Euthanasie : "Faut que vous le voyiez pour comprendre" - Discussions
Marsh Posté le 27-01-2003 à 13:18:22
vu comme ca, on ne peut qu'être pour. Mais il faut un cadre législatif et il faudrait que chacun écrive sur testament à quelle condition l'on souhaite mourir. Ca serait trop con d'euthanasier quelqu'un qui ne le veut pas, mais qui dans son état ne peut pas l'exprimer.
Marsh Posté le 27-01-2003 à 13:28:57
J'en pense que l'on devrait permettre aux gens de partir tant qu'ils peuvent encore dire au revoir à leurs proches.
Pas comme l'autre infirmière qui visiblement a fait autant de mal que de bien, mais bien encadré comme il faut avec une loi sur le sujet.
Marsh Posté le 27-01-2003 à 13:37:08
Contre le fait de faire une petite loi en douce.
Soit le droit à la mort est un des droits de l'homme au même titre que le droit à la vie (celui qui dit qu'on ne peut pas tuer un criminel parce qu'il a droit à la vie, mais qu'un foetus, un agresseur, ou un soldat adverse, on peut).
Soit le droit à la vie est le seul valable et il est hors de question d'exiger d'un médecin qu'il devienne un meurtrier.
Si nous ne sommes pas sûrs de nos valeurs de départ, on ne peut qu'aboutir à des aberrations.
Marsh Posté le 27-01-2003 à 13:42:47
sans cet article POUR ......mais bon, comment peux ton de la maniere ou nous reagirions ???????
Marsh Posté le 27-01-2003 à 13:45:32
HotShot a écrit : |
pour mon cas aucun prob....mais il est vrai que parfois les reactions different completement
Marsh Posté le 27-01-2003 à 13:47:36
dioove a écrit : pour mon cas aucun prob....mais il est vrai que parfois les reactions different completement |
Pourquoi refuser aux gens le droit à disposer de leur vie dans des circonstances exceptionnelles?
Edit : pour info, l'article est basé sur les hôpitaux de Berck. Une véritable économie s'y est développée autour des familles des victimes, et la station balnéaire est aussi l'étape intermédiaire entre Garches et le cimetière.
Marsh Posté le 27-01-2003 à 13:48:09
Opinion toute personnelle: pour le fait de laisser la personne décider en son âme et conscience, à condition qu'un psy ait discuté avec elle et que les médecins pensent qu'elle est condamnée à brève échéance.
Marsh Posté le 27-01-2003 à 13:49:12
Fred999 a écrit : |
je suis pour.....
Marsh Posté le 27-01-2003 à 13:49:47
Pour info, l'article est basé sur les hôpitaux de Berck. Une véritable économie s'y est développée autour des familles des victimes, et la station balnéaire est aussi l'étape intermédiaire entre Garches et le cimetière.
(plusieurs replies sous l'edit, je reposte)
Marsh Posté le 27-01-2003 à 13:50:38
HotShot a écrit : Sais pas, j'arrive pas à me représenter comment qqn, même le plus farouche intégriste du droit à la vie, pourrait rester les bras croisés en voyant son gosse en train de souffrir atrocement au milieu de ses tripes répandues un peu partout, par exemple... me semble que l'expression "coup de grâce" est bien justifiée... |
l'inverse est vrai: quelqu'un pour le droit à la mort pourra être finalement incapable de lever la main sur quelqu'un qu'il aime.
En plus là tu parles d'abréger des souffrances insoutenables, sans médicaments ni rien.
Marsh Posté le 27-01-2003 à 13:51:39
HotShot a écrit : |
mais là, il s'agirait d'un suicide assisté...
et "l'assistant" peut être poursuivi pour meurtre prémédité
Marsh Posté le 27-01-2003 à 13:55:27
HotShot a écrit : |
franchement, peux t on dire ca ?????
Marsh Posté le 27-01-2003 à 13:59:47
HotShot a écrit : C sûr que le mec cloué au lit sans pouvoir ne serait-ce qu'ouvrir la bouche, il aurait du mal à crier de désespoir M'est avis que même des mots écrits péniblement par la dictée n'auront jamais la signification d'un regard ou d'une voix qui dit "tue moi" |
Y a pas de rapport avec le suicide et je ne crois pas que le suicide soit légal: si tu vois quelqu'un prêt à se tuer et que tu ne fais rien pour l'en empêcher je pense que tu risques des ennuis judiciaires (un juriste pourrait il confirmer?).
