Le livre et la culture generale sont ils destines a disparaitre ? - Société - Discussions
Marsh Posté le 21-02-2013 à 07:48:09
Je ne pense pas que cela soit une volonte consciente.
Plutot la recherche d'une satisfaction immediate de la population qui passe systematiquement par le plaisir le plus immediat possible.
Ne pas brusquer les enfants avec de trop mauvaises notes, proposer des distractions sous pretexte de ne pas avoir a faire regner une certaine dicipline requise par l'etude.
Et nous autres parents ne sommes pas en reste : nous passons la journee au boulot et quand il faut rentrer et se fritter encore avec des ados, parfois, le courage n'y est pas.
Sans compter que tous, nous participons du process et que lutter seul contre un mouvement d'ampleur me semble bien utopique.
PS: merci de n'avoir pas laisse ce thread etre le bide absolu Il peut a present mourir en paix si tel est son destin.
Marsh Posté le 21-02-2013 à 08:46:18
Drapal
Je sais pas ce que serait mon niveau intellectuel général si j'étais né dans les années 2000
J'ai jamais été un très gros lecteur mais jusqu'à 10 ans, pas de TV (enfin ça j'ai jamais tellement accroché), un ordi avec des jeux loin d'être débilitants à mon sens (stratégie..)
Depuis l'internet haut débit je compte les bouquins que je lis dans l'année sur les doigts d'une main, c'est dommage, mais je me rends compte que je conserve une bonne base.
Quand je prends un livre, ça fait bizarre les premières pages, puis s'il me plaît la machine se remet vite en marche.
J'ai des doutes sur les possibilités réelles de l'école, quand de tous côtés ça tire vers le bas : parents, société dans son ensemble...
Plus de relation hiérarchique maître/élève, les adultes sont infantilisés, voire on place les enfants au-dessus (cf certaines pubs, les messages sncf où c'est un gamin qui explique aux "grands" qu'il faut pas traverser les voies, etc )
Ma mère a bossé dans un collège pendant quelques années, j'ai eu des retours très cohérents avec une baisse inquiétante
Grosse proportion d'élèves arrivant en 6e qui lisent avec le doigt en ânonnant, et ils ne font pas tellement de progrès par la suite.
Marsh Posté le 21-02-2013 à 08:50:45
La maîtrise de la langue je pense que c'est vraiment l'élément déterminant.
Tout le reste découle... Inutile de s'inquiéter du niveau de connaissance en histoire-géo ou du niveau en calcul si on s'attache pas d'abord à faire en sorte que les gamins arrivent au collège en sachant lire et écrire !
Marsh Posté le 21-02-2013 à 09:39:48
Je suis considérée comme un vrai lecteur
Chez moi la lecture est une drogue. Les ebooks c'est bien pratique d'ailleurs. Autant certaines séries je continue d'acheter les livres papiers, autant d'autres, non, par soucis de place. C'est dur de tout stocker.
Un petit mot aussi pour ce qui est lecture sur internet. Quand on commence à chercher, on peut trouver pas mal de récits amateurs. Il faut apprendre à trier entre le bon et le pas bon, certes. Mais on peut dénicher des perles comme ça.
Le rôle des parents n'est pas à négliger pour ce qui est justement cet amour de la lecture. Lire une histoire (ou une partie) chaque soir à un enfant est très important déjà.
Tu as été sage aujourd'hui : histoire au moment d'aller te coucher -> la lecture est perçu comme une récompense. Tu n'as pas été sage : au lit sans histoire -> punition de ne pas avoir de lecture.
S'ils peuvent commencer à apprendre eux-même à lire à l'enfant avant le CP, c'est jackpot. Mais il faut prendre le temps un peu chaque soir après le travail et général ça demande que l'enfant soit un minimum réceptif.
Restreinte l'accès à la télé est aussi favorable. Surtout ce qui concerne tous les programmes débiles.
Marsh Posté le 23-09-2013 à 22:15:18
j'aime pas lire des livres et des romans, j'aime mieux lire les news sur internet c'est plus instructifs (et les jv, les DA aussi je préfère aux romans)
Marsh Posté le 23-09-2013 à 22:21:03
il y a des livres instructifs croit-moi genre les livres universitaires
mais en ce moment, je n'arrive plus à lire un livre
Marsh Posté le 24-09-2013 à 01:06:08
Je pense plutôt que l'on s'approche d'une société à l'américaine, avec d'un coté la majorité du peuple particulièrement inculte prés a s'en prendre aux faits scientifique et de l'autre les enfant dont les parents se seront battut pour donner une éducation digne de ce nom a leurs enfants qui eux représenterons le haut du pavé, la compétence.
