait de stationner devant larrêt. Il eut tout juste le temps de verser les 10 yens dans la portière, de monter en vitesse dans lauto-taxi et de prononcer maladroitement « Centre culturel, Seraing. Et faites vites ! » avant que lengin ne démarre.
Le trajet fut rapide. Jonathan contemplait dun regard distrait les files de maisons et les jardins sans vie qui les accompagnaient, des mottes de terre posées pêle-mêle sur le sol dû aux nombreuses pluies incessantes. Une agitation inhabituelle régnait toutefois dans les rues ; de nombreux enfants samusaient sur les trottoirs : ils jouaient à cache-cache, escaladaient les façades dimmeubles en ruine « Ça Quand un soleil éclaire notre vie, tout est toujours plus joyeux ! » Il sourit discrètement à la vue de tant de joie.
Lauto-taxi fit soudain un brusque changement de direction et sarrêta devant un sinistre établissement. La portière souvrit et Jonathan séclipsa à lextérieur, avant la fin du discours de la célèbre et énervante voix qui annonça dun air enjoué : « Centre culturel, Seraing. Merci davoir choisi le moyen de transport Coca-cola, certifié pour sa sécurité ( ). Passez une agréable journée ! »« De même pour vous » ajouta ironiquement le garçon pendant que la machine repartait au sens inverse.
Laspect misérable de létablissement choqua tout particulièrement Jonathan. Même le soleil ne parvenait pas à donner un peu de couleur à la façade grise et peu accueillante. Une pancarte sur le dessus, écrite en hâte, affichait : CIRQUE DES CLOWNS.
« Bon, suis arrivé » Il gravit les quelques marches et pénétra à lintérieur. Un petit corridor donnait à une vaste salle peu éclairée. Assise sur un banc, une vieille dame faisait des mots-croisés près du guichet, au centre de la pièce. Un escalier, au coin, menait à une porte noire.
La femme leva les yeux et sadressa à Jonathan dune voix grinçante.
- Je peux vous aider ?
- Ha, euh, oui. Je viens pour le spectacle. Euh, cest bien ici ?
La vieille dame se radoucit et répondit.
- Oui, oui. Excusez-moi. Cest quon na pas eu beaucoup de visiteur depuis On a pas mal dennuis et Enfin bref, cest 15 yens. La représentation commence dans dix minutes. Voici votre ticket.
Mal à laise, Jonathan tendit la monnaie et prit le ticket en échange.
- Euh, ha oui. La porte en face de lescalier. Placez-vous où vous voulez.
Le garçon monta les escaliers.
- Et, euh, bon spectacle !
Derrière la porte, une petite salle partiellement éclairée, daspect miteuse, dont les sièges, installés façon pièce de théâtre, étaient dirigés vers la scène, surélevée. Il y régnait une étrange atmosphère, vide Une trentaine de personnes tout au plus remplissait la salle. Jonathan sinstalla à une place, dans la rangée du milieu. Au bout dun quart dheure, un homme apparut sur la scène. Visiblement mal à laise, il lui fallut quelques minutes pour se décider à se montrer plus clairement. Enfin, il avança au centre de la scène et, éblouit par la lumière, salua maladroitement le public.
