Ecriture d'un roman d'amoooooour et de relations - Arts & Lecture - Discussions
Marsh Posté le 06-09-2006 à 16:24:39
Toi, Anna Gavalda, ça te fait de l'effet...
Opinion rapide:
1) Pas mal, ça ressemble furieusement à ton blog
2) Un jour, à l'occasion, il faudrait que tu finisses un roman avant d'en commencer un autre.
3) De mémoire, c'est pas Kill Bill le poster sur ton mur?
Marsh Posté le 06-09-2006 à 16:45:12
pour un truc posté sur un forum, c'est vachement bien.
pour de la lecture comme quand on a envie de lire un truc, c'est pas mal: pas forcément accrocheur (mais bon au bout d'une page c'est un peu normal) mais pas désagréable à lire non plus.
ptite remarque, il me semble qu'on ne doit jamais critiquer les ex de potes, pour ce genre de choses:
- oui, bah t'en fais pas, c'était une grognasse, elle te mérite pas.
- (sick) peut etre, merci
(deux semaines plus tard)
- ca va mieux?
- ouais, on est a nouveau ensemble, c'est toi le connard qui disait du mal d'elle? c'est à cause de gars comme toi qu'on s'est séparés
Marsh Posté le 06-09-2006 à 17:17:30
fing fang fung a écrit : pour un truc posté sur un forum, c'est vachement bien. |
Ou mieux encore, comme ce dialogue dans "Quatre mariages et un enterrement" (de mémoire, donc en gros) :
- Ah, ta copine est là !
- Ce n'est plus ma copine !
- Ah, ben tant mieux, parce que franchement, celle-là... on se l'est tous faite, hein, et c'était pas difficile !
- ... Maintenant c'est ma femme !
- Gnnn ?
Pour revenir au sujet, je trouve ce début très intéressant, et pourtant je n'aime pas ce genre de littérature : je fais partie des nombreux lecteurs qui n'aiment (presque) que la SF, le fantastique, l'étrange, etc. Mais là ça a l'air sympa, ça me donne envie de continuer !
Marsh Posté le 06-09-2006 à 22:38:06
Bon pour ma part se n'est pas le genre d'histoire que j'apréci, en fait, soyons honête, les histoires d'amours sont le seul genre d'histoire que je n'aime pas. Donc c'est plutôt mal tombé pour ma première critique sur ce forum...
Je ne vais donc m'attacher qu'au style.
Et bien tu as une façon d'écrire très agréable. Tu sais faire parraitre tes personnages attanchant, sans leur imposé aucun cliché.
D'habitude je n'aime pas la narration à la permière personne, mais pour une fois je ne la trouve absolument pas peusante.
Ton texte est fluide,et l'humour bien venu et bien maitrisé.
En fait je n'ai relevé qu'un tout petit problème:
Citation : Je fouillai le répertoire de mon portable, mon enthousiasme retrouvé. Puis je le refermai avec un claquement sec. Nous étions mercredi. En pleine semaine, qui allait vouloir se déplacer pour boire avec moi ? Un verre, peut-être, mais vraiment jusquà loubli ? Personne ! Ils tenaient tous à leur travail, et je les comprenais tout à fait. Salauds dégoïstes. |
s'il a refemé son portable, comment peut-il lire les noms qui défilent?
Marsh Posté le 07-09-2006 à 11:19:29
Bah c'est Grenouille Bleue...il peut pas s'empêcher de faire de la SF
J'ai trouvé ça assez sympa...jsuis pas sûr de ce que ca donnerait si c'était plus long mais comme ça c'est bien.
@+
Marsh Posté le 07-09-2006 à 15:44:04
Un peu de lumière.
Un bruit de tonnerre.
Un parfum dans lair.