Ensuite c'est facile à dire, si quelqu'un cloué sur un lit te dit "je veux mourir", ou si tu la vois prier Dieu de la prendre sans tarder, t'auras pas forcément le courage et l'envie de lui tordre le cou. Si les proches soutiennent souvent la personne jusqu'à l'extrême limite, y a peut être une autre raison que la loi.
Marsh Posté le 27-01-2003 à 14:12:06
HotShot a écrit : Je parle de suicide, pas de meurtre ou non assistance à personne en danger. Question : le mec qui se fait sauter la calebasse dans sa grange le soir au son des douze cousp de minuit, on le traine hors du cercueil jusqu'au tribunal ? Ou bien on le condamne par contumace ? A moins qu'on inflige une amende à sa famille éplorée ? |
Il ne s'agit pas de punir quelqu'un qui veut se suicider, ça ne rime à rien. Quelqu'un qui se suicide le fait souvent par désespoir, sans être entouré. Donc tu ne peux pas comparer ça avec l'euthanasie, qui est un recours réfléchi.
Marsh Posté le 27-01-2003 à 14:33:04
Contre
l'aider serait de la complicité de meurtre et le faire serait un meurtre.
Marsh Posté le 27-01-2003 à 14:34:24
MickeyNOX a écrit : Contre |
Et si c'est lui qui le désire?
Marsh Posté le 27-01-2003 à 14:39:08
HotShot a écrit : |
Entre ta position (que je partage) et le fait que d'autres, non seulement le conçoivent, mais s'y tiennent (ex: refus de transfusion sanguine chez les témoins de Jehovah), que faire?
Pour le cas donné, certains pays on fait le pas d'autoriser l'euthanasie (active?/passive?) pourquoi et comment?
L'éthique y est-elle si différente? J'y vois, pour ma part, une influence de la religion sans doute plus faible.
Marsh Posté le 27-01-2003 à 14:49:43
Fred999 a écrit : |
la meme chose , je ne suis pas un faible qui sucomberait à quelques propos touchant . . . non la raison pour la qu'elle je suis totalement contre, c'ets trop facile de pousser une personne a le vouloir et le poussé au suisside . . .
De plus dans tout les pays où le meurtre c'est vu légalisé ( sois en tant qu'euthanasie ou en tant que peine de la justice; il y a toujours des abus parce que l'homme en question gènnait des hommes important ou tout simplement dans ce cas pour une assurance ou un éritage.
Marsh Posté le 27-01-2003 à 14:53:33
MickeyNOX a écrit : |
Le rapport? (sur ce qui a été écrit en gras)
Tu as déjà été confronté à la situation?
PS : tout les gens qui se déclarent pour parlent d'un encadrement strict. Et je les rejoins là-dessus.
Marsh Posté le 27-01-2003 à 14:53:43
MickeyNOX a écrit : |
Ouaip, il suffit d'arrêter le traitement anti-douleur d'un patient et il demandera rapidement à être euthanasié, ça c'est l'évidence. Ces lois sont uniquement basées sur des considérations economiques de cout du malade.
Marsh Posté le 27-01-2003 à 14:58:42
Smaragdus a écrit : |
Tu ne parles pas du cas (existant) des malades incurables qui veulent en finir.
Marsh Posté le 27-01-2003 à 15:08:00
ReplyMarsh Posté le 27-01-2003 à 16:49:16
Bon euh ce topic renaît de ses cendres.
Un nettoyage a été effectué, les posts +/- violents ont été virés. Hé oui, vous vous croyez en démocratie ici?
Marsh Posté le 27-01-2003 à 17:17:06
Pour. Sur le principe. Mais qui déciderait ? Le malade ? Le médecin, à qui on demanderait une évaluation des possibilités de rémission, de la souffrance endurée ? La famille, lorsque le patient n'est plus en état de répondre ? Et dans ce cas,est-ce la souffrance de la famille ou celle du patient qu'on cherche à éradiquer ? La souffrance psychique est-elle un critère suffisant ? CE qui me gêne ce n'est pas le principe, mais le fait que chaque cas est particulier et je m'imagine mal comment la loi pourrait répondre globalement à des souffrances et à des désirs si complexes, qui mettent en jeu à la fois le point de vue du malade, du médecin et de la famille. Je serais plutôt partisan d'une dépénalisation de l'euthanasie que d'une règlementation de celle-ci.
Pour info, j'ai lu ça dans le TSA, en Hollande est prévu une dépénalisation y compris pour les enfants de + de 12 ans, et ce sans l'accord de leurs parents.
Marsh Posté le 27-01-2003 à 17:25:21
Ah ben tiens, mes références datent , sur le projet qui avait été intialement présenté, les mineurs n'avaient nul besoin du consentement de leurs parents, un amendement aura annulé cette disposition particulière.