« Bonjour, bonjour ! Bienvenue au merveilleux, au prodigieux, au fabuleux, au magique, au magnifique cirque des clowns ! Une pause, quelques applaudissements polis- Oui, euh bon, faut vous avouer que jexagère un peu, juste un rien, mais bon...On n'est pas vraiment des clown,quoi Ben oui, on n'est qu'une bande damis, juste pour samuser, on sprend pas la tête. Quoique des fois -Un petit coup dil derrière- Y en a, dans la troupe je parle, qui devrait sen servir un peu plus, de leur tête On est pas sérieux, ok. Mais, à ce point là ! Vous vous imaginez ! Comment peut-on attirer quelquun avec une bête affiche comme ça ! Même pas un clodo en voudrait ! -Un petit regard dans ma direction, moi ?- Ha non, tiens, javais tort... Une pause, des sourires dans ma direction- Oui, mais lpire cest quil n'y a pas que laffiche qui va pas, je serais contant si cnétait que ça ! Mais, vous avez pas vu la vieille pie qui vend les tickets ! Qui a eu lidée dlengager celle-là ? Avec sa ptite humeur de vieille sorcière ! Pas moi, en tout cas ! Enfin, je crois Euh, mais vous lui dites pas, hein ! Déjà qujai des problèmes avec les autres Si en plus ils savaient ça -Une pause, il réfléchit- Je msuis écarté. Désolé. Vous nêtes pas là pour ça. Non, vous venez pour rigoler -Un petit sourire ironique - Et bien, vous ne serez pas déçus. Ha oui, on rigole, mais on smoque pas ! Non, mais ! Suis-là quje vois qui smoque -Il sort un petit objet rond, rouge- Vous avez compris...
La porte du dessus souvre brusquement. Sous la lampe du projecteur, la vieille dame du guichet savance, furieuse. -Mince, elle la entendu, il parlait trop fort !
- Non, mais quest-ce que tu fous ! Ça te va bien de traiter les gens de cette manière !
Lhomme étourdi, apeuré.
- Non, non jtassure, cétait quune blague, jte jure ! Dites-leur vous !
Vlam, du liquide coule de sa joue, rouge -du sang ? Je me lève, je fais quoi ?- Vlam, une autre lancée !
- Ça tapprendra, tu vas voir de quel bois je me chauffe, moi !
Encore, je reste debout, quest-ce que je fais ! Je regarde les autres spectateurs, une petite fille rit. Elle rit ? Ha ok, compris ! Je ris aussi.
Et paf, cétait parti pour trois heures de délire, de lancée de tomates, de fou rire, de dialogues somptueux à tomber par terre, de quiproquos époustouflants A la fin de la pièce, Jonathan était bien heureux davoir pensé à prendre son pardessus. « Au moins, il maura servi. » pensa-il en quittant le centre culturel, euphorique.
Jamais encore il navait connu un tel détachement. Autant quil sen souvienne, cétait la première fois quil riait, quil éprouvait une réelle envie de samuser sans penser à la misère qui lattendrait le lendemain. Et il en était reconnaissant, au plus profond de lui-même, reconnaissant. « Quel bonheur quun clown qui rit ! »
Jonathan navait pas lintention de rentrer, pas après ce choc quil avait subi. Il prit à droite et laissa vagabonder son esprit. Chaque pas lui était maintenant précieux. Il savait, il avait enfin appris à apprécier. Une éphémère rencontre, la musique dun matin, le chant dun oiseau et, enfin, la vie sécoule tel un fleuve dans locéan des rêves. Mais, il savait aussi, car la réalité du monde apporte le malheur dun rêve heureux, il savait quautant le matin se lève par la tiédeur du soleil, autant la nuit sannonce froide et solitaire, jamais plus il ne serait heureux
Porter par ses réflexions, il se laissa guider par le cheminement des trottoirs, des ruelles sombres, des jardins publiques. Il marchait sans but ni espoir. Il marchait parce que cétait la destinée de tout homme sur terre : tracer son chemin et le suivre sans repos. La lumière du soleil déclinait peu à peu. Des zones dobscurité se formaient devant lui. La chaleur des rayons ne parvenait plus à contrer le froid de la fin journée, ce froid qui sinstalle dans la chair par les fissures du cur. Le garçon senveloppa de son pardessus taché et débarqua sur une place.
De hauts bâtiments en ruine lentouraient de leur ombre menaçante. Au centre, une ancienne fontaine aux dimensions disproportionnées trônait tel un drapeau sur la plus haute tour du château. Quelques personnes étaient assises sur le trottoir, en face de la plus haute bâtisse qui nétait autre que la Maison Communale. Une petite épicerie, à gauche, attira Jonathan. Il sassit sur une chaise devant la terrasse et se laissa aller à rêvasser.
