Vers une fin de la Belgique ? - Actualité - Discussions
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:07:22
frbonnet a écrit : P |
à Anvers.
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:09:30
Personnellement, je vois mal les Wallons s'adapter au système fiscal français, largement plus contraignant...
Car c'est bien la Wallonie qui se rattacherait à la France dans ton raisonnement ?
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:12:20
Nidnogar a écrit : Personnellement, je vois mal les Wallons s'adapter au système fiscal français, largement plus contraignant... |
ben oui ...
je vois mal la France se rattacher à la Wallonie
mais avant de savoir si la wallonie se rattacherait à la France ce que j'aimerais savoir (moi Français) c'est la séparation de la Belgique
est-ce d'actualité ou est-ce de la politique fiction ?
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:15:11
étant belge, je suis contre un rattachement à la France de la Wallonie. Quant aux flamands, si ils pensent pouvoir se rattacher à la Hollande, ils se fourent le doigt dans l'oeil jusqu'à se gratter les amygdales. Et une hypothétique autonomie flamande, j'y crois pas trop (même si ça n'engage que moi)
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:16:57
frbonnet a écrit : ben oui ... |
Je voulais savoir si c'était la Wallonie ou la Flandre qui allait se ratacher à nous, pauvre andouille.
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:17:49
sof a écrit : étant belge, je suis contre un rattachement à la France de la Wallonie. Quant aux flamands, si ils pensent pouvoir se rattacher à la Hollande, ils se fourent le doigt dans l'oeil jusqu'à se gratter les amygdales. Et une hypothétique autonomie flamande, j'y crois pas trop (même si ça n'engage que moi) |
de toute façon les deux pays (nederland et france) ont officiellement dit non donc bon...
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:18:41
frbonnet a écrit : Question a priori incongrue pour les Français |
Ben pourquoi donc. Je suis français cela ne me paraît pas incongru.
On peut envisager une cantonisation à la mode helvétique ? Une vrai fédération et ça résoudrait le PB de Brussels une fois.
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:20:36
Est-ce que la Wallonie accepterait que la France devienne Wallonne ?
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:23:10
frbonnet a écrit : La Wallonie serait-il viable .? |
Au moins autant que le Luxembourg, l'Islande et le Lichtenstein.
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:23:13
LooSHA a écrit : Est-ce que la Wallonie accepterait que la France devienne Wallonne ? |
ben à liège y'a régulièrement des manif du parti de rattachement à la france...
ils sont bien une dizaine avec une banderolle quoi...
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:23:39
LooSHA a écrit : Est-ce que la Wallonie accepterait que la France devienne Wallonne ? |
On est à moitié Wallon déjà 'suffit de lire notre hymne :
Wallons, enfants de la patriiii-euu,
Le jour de gloire essst à Verviers.
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:26:11
De toutes facons si la Belgqieu se sépare ca va poser un énorme problème: Bruxelles...
Les flamands l'ayany choisi comme capitale (les wallons ayant choisi Namur tss ) ils seraient hoer de question poru des flamands d'avoir une faldnre indépendante sans Bruxelles.
D'un autre coté si les flamands pensent que les francophones vont lacher Bruxelles (composés a 80% de francophones) ils peuvent se lever tres tot.
Toujours l'éternel problème
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:27:10
il y a plus d'anglophones à bruxelles que de néerlandophones
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:27:33
Et même si ça n'arrive pas, vivement que les gens qui bossent à bruxelles y payent leurs impôts, du moins en partie.
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:28:11
jonas a écrit : Et même si ça n'arrive pas, vivement que les gens qui bossent à bruxelles y payent leurs impôts, du moins en partie. |
Rah oui ca leur fera les pieds a leur florissante économie
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:29:31
Ya pas eu un referendum en Wallonie en 1945 ou 1946 annulé par le gouvernement belge concernant le rattachisme ?
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:31:01
Nidnogar a écrit : On est à moitié Wallon déjà 'suffit de lire notre hymne : |
Bruxelles capitale de la nouvelle Belgique, ça aurait de la gueule
Paris capitale touristique, mais on virerait les centres de pouvoir, si ça se trouve ça ferait chuter l'immobilier
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:35:18
sof a écrit : étant belge, je suis contre un rattachement à la France de la Wallonie. Quant aux flamands, si ils pensent pouvoir se rattacher à la Hollande, ils se fourent le doigt dans l'oeil jusqu'à se gratter les amygdales. Et une hypothétique autonomie flamande, j'y crois pas trop (même si ça n'engage que moi) |
tiens tu pourrais nous dire pourquoi tu es contre (juste par curiosité)... ?
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:36:20
jonas a écrit : Et même si ça n'arrive pas, vivement que les gens qui bossent à bruxelles y payent leurs impôts, du moins en partie. |
c'est quoi cette histoire d'impots ?
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:40:40
frbonnet a écrit : c'est quoi cette histoire d'impots ? |
Ben y'a des centaines de milliers de flamands qui viennent bosser à bruxelles tous les jours, et qui profitent donc de toute son infrastructure, mais qui ne payent pas un franc pour en profiter. Bruxelles serait très riche si les impôts étaient répartis normalement...
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:43:37
mais vous n'avez pas l'equivalent de la taxe professionnelle en Belgique : une boite des impots à la commune ?