Je me réveille, ouvre un il, tourne sur le côté. Jai désespérément mal au crâne, et du mal à rassembler mes pensées. A mes pieds, une bouteille de vodka vide. Sur la table, de la manzana glacée. Vide aussi. Je nessaie même pas de compter les canettes de bière sur le sol. Ca ne ma jamais réussi. Je me lève péniblement tout tourne, jai vaguement envie de vomir.
- Ca va mieux ? Fini de ronfler ?
Je me retourne brutalement. La pièce tourne sur elle-même et je maffale sur le canapé-lit. Je nai même pas pris la peine de le défaire la nuit dernière. En face de moi, Bernard est en train de préparer un café serré. Il a lair désespérément en forme - je lentends siffloter quelques mesures de Men in Black. Ce gars-là nest pas humain. Il a bu trois fois plus que moi, et il nen garde pas la moindre trace. Pendant que jessaie de rassembler mes pensées, il surveille tranquillement leau en train de bouillir. Et puis la question, innocente.
- Bon, tu veux faire quoi au sujet de Véro ?
- Ben
Bernard revient avec son café. Il nen a pas fait pour moi, le salaud. Je me traîne péniblement dans la cuisine pour moccuper de ma propre tasse. Il sassied confortablement à la place que je viens de libérer.
- Hier tu tes effondré tellement vite quon na pas eu le temps den parler. Mais maintenant que ça va mieux, on va peut-être en discuter, non ? Quest-ce quil sest passé ?
Maintenant que ça va mieux ? Il en a de belles, le Bernard, je me sens au bord de la syncope. Je jette un il au réveil. Les chiffres rouges clignotants me ramènent à la réalité : 8h du matin.
- On en parlera une autre fois, là faut que jaille au boulot.
- Dans cet état ? (Bernard ricane). Tu te ferais virer dans la minute. Tes pas en état de tenir un costard-cravate là. Et puis jai pris la liberté de les appeler et de leur dire que tu étais malade. Ils ont été super compréhensifs.
Je me tourne machinalement vers le téléphone.
- Tu les as appelés ? Tu navais pas le numéro
- Trouvé sur les Pages Jaunes
- Mais je nai rien entendu
- Tu ronflais comme une vieille loque
Cest difficile de discuter avec Bernard. Il a réponse à tout, il se mêle de tout, et il semble toujours penser quon lui doit des remerciements. Ou alors cest un gars formidable, et jai de la chance dêtre son ami. Jai du mal à me décider ce matin. Rapport au mal de crâne.
- Et ils nont pas fait de commentaires, alors ?
Il éclate de rire.
- Je pense quils croient que tu es homo, maintenant. Ca va vite, les rumeurs dans les petites boîtes. Mais bon, au moins tu vas pouvoir te reposer aujourdhui.
- Super, marmonné-je.
Mon café a assez refroidi pour que jy trempe mes lèvres. Comme dhabitude, le liquide me donne un coup de fouet immédiat. Paraît que ce nest pas possible, que ça nagit pas instantanément, que cest un effet placebo. Ouais. En attendant, ça me fait du bien et cest lessentiel. Les brumes seffilochent peu à peu dans mon cerveau. Jai la gueule de bois, je suis nouvellement célibataire, et jai une journée de repos.
- Je pense que je vais me recoucher
- Et moi je pense que tu vas me parler un peu. Cest vrai, quoi, je sacrifie mes stocks dalcool pour toi, je te materne, mais jaimerais quand même savoir le fin mot de lhistoire. Pourquoi elle sest barrée, la Véro ? Il me semblait quelle tenait pas mal à toi, non ?
- Non
Est-ce que cest une bonne idée de tout raconter à Bernard ? Il est journaliste, enfin, apprenti journaliste, et il fait feu de tout bois. Mon histoire, pour lui, ce serait du pain-bénit. Jimagine déjà les gros titres dans les journaux, la première page avec une photo dun gars en train de ronfler, la bave aux lèvres : « Abandonné pour ses performances sexuelles ! », sous-titre : « Une enquête au cur de labsence de stupre et de luxure ! », sous-sous titre : « Un voisin témoigne : daprès lui, il nentendait jamais rien malgré la minceur des murs ! ».
