Cadavre exquis - histoire en photo

Cadavre exquis - histoire en photo - Divers - Photo numérique

Marsh Posté le 02-01-2007 à 16:33:52    

Voilà, c'est parti.. ! Je remet ce que j'ai dit dans l'autre post, prière de lire avant de poster !

 

Je poste une image et narre le début d'une histoire.
Le suivant
reprend continue l'histoire et l'illustre par une de ses images. Et
ainsi de suite. Essayons de construire quelque chose de sympa,
sans se répéter trop.
Bien sûr, nous conserverons les règles du forum, en terme de taille, de poids, d'écriture (pas de sms-stayle please !)
Autre chose : Si vous postez au même moment, et que l'histoire n'est plus cohérente, merci au dernier posteur de supprimer son message !
Merci d'éviter les critiques, le premier topic pourra servir pour les discussions !

 

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Hier soir, je me remet à peine du réveillon. Mon cerveau absorbe les dernières gouttes d'un alcool décidément malsain. Je décide de prendre l'air, faut que je décuve. Putain, j'ai plus de clopes, tous les troquets du coin sont fermés. Je décide d'aller voir en centre ville, j'ai le temps. Mon esprit divague, mes pas aussi. Je me retrouve dans une rue morne. Des cris au bout de la rue, une femme, deux hommes, une voiture. Quand j'arrive, il ne reste que la trace des pneus... Et un morceau de carton. B214. Une chambre d'hotel ? Un vol ? J'en sais rien.
Je vais chercher. J'ai le temps. Et toujours pas de clopes.

 

                                                   http://img146.imageshack.us/img146/429/rugbyetdivers015copiene6.jpg


Message édité par Profil supprimé le 25-01-2007 à 18:27:41
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Marsh Posté le 02-01-2007 à 16:33:52   

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Marsh Posté le 02-01-2007 à 19:35:38    

Plus loin, le même code B214 sur la clôture du jardin des Tuileries.... Mystère.. La gueule de bois me jouerait-elle des tours ?.. Je n'aime pas ça.. Et ces cris tout à l'heure !...... J'ai eu peur mais maintenant je suis inquiet et toujours pas de clopes et il m'en faudrait bien pour réfléchir un peu....

 

http://img112.imageshack.us/img112/3396/b214jq2.jpg


Message édité par tnt37 le 03-01-2007 à 00:59:27
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Marsh Posté le 03-01-2007 à 13:33:56    

Et puis merde, tant pis pour les clopes...
Je vais m'arrêter là sous ce soleil de sodium.
Apprendre à flâner, peut être à réfléchir, surtout à ne rien faire, puisqu'il n'y a rien à faire.
L'été achevé, les lumières fuient, il ne reste que ces maudits néons pour éclairer ce nouveau jour...cette nouvelle année.
Me voilà face aux chiffres et je ne voit que des lettres.
B 214, B B.A.D...."be bad"
Serait ce donc là la solution ?
Une délicate révolution ?
 
 
 
           http://img515.imageshack.us/img515/9939/cadavreexquisob5.jpg
 
 
 
 
 
 


Message édité par nosdy le 03-01-2007 à 13:57:10

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"Il suffit de regarder, je n'ai rien inventé" E. Degas  pierrebelhassen.com
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Marsh Posté le 03-01-2007 à 13:44:45    

Ma tête... tain comme chaque année j’abuse le 31 et c’est un calvaire les jours qui suivent... en plus embarqué dans cette histoire où je ne comprends rien. La lampe à Sodium me réchauffe un peu c’est pas si mal mais c’est pas encore le soleil... en plus le bruit du transfo résonne dans ma tête ça m’aide pas à réfléchir !
J’ai trouvé un album photo à l’entrée de mon studio mais c’est pas le mien, je comprends rien je suis le seul a avoir les clés d’ici !
En le feuilletant je tombe là-dessus... mais ils me veulent quoi avec ce numéro ?!
 