ça n'exista pas ? vous avez pas non plus un truc du genre taxe d'habitation ou taxe foncière ?
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:51:32
frbonnet a écrit : mais vous n'avez pas l'equivalent de la taxe professionnelle en Belgique : une boite des impots à la commune ? |
Oais j'y pensais, les impôts sur le revenu, ça représente vraiment beaucoup.
looSHA pour capitale je choisis Carleroi
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:56:29
[quotemsg=8736035,6,71081]Quant aux flamands, si ils pensent pouvoir se rattacher à la Hollande, ils se fourent le doigt dans l'oeil jusqu'à se gratter les amygdales. [quotemsg]
J'ai entendu dire que les flams veulent surtout pas être rattachés à ce pays de peds dégénérés de gauchocamés de Hollandais.
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:58:39
eilec a écrit : |
lol
Marsh Posté le 20-06-2006 à 18:00:29
Je sens un topic à troll où vont débarquer beaucoup de monde pour dire qu'on devrait être français, etc...
En ce qui me concerne j'étudie depuis octobre à Gand et je comprends que les flamands râlent de payer pour l'état-PS qui règne depuis des décennies en Wallonie. Si on avait le courage de remettre un peu d'ordre chez nous, les flamands ne chercheraient pas tant à se séparer...
Apprendre les langues aussi ce serait bien. Pour ceux qui ont vu les chiffres de la récente étude publiée par "Le Soir", la connaissance du néerlandais en Wallonie est ridicule par rapport à celle du français en Flandre (même si elle a un peu baissée mais reste très largement supérieure).
Bref, que les wallons se bougent le cul Perso si le PS repasse, j'essaye de me tirer...
Marsh Posté le 20-06-2006 à 18:01:09
eilec a écrit : |
Certes. Au revoir.
Marsh Posté le 20-06-2006 à 18:01:53
nick_olas a écrit : |
ça c'est vrai, même si en pratique ça n'a que peu d'utilité. juste pour le principe.
Marsh Posté le 20-06-2006 à 18:04:28
frbonnet a écrit : tiens tu pourrais nous dire pourquoi tu es contre (juste par curiosité)... ? |
Pourquoi? Parce que, aussi bête que cela puisse paraître, je suis attaché à la Wallonie, son histoire / ses coutûmes etc. etc.
Ca m'arracherait aussi une couille de voir que la bonne biere belge deviendrait la bonne biere francaise (vous avez déjà le vin, non mais, et puis on dit french frites..c'est assez ). Les français ont, je pense, une maniere de vivre / penser / rire / manger totalement différente. Associer wallonie et France ne serait pas mieux que Wallonie et Flandre.
Marsh Posté le 20-06-2006 à 18:04:58
minusplus a écrit : ça c'est vrai, même si en pratique ça n'a que peu d'utilité. juste pour le principe. |
troll? Pourquoi toutes les places (et ce n'est pas ce qui manque) ou on demande des bilignes FR-NL ou des triligues sont prises par des flamands tu crois? Regarde le taux de chomage des communes du Hainaut frontalières à la Flandre et celui des communes flamandes frontalières du Hainaut pour comprendre le problème énorme de mobilité dans le travail que crée cette lacune.
Marsh Posté le 20-06-2006 à 18:06:22
nick_olas a écrit : troll? Pourquoi toutes les places (et ce n'est pas ce qui manque) ou on demande des bilignes FR-NL ou des triligues sont prises par des flamands tu crois? Regarde le taux de chomage des communes du Hainaut frontalières à la Flandre et celui des communes flamandes frontalières du Hainaut pour comprendre le problème énorme de mobilité dans le travail que crée cette lacune. |
non mais d'accord pour les "frontaliers" ou pour ceux qui filent en flandre. Mais que toute la wallonie parle flamand, ce serait bien mais je vois pas l'intérêt...
Marsh Posté le 20-06-2006 à 18:09:18
Ne serait-ce que pour essayer de comprendre la culture flamande et apprendre à la respecter (je ne dis pas qu'elle est parfaite, loin de là). Le Wallon qui ne consulte pas les médias flamands n'a pas idée des différences à certains niveaux. Une proportion importante des flamands (30% facile) connait suffisement le français que pour se faire une opinion par lui même de ce qu'est la Wallonie
Une minorité devrait au moins faire un effort équivalent à celui d'une majorité pour que le pays tourne...
Marsh Posté le 20-06-2006 à 18:10:55
nick_olas a écrit : Ne serait-ce que pour essayer de comprendre la culture flamande et apprendre à la respecter (je ne dis pas qu'elle est parfaite, loin de là). Le Wallon qui ne consulte pas les médias flamands n'a pas idée des différences à certains niveaux. |
ben c'est ce que je voulais dire !
ce serait bien pour la vie en communauté mais en pratique, pour la vie de tous les jours, toussa, l'apport serait minime !
Marsh Posté le 20-06-2006 à 18:11:01
oui, enfin moi, j'ai 16 ans, je suis wallon et je ne vois aucune utilité de connaitre le Néerlandais. Parce que la belgique va bientôt se scinder, et parce que c'est, selon moi, une langue morte.