Heureusement, Bernard nécrit que pour un magazine de la Nuit Parisienne, qui na pas grand-chose à faire de ce genre de scandale. Mais ça ne me donne pas plus envie de parler. Raconter lépisode dhier, cest revivre lhumiliation en direct et puis cest admettre que les choses se sont réellement passées et que je suis désormais seul.
- Bon, tas quelque chose à bouffer dans ton frigo pendant que je técoute ?
Pire quune nuée de sauterelles, le Bernard. Il a déjà attrapé mes restes de poulet, un vieux tube de mayonnaise, de la haarissa, et il se prépare à faire frire un cordon bleu. Ne riez pas, je sais que je ne mange pas équilibré. Mais se faire un mélange comme ça
je me sens pris de nausée, et je doute que cest lalcool. Pour faire diversion, je commence à parler.
- Quest-ce que tu veux que je te dise ? Cest fini, cest fini. Elle ma largué comme une merde.
Il mobserve, impavide, le morceau de poulet à la main.
- Il devait bien y avoir une raison, non ? Connaissant les filles, un truc ridicule. Tu avais oublié son anniversaire ? Sa fête ? Le bichonnage de son chat ?
Je hausse les épaules.
- Dune certaine manière, ça sapproche plutôt de ta dernière proposition
- Dune certaine manière
tu es pédant, mon gars, et ça ne te réussit pas. Cest une question de chat, alors ?
- Plutôt de chatte
Il rigole. Je lui parle du drame de ma vie, je lui avoue à demi-mots mes insuffisances, et il rigole. Le pilon de poulet tremblote dans ses mains alors quil se marre.
- Bah alors, quest-ce que tu as fait ? Enfin quest-ce que tu nas pas fait ?
- Ca va, ça va
Je suis embarassé, et il le comprend. Ca fait plaisir, parfois, de réaliser quil peut avoir du tact.
- Bon. On sen fout. Toute fille qui se barre pour quelque chose comme ça est stupide et ne te mérite pas. Prochain objectif : te trouver quelquun de bien
- Cest un peu important, en même temps, non ?
Jai un besoin désespéré dêtre rassuré. Il le fait à sa manière.
- Bien sûr que cest important mais on sen fout, cest comme tout, ça sapprend. La fille bien quon te trouvera, elle tapprendra. Si elle tient à toi, elle te le montrera
- Oh
- Eh ouais, cest ça la vie. Bon, tu thabilles et on va ten trouver une ?
Je reste les bras ballants. Lui ne se laisse pas démonter et termine la mayonnaise avec appétit.
- Quoi, maintenant ?
- Il ny a pas de meilleur moment. Les filles se rendent au bureau, tu vas adorer
- Mais
- Prends une douche quand même, tu nas pas lair très frais.
Marsh Posté le 08-09-2006 à 10:36:31
Ah bah comme ça aussi c'est bien...jsuis pas sûr de ce que ça donnerait si c'était plus long (jvais finir par avoir le bouquin !)
J'espère que vous avez tous au moins un pote comme Bernard sur qui on peut vraiment compter, même s'il est un peu 'brut de décoffrage', parce que ça vaut son pesant d'or. Bon j'espère que dans la suite de l'histoire, son enthousiasme créera des problèmes à Fred...
Citation : Un peu de lumière. |
Ca me dit quelque chose mais j'arrive pas à mettre la main dessus...Cela dit le 'parfum' dans l'air en l'occurence doit plutôt s'approcher de l'odeur nauséabonde d'une soirée un peu trop alcoolisée...sans parler de la bouche pâteuse (que tu n'abordes pas non plus d'ailleurs...)