J'en peux plus il me faut un café
 
http://www.omch.ch/hfr/cadavre1.jpg

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Marsh Posté le 03-01-2007 à 22:10:50    

Il est presque minuit. Le kent est ouvert, on y trouve des clopes, et un café. Ma tête va mieux, mais ca avance pas pour le moment. Faisons le point. B214, on va rester sur le "be bad". Ou une chambre d'hôtel peut être. Mais, merde, pourquoi ca sur une voiture ? Quelqu'un sait que je cherche, il a laissé cet album. Il m'aide, il doit avoir peur, sinon, pourquoi ne pas me contacter ? Bon, ca avance, un tout petit peu. Un mec arrive, journal, berêt, café, et s'assoit devant moi. Il lit son journal, comme si de rien était. Mystique. Mais je suis persuadé qu'il a quelque chose à faire dans cette histoire. Je prend un second café.

 

                            http://img67.imageshack.us/img67/7241/rugbyetdivers018copieme6.jpg

  



Message édité par Profil supprimé le 03-01-2007 à 22:36:43
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Marsh Posté le 05-01-2007 à 01:27:42    

Pendant que je bois à petites gorgées, je cligne des yeux : l'homme joue avec une paire de lunettes dont les verres m'éblouissent lorsqu'ils reflettent les lampes. C'est curieux, il ne les avait pas tout à l'heure, et il ne s'en sert pas non plus pour lire ce journal qu'il tient d'une main à plat, l'autre main continuant son sémaphore mystérieux... l'homme me fixe et je repense a be bad, j'espère que ce n'est pas à lui que ce message s'adresse, vu sa carrure et son allure tranquille j'aurais très peu de chance de démarrer l'année entier. Je m'absorbe dans la contemplation de la mousse crémeuse de mon café pour cacher mon trouble, quand un bruit metallique me fait sursauter. il n'est plus là, il a réglé son café avec un peu de monnaie, et laissé son journal sur la table. Je soupire en souriant aux films qu'on se fait parfois ... C'était impossible de toute façon... Je cligne des yeux. Le reflet est toujours là. mais oui, LA, sur le journal !  
les lunettes loupes me donnaient la clef du message, cerclée de fer et lumineuse parmi les banalités d'usage : les dents longues. be bad.
Si j'ai bien saisi la façon dont les pièces du puzzle semblent s'emboîter, ça promet d'être difficile, mais maintenant, tout peut commencer.  
 
http://krysalia.homepage.free.fr/boutonlunettescadavr.jpg
 
 
 


Message édité par krysalia le 05-01-2007 à 01:31:57

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Tuto ~ ►Nano Miams◄ ~ Books ♥
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Marsh Posté le 08-01-2007 à 22:30:20    

5 secondes c’est le temps qu’il me fallu pour réaliser que l'homme avait oublié ces lunettes, je suis vraiment pas en grande forme moi.  
 
Je me lève, laisse 3 euros pour le café, prend ces lunettes, le journal et décide de le rattraper afin de les lui rendre.
Qui sais peut être que j'en apprendrais un peu plus sur ce B-214.
 
Je sors du Kent et j'aperçois une silhouette avec un béret au loin sur le pont, je décide alors de me mettre à ça poursuite.
 
La silhouette de l'homme se perd de plus en plus dans le brouillard, je vais le perdre si je n'accélère pas le pas, il descend l'escalier proche du pont qui permet d'accéder à la route en contre bas.
Vite, vite, il faut que je me dépêche sinon je ne le rattraperais jamais...  
 
Je suis au pas de course, la brise du soir me fouette le visage et cette brume oppressante me met mal à l'aise, cette course me semble interminable.
 
J'arrive enfin à l'escalier agrippe la rambarde et descend les marches 4 à 4, voila que ma vision me joue des tours je rate une marche, puis une autre et c'est déjà trop tard.
 