Marsh Posté le 20-06-2006 à 18:12:35
sof a écrit : oui, enfin moi, j'ai 16 ans, je suis wallon et je ne vois aucune utilité de connaitre le Néerlandais. Parce que la belgique va bientôt se scinder, et parce que c'est, selon moi, une langue morte. |
se scinder ? comment ?
Marsh Posté le 20-06-2006 à 18:12:58
J'ai pensé comme toi à une époque, aujourd'hui je m'en mords les doigts. ça fait des décennies qu'on dit que la Belgique va se scinder, si ça dure encore longtemps, tu comptes rester pendant 20 ans à la traine professionnellement parce que tu auras mal spéculé la fin du pays?
Ton attitude reflète celle qui prévaut malheureusement en Wallonie. Mais les Wallons devraient peut être comprendre que sans la Belgique (et les flamands donc) ils n'iront pas très loin...
Marsh Posté le 20-06-2006 à 17:06:12
Quel avenir pour la Wallonie s'il y a séparation ?
8.5 % 14 votes 1. Wallonie indépendante
37.0 % 61 votes 2. Fédération Wallonie-Bruxelles indépendante (= Belgique sans la Flandre)
50.9 % 84 votes 3. Rattachement à la France
3.6 % 6 votes 4. autre (précisez votre réponse)
Source: ULB
La ligne du temps
1830
le 4 octobre 1830, la Belgique proclame son Indépendance en se détachant du Royaume des Pays-Bas.
Elle adopte une Constitution libérale qui proclame les droits et libertés individuels, instaure une monarchie parlementaire et un Etat unitaire. Le droit de vote n'est accordé qu'aux personnes qui paient un certain montant d'impôt (le cens), soit 1% de la population.
En conséquence, les peuples sont privés de tout droit politique, qu'ils soient Flamands, Limbourgeois, Brabançons, Liégeois, Wallons, Picards, Luxembourgeois, Gaumais, Bruxellois, ...
L'injustice est d'autant moins acceptée par les populations du Nord (Flandres, Anvers, Limbourg, Campine, Liège) car ce sont eux, particulièrement le peuple, qui est à l'origine de la révolution contre les Provinces-Unies, pour des raisons diverses (représentation politique juste, accès aux fonctions régaliennes, charge de la dette publique, ...) mais surtout pour des raisons religieuses (Provinces belgiques catholiques, Pays-bas protestants) et non pour des raisons linguistiques !
La bourgeoisie francophone qui domine le nouvel Etat tire grand profit de ses avantages naturels (charbon), géographiques (position centrale en Europe) et politiques (le Gouvernement soutient l'industrie). La Belgique connaît un spectaculaire développement.
Cette classe dirigeante belge est francophone, où qu'elle soit (Nord, Sud, centre). Les peuples belges sont dirigés par des francophones, que ce soit en Wallonie, à Bruxelles, ou dans les provinces du Nord de la Belgique. Cette classe dirigeante a fui pendant la révolution, et est revenue opportunément lorsque la victoire semblait acquise, pour restaurer "l'ordre" (milices bourgeoises) et prendre le contrôle du nouveau pays, pour son plus grand intérêt, d'où la constitution très libérale et le système de vote qui ne donne le contrôle qu'aux seuls nantis.
C'est une injustice sociale, mais qui a été autant subie par les habitants du Nord de la Belgique qu'au Sud.
1831 7 février : adoption de la Constitution.
21 juillet : prestation de serment de Léopold Ier.
1863 Première prestation de serment d'un député en néerlandais.
Ces autorités belges, francophones du fait de leur statut élevé (ils n'allaient pas parler les divers patois locaux de la basse classe), se heurtent au fait "néerlandais": ils ont voulu former une nation (totalement artificielle) autour d'un Roi, d'un drapeau et d'une langue (le français, langue internationale, diplomatique, et langue des cours royales d'Europe à l'époque). Hors, de leur côté, les Pays-bas, qui connaissaient les mêmes difficultés d'homogénéisations linguistiques depuis longtemps, avaient bien progressé dans cette tâche, en créant une langue nouvelle, mélange de tous les patois parlées aux Pays-bas. Et cette homogénéisation a été bien acceptée par la population des Pays-bas. Aujourd'hui ne subsistent plus que le Limbourg néerlandais, la Zélande et la Frise où on parle encore une langue locale, en plus du néerlandais officiel.
Légende:
# A. Southwestern dialect group (Zeeuws/West-Flemish)
* 1. West-Flemish and Zeeuws-Flemish
* 2. Zeeuws
# B. Northwestern dialect group (Hollands)
* 3. South-Hollands
* 4. Westhoeks
* 5. Waterlands and Volendams
* 6. Zaans
* 7. Kennemerlands
* 8. West-Frisian
* 9. Bildts, Midslands, Stads-Frisian and Amelands
# C. Northeastern dialect group (Low Saxon)
* 10. Kollumerlands
* 11. Gronings and North-Drents
* 12. Stellingwerfs
* 13. Middle-Drents
* 14. South-Drents
* 15. Twents
* 16. Twents-Graafschaps
* 17. Gelders-Overijssels (Achterhoeks) and Urks
* 18. Veluws
# D. Northern-Central dialect group
* 19. Utrechts-Alblasserwaards
# E. Southern-central dialect group
* 20. South-Gelders
* 21. North-Brabants and North-Limburgs
* 22. Brabants
* 23. East-Flemish
# F. Southeastern dialect group
* 24. Limburgs
Mais les provinces du Nord de la Belgique aux dialectes plutôt germanophones (Flandre, Brabant, Campine, Limbourg) restent imperméables à cette "néerlandisation", toujours pour des raisons religieuses: les écrits en néerlandais sont apportés par des religieux, hors les Belges sont toujours en parfaite opposition à ce sujet avec les Néerlandais: catholiques contre protestants. C'est également pour cela que le Limbourg néerlandais est resté très attaché à sa langue locale, le limbourgeois: ils sont aux Pays-bas, mais le Limbourg néerlandais est très largement catholique.