Je perçois mal comment on peut tenir une narration comme celle-ci sur un bouquin ou même sur une nouvelle. C'est très marrant et sympa comme ça mais ça doit être très lourd (pas chiant...lourd) sur la durée. De plus, cela doit vraiment brider l'histoire d'être si proche d'un unique personnage, si centré sur celui-ci. (Ca me fait penser un peu à A Year in the Merde...qui est marrant au début et qui devient rapidement très chiant...cela dit si t'arrive à te faire autant de fric que Clarke avec son livre miteux, tu peux être content !).
Il doit sûrement exister une plétore de bons livres écrits sous cet angle...si vous pouvez m'en citer un ou deux, j'aimerais vraiment voir comment une telle narration peut être mise à profit.
Je suis très content que tu aies lancé ce topic car même si j'aime beaucoup la SF et la Fantasy, il n'y a vraiment pas que ça dans la vie !
Marsh Posté le 14-09-2006 à 10:33:33
Décidément, moins de lecteurs que lorsque je faisais du medfan... comme quoi
*****************************
Comme dhabitude, le métro est bondé. Le transport, cest vraiment une des choses auxquelles je ne me ferai jamais dans la capitale. On a tout à proximité, mais cest un véritable calvaire de sy rendre du coup, chacun reste chez soi.
Sil ny avait pas eu Bernard, je serais en ce moment tranquillement installé devant la télévision à regarder quelque chose de stupide, la larme à lil et la bière à la main. Ou bien jaurais lordinateur allumé et je parlerais à mes contacts MSN en leur racontant mes malheurs pour recueillir la compassion habituelle.
Certes, ce nétait pas un tableau très réjouissant. Mais aller sur les Champs-Elysées pour regarder des filles ne me paraissait pas reluisant non plus. En temps normal, je naurais jamais accepté de suivre Bernard. Il a beau se comporter comme un véritable buldozer, je sais que jaurais pu le décourager. Mais là, sans la moindre volonté, je me laissais emporter par les événements. On verrait bien. De toute manière, cela me donnerait matière à des histoires plus étoffées lorsque jaurai loccasion de les raconter.
Devant moi, il y avait un gamin dune dizaine dannées qui tenait la main de sa mère. Il dévorait des yeux une petite fille de lautre côté du wagon, elle aussi flanquée de sa génitrice. Il y en a vraiment qui commencent tôt. Quand je pense quà cet âge, je collectionnais les images des Crados et je jouais aux billes dans la cour. Les murs évoluent.
- Cest la prochaine, me lance Bernard, et je me redresse inconsciemment.
Mes yeux parcourent le plan de métro au plafond. Ligne 1, arrêt George V. Nous sommes en plein milieu des Champs-Elysées. Le parfait endroit pour ce quil a en tête, évidemment. Je le préviens une nouvelle fois.
- Je te préviens, je naborderai personne
Il hausse les épaules et sourit. Il est convaincu quil parviendra à me faire changer davis. Je suis sûr du contraire. Bon, dhabitude cest toujours lui qui gagne ses paris mais là ça me concerne, jai mon mot à dire, non ?
Les portes du métro souvrent. La foule se presse autour de moi. Ils me poussent et me malmènent alors que jessaie de descendre. Il y a le temps, bordel. Il est onze heures du mat, donc nessayez pas de me faire croire que vous allez au boulot. Non, vous êtes des paumés comme moi. Ca serait sympa de me laisser descendre, du coup.
Avec un soupir dexaspération, Bernard sengouffre dans une brèche. Les gens sécartent et je le suis. Forcément, si javais ses épaules, jy arriverais aussi
Lescalier roulant se déploie devant nous ; nous émergeons enfin à lair libre. Je reprends péniblement mon souffle.
- Bon, tu regardes comment je fais, puis tu te lances, daccord ? Il sourit de toutes ses dents. Tu vois, je fais dune pierre deux coups. Je me change les idées et, avec un peu de chance, je me trouve quelquun pour la soirée.