 
Je m’évanouissais en bas de l'escalier…
 
 
Cela fait environ 5 minutes que j'essai de reprendre mes esprits bien sur il n'y a plus personne sous ce satané pont, je me lève et marche vers cet obscur et lugubre tunnel avec un maigre espoir de retrouver ça trace...
 
Me voila de retour à la case départ, tout cet effort pour rien et l'alcool qui me monte à la tête avec cette course effréné et cette chute qui n'a pas du arranger les choses, seul sous ce pont avec toutes ces lignes et ces lumières urbaines qui me rendent malade....   J'ai besoin d'air, ça ne va pas, il faut que je sorte de là...
 
http://img401.imageshack.us/img401/5400/dsc0231nbbf2.jpg
 

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Marsh Posté le 08-01-2007 à 23:12:44    

Je sors du tunnel n'entendant que le bruit de mes pas, respire autre chose que cet air chargé de poussiere.  
Quelques traces sur ma veste, quelques bleus sur mon corps. Pas grave.  
La douleur, il n'y a plus que ca qui me fait encore sentir en vie. J'en ressens preque une satisfaction.
Je m'emplis les poumons d'un air trop froid, ca brule. Je preferais avoir la gorge irritée d'avoir trop fumer.
 
J'aurais mieux fait de passe la soiree en tete à tete avec une bonne bouteille de bourbon et la voie d'Ela. C'est plutot ma façon de finir l'année.
Qu'est ce qui m'a pris de mettre le nez la dedans, ce n'est plus de mon âge. J'ai toujours rever d'une telle histoire, mais maintenant, je me rend compte que je ne sais pas quoi faire, par où commencer...
Et toujours pas de clopes !
 
http://cygnedetang.free.fr/phpwebgallery/galleries/En_Ville/Ma_Ville/stt3.jpg
 
Je longe les murs, personne pour me voir tituber, mais c'est ma facon de me cacher.
Je me degrise au fil de ma marche nocturne
Chat noir, murs gris et nuit blanche qui se prepare...
 
Faute de prendre de la hauteur dans mes reflexions, je vais en prendre avec mes jambes...  
 
http://cygnedetang.free.fr/phpwebgallery/galleries/En_Ville/Ma_Ville/stt2.jpg


Message édité par Cygne_d_Etang le 09-01-2007 à 01:11:26

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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
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Marsh Posté le 09-01-2007 à 19:53:01    

Arrivé en haut de ces marches, ma réfléxion s'étoffe... les dents longues.. B214... cet album photo... cet homme qui s'en va... les dents longues... les... dents longues... J'irais bien faire un tour dans la bibliothèque, voire de quoi il peut en retourner. Je déjeune dans un bistrot, et j'y entre. Les dents longues, film de 1952. Rien d'autre. S'il n'y a que cela, cette phrase voulait m'indiquer le trait de caractère de quelqu'un... Mais qui ? Cette femme enlevée ? L'auteur du rapt ? J'en sais fichtre rien. Bon, passons à B214. Ca fait "nom de molécule". Mais y'a pas que ca... Un bijou du 5ème siècle avant J.C. porte ce code... Je vais passer voir un antiquaire, il en saura sûrement plus. Je vais dire que je suis agent de police, ça passera. On m'indique une adresse, 202 rue de Eloi Morel. J'y vais.
Putain, elle m'inspire pas confiance cette porte.

 

http://img316.imageshack.us/img316/5959/champs044copieqn2.jpg

 


Allez, je frappe. Ca répond pas. Y'a du bruit, du verre, des pas, puis plus rien. Faut que je rentre, c'est viscéral. J'enfonce cette porte, en me faisant mal à l'épaule. Il fait chaud, quelqu'un était là il y a peu. J'allume. Merde, elle est là. Morte. Etendue sur le sol. Dans sa poche, une lettre. Après cinq bonnes minutes, je l'ouvre.