Au bout dun certain temps, des bruits de pas se firent entendre de lautre côté de la place. Intrigué, Jonathan contempla attentivement, une dizaine au début, puis une centaine de personnes débarquer en masse. Certains portaient des bannières accrochées sur un bout de bois, dautres levaient furieusement leurs bras en signe de colère. Ils se dirigèrent dun pas féroce devant la préfecture et entamèrent une ronde tout autour. « Ben oui, la journée avait trop bien commencé » pensa tristement Jonathan en observant la foule de gens en colère qui continuait de sagrandir.
Un petit toussotement, derrière lui, attira son attention. Un homme chauve, ridé se tenait devant la porte de lépicerie et observait le sinistre spectacle de ses yeux pénétrants. Il savança à côté de Jonathan.
- Excusez-moi, M. Que se passe-t-il sil vous plaît ?
Le vieil homme fixa Jonathan de ses yeux plein de malice.
- Tiens, tiens. Tu nes pas dici, toi ! Il sagit, mon petit, dune révolte contre lEtat, contre toutes les injustices et les misères de ce monde ! Cette vie nest plus tolérable ! Cest contre le gouvernement quil faut se battre ! Il faut faire quelque chose, et vite !
Il tira un gros cigare de sa poche et le mit dans sa bouche.
- Un ptit ?
- Euh, non, non, merci.
La foule de coléreux grossit encore, on pouvait maintenant entendre des slogans : « A bas lgouvernement ! Une vie pour nos enfants ! » se chanter en chur.
Le vieux sassit sur une chaise. Un petit rictus lui ridait le visage.
- Et, mon ptit, tu trappelles de la chanson, « Respire » Hé, hé, tu vas pas mourir de rire La seule différence Il approcha son visage de Jonathan- cest quon a encore nos deux yeux sur la tête ! Il était pris dun fou rire.
- Euh, celle dont lauteur sest pendu ?
- Oui ! Hé, il a oublié de respirer ! Ha, ha !
La manifestation avait atteint son apogée. Toute la place semblait trembler devant les hurlements des gens. Soudain, une fanfare sonna au coin de la place. Des individus déguisés débarquèrent. Ils tapaient sur des tambours, jouaient avec des pétards, lâchaient des ballons de toutes les couleurs qui senvolèrent dans le ciel. Le garçon assista à létrange scène, amusé.
Ce ne fut pas le cas de la foule... Tous huaient les pauvres clowns qui tentaient damener un peu de joie sur la place. Ils leurs jetèrent des pierres, leurs crachèrent dessus, le tout ponctué par des gestes grossiers. « Partez, vieux fous ! Comment vous voulez quon se fasse prendre au sérieux avec vos pitreries ! » Jonathan resta stupéfait.
- Grotesque ! Lança le vieux en expirant un considérable tas de fumée.
- Pourquoi ça ? Répliqua Jonathan, médusé. Ils essayent juste dapporter un peu de joie dans leur cur !
Le vieil homme sourit ironiquement.
- Et tu crois vraiment que cest dun peu de joie quon a besoin ? La vie est triste mon petit ! Cest comme ça et on ny peut rien ! Paraître heureux juste pour quelques instants dans une vie misérable, tu crois que ça apporterait un vrai changement ? Ha ! Tu es encore jeune mon petit, mais tu vas bientôt comprendre. Tu sais quoi, jtaime bien. Oui, je te le jure ! Tiens, pour ta peine je vais toffrir un verre gratuit ! Mais, un seul, hein !
Le vieux se leva de sa chaise, fit une tape sur le dos de Jonathan et, tout en se serrant les côtes pour sempêcher de rire, rejoignit son épicerie.
La pluie qui sabattait maintenant en trombe sur la place effaça les dernières taches de tomate qui restaient encore accrochées sur le pardessus du garçon.
« Enfin, lança Jonathan dans un dernier soupir en regardant un petit garçon lancer une pierre qui alla se fracasser dans une fenêtre de la préfecture, çaura été bien le temps que ça a duré »
Message édité par fan-taisy le 01-05-2006 à 12:13:37