Au delà d'un simple fossé qui se creuse c'est le pacte républicain qui s’effondre qui donne à n'importe quel enfant les même chances dans la vie.
Marsh Posté le 24-09-2013 à 01:17:22
viniw a écrit : Je pense plutôt que l'on s'approche d'une société à l'américaine, avec d'un coté la majorité du peuple particulièrement inculte prés a s'en prendre aux faits scientifique et de l'autre les enfant dont les parents se seront battut pour donner une éducation digne de ce nom a leurs enfants qui eux représenterons le haut du pavé, la compétence. |
Pareil. Le livre et la culture generale ne vont pas disparaitre mais vont plutot devenir un truc elitiste.
Grith pour les gamins de ta femme c'est malheureusement trop tard, c'est quand ils avaient deux ans qu'il fallait pas les mettre devant la tele; ils resteront "a la traine" (enfin bon, au meme niveau que le reste plutot) pour toujours maintenant.
Marsh Posté le 24-09-2013 à 01:18:58
Sujet intéressant, mais il n'a pas été créé par pseudohasardtmtc, ce qui (avouons le !) lui enlève toute crédibilité.
Marsh Posté le 24-09-2013 à 01:33:19
viniw a écrit : Je pense plutôt que l'on s'approche d'une société à l'américaine, avec d'un coté la majorité du peuple particulièrement inculte prés a s'en prendre aux faits scientifique et de l'autre les enfant dont les parents se seront battut pour donner une éducation digne de ce nom a leurs enfants qui eux représenterons le haut du pavé, la compétence. |
+1
on a affaire à une sorte de culture de la médiocrité, avec les télé-réalité, les nabilla, booba et compagnie
en fait, c'est comme dans indiocracy
Marsh Posté le 24-09-2013 à 05:56:51
J'ai tout de meme l'impression d'une forte acceleration du phenomene.
J'ai presque 40 balais et suis cense faire partie de la generation perdue par la TV. Mais l'acceleration est troublante.
L'outils tablette / smartphone est catastrophique en supprimant toute notion d'effort et offrant une satisfaction immediate a l'enfant, quand le livre se meritait, ne serait ce que par le temps qu'il necessitait.
Tout cela tourne autour d'une relation au temps fondamentalement differente.
Comme si aujourd'hui tout ce qui n'etait pas susceptible de s'obtenir immediatement n'avait forcement qu'un interet tres limite.
En entreprise, comment allons nous gerer des individus qui ont un rapport au temps pareil ?
PS: mouzone, je n'ai pas le plaisir de te connaitre, manifestement tu as tes idees a mon propos. C'est ton droit. Mais sache que quand il m'arrive de creer un topic (ce qui est rare), je ne m'en considere aucunement proprietaire. Il trouve ses participants, tant mieux, il ne les trouve pas, tant pis, paix a son ame.
Marsh Posté le 24-09-2013 à 08:35:42
Les pauvres ils n'enseignent plus les "valeurs" quand ils ont vu que faire faire des efforts à leurs gamins pour faire un bac et des études supérieures ne les amenaient qu'au chômage, car sans réseau ou chance, le boulot en France...et pour ceux qui ont une origine discriminatoire, double ou triple peine...
Marsh Posté le 24-09-2013 à 09:16:14
Sujet intéressant.
Je trouve qu'il y'a deux phénomènes paradoxaux, qui me rendent à la fois pesssimiste et optimiste.
Déjà, la télé et Internet ont en effet empiré les choses. Il y'a maintenant une culture du zapping, comme l'a dit Grith, on recherche une satisfaction immédiate avec un effort moindre, quelque chose de rapide à trouver et de rapide à consommer. On peut le constater pour les livres (littérature ou livres académiques), mais aussi la musique (les albums poubelle, le fait de ne plus faire attention au support, à la qualité du son ...), et même les études, que ce soit en secondaire ou à l'université, je vois des étudiants qui sélectionnent "ce qui tombera" et qui zappent le reste, y'a pas de volonté d'avoir une vision d'ensemble, de volonté d'apprendre réellement en fait (à part dans des disciplines qui sont pluridisciplinaire par essence et pour lesquelles c'est en quelque sorte obligatoire).