 

http://img169.imageshack.us/img169/9304/berck014copiewp3.jpg

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Message édité par Profil supprimé le 09-01-2007 à 20:29:04
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Marsh Posté le 14-01-2007 à 10:57:02    

Après l'avoir lue, je la regarde longuement. C'est une courte lettre, rédigée à l'encre bleue sur du papier ligné, elle est écrite en caractères arrondis et encore peu affirmés : une écriture d'enfant à n'en pas douter.
L'enveloppe a été déchirée de façon hâtive. Elle est adressée à Madame Syveline Dubois, domiciliée rue du Bac. Est-ce le nom de mon inconnue ? Aucune adresse d'expéditeur ne figure au dos. En regardant bien le tampon, je vois qu'elle a été postée le 22 décembre 2006 d'une ville du Morbihan dont je ne parviens pas à déchiffrer le nom, une tache marron recouvre partiellement la flamme.
Soudain, venue du plus profond de mon être, je sens une vague refluer.
Je ressors vite. Il est bientôt 17 h et la nuit est maintenant là. Il pleut. Sale temps pour un premier jour de l'année. Je respire difficilement l'air froid et essaie de retrouver un peu de calme, ébloui par les phares des autos.
 
http://moustic.lautre.net/ph/phares.jpg
 
Progressivement, un sentiment d'angoisse a remplacé cette euphorie un peu naïve qui nous saisit tous lorsque l'on a l'impression de devenir quelqu'un, héros échappé de la monotonie de son quotidien. Là, je sais déjà que je me suis mis dans de sales draps... enlèvement, meurtre, tripatouillage de pièces à conviction, j'aurai l'air malin devant le juge. Quel âne ! Même les poulets du Tigre savaient ce qu'est une empreinte digitale. L'immensité de ma bêtise dégringole au fond de mon crâne en faisant de grands splash. "Be bad !" "Be fool, oui, silly boy !".
 
Je vais rentrer chez moi. Une bonne douche, voilà ce qu'il me faut. Bien brûlante. Puis je prendrai une décision. Et c'est à ce moment-là que je le vois. Ironie ? Cruauté du sort ? En baissant les yeux, il est là, grimaçant ou moqueur. Bon sang, mais c'est quoi ce truc-là ?
 
http://moustic.lautre.net/ph/masque.jpg


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http://brins.canalblog.com
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Marsh Posté le 14-01-2007 à 10:57:02   

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Marsh Posté le 14-01-2007 à 14:11:39    

Je ramasse l'objet, mais cette fois, je ne m'y prends pas comme le dernier des idiots. Je n'ai pas de télé, mais ça ne m'empêche pas d'avoir visionné au moins 4 saisons des experts en divX. Du coup, je sais qu'un bon enquêteur doit toujours se balader avec une paire de gants en latex, des Coton-Tige™, une pince à épiler et si possible un appareil photo. Moi, j'ai que le dernier truc, mais je dois bien pouvoir compenser le reste. Voilà ! Au fond d'une poche, je retrouve un paquet de mouchoirs en papier à moitié vide, j'en sors un dont j'enveloppe l'espèce de masque avant de le glisser dans ma veste.
L'angoisse ne m'a toujours pas quitté, il est temps que je m'éloigne de cet endroit. Pas besoin de s'appeler Burma  pour deviner que ça va bientôt sentir mauvais. Je longe les quais rapidement, la tête rentrée dans mon col pour éviter de sentir la pluie glacée me tomber dans le dos. Je traverse à nouveau le jardin des Tuileries, déserté à cette heure. Il n'est plus hanté que par quelques fantômes qui m'incitent à accélérer.
 