La classe émergente des peuples du Nord de la Belgique ne peuvent revendiquer tous leurs patois locaux (Ostendais, Gantois, Anversois, Limbourgeois, Plat-Deutsch, Brabançon, Bruxellois, ...). Ils se résignent donc à s'unir, au moins contre les autorités francophones belges, derrière la seule langue néerlandaise, standardisée par leurs ennemis du Nord, les Néerlandais. Il faut donc bien comprendre que c'est à contre-cœur que ces populations vont s'unir officiellement, dans un combat revendicatif politique, derrière une langue qui leur est étrangère.
Notons que la symétrie est alors respectée, puisque les provinces du Sud se voient imposer une autre langue étrangère, celle du pays limitrophe, le français...
1873: Première loi linguistique: la procédure pénale doit se dérouler en néerlandais dans les provinces flamandes.
1878: Loi garantissant le bilinguisme de l'administration en Flandre.
Au lieu de parler de Belgique néerlandophone, puisque ça ne correspond ni à la réalité, ni à l'aspiration de ses habitants, on parle de "Provinces flamandes", même si on inclus là-dedans le Limbourg ou le Brabant du Nord (province d'Anvers).
On peut, bien sûr, défendre qu'à un moment ou l'autre, on a entendu par "les Flandres" tout, depuis Dunkerque jusqu'à Luxembourg, mais là, c'est ouvrir la boite de Pandore...
Les peuples du Nord revendiquent (à juste titre) de pouvoir accéder à la justice et à l'administration dans leur langue (ou au moins une langue étrangère moins différente de la leur que le français) et les autorités belges lâchent du lest: ils renoncent déjà à leur projet de pays unilingue francophone et concèdent ce droit.
Je souligne ici que ce ne sont pas les Wallons ou le peuple bruxellois qui brime les pauvres Flamands, mais les autorités belges (riches, bourgeois, nobles, ...), francophones partout, qui ont tenté le coup de l'homogéinisation linguistique souhaitable pour le pays, et qui y renoncent finalement assez rapidement, face aux revendications légitimes d'une partie de la population.
Note: aujourd'hui, la Région flamande veut justement supprimer ce droit aux Francophones, via la scission brutale, unilatérale, sans concessions et non négociée de l'arrondissement électoral et judiciaire bilingue de BHV, ainsi que via la suppression illégale (contraire à la Constitution) des "facilités" linguistiques concédées aux "minorités" francophones enfermées en Région flamande suite à l'établissement arbitraire et erroné de la "frontière" linguistique en 1963.
1878: Vote plural.
Premières élections au suffrage universel masculin tempéré par le Vote plural. Certains électeurs disposent d'un maximum de trois voix en fonction de leur situation familiale, financière et de leur niveau d'études.
Avec l'ouverture progressive à la démocratie pleine et entière (un homme, une voix), la Belgique fait rentrer au parlement des représentants bien plus à gauche, et issus du peuple. Ce sont donc des grandes quantités de "néerlandophones" et wallons qui arrivent au pouvoir.
Cependant, depuis 1830, les Wallons ont très bien adopté le français, comme on le leur avait demandé. Ils parlent encore divers patois locaux dans les campagnes, mais l'usage du français est très largement adopté, au moins comme seconde langue, et très largement acceptée. C'est pourquoi
1898: Loi d'égalité entre langues française et néerlandaise.
Promulgation des lois dans les deux langues qui acquièrent la même valeur juridique.
Les Wallons ne revendiquent pas du tout la reconnaissance du (des) wallon(s) comme langue officielle légale en Belgique ! Ils ont progressivement changé de langue, ce qui résout leur problème de morcèlement linguistiques. Dorénavant, un Tournaisien peut communiquer avec un Liégeois, un Bruxellois et un Arlonnais via la langue française, adoptée et considérée comme un progrès social (c'est une langue internationale, diplomatique, la langue des Cours d'Europe, disposant d'une grande culture et vaste littérature, ...). Les Wallons maintiennent leurs traditions (Gilles de Binche, Bières typiques, tarte al djote, littérature, chansons ou théâtre populaire, ...) en traduisant en Français, tout en maintenant une certaine forme locale. (Ex: "Bossemans et Coppenolle", "Toine, Maïeur De Trignolles", "Le Mariage de Mademoiselle Beulemans"...).
1899: La représentation proportionnelle remplace le scrutin majoritaire.
On progresse dans la démocratie: on augmente d'office le nombre d'élus "du peuple" dans les assemblées, réduisant encore l'influence des "classes supérieures", toujours francophones partout en Belgique.