Je le regarde avec un mélange de commisération et de mépris. Voilà pourquoi je naime pas Bernard. Il na pas conscience de ce quest réellement lamour. Il se contente de voir comment les choses tournent. Cest une philosophie que je trouve trop simpliste. Ou alors je me prends la tête. Cest possible, il nest pas le seul à me le dire. Véronique aussi me trouvait un peu chiant. Mais bon, il y a un juste milieu.
- Je tai dit que je ne voulais pas me lancer
- Attends avant dêtre aussi définitif, regarde-moi faire !
Je hoche la tête, vaincu. Après tout, il était là hier quand tout allait mal. Je peux bien lui faire ce plaisir et le regarder faire. Il y a une certaine curiosité derrière tout ça, javoue. Comme un ethnologue, je vais lobserver à laffût. Le beauf dans toute sa splendeur. Pathétique. Et pourtant, je lenvie un peu. Cest moi quon a plaqué, pas lui.
Je le vois suivre du regard plusieurs personnes, sans jamais quil ne bouge. Le regard aux aguets, le sourire figé, il a lair dun félin au repos. Je ne pousserai pas la comparaison plus loin, rapport à la queue qui pendouille.
Soudain, je le vois frémir. Il a repéré une proie. Ses yeux sétrécissent, deviennent de simples fentes. Dun pas souple, il se dirige vers une jeune fille qui marche seule, un sac de courses Sephora à la main.
- Bonjour ! lance-t-il, son sourire plus animé. Jespère que je ne vous dérange pas ?
La fille ralentit, le regarde froidement.
- Un peu, si. Je suis désolée, je suis pressée
Il hoche la tête.
- Je comprends. Est-ce quil serait possible de continuer cette discussion un peu plus tard, du coup ? Ce soir, autour dun verre ?
Elle hausse un sourcil. Le sourire de Bernard est communicatif. Je me prends à la regarder, fasciné. Va-t-elle dire oui ? Si cest le cas, toute ma cosmologie seffondrerait. Détrôné, les Zeus et les Jehovah. Premier au panthéon, le Bernard. « Prenez et mangez-en tous » prendrait un nouveau sens.
Je la vois hésiter. Cest plus que ce que jaurais imaginé. Pourtant, sa résolution se raffermit et elle secoue la tête. Ses longs cheveux ondulent dans le vent. Elle est belle Bernard a bien choisi.
- Non, vraiment. Mais cest gentil de proposer.
- Tant pis ! Bonne journée !
Ils échangent de nouveaux sourires et elle disparaît dans la foule. Lui revient, les mains dans les poches, fier comme un bar-tabac.
- Tu vois, cest facile !
Jai du mal à comprendre comment il peut afficher tant de sérénité. Je hausse les épaules.
- Facile, facile
elle ta quand même envoyé balader !
- Et ?
Jai du mal à trouver mes mots.
- Et ? Et
et cest insultant, tu ne trouves pas ? Tu ne te sens pas humilié ? Perdu ?
Cest à son tour de hausser les épaules.
- Pourquoi insultant ? Après tout, elle ne mavait rien demandé, cest moi qui lai abordée. Je trouve au contraire quelle a été très gentille. Et je ne me sens pas humilié du tout.
- Tu es bizarre.
- Cest toi qui est bizarre, mon petit Fred. Bon, à ton tour maintenant.
Il me regarde. Je déglutis.
Marsh Posté le 14-09-2006 à 10:52:45
Pas que je lise que de la fantasy... comme toutes les nanas (j'imagine), j'aime bien une bluette de temps en temps.
Mais là... non. Tu sais ce que ça me donne comme impression? Que c'est sous-titré: "c'est moi la grenouille, je suis un mec superhyprasensible (et trop cool et trop beau en plus). Grâce à une longue étude, j'ai tout pigé à la gente féminine, mais ma sensibilité à fleur de peau m'empêche de trouver l'âme soeur. Peut-être que si j'écris des trucs vrais sur la vraie vie, ça changera..."
C'est bon sur un blog, mais pas dans un roman. Enfin, c'est mon avis, il n'engage que moi.