Marsh Posté le 27-01-2003 à 17:31:31
Jabberwock a écrit : |
Je constate aussi que, à part pour les enfants de 12 à 16 ans, la famille n'a pas le droit au châpitre.
Marsh Posté le 27-01-2003 à 17:40:19
HotShot a écrit : |
Il me semble (mais je ne suis pas juriste) que le suicide est bel et bien interdit par la loi en France, et qu'il est puni, mais comme tu es mort, on ne peut pas te juger, donc la sanction est rendue caduque. Bizarre, non ?
Pour ce qui est de l'euthanasie, c'est vraiment un sujet délicat. Dans quelle mesure qqun qui souffre décide-t-il réellement de mourir ?
Marsh Posté le 27-01-2003 à 17:43:52
Je ne connais pas les Pays-Bas, mais qu'est-ce qui à amené la population par leur députés à légaliser cet acte. Ils ont quoi de particulier ces gugus? C'est le gazon sauvage, l'Edam?
Marsh Posté le 27-01-2003 à 17:50:24
repatsapen a écrit : Je ne connais pas les Pays-Bas, mais qu'est-ce qui à amené la population par leur députés à légaliser cet acte. Ils ont quoi de particulier ces gugus? C'est le gazon sauvage, l'Edam? |
Au Pays-Bas, l'euthanasie se pratique UNIQUEMENT sur demande du malade. Il faut que celui-ci soit en pleine possessions de ses capacités intellectuelles. De plus il doit passer devant plusieurs psy (afin de vérifier que ce n'est pas un 'delire' passager). Puis une commission se reuni et decide en fonctions des elements precedents et du caractère de la maladie si oui ou non un médecin pourra pratiquer "une assistance au suicide".
Marsh Posté le 27-01-2003 à 17:59:52
vrobaina a écrit : |
Oui, j'ai vu et je trouve ce processus très sensé, clair, respectueux de la personne.
Mais ce que je me demande: c'est comment et pourquoi se processus est arrivé à maturité chez eux? C'est le seul pays au monde je crois. En tout cas en 2001 c'était le cas.
Edit: une situation sommaire de l'euthanasie au niveau européen:
http://perso.wanadoo.fr/mon-europe [...] utha_Z.htm
Marsh Posté le 27-01-2003 à 18:10:56
Désolé, j'ai pas lu le topic, mais faut que je me casse là . Juste pour dire rapidement un mot sur le sujet.
Mon père était toubib (retraite depuis quelques semaines), chirurgien général/traumato/visceral. Il s'occupe souvent de truc plutôt graves, et en particulier des gens qui n'ont pas beaucoup d'espoir de survivre.
Ben parmi ses nombreux patients (plus de 50000 opérations en 30 ans), fort peu lui ont demandé de l'aider à mourir. Par contre, il a eu NETTEMENT plus de demande de la famille.
Donc l'euthanasie, fait bien faire attention...
Marsh Posté le 27-01-2003 à 18:32:30
Jabberwock a écrit : Pour. Sur le principe. Mais qui déciderait ? Le malade ? Le médecin, à qui on demanderait une évaluation des possibilités de rémission, de la souffrance endurée ? La famille, lorsque le patient n'est plus en état de répondre ? Et dans ce cas,est-ce la souffrance de la famille ou celle du patient qu'on cherche à éradiquer ? La souffrance psychique est-elle un critère suffisant ? CE qui me gêne ce n'est pas le principe, mais le fait que chaque cas est particulier et je m'imagine mal comment la loi pourrait répondre globalement à des souffrances et à des désirs si complexes, qui mettent en jeu à la fois le point de vue du malade, du médecin et de la famille. Je serais plutôt partisan d'une dépénalisation de l'euthanasie que d'une règlementation de celle-ci. |
d'accord avec toi, même si je pense qu'avec du temps, une loi pourrait s'appliquer
ce débat me fait penser à l'avortement : la loi a mis du temps à se mettre en place, il y a eu des abus, mais aujourd'hui, elle fait partie intégrante de notre vie sociale, plus personne, à part qlq intégristes, ne pense à la remettre en cause
Marsh Posté le 27-01-2003 à 18:44:21
Contre .
CE jeune homme a limpression detre un boulay pour ses proches et tout le corps medical c est pour ca qu il veut en finir avec sa vie.