1912: Lettre ouverte au Roi sur la séparation de la Wallonie et de la Flandre de Jules Destrée
Célèbre lettre, qui révèle au Roi ce qu'il sait déjà:
« laissez-moi Vous dire la vérité, la grande et horrifiante vérité: Il n'y a pas de Belges, mais des Wallons et des Flamands. Sire [...] Vous régnez sur deux peuples. Il y a en Belgique, des Wallons et des Flamands ; il n'y a pas de Belges. »
C'est le constat que la "mayonnaise" belge n'a pas pris, que la politique suivie par les premières autorités belges de former un peuple, une nation, à partir de divers peuples qui se sont retrouvés dans un même "pays" suite à un hasard de l'histoire (Wallons, Liégeois, Luxembourgeois, Bruxellois, Flamands, Limbourgeois pour l'essentiel) autour d'un drapeau, d'un Roi et d'une langue, a échoué. Il y a clairement deux zones linguistiques distinctes en Belgique: au Nord, des provinces aux dialectes divers caractérisés par leurs racines germaniques (flamand occidental, anversois, brabançon, bruxellois, limbourgeois, plat-deutsch), qui ont exigé et obtenu d'être officiellement reconnus comme néerlandophones (mais il n'en est rien). Au Sud, les Wallons, Lorrains, Ardennais, Gaumais, Liégeois, Luxembourgeois, mais aussi Bruxellois, ont bien adopté le français, comme on le leur avait demandé.
A Bruxelles, la situation est particulière, car le peuple y parlait historiquement un dialecte local brabançon, donc aux racines germaniques, mais la classe dirigeante parlait français, et cette population a, elle, adopté très facilement le français qu'avaient imposées les premières autorités belges, du fait de la proximité des administrations belges initiales (donc francophones), de l'aspiration du peuple à l'émancipation sociale représentée par la langue française par rapport aux patois locaux (marollien, brusseleer et bargoensch, entre autres).
Mais bon, on se retrouve dans un pays bilingue... Ok, et alors. Il y en a d'autres, et les Belges du Nord ont obtenu tout ce qu'ils voulaient: justice, administration, enseignement, armée dans leur langue. Tout pourrait donc aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, les dirigeants francophiles de la première heure ayant cédé maintenant le pouvoir aux peuples belges, du Nord comme du Sud.
Pas si simple... Le peuple "flamand" (par extension, ce terme couvre aujourd'hui toutes les provinces officiellement néerlandophones du Nord de la Belgique) n'a pas perçu que les Wallons ou Bruxellois issus du peuple, qui parlent français (depuis maintenant seulement quelques générations) n'ont rien à voir avec les dirigeants initiaux de la Belgique primitive, les classes dirigeantes francophones qui ont confisqué la révolution aux peuples du Nord de la Belgique... Ils persécutent leurs familles dirigeantes historiques (une dernière est la famille Lippens de Knokke) en leur reprochant leur ignorance des langues locales (pas du néerlandais, mais du parler local, encore très variable de nos jours d'une ville à l'autre en Région flamande de Belgique). Ils persécutent également les Flamands (il y en a eu) qui ont suivi les directives de la Belgique primitive, et qui sont devenus bilingues ou même francophiles, tout en gardant leurs racines flamandes (Brel en est un bel exemple). Ils tournent le dos à tout ce qui est écrit en français, même si c'est leur propre littérature, leur propre patrimoine culturel, leur propre identité historique. C'est le début d'une politique populaire de "flamandisation" et de purification linguistique et culturelle, à contre sens de l'histoire, puisque la Flandre (comme les Pays-bas ou l'Angleterre) a une histoire commune avec la langue française.
1914-1918: Première guerre mondiale qui divise le mouvement flamand
Gros gros problème: une légende nait: celle des Flamands qui auraient été commandés par des officiers francophones en français, qui auraient été brimés, envoyés en première ligne, auraient été tués parce qu'ils ne comprenaient pas les ordres, ...
C'est factuellement faux et reconnu comme faut par tous les historiens, même flamands, mais cette légende a la vie dure et fonde un sentiment profond de besoin de revanche contre ces "francophones", vus là encore, comme leurs dirigeants illégitimes. Pour info, à cette époque, les Belges du Sud envoyés comme simples soldats comptaient également dans leurs rangs nombreux pauvres gars qui ne comprenaient pas non plus tout-à-fait le français.
1919: Suffrage universel masculin pur et simple
On supprime le lien du nombre de votes à la richesse ou au niveau d'études. Ca permet d'autant aux élus du peuple de remplacer les derniers dirigeants de l'"ancienne belgique".
1926 Naissance du Vlaams Ekonomisch Verbond qui regroupe les patrons flamands
Le mouvement flamand s'émancipe. Les richesses ne sont plus entre les mains de seuls francophones, et les nouveaux puissants de Flandre veulent marquer le coup. Ils s'organisent donc entre eux, laissant les dirigeants du Sud, pourtant aussi nouveaux qu'eux, pourtant issus du peuple comme eux, pourtant n'ayant rien à voir avec les classes dirigeantes francophones de Flandre d'un siècle plus tôt, de leur côté. Le société civile belge se bipolarise, toujours à l'initiative du Nord, qui poursuit une politique d'ostracisation du francophone (belge, français, bourgeois, noble ou du peuple, flamand ou wallon, ils s'en foutent)
1930: Flamandisation de l'université de Gand.