http://moustic.lautre.net/ph/fantome.jpg
 
Je presse donc le pas jusqu'au Trocadéro et m'engouffre dans la première bouche de métro.
La lumière jaunâtre m'éblouit un bref instant, je titube. Puis la chaleur moîte des entrailles de Paris vient réveiller un fond de nausée qui depuis plusieurs heures ne m'a pas quitté.
Heureusement, il n'y a presque personne sur le quai et je peux m'asseoir. Au fond du frigo, j'ai un paquet de Sidamo qui m'attend. À cette seule évocation, un peu de salive coule au fond de ma gorge, j'ai l'impression que le parfum du moka grillé est imprimé dans mes narines et je me sens déjà presque mieux. Une bonne douche, un petit Chet Baker, un vrai café (et non ce jus de serpillère, trop cher et déprimant servi dans les troquets parisiens), sûr qu'après ça, j'y verrai clair.
Je grimpe dans la rame qui redémarre en crissant, et je me laisse tomber sur un strapontin. Nous ne sommes que 3 dans ce wagon, 3 au visage pas très vaillant. Bon, réfléchissons : une femme enlevée en face du Bon Marché, une Renault 19 de couleur sombre, un cadavre, une suite de chiffres, un journal, une paire de lunettes, un type à chapeau, une espèce de masque en métal et une lettre. D'ailleurs, elle m'apportera peut-être des informations cette lettre, je la relis.
 
http://moustic.lautre.net/ph/lettre.jpg
 
Le métro s'arrête à Sèvres-Babylone et je descends. Mais au moment où la rame repart, je me retourne et je le vois. Même carrure. Même galure. Adieu café !
 
http://moustic.lautre.net/ph/lhommeauchapeau.jpg


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Marsh Posté le 03-04-2007 à 00:35:28    

Le mec est monté au dernier moment et le metro est reparti... super... j'y vais, j'y vais pas ?!
Bon non j'en ai marre, je cours de gauche à droite depuis trop longtemps et de toute façon tout est tellement mélangé que je ne comprends rien !
Cette fois je rentre me reposer j'en ai besoin !
 
Je longe les rues, mes pieds marchent tout seul comme si je n'avais pas besoin de les commander... je rentre chez moi, me fait une énorme tasse de thé, mange mon paquet de Sidamo, prends une bonne douche et me pose dans le lit les yeux rivés sur le plafond... le bonheur de pouvoir enfin se détendre dans un endroit familier !
 
Pas besoin de lontgemps je m'endors lourdement après 3 minutes.
 
Le bruit de la sonette me réveil... je regarde ma montre c'est le milieu de la journée... mais j'ai dormi presque 20 heures... ca va vraiment mieux et je me lève pour ouvrir la porte. Personne... j'ai peut-être mis trop de temps pour me lever... bah c'est pas grave. Juste avant de refermer la porte je vois à 2 pas de mois cet espèce de chien mité qui me fixe comme si il voulait me dire quelque chose... c'est quoi sur son oreille ?!
 
http://www.omch.ch/hfr/cadavre2.jpg

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Marsh Posté le 27-08-2007 à 11:48:05    

Je ne saurai jamais ce qu'il y a sur son oreille, puisqu'un choc de fin du monde vint couper court à toutes réflections. C'est ma nuque qui a pris, ou plutôt, c'était ma nuque. Je sens que je m'écroule, mes jambes ne me supportent plus. En tombant, je vois un type cagoulé, qui est déjà au téléphone, en disant que tout est ok.  
Je me réveille dans un lit blanc, le regard trouble. Dans une salle, au loin, du bruit. Je pense qu'ils parlent trop fort, et qu'ils ne savent pas que j'entend. On parle, j'y pige rien. Décidément, ce réveillon est loin. J'essaie de m'enfuir, je n'y arriverai jamais. Une clope, bordel, la dernière, celle qu'on donne aux condamnés dans les films. Forcément, c'est que dans les films. Un type entre, il me dit qu'il ne me veut aucun mal, qu'il va m'expliquer. Mais, sous son air de bonhomme, il a les traits d'un truand. B 214. B BAD.
 
 
http://35mm-compact.com/album/albums/userpics/10159/Bars_et_mer025_copie2.jpg

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Marsh Posté le 06-09-2007 à 12:09:30    

-Qu’est-ce que je fais dans cette chambre ? balbutié-je d’une voix pâteuse et mal réveillée.
-Vous êtes à l’hôpital, vous avez été agressé.
-Qui ça ?
-Qui vous a agressé ? De banals cambrioleurs. Leur méthode est simple. Ils sonnent chez un quidam, se cachent à proximité de l’entrée ; et, profitant de l’incompréhension du propriétaire qui ne trouve personne devant sa porte, le surprennent et l’assomment pour se servir à leur guise.
-Qui êtes-vous ?
-Je vous demande pardon, j’ai omis de me présenter. Lieutenant Tipolini, de la PJ.
 
