Bonjour,
 
Ce topic a pour objet les claviers de type “buckling spring” tels que
vendus et popularisés par IBM au siècle dernier, et plus
particulièrement les claviers récemment recréés par un internaute du
nom d'Ellipse. Je divise ce topic en plusieurs posts, pour faciliter
la navigation aux lecteurs pressés :
 
1. Introduction (présentation du buckling spring, en général)
2. du neuf avec du vieux (la recréation du Model F)
3. le “kishsaver”, brand new (description et photos)
4. sensations (après le visuel, le tactile et l'auditif)
5. programmation (présentation de l'interface graphique et conseils à
   ceux et celles qui préfèrent compiler)
6. conclusion (défauts, qualités, un avis tout personnel)
 
introduction
 
Pour la plupart des gens, les claviers ne sont que des interfaces
parmi d'autres, ils les utilisent au boulot parce qu'il le faut, mais
ça ou le clavier tactile du smartphone/de la tablette... bah, c'est
kif-kif. Et puis il y a tous ceux et celles pour qui le clavier est
important. Les gamers, les gens qui aiment passer du temps à regarder
leur clavier clignoter, mais aussi ceux qui sont amenés à effectuer
beaucoup de saisie régulièrement pour diverses raisons. Parmi ces
derniers, il y a les amoureux des claviers qui font clic.
 
Pour beaucoup de ces gens qui apprécient au plus haut point une
réponse tactile nette et précise, quasiment invulnérable au temps qui
passe, conjuguée à un retour auditif tout aussi net, IBM a produit les
meilleurs claviers d'ordinateur du monde.
 
Entre les années 70 et le début des années 90, il y a eu les
Beamsprings, puis les Model F, et enfin les Model M, dont la
disposition des touches, avec son pavé alphanumérique, sa ligne de
touches de fonctions, son pavé des touches d'édition et son pavé
numérique, est devenue un standard industriel.
 
Le Model M est celui que l'on trouve le plus facilement, suivi de
certains Model F (les Beamspring sont rares et hors de prix). La
plupart des gens (dont moi) qui ont eu des Model M et F sous la main
pensent que le “F”, plus ancien que le “M”, lui est aussi très
supérieur en termes de qualité de fabrication, de durabilité et de
qualité de son touché (oui, j'en parle comme d'un instrument de
musique, j'y reviendrai plus loin).
 
Tous deux utilisent le même mécanisme d'interrupteur (switch) : le
“buckling spring”. Il se compose d'un ressort tendu dans un petit
barillet entre le haut du capuchon (la touche) et un petit
marteau. Lorsque vous pressez une touche, le ressort est comprimé
jusqu'à plier (buckling), il cogne contre la paroi du barillet en
faisant entendre un clic. La pression se répercute sur le marteau qui
s'abaisse sur des contacts situés soit sur une membrane (Model M) pour
produire une fermeture de circuit électrique, soit sur des contacts
capacitifs pour crééer un changement de capacité (F).
 
Cette fermeture de circuit ou ce changement de capacité est
enregistré(e) en tant que frappe. Lorsque vous relâchez la touche, le
ressort se retend et relâche la pression sur le petit marteau, qui
revient en cognant à sa position initiale sous le socle du barillet ;
il produit un second clic.
 

buckling spring, image wikipédia
 
Oui, ce truc produit 2 clics à chaque frappe. C'est caractéristique du
“buckling spring”. Un premier clic, très clair et net, très
affirmatif (“Frappe initiée. Objectif en approche
contrôlée. CONTAAACT !”) suivi immédiatement d'un second, plus
discret (“Objectif atteint. Remontée du mécanisme
d'activation. Opération terminée.”).
 
C'est dire s'il y a moyen de frimer au sujet de votre vitesse de
frappe.
 
Cette légère résistance du ressort, suivie d'un effondrement qui
coïncide avec le clic (qui est donc autant ressenti qu'entendu), puis
d'une poussée vers le haut lorsque le ressort revient à sa position
initiale, procure une très agréable sensation d'élasticité, d'effet
rebond dans la frappe.
 

du neuf avec du vieux
 
Les claviers Model F furent mis en circulation sous les formes les
plus variées, à une époque où il n'existait pas vraiment de
standard. Parmi tous ces modèles, il en est deux qui sont
particulièrement rares :
 
• un modèle comportant 2 zones de saisie : le pavé alphanumérique plus
  un autre pouvant servir à l'édition/la navigation ou comme pavé
  numérique ; les amateurs l'on surnommé “F77” ;
 
• un modèle compact sans touche de fonction, ni pavé de
  navigation/édition, ni pavé numérique, surnommé “F62”, ou
  “kishsaver” chez les connaisseurs anglophones.
 