Ca touche même le journalisme, le fait de zapper de sujets en sujets, ou d'avoir une armada de spécialistes qui veulent absolument donner leur avis sur ce qui vient de se passer sans prendre le temps d'approfondir le contexte .
On est pressé en fait, c'est ça le problème de fond pour moi. On est pressé et surtout pn veut absolument briller, se mettre en avant. Et j'en viens à ce qui me rend optimiste : paradoxalement, j'ai l'impression qu'on s'intéresse de plus en plus aux actualités, parce qu'on a justement aujourd'hui l'occasion de pouvoir les commenter et de faire profiter tout le monde de son opinion.
Et même si on pourrait croire que ce n'est jamais que du commérage amplifié, je pense que ça pourrait conduire aussi au fait de réellement utiliser Internet (qui est un outil magnifique si on l'utilise en complément d'autres et à bon escient) pour élargir ses horizons ... Pour finalement en revenir aux livres, qui sont indispensables pour approfondir ! Et c'est plus agréable, plus pratique et plus économique que les écrans pour moi
Marsh Posté le 02-11-2013 à 11:43:26
up
Depuis que j'habite dans un studio sans internet j'ai rompu avec une utilisation maladive qui me faisait sûrement perdre pas mal de neurones.
Je parle du fait de passer des heures en tournant en boucle sur 3-4 forums à coup de F5, horrible ça..
Maintenant pour accéder au net déjà je suis obligé de sortir. Je l'utilise davantage pour des choses constructives (recherches..)
Et les forums bah comme j'y vais beaucoup moins souvent, à chaque fois j'ai de la lecture, c'est beaucoup plus satisfaisant.
Marsh Posté le 23-02-2014 à 16:16:35
ce que tu dis me fait penser au sociologue Zygmunt Bauman qui parlait de "société liquide", une société du zapping, de l'immédiat, de présent perpétuel où les relations humaines et la solidarité se perdent, en gros.
simius_computus a écrit : up |
tiens simius
je te comprends. C'est horrible les premiers jours où t'es en plein sevrage, mais ensuite ça passe, tu retrouves un rapport au temps plus concret et t'as meme un meilleur moral
en revanche, je n'arriverai pas à faire ça chez moi, mon environnement est trop déprimant
il y a du bon comme du mauvais en fait. Grâce à Internet j'ai pu m'informer sur beaucoup de choses, mais en meme temps ça me tue le temps que je pourrai passer à faire plus mes devoirs, revoir mes cours (que je revois toujours en dernier minute avant les examens), ou meme lire un livre (chose que je n'arrive plus ayant aujourd'hui beaucoup de mal à me concentrer comme si que mon cerveau avait fini par s'habituer à une stimulation incessante)
Marsh Posté le 23-02-2014 à 16:31:43
simius_computus a écrit : up |
Comment tu occupes ce temps libre supplémentaire?
Marsh Posté le 23-02-2014 à 16:33:39
Les procès en sorcellerie de "L’Écran" - qui serait une engeance maléfique réduisant le temps de vraie lecture - ont tendance à me faire rire. Peut-être est-il temps de remettre en question nos pratiques éducatives envers les jeunes générations ? Attention, je n'ai pas dit que nos pratiques éducatives devaient s'adapter à une certaine médiocrité, qui je le rappelle a toujours été présente dans toutes les classes sociales - si vous me permettez d'emprunter une grille d'analyse marxiste de la société. Tout en sachant que l’Éducation Nationale française n'est pas la seule Éducation à prendre en compte dans le processus de développement des capacités intellectuelles d'un individu (son esprit critique), et n'est pas le seul indice de l'émancipation intellectuelle d'un individu.
La lecture, que je considère essentielle à la compréhension du monde qui nous entoure, n'est pas uniquement liée au papier et à l'encre même si nos habitudes tendent à nous faire dire que c'est le cas.