Curieux ce poulardin qui ne fait état de sa qualité que quand on le lui demande. D’ordinaire les pandores, leur premier geste est de vous brandir leur brême de matuches sous le tarin comme si elle avait valeur de laisser passer.
 
-Je voudrais partir.
-C’est absolument impossible, le médecin a formellement interdit que vous vous leviez. Il a dit qu’avec le choc que vous avez reçu, vos vertèbres ont bougé et qu’il vous fallait rester allongé le temps qu’elles se remettent en place.
-Et cette perfusion ?
 
Car on m’avait mis une perfusion.
 
Durant le bref instant d’hésitation qu’il marqua avant de répondre, j’eu le temps de me dire que pour un flic, il n’était pas très curieux d’en savoir plus sur les circonstances de mon agression, mais qu’il semblait bien au courant de mon état de santé.
D’habitude un condé, il vient vous questionner, pas vous expliquer. « N’ayez pas peur », un flic s’attend-t-il à effrayer une victime d’agression ?
 
-C’est… pour vous éviter des douleurs. Une infirmière viendra en outre deux fois par jour pour vous faire une piqûre.
-Quand pourrai-je sortir ?
-Ca je l’ignore, il faudra le demander au médecin.
 
Tiens tiens, le lieutenant je sais tout pouvait me dire combien on allait m’infliger de piqûres quotidiennement mais se montrait incapable d’avancer une date pour ma sortie de cet « hôpital ».
Comme je ne reprenais pas la parole, il décida :
 
-Il faut que je vous laisse vous reposer à présent. Au revoir, et souvenez-vous, n’essayez pas de vous lever : vos vertèbres !
 
Quand il fut sorti, je voulu réfléchir à la situation. Au lieu de pouvoir concentrer toute mon attention sur les événements que je venais de vivre ; je fus pris de vertiges. La pièce tournait. Le pied de mon lit de fer, la pâle ampoule sous son abat jour de tôle qui diffusait une lumière crue dans la pièce, l’armoire à pieds de fer dans laquelle devaient être rangés mes vêtements, la chaise, près des rideaux qui bouchaient la fenêtre. Tout cela entamait une danse, de plus en plus floue. Je n’eus pas le temps de contempler le bokeh qui entourait la source de lumière et sombrai, la tête dans l’oreiller.
 
                                                                                                      *
 
A mon réveil, je découvris le sourire jaune d’une infirmière sans âge qui devait abuser des gitanes maïs. En plus d’être sans âge, elle était sans charme, sans forme. Poitrine plate, fesses plates, genoux cagneux, cuisses décharnées. Jusqu’aux quelques poils de barbe au menton qui servaient d’épines à cette ronce.
 
-Il va falloir que je vous fasse votre piqûre.
 
Celle-là me faisait me mettre sur le ventre sans ménagements pour que je lui montre mon cul, visiblement guère préoccupée par mes vertèbres.
 
-Ne craignez rien, c’est pour vous éviter des douleurs ; à présent, je vais vous laisser dormir.
 
Effectivement, je ne mis pas longtemps à sombrer à nouveau au fond de mes draps.
Je fis un cauchemar. Cette infirmière qui prenait les traits d’une momie (ça ne la changeait guère) et cet inspecteur de police, habillé en croque-mort, qui, penchés sur mon lit, paraissant immenses, riaient à gorge déployée en me regardant me tourner dans mon lit dans tous les sens, poussant des cris de terreur.
 