Toujours cette volonté de purification linguistique et culturelle, même si une université se doit, par nature, d'être universelle et ouverte. Ca ne colle pas avec la logique flamande, donc on "flamandise".
1932: Lois linguistiques : l'administration et l'enseignement seront unilingues en Flandre et en Wallonie, bilingue à Bruxelles. Les communes où la minorité linguistique dépasse 30% passent sous statut bilingue
D'un côté, l'inconscient populaire au Nord assimile la langue française à l'occupation (française) et à l'oppression du peuple (par l'ancienne classe dirigeante flamande, qui était francophone). D'un autre côté, les Belges francophones constatent l'ostracisme appliqué par cette Flandre conquérante à l'égard de ses habitants francophones, y compris flamands, de ses auteurs flamands qui ont écrit en français, de ses universités, etc... La méfiance est de mise. On organise une forme de séparation, d'apartheid: chacun chez soi. Une limite linguistique est instaurée, basée sur des recensements réguliers (tous les 10 ans) et des règles modifient cette limite administrative en fonction des résultats.
1936: Percée du parti nationaliste Vlaamsch Nationaal Verbond (VNV).
Le parti catholique s'organise en deux ailes linguistiques.
Rien n'y fait: le nationalisme flamand vient renforcer une Flandre menaçante et conquérante, qui a déjà conquit toutes les provinces du Nord (Limbourg compris) et veut s'attaquer à Bruxelles.
1940-1944: Occupation allemande de la Belgique
Gros gros sujet. En résumé, le Roi est obligé de capituler car les pelotons néerlandophones de l'armée belge passent à l'ennemi nazi. Hitler joue sur le clivage belge (diviser pour mieux régner) et libère les prisonniers de guerre flamands dès 1941. Les prisonniers de guerre francophones (et Bruxellois) ne seront libérés que par les alliés, en 1945. La Flandre, beaucoup plus germanophile et caressée dans le sens du poil par les Nazis, va collaborer beaucoup plus franchement que la Wallonie (même s'il y a eu de célèbres collabos au Sud aussi). En conséquence, une fois la guerre terminée, la justice passe, et condamne à la mort civile les collaborateurs les plus ardus, principalement flamands, même si des instructions sont données pour équilibrer le nombre de condamnations au Nord et au Sud... Aujourd'hui, un Flamand sur 5 a un ancêtre incivique, et cette tâche reste un ciment fédérateur de la nation flamande. Depuis, la Flandre revendique l'amnistie pour ces collabos flamands. En 1998, ils votent même une pension d'indemnisation aux inciviques flamands, en compensation de leur condamnation injuste, la position de la Flandre étant que la collaboration avec l'Allemagne nazie était parfaitement justifiée par le juste combat nécessaire contre les Francophones.
1945: Congrès national Wallon à Liège.
Face à tout cela, un début de mouvement wallon voit le jour, qui n'aura jamais la force ni la durée du mouvement nationaliste flamand.
1949: Les femmes votent aux élections législatives.
N'importe quoi...
1950: Question royale
Le Roi Léopold III, qui a capitulé en 1940, qui a été fait prisonnier, qui s'est marié pendant sa captivité et ne s'est pas trop soucié du sort de ses sujets pendant la guerre, envisage de revenir au pays... Mais, prudent, il demande leur avis aux Belges.
Les Flamands, qui ont eu beaucoup de sympathie pour les Nazis et ont beaucoup moins souffert que les autres Belges (libérés en 1941, favorisés comme "peuple frère", ...) votent en majorité pour le retour du Roi.
Les Wallons, eux, votent contre. Au total, le vote est légèrement majoritaire en faveur du retour du Roi. Mais celui-ci, prudent, considère inopportun d'imposer son retour et son règne à un peuple qui n'est pas uniformément et massivement d'accord. Il préfère abdiquer en faveur de Baudouin, son fils, âgé de seulement 20 ans à l'époque.
Cette affaire laisse encore une fois un goût très amer dans l'inconscient commun flamand: ils considèrent que, dans ce pays, lorsque la Flandre dit OUI et la Wallonie NON, même si la Flandre est majoritaire, même si la réponse majoritaire nationale est OUI, c'est le NON qui l'emporte, et que donc, ils sont toujours bien brimés par le francophone, qu'il soit français, belge ou bourgeois flamand. C'est cette question qui va mettre le feu aux poudres quant à l'organisation des recensements linguistiques périodiques qui fixent la limite administrative entre les zones néerlandophones et francophones de Belgique, la Flandre refusant dorénavant d'organiser des consultations populaires à caractère linguistique.
1960: L'I.N.R. se divise en R.T.B. et B.R.T.
La télévision a à peine 8 ans. L'INR (Institut National de Radiodiffusion), qui diffuse sur une même chaîne des programmes en français et néerlandais, doit être "splittée" car rien ne doit rester bilingue dans ce pays, la méfiance entre les communautés étant déjà très exacerbée.
1962: Fixation "définitive" de la frontière linguistique. La commune de Fourons passe en Flandre et la commune de Comines en Wallonie
Sauf que cette "frontière" sera refixée définitivement e 1963...