Marsh Posté le 14-09-2006 à 10:54:53
Ce n'est pas parce que c'est écrit à la première personne que ça raconte ma vie (sinon j'aurais du mal à le vivre ).
Ceci dit, je suis effectivement trop cool et trop beau, ça me fait plaisir que tu sois d'accord là dessus
Marsh Posté le 14-09-2006 à 11:38:05
Grenouille Bleue a écrit : Ce n'est pas parce que c'est écrit à la première personne que ça raconte ma vie (sinon j'aurais du mal à le vivre ). |
Comment ne pourrais-je pas l'être?
Marsh Posté le 14-09-2006 à 16:26:54
Salut Grenouille! Depuis le temps...
Bon, l'écriture, le style, tout y est mais pour être très franc, j'ai trouvé ça... chiant, aussi ennuyeux qu'une biographie de candidat de la Star Ac' et personnellement, je ne sais pas si un tel roman aurait rellement du succès auprès des djeunz que tu vises.
Mais bon, on ne sait jamais. Pour la forme c'est comme d'hab, pour le fond, je suis plus dubitatif.
Marsh Posté le 09-11-2006 à 22:20:12
Ben moi je suis pas très douée pour donner une critique constructive, mais en tout cas j'ai pris du plaisir à te lire et je me reconnais dans le style d'écriture, jveux dire, ça me paraît réaliste, j'imagine très bien les personnages. et j'aimerais lire des bouquins comme celui-là. Après c'est vrai que j'attends de voir ce que ça donne dans la longueur, le développement de l'histoire, tout ça... mais à priori, c'est bien parti
Marsh Posté le 10-11-2006 à 17:34:22
lutine9 a écrit : Ben moi je suis pas très douée pour donner une critique constructive, mais en tout cas j'ai pris du plaisir à te lire et je me reconnais dans le style d'écriture, jveux dire, ça me paraît réaliste, j'imagine très bien les personnages. et j'aimerais lire des bouquins comme celui-là. Après c'est vrai que j'attends de voir ce que ça donne dans la longueur, le développement de l'histoire, tout ça... mais à priori, c'est bien parti |
D'accord avec elle, c'est pas de la grande littérature mais en même temps ça n'en a pas non plus la prétention... J'ai également pris du plaisir à te lire et je serai content de lire la suite si elle existe. Sinon je pense que ça pourrai marcher si la suite tient en haleine (enfin si on peut dire ça comme ça); j'aime bien l'humour qui se dégage de ton écriture, de ton style, et il est vrai que j'aime bien ce genre de récit (un peu Begbeider like, j'espère que tu ne souffrira pas de la comparaison ^^).
Voilà, bonne continuation et bon courage
Marsh Posté le 06-09-2006 à 15:36:59
Bon, j'ai bien regardé les sujets mais tout le monde semble décider à écrire uniquement de l'heroic fantasy et de la science fiction (moi y compris).
Sur les conseils d'une amie très proche, je me suis dit que j'allais essayer de pondre quelque chose de différent, qui parlerait d'amour, de relations, de cul, de désir, de désillusions, de recherches, de Meetic, bref de plein de trucs qui touchent les djeunz actuels.
Ca, normalement, je sais faire.
Alors oui, c'est pas de la grande littérature. Oui, c'est pas la suite des aventures de Rekk ou des Couleurs. Mais c'est de l'écriture, et au fur et à mesure ça me donne de plus en plus envie de prendre mon clavier.
Que pensez-vous de cette (courte) introduction ?
*********************************************
Il paraît que cest toujours mieux lorsquon dit la vérité lors dune rupture. Que ça permet de comprendre ses défauts, de saméliorer, de progresser, de faire plus rapidement son deuil. Je ne sais pas quel sociologue sous acide a écrit ce tissu dâneries, mais jaimerais pouvoir lui insérer avec amour sa thèse de doctorat dans le rectum pour lui apprendre le véritable sens du mot douleur.