Un amoureux des claviers qui font clic, et spécialiste des Model F
(pseudo : Ellipse sur les forums anglophones pour
amateurs/bricoleurs/créateurs/collectionneurs de claviers) a décidé il
y a quelques années de recréer ces claviers devenus introuvables,
“made of unobtainium”, quasiment à l'identique. Il a aussi décidé de
proposer des versions d'aspect plus modernes, avec des coques plus
compactes. Et bien entendu, les claviers seront programmables. Le
projet est financé par un achat groupé. On s'enregistre, on paye une
somme convenue et on attend patiemment pendant que le produit est
fabriqué.
 
La diffusion de ces claviers s'effectue en 2 “rounds”, 2 phases
correspondant à 2 séries de fabrication. À l'heure où j'écris ces
lignes, nous en sommes au premier round. Les premiers acheteurs
attendaient l'arrivée de ce premier round au bout d'un an, mais tout
n'est pas si simple lorsque l'on fait fabriquer à l'autre bout de la
planète (en Chine), à petite échelle, des objets qui nécessitent un
respect strict du cahier des charges. En sachant qu'il faut fabriquer
jusqu'aux outils qui permettront à leur tour de fabriquer les
différentes pièces de ces claviers. Il aura fallu à peu près 4 ans de
tests, d'échantillons rejetés, et d'emmerd... hum, de contretemps
divers avant de voir arriver les premiers exemplaires.
 
Il faut saluer ici la persistance, la ténacité et le soin porté aux
détails chez Ellipse, qui a porté ce projet à bout de bras. Tout ça en
prenant également soin d'informer les acheteurs des progrès comme des
contretemps (les péripéties de l'aventure sont disponible en ligne,
dans 2 topics de deskthority et geekhack).
 
Probablement le plus long achat groupé de l'Histoire. Comme quoi,
l'amour des claviers qui font clic est plus fort
que... hum... disons, la scoumoune.

le “kishsaver”, brand new
 
J'avais commandé en 2018 deux F62s (en version “classique”), des
touches (capuchons) supplémentaires, et ce qu'Ellipse appelle des
“First Aid Kits”, un ensemble de pièces détachées pour parer à toute
défaillance dans les 30 ou 40 prochaines années ; j'ai tout reçu il y
a 3 semaines, et je tape cet article avec l'un de ces claviers.
 
Le colis avait un peu souffert, mais par chance c'est le carton
contenant les touches supplémentaires qui a pris la beigne. L'un des
cartons contenant un clavier a un léger creux, 2 touches étaient
délogées, et c'est tout. L'emballage a très bien fait son job.
 
Voilà donc à quoi ressemblent des Kishsavers “brand new” :
 

beige en boîte
 

noir en boîte
 
Notez que la disposition de certaines touches peut être choisie au
moment de l'achat.
 
Notez aussi que la couleur beige de ces claviers n'est pas forcément
identique à celle des Model F que vous posséderiez déjà : il se trouve
que tous les “F” n'ont pas la même nuance de beige ; Ellipse a
simplement choisi celle de son “F” préféré.
 

beige vs XT
 
Et ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre :
 

beige
 

noir
 

beige et noir
 
La présentation de la facture et le petit manuel de l'utilisateur
en rajoutent encore dans le “rétro” :
 

facture
 
Le carton d'emballage finalise joliment le tout :
 

beige profil
 
first aid kit
 
Voici les divers éléments du “First Aid Kit”, vue d'ensemble :
 

first aid kit
 
Et en détail :
 

first aid kit détail
 
le prix
 
Pour les claviers, les prix démarrent à 346 $. J'ai tout reçu dans un
seul colis, et il m'en a coûté 136 € de frais de douane (plus ou moins
ce à quoi je m'attendais, ayant déjà commandé des claviers aux
E.U). Pour un Model F vendu neuf, programmable, dont les versions
originales sont quasiment introuvables, c'est une bonne affaire.
 
l'ancien kishsaver, le nouveau kishsaver
 
Dans les nouvelles versions au look moderne (plus compact), les coques
des claviers sont en aluminium. Dans les nouvelles versions au look
classique, elles sont en zinc. Comme souvent dans le design des
claviers datant des années 70-80, la tendance est au “heavy
metal”. Dimensions de la bête : 35.5x17.5 cm pour 3 cm
d'épaisseur. Poids : ma balance indique environ 3.3 kg. Un kishsaver
d'époque pèse, lui, environ 2.8 kg. Ce clavier-là ne bougera pas
sur votre bureau, même si vous êtes du genre à marteler plutôt qu'à
pianoter sur un clavier. En fait, si vous avez tendance à brutaliser
le matériel, dites-vous bien que vos phalanges vous lâcheront avant ce
clavier. On doit pouvoir assommer un ours avec un Model F.
 