Marsh Posté le 24-02-2014 à 05:07:06
ÉlanFoireux a écrit : Les procès en sorcellerie de "L’Écran" - qui serait une engeance maléfique réduisant le temps de vraie lecture - ont tendance à me faire rire. Peut-être est-il temps de remettre en question nos pratiques éducatives envers les jeunes générations ? Attention, je n'ai pas dit que nos pratiques éducatives devaient s'adapter à une certaine médiocrité, qui je le rappelle a toujours été présente dans toutes les classes sociales - si vous me permettez d'emprunter une grille d'analyse marxiste de la société. Tout en sachant que l’Éducation Nationale française n'est pas la seule Éducation à prendre en compte dans le processus de développement des capacités intellectuelles d'un individu (son esprit critique), et n'est pas le seul indice de l'émancipation intellectuelle d'un individu. |
Tu crois vraiment que bcp de jeunes vont se mettre a la lecture via les supports numeriques ?
Ce que je vois, ce sont de gros lecteurs papier qui passent au numerique par commodite.
Pareil pour les lecteurs de presse quot.
Ceux qui ne lisaient pas de livres avant ne liront pas non plus sur tablette. D'autant moins que les multiples sources de stimuli varies encouragent le zapping.
Les videos remplacent les articles de fond, les reseaux sociaux et leur neant relationnel remplacent un verre au cafe entre potes, etc...
L'ecran en soit n'est pas une entite malefique. Mais c'est un tueur de reflexion, un massacreur de l'esprit critique, et un genocidaire de l'intelligence. Plus le temps passe, plus j'en suis persuade.
Marsh Posté le 24-02-2014 à 06:58:47
L’écran est ce que l'on en fait. Si les gens sont trop cons pour savoir utiliser correctement cette technologie (en faire une base de curiosité et de découverte du monde) et pour éduquer leurs enfants afin qu'ils l'utilisent correctement aussi ; quelque chose me dit que ces gens étaient déjà trop cons avant l'arrivée des écrans pour savoir utiliser correctement un livre et pour éduquer leurs enfants afin qu'ils utilisent correctement le livre, eux aussi.
D'où la nécessité de se poser des questions sur les méthodes éducatives, qui sont plurielles et doivent le rester, parallèlement à une réflexion sur les nouvelles technologies.
Marsh Posté le 24-02-2014 à 07:23:10
Cutter a écrit : |
Y a un wifi qui est apparu depuis novembre dans mon appart donc j'ai rompu avec ces bonnes habitudes.
Ceci dit en tant qu'étudiant c'est tendu à un moment donné de pas pouvoir accéder à internet quand on veut.
De toute façon ça reste quand même limité, en heure de pointe j'ai quasiment pas d'accès, le challenge est alors de se résigner calmement et de faire autre-chose plutôt que guetter le kilobit transmis en s'énervant. C'est là qu'on s'aperçoit du côté "drogue" de la chose. Une coupure me fout parfois vraiment sur les nerfs, si j'avais un truc en cours : téléchargement, tchat, notamment. Sinon, bah je suis moins sérieux il me semble qu'en début d'année, dans mes devoirs. A nouveau quasiment tout est fait en dernière minute. Je peux pas certifier cependant que ce soit lié à internet, ça peut aussi être simplement un cas de "chassez le naturel il revient au galop", après 2 mois d'efforts relatifs. Mais, bon, le réflexe du matin ou du soir qui consiste à allumer internet est à l'évidence un bon tue-motivation, qui exacerbe le besoin de détente immédiate. Il me semble que j'avais réussi à un moment à remplacer ce réflexe par le fait d'ouvrir ses cours, faire des exos.
Marsh Posté le 24-02-2014 à 07:58:24
ÉlanFoireux a écrit : L’écran est ce que l'on en fait. Si les gens sont trop cons pour savoir utiliser correctement cette technologie (en faire une base de curiosité et de découverte du monde) et pour éduquer leurs enfants afin qu'ils l'utilisent correctement aussi ; quelque chose me dit que ces gens étaient déjà trop cons avant l'arrivée des écrans pour savoir utiliser correctement un livre et pour éduquer leurs enfants afin qu'ils utilisent correctement le livre, eux aussi. |
J'aime bien ce cote peremptoire et definitif.
Je t'explique un truc: Ton mome, tu lui donnes le gout de la lecture, c'est bon, tu as fait le boulot, tu peux le laisser lire une demie-heure dans son coin et vaquer a tes autres obligations (parce qu'un parent, ce n'est pas un inactif total hein).
Avec la tele, tu passes de temps en temps et verifie le programme sur lequel il est, c'est ok aussi. Plus complique, mais cela se gere (et puis verrou parentale, tout ca).