Fourons, commune de la province de Liège, à 93% francophone, est arbitrairement rattachée à la province du Limbourg, néerlandophone (officiellement car limbourgophone en fait). Rien n'y fera. Des scènes de quasi guerre civile se succéderont dans cette commune pendant des décennies et finalement, les francophones finiront par partir.
A contrario, la commune de Comines, pourtant majoritairement néerlandophone, est rattachée à la Wallonie.
La différence, c'est que la Wallonie respecte ses minorités (germanophones, néerlandophones ou autres) et permet donc à Comines de faire fonctionner une école en néerlandais, une bibliothèque communale en néerlandais, d'organiser des activités culturelles en néerlandais, de conserver son nom en néerlandais, etc... Du coup, les habitants de Comines demandent juste qu'on leur foute la paix car ils vivent très bien, en néerlandais et en Wallonie.
1963: Loi sur l'emploi des langues en matières administratives. La Belgique est divisée en quatre régions linguistiques.
La constitution prévoit que l'usage des langues est libre en Belgique, sauf en matières administratives et judiciaires. On définit donc les zones linguistiques: zone néerlandophone (la Région flamande de Belgique), germanophone (Communauté germanophone de Belgique), bilingue (Région de Bruxelles-capitale) et francophone (Wallonie). A noter que la Wallonie est donc trilingue, vu ses communes germanophones et des communes néerlandophones rattachées à la Wallonie comme Comines, ce qui ne pose aucun problème à personne, que Bruxelles est intégralement bilingue Fr/Nl, ce qui pose des difficultés, car on nomme autant de juges néerlandophones que francophones à Bruxelles, mais 93% de la population y est francophone... Idem pour les "cadres linguistiques" appliqués à la police, aux pompiers, aux administrations, ... Du coup, aujourd'hui, une très importante part des fonctionnaires bruxellois sont des Flamands qui viennent travailler tous les jours à Bruxelles (navetteurs), ce qui pourrait poser des problèmes à terme (frictions entre une police "bruxelloise" flamande et une population bruxelloise francophone, par exemple).
La Région flamande de Belgique est également bilingue, vu les communes à majorité (jusqu'à 93%) situées sur son territoire administratif, vu le caractère bilingue de l'arrondissement judiciaire et électoral de BHV (dont la partie HV est en Flandre), etc... Mais ça, elle ne le supporte pas et viole, systématiquement et de plus en plus, toutes les lois, y compris la Constitution, pour y mettre fin...
1964: Fondation du Front Démocratique des Francophones (F.D.F.)
Les violations des lois, accords intercommunautaires et autres sont tels qu'un parti de défense des droits des francophones belges voit le jour. Il est perçu comme un chancre d'extrémistes par les Flamands, mais lorsqu'on analyse froidement ses thèses et son programme, il ne s'agit que de l'obtention du respect des lois votées et accords passés entre communautés, que la Flandre viole systématiquement sans vergogne, au point d'en émouvoir l'Union Européenne, l'ONU et la presse internationale.
1968: "Walen buiten": revendications flamandes pour scinder l'Université de Louvain.
La flamandisation nécessaire de toute chose n'a pas de limite. On chasse d'une université vieille de centaines d'années les enseignants et étudiants non flamands. La bibliothèque est divisée en deux: les références paires ici, les impaires là, rendant inutilisables de nombreuses œuvres multi-volumes...
Naissance du Rassemblement wallon (R.W.)
Face à ces événements, des radicaux wallons s'organisent en parti. Ils n'iront pas loin: le nationalisme est une caractéristique du Nord en Belgique. Le Sud veut rester "belge" avant tout, même si cette notion n'a plus rien à voir avec ce qu'en comprennent les habitants du Nord. La Belgique unitaire cesse progressivement d'exister. Les premières attaques constitutionnelles apparaissent: violation du principe d'égalité devant la Loi de tous les Belges, respect de la liberté d'emploi des langues, ...
1970: Première étape de la réforme de l'état: les fondations du fédéralisme
Des mécanismes de protection des minorités sont également prévus : pour les Francophones au niveau fédéral et, parallèlement, pour les Flamands au niveau bruxellois. Seule, la communautarisation sera suivie d'effets au cours des années septante.
" L'Etat unitaire est dépassé par les faits. Les communautés et les régions doivent prendre leur place dans des structures rénovées mieux adaptées aux situations spécifiques du pays ".
Prononcé par Gaston EYSKENS, Premier Ministre, à la Chambre des représentants le 18 février 1970.
Le principe veut que les questions territoriales (routes, urbanisme, ...) sont scindés sur base de circonscriptions territoriales (les Régions), alors que les questions touchant aux personnes (enseignement, culture, santé, ...) sont scindés sur base de compétences communautaires, liée au choix linguistique de la personne concernée.
La Flandre viole le principe par deux fois: elle fusionne immédiatement sa Région et sa Communauté, ce qui pose de réels problèmes: elle a d'une part une compétence territoriale, de l'autre une compétence touchant aux néerlandophones... Du coup, elle décide unilatéralement un principe de territorialité là où ça l'arrange (elle prend le contrôle des écoles francophones en périphérie bruxelloise, malgré la loi qui dit le contraire), et applique le principe inverse à Bruxelles (elle veut contrôler Bruxelles sous prétexte des moins de 7% de néerlandophones qui y habitent).