Pour ceux qui veulent comparer, un grand collectionneur nommé
Chyrosran a fait une excellente vidéo (en anglais) sur le Kishsaver,
version originale :
 
https://www.youtube.com/watch?v=nlbbBvS8wVY
 
Les différences sont surtout flagrantes lorsqu'on retourne les
claviers :
 

beige fond
 

noir fond
 
Ou qu'on s'intéresse à la connectique (un câble USB à l'arrière) :
 

arrière gauche
 

arrière droite
 
Les claviers sont dotés d'un micro-contrôleur créés par un hacker
appelé xwhatsit qui fait de ces claviers des claviers programmables :
 

noir intérieur 1
 

noir intérieur 2
 

contrôleur
 
Le micro-contrôleur est open-source, et sa documentation technique,
ainsi que le code source de l'interface de configuration, est
accessible à tous :
 
http://downloads.cornall.co/ibm-capsense-usb
 
Vous trouverez également à cette adresse un fichier pdf détaillant
l'installation et la configuration du micro-contrôleur. Récupérez-le,
vous en aurez besoin par la suite.
 
La configuration par défaut est celle d'un Happy Hacking Keyboard mais
bien entendu, tout ça est entièrement modifiable.

sensations
 
Je possède déjà des Model M plus ou moins récents, et des Model F
XT. J'ai tapé exclusivement sur un XT acheté neuf et en boîte depuis
une bonne année ; je connaissais l'importance du clavier comme un
tout, et pas juste “des switches et des touches”. Je réalise
maintenant à quel point j'avais sous-estimé cette importance. La
densité des matériaux qui composent la coque, ceux qui supportent le
circuit imprimé du clavier, tout est important. Même l'épaisseur de
votre table est importante.
 
Aujourd'hui encore, je suis toujours épatée par la légèreté de la
touche combinée à la netteté de la réponse tactile. C'est un clavier
qui conviendra aussi bien aux marteleurs, pour qui le terme de
“frappe” est à prendre au sens fort, qui appuient toujours à fond
sur les touches, qu'aux pianoteurs comme moi, qui ont une frappe plus
légère, et qui relâchent la pression dès qu'ils entendent et
ressentent le clic. Autre avantage pour les pianoteurs : le ressort
offre une petite résistance (plus forte chez le “M” que chez le “F”)
qui empêche d'arriver trop vite et trop brutalement au point où le
ressort se plie.
 
Les Model F sont connus pour avoir un toucher plus léger que les Model
M : c'est encore plus flagrant avec un Model F neuf. Les touches de mon
XT auquel j'ai appliqué la technique du “floss-mod” semblent presque
dures par comparaison. Le son des clics rappelle beaucoup celui de
billes en verre qui s'entrechoquent.
 
Note : le floss-mod est une technique de réduction du bruit qui
consiste à glisser de petits bouts de fil dentaire ou de paracorde
dans les ressorts, ce qui supprime le “ping” que ces ressorts émettent
lors de la remontée de la touche.
 
Même les “pings” (oui, ces machins-là cliquent deux fois pour chaque
touche, et en plus les ressorts tintent), typiques du mécanisme
Buckling Spring, sont ici différents. En partie parce que les claviers
sont neufs (les pings sont plus discrets), mais aussi à cause des
coques en métal. La coque du dessus semble ajouter une résonance, sans
pour autant que le son paraisse plus fort. Lorsque vous tapez et que
vous augmentez la vitesse, vous obtenez un mélange de clics, de pings,
entrecoupé du K-CHONK de la barre d'espace. Le son global semble
plus “riche”, composé d'éléments plus divers, mais pas plus fort que
le son produit par un clavier en floss-mod.
 