Avec internet et les reseaux sociaux, ne te leurre pas, tu ne controles quasiment rien. Le seul moyen est l'interdiction totale de l'utilisation de l'outil car, un enfant est ainsi, il aime jouer avec les interdits, tu n'es pas en mesure de rester derriere son dos en permanence et de le surveiller completement.
L'interdiction, c'est jouable... mais avec l'adolescence, cela devient assez infernal a vivre a la maison. Surtout quand tu en as plusieurs.
Bref, pour en revenir au sujet, le probleme est le mode d'utilisation intraseque de l'outil: encore davantage que la television, le principe meme du lien html encourage au zapping et a papillonner plutot qu'a approfondir.
Marsh Posté le 25-02-2014 à 00:27:51
je drap je lis beaucoup et quand je vois le niveau médiocre de la nouvelle génération ça m'inquiète...
sinon n'oubliez pas de mettre des accents
Marsh Posté le 25-02-2014 à 04:53:59
qidemoule a écrit : je drap je lis beaucoup et quand je vois le niveau médiocre de la nouvelle génération ça m'inquiète... |
Désolé, à force, je n'utilise plus les accents par écrit sur internet. C'est une mauvaise habitude prise dans les MMORPG d'il y a quelques années, à l'époque bénie ou tous devaient employer l'anglais pour communiquer sur un chat écrit et sans outils vocaux
Je ferai un effort néanmoins.
Marsh Posté le 25-02-2014 à 19:21:33
A supposer que le livre papier disparaisse, ce qui est possible, je ne vois pas pourquoi la culture suivrait, si elle est accessible par internet ou autre.
Des rigolos ont fait le projet d'imprimer "Wikipédia" sur papier, ils ont calculé que ça tiendrait (provisoirement) sur MILLE volumes!
Ça laisse loin derrière l"Encyclopedia Universalis".
Il y a donc un bien plus grand accès à la culture, de surcroit gratuit.
Donc, qui veut se cultiver aujourd'hui a bien plus de facilités pour le faire que Montaigne dans sa bibliothèque.
Que certains préfèrent s'interesser plutôt aux nibards en plastique de Nabila est une chose, mais je doute qu'ils auraient été des rats de bibliothèque il y a cinquante ans. Qu'on regarde une "Télénovéla" ou un roman-photo, l'apport culturel est comparable.
La culture générale, c'est le mec curieux qui veut apprendre et comprendre, avant, sauf à fréquenter des vraies têtes pensantes, il cherchait dans les livres, quand il y avait accès.
Maintenant, il tape des mots -clés et trouve tout ce qu'il veut, juste à faire un peu de tri, mais ça c'était le cas aussi pour les livres, fallait savoir choisir entre Voltaire et la Bible.
Marsh Posté le 21-02-2013 à 06:45:13
Bonjour HFRiens,
Je lisais ce matin cet article du monde sur le niveau scolaire en chute libre en France.
http://www.lemonde.fr/idees/articl [...] _3232.html
J'ai fait le rapprochement avec l'interview de Philip Roth, qui arrete d'ecrire, et a une vision plutot alarmiste de notre societe occidentale :
http://www.lemonde.fr/livres/artic [...] _3260.html
Je citerais notamment ce passage qui m'a marque :
Vous pensez que contrairement à ce que disent certains, le roman ne disparaît pas, mais que les lecteurs, eux, disparaissent...
C'est vrai, le nombre de vrais lecteurs, ceux qui prennent la lecture au sérieux, se réduit, c'est comme la calotte glaciaire.
On achète toujours des livres, mais les lit-on vraiment ?
Un vrai lecteur de romans, c'est un adulte qui lit, disons, deux ou trois heures chaque soir, et cela, trois ou quatre fois dans la semaine. Au bout de deux à trois semaines, il a terminé son livre. Un vrai lecteur n'est pas le genre de personne qui lit de temps en temps, par tranches d'une demi-heure, puis met son livre de côté pour y revenir huit jours plus tard sur la plage. Quand ils lisent, les vrais lecteurs ne se laissent pas distraire par autre chose. Ils mettent les enfants au lit, et ils se mettent à lire. Ils ne tombent pas dans le piège de la télévision, et ils ne s'arrêtent pas toutes les cinq minutes pour faire des achats sur le Net ou parler au téléphone. Mais c'est indiscutable, le nombre de ces gens qui prennent la lecture au sérieux baisse très rapidement. En Amérique, en tous cas, c'est certain.