Non, soyons honnêtes. Les mensonges des filles sont quand même les bienvenus.
- Je suis désolée, je ne me sens pas prête à construire quelque chose de sérieux en ce moment
- Non, mais tu es vraiment quelquun de gentil, dadorable je suis trop conne de partir
- Ca na rien à voir avec toi, cest moi, cest moi qui débloque
Cest reposant, ça. On sait tous que cest faux la preuve, on utilise les mêmes lorsque cest à notre tour de rompre. Mais ça nous met un peu de baume au cur, un peu de sourire sur les lèvres avant dabandonner celles quon embrassait. Qui veut de lhonnêteté, quand on peut avoir un peu de guimauve pour le même prix ?
Mais Véronique, cest différent. Véronique, elle na jamais aimé mentir. Et ses paroles résonnent encore à mes oreilles plusieurs heures après son départ et la porte claquée. Cest fou ce quune fille peut être cruelle quand elle est en colère. En plus, elles savent frapper où ça fait mal.
- Je suis désolée mais franchement, au lit, cest pas vraiment ça. A chaque fois, je memmerde et ça memmerde de memmerder. Alors il vaudrait peut-être mieux quon se sépare tout de suite plutôt que de continuer et de risquer de sattacher, tu ne crois pas ?
Je ne sais pas ce que je lui ai répondu. Probablement quelque chose comme « ben cest ça, fous le camp, connasse ! ». Ma répartie nest pas formidable lorsque je suis pris par surprise.
Six mois.
Putain, six mois !
Six putains de mois !
Je croyais que cette histoire allait durer, moi. Jétais bien parti pour me caser, ranger ma panoplie de célibataire, devenir un véritable petit couple avec machine à laver commune. Cest vrai, vous savez à quel point cest difficile de trouver une fille bien, de nos jours ? Quand on en trouve une belle, elle est lente. Quand elle est brillante, elle est chiante. Et quand elle est gentille, elle est déjà prise.
La vie, cest la jungle, et quelquun dautre va maintenant profiter du régime de banane que je métais trouvé.
Je me laissais tomber sur mon canapé-lit, les bras derrière la nuque. Je me sentais particulièrement déprimé, mais je navais pas envie de pleurer. Ma tristesse, je la gardais pour moi, même lorsque jétais seul.
Il y avait encore des emballages de préservatifs par terre, preuve que javais pourtant fait de mon mieux. Mais visiblement, rien à faire. Mauvais coup un jour, mauvais coup toujours. Au plafond, le poster dAkira me rendait mon regard, impassible. Peut-être que je devrais lenlever. Peut-être que cétait un tue-lamour, ce truc de manga glauque qui surplombait le lit. Je haussais les épaules. Tel que je me connaissais, ce ne serait pas demain quune fille viendrait dans le coin. Javais le temps de changer toute la décoration, si je le voulais.
Lorsque je me suis relevé, la nuit tombait. Je navais pourtant pas limpression dêtre resté allongé si longtemps. Jouvris la fenêtre et me penchai en avant pour profiter de lair plus frais de ce crépuscule. Au loin, le soleil se couchait sur les tours de la Défense. Paris prend un autre relief quand le ciel sembrase.
Je baissai lentement les yeux vers le pavé, trois étages plus bas. Les ombres jouaient sur mon visage. Pourquoi pas, après tout ? Qui me regretterait, si je faisais le grand plongeon ? Peu damis, peu de charme, peu dargent, peu de responsabilités. Je me penchai un peu pour évaluer la distance, puis me rejetai en arrière, le cur battant. Peu de courage aussi.
Non, il était hors de question de se suicider. Ce serait trop facile, et puis ça avait lair douloureux. Non merci, jétais douillet.
Restait la seconde option : trouver des amis compatissants et me bourrer la gueule en leur compagnie. Cest sympa, des amis. Dans des moments comme ça, ils ne jugent pas, ne critiquent pas, et se contentent de secouer la tête en crachant sur les filles en général et sur la persécutrice du soir en particulier. Je me sentais une envie irrépressible dune soirée misogyne.