Lorsque je tape, je ne remarque pas de grands écarts entre les notes
produites par les pings, comme c'est le cas avec les modèles plus
anciens. J'aime cette idée qu'un Model F/M peut être accordé ou
désaccordé, comme un piano. Le clavier semble presque mono-tonique, à
l'exception d'une ou deux touches, ce qui rend les pings moins
intrusifs, plus discrets, au point que j'ai laissé tomber l'idée de
faire un floss-mod sur eux. Le floss-mod vous débarrasse des pings,
mais il émousse légèrement la réponse tactile. J'ai décidé de garder
cette réponse tactile sans altération, accompagnée d'un ping qui ne me
gêne en rien. Nous verrons plus tard si mes voisins sont d'accord avec
moi.

programmation
 
Ellipse a fourni des versions binaires de l'interface graphique de
configuration du clavier (les adresses figurent dans le manuel
utilisateur) pour Linux, Windows et MacOSX. Sinon, on peut utiliser le
code source disponible à l'adresse citée plus haut et compiler. Je
suis sous Linux et j'ai testé les 2 méthodes (le binaire d'Ellipse et
une compilation maison) avec un égal succès. Si vous êtes sous linux,
lisez tout de même les étapes 4 et 7 de la série d'instruction de
compilation plus bas : vous en aurez besoin pour configurer UDEV.
 
note aux utilisateurs de linux qui voudraient compiler :
 
Si vous êtes sous linux et que vous préférez compiler le programme
vous-même, voici la marche à suivre (je pars de l'hypothèse que vous
savez vous servir d'un shell dans un émulateur de terminal) :
 
1. installez hidapi et QT5. Assurez-vous que qmake est bien installé.
 
2. si vous utilisez Arch linux, sachez qu'un AUR existe, c'est même
   grâce à lui que j'ai pu effectuer ma compilation. En effet, le code
   a été écrit pour une version plus ancienne de gcc, et des
   changements non rétro-compatibles ont été introduits depuis, d'où
   la nécessité d'un patch sur le code source, disponible dans le
   AUR. Bref : si vous utilisez Arch, utilisez votre gestionnaire de
   paquets et passez directement à l'étape 5. Sinon, passez à
   l'étape 3.
 
3. récupérez le code source du GUI, décompactez l'archive.
 
4. si vous n'avez pas Arch, récupérez le AUR ici :
   https://aur.archlinux.org/packages/ [...] _usb_util/,
   décompressez l'archive, lisez le fichier PKGBUILD. Récupérez le
   fichier patch. Patchez le code source.
 
5. placez-vous dans
   répertoire_du_code_source/ibm-capsense-usb_0.9.0/src/util/
 
6. tapez qmake, puis make
 
7. pour que le programme de configuration fonctionne, il vous faut un
   accès à votre nouveau périphérique, et donc fournir de nouvelles
   règles d'accès à UDEV. Dans le répertoire de l'archive AUR, il y a
   aussi un fichier nommé :
 
   82-ibm-capsense-usb.rules
 
   Placez-le dans le répertoire où sont stockés les fichiers des règles
   pour UDEV. Chez moi, c'est :
 
   /etc/udev/rules.d/
 
8. chargez ces nouvelles règles sous le compte root avec :
 
   

 
9. dans le sous-répertoire
 
   répertoire_du_code_source/ibm-capsense-usb_0.9.0/src/util/src
 
   un joli petit fichier binaire nommé :
   
   ibm_capsense_usb_util
 
   vous attend. Vous pouvez le lancer depuis ce répertoire.
 
déroulement des opérations
 
Je résume à présent le passage de la documentation au format pdf de
l'interface graphique de configuration, en ajoutant des captures
d'écran de ce que j'ai eu sous les yeux.
 
Lorsque vous démarrez l'utilitaire, vous êtes en présence de la
fenêtre suivante (notez que ce que j'ai eu en écran d'accueil diffère
de l'image dans le fichier pdf ; ça n'est pas important) :
 

xwhatsit accueil
 
D'abord, vérifiez que le type de clavier et sa version sont tels
qu'attendus et assurez-vous que le seuil de tension (voltage
threshold) se situe entre 124 et 126 pour un F62. Chez moi, ce seuil
de tension était déjà configuré à 126, et toutes les touches
répondaient.
 
Tapez sur les touches de votre clavier : vous verrez que sur la grille
située en haut à gauche, les cases correspondant à vos touches
s'assombrissent, et redeviennent claires lorsque vous les
relâchez. Chez moi, il y avait 3 cases sur la gauche qui restaient
grisées en permanence. C'est sans importance. S'il y a plus de 3 cases
qui restent grises, ou bien si certaines clignotent, il faut baisser
ou remonter le seuil de tension. Si tout va bien, vous ne devriez pas
avoir à faire ces réglages.
 
Ellipse recommande de presser le bouton “Store override to EEPROM”
entre chaque réglage.
 