Les causes de cette désaffection ne se limitent pas à la multitude de distractions de la vie d'aujourd'hui. On est obligé de reconnaître l'immense succès des écrans de toutes sortes. La lecture, sérieuse ou frivole, n'a pas l'ombre d'une chance en face des écrans : d'abord l'écran de cinéma, puis l'écran de télévision, et aujourd'hui l'écran d'ordinateur, qui prolifère : un dans la poche, un sur le bureau, un dans la main, et bientôt, on s'en fera greffer un entre les deux yeux. Pourquoi la vraie lecture n'a-t- elle aucune chance ? Parce que la gratification que reçoit l'individu qui regarde un écran est bien plus immédiate, plus palpable et terriblement prenante. Hélas, l'écran ne se contente pas d'être extraordinairement utile, il est aussi très amusant. Et que pourrions-nous trouver de mieux que de nous amuser ? La lecture sérieuse n'a jamais connu d'âge d'or en Amérique, mais personnellement, je ne me souviens pas d'avoir connu d'époque aussi lamentable pour les livres – avec la focalisation et la concentration ininterrompue que la lecture exige. Et demain, ce sera pire, et encore pire après-demain. Je peux vous prédire que dans trente ans, sinon avant, il y aura en Amérique autant de lecteurs de vraie littérature qu'il y a aujourd'hui de lecteurs de poésie en latin. C'est triste, mais le nombre de personnes qui tirent de la lecture plaisir et stimulation intellectuelle ne cesse de diminuer.
J'eleve egalement les enfants de ma femme, qui sont au college, et je suis consterne par leur niveau de francais. M'en occupant, j'ai pu constater leur incapacite a fixer leur attention sur un texte pendant plus de 10 minutes, les soucis de comprehension qu'ils ont par rapport a leurs lectures, et la pauvrete consternante de leur vocabulaire.
L'ecole est quant a elle un pis aller, avec peu ou pas de lectures obligatoires, et quand elles le sont, le niveau des textes exiges est mediocre voir meme enfantin (ce qui a du mal a exciter l'interet d'adolescents, meme si dans le meme temps, ils seraient incapables d'aborder des textes plus ardus).
Autour de moi, d'autres parents font le meme constat.
Je ne parlerais meme pas des classiques, de la culture generale, c'est un desastre avec un total desinteret pour tout ce qui necessite d'etre attentif plus de 15 minutes pour etre compris.
Le contenu de l'enseignement me semble etre celui d'un camp de vacances avec un niveau d'exigence proche du neant, sans compter un niveau professoral plus que variable (dernierement la prof de Francais de celui en 5eme refusait de comprendre que roi en singulier ne prenait pas de "s"...).
La television commence a me sembler etre un salut car au moins les programmes peuvent etre educatifs et instructifs et necessitent un peu d'attention. Mais meme elle perd du terrain confrontee a Facebook, a l'Ipad, aux telephones portables connectes a des jeux debilisants.
Toute tentative de restriction de l'acces a ces outils donne lieu a de vives tensions et a un desarroi total de l'adolescent, qui est devenu totalement incapable d'envisager une activite recreative qui ne soit pas basee sur la satisfaction immediate procuree par un ecran plus ou moins interactif.
Je me pose donc la question : apres 5 siecles de regne sans partage, la culture fondee sur le livre est elle en voie d'extinction (j'irais meme au dela, car c'est la culture de l'ecrit meme qui disparait, soit celle qui prevaut depuis l'antiquite) ? Et est elle remplacee par autre chose ou bien ne lui succede t'il pas un vide total ? A force de former des consommateurs, n'avons nous pas atteint le point de non retour ou l'individu n'a meme plus a sa disposition l'outillage intellectuel qui lui permet de mener une reelle reflexion ?
Quel impact cela aura t'il sur nos societes, dans un environnement hyper mondialise et competitif, quand ces generations (qui me paraissent totalement inaptes a un travail necessitant quelque reflexion que ce soit) chercheront un emploi ?
Car j'ai vraiment l'impression que cette situation ne touche pas les pays emergents dans les memes proportions, au contraire.
Au final, sommes nous devenus totalement decadents et le point de non retour est il franchi ?
Message édité par Profil supprimé le 21-02-2013 à 07:04:41