Libé: PARIS - Une enquête administrative sur des allégations de tortures de suspects islamistes en 1995 à la police antiterroriste a été ouverte jeudi à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), confirme Claude Guéant, directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.
"Nous espérons avoir les premiers éléments de cette enquête ce soir (vendredi) ou demain (samedi). L'enquête est relativement facile, les services et les personnes sont connues", a-t-il déclaré à Reuters.
La procédure fait suite à la parution d'un livre, "Place Beauvau", où trois journalistes du Point rapportent les allégations de cinq policiers de la 6e division de police judiciaire, devenue Division nationale antiterroriste (DNAT).
Selon ces policiers, qui disent avoir été acteurs ou témoins des faits, des islamistes présumés auraient été torturés à l'électricité avec une arme d'autodéfense achetée dans le commerce, d'autres auraient été frappés ou privés d'eau et de nourriture pendant des jours.
La police antiterroriste enquêtait sur les attentats revendiqués par le Groupe islamique armé (GIA) algérien, qui ont fait dix morts et environ 200 blessés entre juillet et novembre 1995 à Paris.
"J'ai été estomaqué de lire cela. En 1995, nous voulions absolument trouver les responsables des attentats, mais jamais de tels moyens n'ont été envisagés par l'état-major", déclare au Monde daté de samedi Claude Guéant, qui était en 1995 directeur général de la police nationale.
L'IGPN va questionner les enquêteurs et leurs chefs de l'époque. La DNAT était dirigée en 1995 par Roger Marion, aujourd'hui préfet délégué à la sécurité à Lille.
"C'est énorme. Alors que le monde de la police parle beaucoup, je n'ai jamais eu aucun écho (de ces faits supposés). je ne préjuge donc de rien", a dit à Reuters Claude Guéant.
Dans leur livre, les journalistes Christophe Labbé, Olivia Recasens et Jean-Michel Decugis racontent notamment que certains faits de torture à l'électricité se seraient déroulés le 11 septembre 1995 dans les locaux de la police judiciaire de Lyon.
La victime supposée aurait été exhibée par les policiers avec un sac en plastique sur la tête, les mains entravées.
Le 27 septembre 1995, deux autres hommes, plus tard condamnés pour association de malfaiteurs terroriste, auraient aussi été torturés à l'électricité, privés d'eau et de nourriture et humiliés à l'aide d'un Coran.
Il est aussi question dans le livre d'un imam qui aurait été suspendu par les pieds dans le vide à une fenêtre, le 3 novembre 1995 dans les locaux de la DNAT à Paris.
Marsh Posté le 11-02-2006 à 10:57:13
Une enquête vise des policiers accusés d'avoir torturé des suspects islamistes: http://www.lemonde.fr/web/article/ [...] 958,0.html
Enquête sur de supposées tortures à la police antiterroriste: http://www.liberation.fr/page.php?Article=358421
Libé:
PARIS - Une enquête administrative sur des allégations de tortures de suspects islamistes en 1995 à la police antiterroriste a été ouverte jeudi à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), confirme Claude Guéant, directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.
"Nous espérons avoir les premiers éléments de cette enquête ce soir (vendredi) ou demain (samedi). L'enquête est relativement facile, les services et les personnes sont connues", a-t-il déclaré à Reuters.
La procédure fait suite à la parution d'un livre, "Place Beauvau", où trois journalistes du Point rapportent les allégations de cinq policiers de la 6e division de police judiciaire, devenue Division nationale antiterroriste (DNAT).
Selon ces policiers, qui disent avoir été acteurs ou témoins des faits, des islamistes présumés auraient été torturés à l'électricité avec une arme d'autodéfense achetée dans le commerce, d'autres auraient été frappés ou privés d'eau et de nourriture pendant des jours.
La police antiterroriste enquêtait sur les attentats revendiqués par le Groupe islamique armé (GIA) algérien, qui ont fait dix morts et environ 200 blessés entre juillet et novembre 1995 à Paris.
"J'ai été estomaqué de lire cela. En 1995, nous voulions absolument trouver les responsables des attentats, mais jamais de tels moyens n'ont été envisagés par l'état-major", déclare au Monde daté de samedi Claude Guéant, qui était en 1995 directeur général de la police nationale.
L'IGPN va questionner les enquêteurs et leurs chefs de l'époque. La DNAT était dirigée en 1995 par Roger Marion, aujourd'hui préfet délégué à la sécurité à Lille.
"C'est énorme. Alors que le monde de la police parle beaucoup, je n'ai jamais eu aucun écho (de ces faits supposés). je ne préjuge donc de rien", a dit à Reuters Claude Guéant.
Dans leur livre, les journalistes Christophe Labbé, Olivia Recasens et Jean-Michel Decugis racontent notamment que certains faits de torture à l'électricité se seraient déroulés le 11 septembre 1995 dans les locaux de la police judiciaire de Lyon.
La victime supposée aurait été exhibée par les policiers avec un sac en plastique sur la tête, les mains entravées.
Le 27 septembre 1995, deux autres hommes, plus tard condamnés pour association de malfaiteurs terroriste, auraient aussi été torturés à l'électricité, privés d'eau et de nourriture et humiliés à l'aide d'un Coran.
Il est aussi question dans le livre d'un imam qui aurait été suspendu par les pieds dans le vide à une fenêtre, le 3 novembre 1995 dans les locaux de la DNAT à Paris.