Passez à l'onglet “base layer” pour configurer la disposition de base :
 

xwhatsit base layer
 
Passez ensuite sur l'onglet “layer 1” pour configurer la disposition à
laquelle la touche Fn vous donne accès. Cet onglet concerne
l'emplacement des touches de fonction, de navigation, d'édition et le
pavé numérique.
 

xwhatsit layer 1
 
Allez sur l'onglet “layer conditions” et assurez-vous que c'est
toujours la même touche qui fait office de touche Fn partout :
 

xwhatsit layer conditions
 
Enfin, revenez à l'onglet initial et cliquez sur le bouton “Store
override to EEPROM”. Notez que ce programme vous permet de
sauvegarder votre configuration et de la réutiliser par la suite.  
 
Voilà, vous disposez d'une configuration basique. Pour savoir
comment ajouter des couches supplémentaires et des macros,  
consultez le fichier pdf.

conclusion

Comme tout n'est pas parfait en ce monde, j'ai trouvé un défaut,
qui ne concerne que les version “old-style”, et que
je considère comme mineur. Il est plus visible sur les coques noires,
et il faut un oeil attentif et une bonne lumière avec le bon angle de
vue pour que ça devienne flagrant : une ligne verticale légèrement
creuse sous la peinture, qui part au-dessus du rail à stylos,
s'interrompt au-dessus des touches pour se terminer sous la touche
Contrôle de droite.

noir éclairé

Il faut savoir que 3 moules ont été utilisés pour faire les coques
“old-style” de tous les claviers : un pour toutes les parties gauche,
un pour la partie droite F62, et un pour la partie droite F77. Ces
moules coûtent très cher, et procéder ainsi permet de limiter les
frais. C'est une technique assez courante, m'a-t-on dit, et si il y a
un problème d'ajustement, un petit défaut tel que celui-ci peut
apparaître.

Ça n'a aucun impact sur le fonctionnement du clavier et c'est le cadet
de mes soucis.

Il y a plus grave : votre chat refusera de faire la sieste dans la
même pièce que vous lorsque vous êtes à votre clavier. Votre chien
persistera à rester mais il dormira mal et se réveillera tout
grognon. Vos colocataires vous jetteront des regards torves. Vos
voisins seront choqués à l'idée que vous êtes capable de faire presque
autant de bruit qu'eux. Votre conjoint(e) tentera de vous éloigner de
votre clavier par des propositions d'activités plus physiques et
hautement récréatives. Profitez-en.

Plus sérieusement, l'écriture de cet article m'a amenée à formuler et
préciser ce que j'attends d'un clavier. Pour moi, un bon clavier,
c'est :

• une réponse tactile claire et nette, qui signale avec exactitude
  l'activation de la touche ;

• un retour auditif qui correspond précisément à cette réponse tactile ;

• la durabilité. Par “durabilité”, j'entends non seulement la
  robustesse mais aussi ce dont peu de claviers, même mécaniques, sont
  capables : la capacité à garder leur réponse tactile sur la
  durée.

 Tous ceux et celles qui ont utilisé très régulièrement un clavier
  aux switches de type “MX” pendant plus d'un an savent de quoi je
  parle. Avec les Model F/M, la réponse tactile tend à s'atténuer un
  peu au bout de longues années, mais elle reste toujours parfaitement
  nette. C'est surtout le bruit qui change (les “pings” deviennent
  plus forts et discordants), et un changement de ressort suffit à
  repartir pour 10 ans.

Les Model F excellent à remplir mes 3 critères, et ces claviers sont
les meilleurs que j'aie jamais utilisé. Ils ne répondent pas seulement
à mes attentes, mais vont bien au-delà. Félicitations à Ellipse pour
son long travail et sa persistance.

Oh, et j'ai trouvé ça mignon, la facture au look rétro. C'est bien la
première fois que je trouve une facture mignonne.

Drap'  de la lecture

Merci, mais, hey ! J'ai fini mon petit topo, moi ! Tu penses qu'il manque des trucs ?

Edit : my bad, je réalise que tu as simplement mis un repère ici pour plus tard.

Ouaip  Tu devrais aussi aller faire un tour sur le Topic Unique des claviers méca, ça t'intéressera sûrement: https://forum.hardware.fr/hfr/Hardw [...] 6902_1.htm  

 
J'ai déjà jeté un oeil là-bas, ça parle surtout switches MX/clones de MX, à ce que j'avais vu. Je pense qu'il devrait y avoir plusieurs topics sur les claviers mécaniques en général. Buckling spring, Alps et dérivés, MX et dérivés... ça donne des claviers très différents.