Il a juste besoin de se sentir aimer et aimer
c est pour ca que je suis contre
Marsh Posté le 27-01-2003 à 18:50:55
je suis pourl'euthanasie si c'est une demande de la personne , qu'on ne peut plus sauver ni gerir la personne , que les souffrances physiques ou morales ne peuvent etre calmées
mais je suis archi contre ce qui se fait en Suisse a savoir un suicide assistév qui est la porte ouverte a beaucoup de dérive
ca doit rester une demarche medicale et hospitaliere qui n'arrive qu'en dernier recours
Marsh Posté le 27-01-2003 à 23:31:18
Fred999 a écrit : |
le rapport est claire pourtant ( le sentiment de pitié envers la victime ), et oui j'y suis souvent confronté
Marsh Posté le 27-01-2003 à 23:34:26
Urgeman a écrit : Contre . |
Comment peut-tu savoir ce qu'il ressent ? moi perso dans un cas comme ça je n'aurais ni le courage ni l'envie de vivre me sentir aimé ou soutenu ne me suffirais pas, j'ai besoin d'être actif ... le plus dur ça doit être de se rendre compte de ce que tu perds
Marsh Posté le 27-01-2003 à 23:40:53
MEGA Z a écrit : |
y a eu une discussion sur ca avec un psy a la radio et ca a changé un peu mon point de vue.
Et si tu te sens aime t as moins envie de mourir
Marsh Posté le 27-01-2003 à 23:45:14
Urgeman a écrit : Contre . |
demain tu es cloué dans un lit d'hopital avec comme assurance de ne plus pouvoir bouger aucun membre , ni meme parler! bref de ne plus avoir moyen de faire quoi que ce soit, a mon avis tu veras les choses sous un autre angle! je peux me tromper mais quand on est dans cet etat , on ne peux pas que penser au fait qu'on est un boulet pour les autres! on pense a son avenir qui , il y a quelques temps,etait encore un avenir avec des jambes des bras et des moyens de communiquer comme la parole ou l'ecrit!
il n'a pas d'avenir! et il le sait!
Marsh Posté le 27-01-2003 à 13:15:59
Tétraplégique à la suite d'un accident, Vincent veut en finir avec la vie. A ses côtés, sa mère, Marie, voudrait que l'appel de son fils soit entendu.
Dans sa chambre, une litanie. Sa mère égrène l'alphabet. Sa main dans celle de son «Titi», son fils Vincent, 21 ans. Il presse le doigt lorsque c'est la bonne lettre. Il hoche à peine la tête quand on trouve son mot. Et puis, c'est un sourire quand se dessine enfin la phrase entière. ça met du temps. C'est éreintant. Mercredi après-midi, Vincent a demandé : «Tu veux que je te dise ce que j'en pense ?», puis : «On voit tous les ans des docteurs pratiquer l'euthanasie une ou deux fois.» De longues minutes plus tard : «Pour les gens qui veulent mourir, ils font pas autant d'histoires.» Trois phrases, cela fait bien une heure. Vincent demande la télévision, qu'on le change de côté. Il est fatigué. Sa mère Marie se penche pour l'embrasser. Vincent ne voit pas. Il ne mange pas. Il ne bouge pas. Depuis deux ans. Allongé sur son lit, il attend les visites quotidiennes de sa mère. Il répète qu'il veut en finir. La question de l'euthanasie, c'est ici qu'elle se pose, dans cette chambre du centre héliomarin de Berck bien plus qu'au tribunal correctionnel de Versailles où reprend ce matin le procès de l'infirmière Christine Malèvre, accusée d'avoir assassiné sept malades.
Depuis qu'il a écrit au président de la République pour demander qu'on le laisse mourir, que la lettre est parue, grâce à Pierre Leduc, le rédacteur en chef de Montreuil hebdo, Vincent est une célébrité. Sa mère a été convoquée par une infirmière qui trouvait qu'il était devenu «méchant». Vincent en avait marre que certains membres de l'équipe médicale de l'hôpital l'appellent «la star».
Réfléchir. Avant Noël, Chirac a invité Marie à l'Elysée. Elle n'en a pas dormi pendant des nuits. Au «Château», elle ne «sentait» plus ses jambes. Au repas servi avec Bernadette et Claude terrine de fruits de mer, agneau, bûche , elle n'a pas touché. Elle est restée une heure et quart avec le Président. Elle ne pensait pas qu'il avait autant de temps pour elle. «On a parlé des problèmes qu'on avait avec nos enfants. Ils comprennent le désespoir de Vincent.» Le Président a insisté : «A-t-on fait tout ce qu'on pouvait pour lui ?» Et proposé. Un médecin de Garches devrait venir l'examiner. Chirac conseille d'attendre. Il a souhaité qu'on lui redonne de la joie de vivre, à Vincent, et refaire le point «dans six mois». Marie, ça l'a fait réfléchir. Son «gamin», c'est tout réfléchi. Il a commenté l'entretien avec le Président d'un : «Ce n'était pas ma réponse.» Traduire : ce n'était pas la réponse qu'il attendait.