Deuxième violation, malgré plusieurs décisions juridiques lui donnant tort, elle établi sa "capitale" à Bruxelles, pourtant située hors de son district territorial, toujours en utilisant ses compétences liées aux personnes, alors qu'une Communauté n'a pas, en droit belge, de capitale...
1971: Installation des Conseils des communautés culturelles néerlandaise et française
1978: Chute du gouvernement Tindemans incapable d'appliquer le Pacte d'Egmont-Stuyvenberg sur la réforme de l'état
1980: Deuxième étape de la réforme de l'état: la régionalisation
Les régions wallonne et flamande se mettent en place dix ans après leur création. Bruxelles reste "au frigo" faute d'accord sur son statut. Les compétences des communautés sont élargies à des matières sociales dites "personnalisables" parce que leur mise en œuvre implique un contact avec les personnes. Pour cette raison, on ne qualifie plus les communautés de "culturelles".
1984: Installation de la Cour d'arbitrage chargée de trancher les conflits de compétence entre le pouvoir fédéral, les communautés et les régions.
Installation de la Communauté germanophone
1986: Annulation par le Conseil d'Etat de la nomination du bourgmestre de Fourons José Happart
José Happart, agriculteur de Fourons, est élu par la majorité francophone des habitants. Mais la loi imposant que les conseils communaux se tiennent en néerlandais (exclusivement) en Flandre, l'autorité flamande lui demande de prouver sa connaissance du néerlandais. Cette condition n'étant nulle-part précisée dans le droit belge, en tout cas dans les conditions d'éligibilité, un gros conflit linguistique vient encore se greffer sur cette commune rattachée à la Flandre contre la volonté clairement exprimée de sa population et la logique géographique. José Happart ne parviendra jamais à exercer son mandat, ce qui démontre qu'en Flandre, déjà à l'époque, le droit des gens, même le droit politique, est bafoué au nom du "droit du sol" et de l'intérêt supérieur flamand.
1989: Troisième étape de la réforme de l'état:
Approfondissement de la communautarisation et de la régionalisation.
L'enseignement est transféré aux communautés et les compétences régionales s'élargissent aux travaux publics et aux transports. Le système de financement est profondément remanié afin de rendre communautés et régions plus responsables. Flamands et Francophones s'accordent pour organiser la Région de Bruxelles-Capitale (avec neuf années de retard sur les deux autres régions). Une loi dite de "pacification communautaire" définissant les connaissances linguistiques exigées des élus locaux est adoptée pour régler l'affaire Happart.
[quote]1989: Mise en place de la Région de Bruxelles-Capitale
... que la Flandre continue de refuser de reconnaître comme Région à part entière, malgré les lois qu'elle a contribué à voter et la Constitution qui le précise...
1993: Accords "de la St-Michel" sur la poursuite de la réforme de l'Etat
Quatrième étape de la réforme de l'état:
L'accomplissement du fédéralisme
La Constitution proclame officiellement que la Belgique est un état fédéral. Les Parlements communautaires et régionaux ne sont plus composés de parlementaires fédéraux, mais de personnes élues directement au départ des régions linguistiques. Le Sénat est transformé en assemblée censée représenter les communautés et régions. De nouvelles compétences sont à nouveau octroyées aux communautés et régions qui interviennent désormais dans les relations internationales. La Communauté française transfère certaines de ses compétences à la Région wallonne et, pour ce qui concerne Bruxelles, à la Commission communautaire française.
En résumé, dans le passé lointain de l'histoire de la Belgique, on trouve les racines du mal: la non-nation belge, la confiscation de la révolution par la classe dirigeante francophone, les "hasards" de l'Histoire qui ont mis dans même pays des peuples divers.
Plus tard, malgré l'obtention (peut-être pas simple) de leurs droits, les "Flamands" continuent à nourrir des fantasmes de persécution à l'égard des Francophones. Ceux-ci sont persécutés dans leurs droits les plus fondamentaux (droit de vivre en français en Belgique, droit d'être élu, en tant que Francophone, dans une commune très majoritairement francophone, ...) pour arriver aujourd'hui à des extrêmes totalement inadmissibles, qui font clairement penser qu'un parallèle entre les comportements flamands actuels existe avec les pratiques allemandes à l'égard des Juifs dans les années 30, avec les pratiques de l'apartheid en Afrique du Sud, ou avec les discriminations internes qui ont provoqué l'explosion de la Yougoslavie.
Le problème n'est pas linguistique. Il est pseudoethico-politico-culturel, l'aspect linguistique étant le plus facile à voir au premier abord. Et il n'est pas du tout symétrique, les attaques et revendications venant toujours du Nord, en réponse à des brimades légendaires remontant à d'autres temps...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Situa [...] a_Belgique
http://fr.wikipedia.org/wiki/Probl [...] n_Belgique
http://fr.wikipedia.org/wiki/Francisation_de_Bruxelles
http://fr.wikipedia.org/wiki/Front [...] n_Belgique
Elections législatives fédérales belges de 2010
La N-VA devient le premier parti flamand, tandis que le PS est le premier parti francophone.
Message édité par the veggie boy le 03-12-2011 à 13:06:43
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