A mon réveil, j’étais seul dans ma chambre d’hôpital.
Mon front, glacé, perlait de sueur. Mes draps étaient trempés.
Je voulu profiter de ce que j’étais seul pour aller voir à la fenêtre si je pouvais me sauver de ces murs, qui n’avaient visiblement  rien d’un hôpital public. Je me traîné difficilement.
Stupeur ! Horreur ! Abattement ! Derrière les rideaux, point de fenêtre : le mur !
Où étais-je donc, qu’allait-on faire de moi ?
Alors je compris que mon état de faiblesse, mes vertiges, ce sommeil invincible qui m’empêchaient de réfléchir à la situation ; tout cela m’était infligé par les substances que l’on injectait dans mes veines par cette perfusion et ces piqûres.
Des pas. On venait. Péniblement, je regagnai mon lit. Mes jambes avaient du mal à me soutenir mais j’eus le temps de m’enfouir sous les draps et de me donner l’air de dormir avant que la porte ne s’ouvrît.
C’était l’affreuse infirmière qui revenait m’injecter une dose de son élixir empoisonné pour me chanstiquer la pensarde.
Je me tenais sur le dos, pour qu’elle vît mes yeux fermés. En réalité, ils étaient finement entrouverts, de sorte que je pouvais suivre tous ses gestes sans qu’elle s’en aperçu.
Me croyant encore assommé par son « remède », elle ne prit pas la peine d’entrer plus en avant dans la pièce, ferma la porte, et j’entendis son pas s’éloigner dans le couloir.
Ce bruit qui raisonnait sous ma calbombe avait formé dans mon esprit l’image d’un couloir de couvent, bordé de colonnes.
 
http://perso.orange.fr/cetrio/photos/IMGP1350r5.jpg
 
Je débranchai la perfusion et me ruai sur l’armoire qui devait contenir mes vêtements, autant que mes cannes ramollies me le permettaient.
Ils étaient bien là.
Nom de dieu. La lettre. Le masque de métal. Vite, je tâtai mes poches. Vides.
Alors qu’une seconde auparavant je ne pensais qu’à m’enfuir, toute l’histoire me sauta à la figure. La môme, qui avait écrit la lettre ; pourvu qu’ils ne s’en soient pas pris à elle.
J’enfilé mes fringues rapidement. Avec mes jambes en guimauve qui avaient peine à me soutenir, je failli me casser la gueule en sautant dans mon grimpant.
Aussi dû-je renoncer à me baisser pour faire mes lacets par crainte de na pas pouvoir me relever. L’infirmière allait revenir d’un instant à l’autre pour vérifier que je ne me sois pas réveillé et qu’il ne soit pas temps de m’administrer une autre piquouse endormeuse.
En voilà une qui en aurait remontré à nounours et son marchand de sable pour envoyer Nicolas et Pimprenelle au pays des rêves. Des cauchemars plutôt. Il n’y avait pas que du tilleul dans son somnifère, à cette mégère.
Son retour étant imminent, je risquais en m’enfuyant maintenant que l’alerte soit donnée avant que j’eus le temps de trouver la sortie.
Je marchai dans la pièce car mes facultés physiques me revenaient peu à peu en faisant travailler mes muscles.
Quand j’entendis des pas au loin, je me précipitai sous les draps, non sans y faire plonger également le tuyau de la perfusion.
L’infirmière insinuait la verrue qui ornait le bout de son nez par l’entrebâillement de la lourde. C’est le moment que je choisis pour m’agiter dans mon lit en poussant un grognement de quelqu’un qui se réveille.
Elle s’approcha du lit. J’avais remonté les draps au dessus de mes épaules, qu’elle ne vit pas mes vêtements.
 
-C’est l’heure de votre piqûre.
 