Elle dit : «Faut que vous le voyiez, pour comprendre.» Voir d'abord sa chambre, où il n'a de prise sur rien. Ces mots sur ce qui le concerne. Son linge. Ce qu'on doit faire pour lui. Ecrit sur le mur : «Ne pas raser Vincent pour qu'il garde son bouc.» Au mur, un poster de Bob Marley, des cartes postales, des photos, des calendriers de sapeurs-pompiers. Des peluches, aussi. Par terre, des cartons qui débordent de lettres. Vincent en reçoit une bonne dizaine chaque jour. De partout. Marie dit qu'ensemble ils «révisent» les départements. Un pompier a écrit : «Pour que tu t'accroches à la vie, alors ne gâche pas la tienne.» Des dessins d'une équipe de catéchisme «dire aux enfants que tu mènes ton combat». Un recommandé de l'association Mourir dans la dignité, accompagné de 2 000 signatures de soutien. Deux chèques de 15 euros. Des CD.
Toutes ces lettres disent la solidarité, mais aussi les prises de position. Marie a compté une majorité en faveur de l'euthanasie. Des contre, souvent à cause de la religion. Et les «cons». Comme cette mère qui a écrit : «Je ne comprends pas pourquoi vous voulez tuer votre enfant.» Une adolescente a remercié. Grâce à Vincent, elle ne mettra pas fin à ses jours. Vincent, des mots comme celui-ci le réconfortent. Sa mère veut qu'on donne l'adresse pour qu'on lui écrive encore (1). Avec son «éducatrice», il a entamé une lettre à Bernard Kouchner. Encore une fois, pour qu'on le laisse mourir. Il a son plan. Chirac, c'était la première phase. L'étranger, la seconde. La troisième, c'est sa mère. Elle lui administrerait les médicaments. Elle dit qu'il dit : «Tu as souffert pour me donner la vie, si tu m'aimes, tu le feras.» Un temps, elle ajoute : «Oui, je le ferai de toute façon.»
Marie est têtue. Comme son fils. Elle est venue habiter Berck, a carrément déménagé de sa Normandie pour se rapprocher de son fils. Elle vivote de petits boulots. A l'hôpital, elle embrasse beaucoup. Les patients. Les membres de l'équipe soignante. C'est «sa» famille. Elle rend visite aux voisins de chambre de Vincent. Eux, ils «n'ont pas leur tête». Elle parle, réconforte, dit que leurs mères n'ont pas pu venir aujourd'hui. Dans le studio qu'elle loue, la porte est ouverte pour ces parents qui ne peuvent se payer l'hôtel. Elle les héberge. «Les premiers mois, ça a été tellement horrible, je n'avais pas d'argent, je me retrouvais toute seule, j'ai vécu une horreur.»
Sujet tabou. A l'hôpital, elle voudrait que la situation s'améliore : plus de personnel pour les soins quotidiens. A côté de son fils, quelqu'un «en permanence». Et aussi, «une aide» psychologique pour les parents. Elle ? Elle ne s'est jamais absentée, pas un jour. Elle ne demande pas la charité. Mais curieusement, ce n'est que depuis que la presse parle de son fils que les choses se débloquent. Une assistante sociale veut la voir, les pompiers son fils était bénévole pourraient l'aider financièrement. Et puis, un éditeur lui a fait des avances. Chaque semaine, Pierre Leduc vient voir Marie et Vincent. Pierre fait un peu le tri. Vincent l'appelle «son ami».
Marie raconte qu'elle a reçu des lettres et des coups de fil de médecins, d'infirmières. Peu nombreux. Ils proposent leur aide. De donner les médicaments qu'il faut, quand elle en aura besoin. Ils veulent rester anonymes. A l'hôpital, le sujet reste tabou. Seul un médecin, dit-elle, lui a avoué qu'enlever la vie n'était pas concevable. Marie retient un sanglot : «Si on aime, on ne veut pas que ses enfants souffrent».
(1) Vincent Humbert, Centre héliomarin de Berck, 62600 Berck-sur-Mer.
Alors, pour ou contre?
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edit djmb:
J'ai nettoyé/réouvert. Merci à tous de respecter le sujet du topic ainsi que ses divers participants
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Message édité par Fred999 le 27-01-2003 à 16:47:38