Je la laissai s’approcher, et, quand elle fut assez près du lit, je bondis sur elle, passant le bras droit autour de son cou en lui relevant la tête. Comme je m’étais ainsi glissé derrière elle, de la main gauche, je saisi la seringue qu’elle tenait levée vers le plafond, et la lui plantai dans la gorge.
Pas un cri. Elle s’effondra dès que je l’eus relâchée, l’ayant senti mollir.


Message édité par Profil supprimé le 06-09-2007 à 12:20:24
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Marsh Posté le 06-09-2007 à 16:23:26    

Je ne m'étais pas aperçu jusqu'alors que je titubais....tout autour de moi pourtant se dressait fièrement à la verticale, tout ici respirait la chaleur de la liberté reconquise...Je m'étais aventuré dans cet espace ,certe comme un somnanbule,  espérant ma démarche altière et sereine....innocent.  
Enfin, j'allais bientôt atteindre l'autre partie de la ville où je pourrai me fondre dans la foule...  
Mais que ce passait'il , bon sang! Combien de temps étais je resté dans cette chambre, isolé....Je devais trouver une planque!  
Je n'allais quand même pas abandonner...et puis,  l'image de cette femme étendue , morte, me poursuivait.  
Pour la planque, je verrais plus tard....D'abord, je devais pousser plus loin mes investigations sur ce B 214...J'avais lu qu'il pouvait s'agir d'une broche dont les motifs rhénans s'inspiraient des motifs d'une coupe de la tombe princière de Schwarzenbach.........Une organisation secrète ?  
Il me fallait retrouver steph, lui seul pouvait m'aider à déchiffrer ces signes....seul, je ne parviendrais pas à m'en sortir...mais comment l'impliquer sans lui parler du meurtre?......Impliquer un ami dans une histoire sordide où j'avais bien failli rester à la merci de cette drôle d'infirmière...C'était risquer sa vie à lui aussi... Et ce flic....
 
http://img522.imageshack.us/img522/1097/image7et9.jpg

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Marsh Posté le 04-10-2007 à 21:55:52    

J'aurais pas du boire encore...putain, cette pluie m'embrouillle...  
 
http://img451.imageshack.us/img451/6720/image49ul2.jpg
 
ll faut que je reste vigilant, encore une fois ,comme toujours, celui qui résiste....j'en d'mandais pas tant là !  
D'accord,je m'emmerdais un peu dans ma vie...surtout que depuis que la "grande carole"avait décidé de me quitter.  
Un Début, un truc au milieu, une fin et voilà!  
Des années à faire le beau...à faire des courbettes aux parents... des gens plein de fric qui m'ont tenu par les couilles en m'offrant un job payé royal où j'avais rien à faire...les cadeaux..... je leur ai bien rendu à ses vampires aux dents trop blanches.  
 
Et s'il s'agissait tout simplement d'une affaire personnelle?me faire passer pour fou et "pfuitt"...plus personne!  
 tout s'emmèle......J'ai vraiment l'impresssion de créer une histoire sortie de je ne sais où,comme dans un mauvais film où le personnage principal se dit "je vais me réveiller."  
allez, je lâche.....  
je reprends:  
tout à l'heure, j'arrive chez mon pote et plus rien de tout ça n'existe....je repars à zéro.....B214 n'a plus lieu d'être........Rencontrer Stéph et qu'il ne croit pas un traitre mot de tout ça.........Voilà la suite logique et en plus, je n'ai rien à lui montrer.......  
et puis merde,là, je roule......il pleut comme vache qui pisse et je ne suis pas en super forme...Faut pas que j'déconne.  
incroyable comme cette instant où j'ai ma vie entre mes mains serrées sur un volant,éveille cet instinct de survie.  
N'y at'il rien de plus important en ce moment que ce que je fais de moi...?  
Seule existe  ma conscience de ce camion que je dois dépasser coûte que coûte....je dois continuer...et je sais où je vais.  
je n'abandonnerai pas.  
je dois comprendre.
 


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sebastien canaud.com flickr Galerie HFR
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