- Ce soir . Murmurai-je.
Je fouillai le répertoire de mon portable, mon enthousiasme retrouvé. Puis je le refermai avec un claquement sec. Nous étions mercredi. En pleine semaine, qui allait vouloir se déplacer pour boire avec moi ? Un verre, peut-être, mais vraiment jusquà loubli ? Personne ! Ils tenaient tous à leur travail, et je les comprenais tout à fait. Salauds dégoïstes.
Je regardai machinalement les noms qui défilaient sur lécran. Pas beaucoup de filles, évidemment. Plutôt des collègues de travail, des gens de ma famille, des relations denfance. Et puis et puis Bernard.
Je restai un instant immobile, le doigt sur son numéro. En temps normal, cétait quelquun dépuisant. Il était toujours de bonne humeur, toujours actif, toujours énergique. Il coupait la parole à tout le monde, parlait fort, riait beaucoup. Les gens le regardaient avec un mélange damusement et dexaspération ; moi aussi. Exactement ce dont javais besoin ce soir. Tout, sauf ce silence désagréable qui me vrillait les oreilles. Et puis lui ne rechignait jamais devant lalcool, même au milieu de la semaine.
Je composai son numéro dun index décidé. Tonalité, sonnerie, puis une voix joyeuse dans mes oreilles.
- Salut Fred ! Ben alors, ça va pauvre loque depuis le temps ? Tes pas en train de troncher ta Véro ?
Cest le souci de la présentation de numéro, on sait qui cest donc on répond tout de suite, sans avoir eu le temps de jauger de lhumeur de la personne qui appelle. Il faudrait que je pense à donner mon opinion aux sociétés de téléphonie mobile. Je suis sûr que ça les aiderait dans leurs plans marketings.
- Salut, grommelai-je
- Oh, ça na pas lair daller, mon gars. Cest encore Véronique là-dessous ? Tu as loosé et tu las mise enceinte ? Ou elle ta refilé une merde quelconque ? Si cest le cas, je préfère pas savoir
Bernard était gentil, mais il ne faisait jamais dans la dentelle. Cest pour ça que je lavais appelé. Pas le genre de gars à se lamenter avec moi et à trouver plein dexcuses pour expliquer ce quil sétait passé. Il irait droit au but
- Non, non. En fait
Jhésitais.
- Crache le morceau, gars, je suis sur le périph et je nai pas de kit mains libres. Un flic et je me prends lamende.
Comment résister à des arguments aussi convaincants ?
- Elle ma plaqué. Véronique ma plaqué
Silence au bout du fil. Il lui faut le temps dassimiler la nouvelle, probablement. Sous ses dehors bourrus, cest quand même un chic type. Puis jentends sa voix grésiller de nouveau.
- Désolé pour le délai, une bagnole avec un gyrophare, mais cétait juste un truc de dépannage. Jai flippé pour le téléphone. Ouais, tu disais ?
Au temps pour la compassion.
- Véronique ma plaqué
- Oh.
- Eh.
De nouveau un silence, mais cette fois-ci il réfléchit. Ca lui arrive, parfois.
- Bah, je ne lavais jamais aimée de toute façon. Un peu trop prétentieuse, et puis pas si belle que ça, quand on y pense. Bon. Jai quelques bouteilles dans le coffre, jallais à une soirée mais je peux annuler. Je suis chez toi dans vingt minutes.
- Attends, je ne veux pas que tu foires ta soirée pour .
- Se bourrer la gueule, jappelle pas ça foirer une soirée. Jarrive, je te dis. Il y a jamais de place dans ton quartier pourri mais je vais faire de mon mieux.
Il raccrocha.
Le silence a une certaine qualité, après le débit haché de Bernard. Ce mec est un enfoiré de première dans de nombreux domaines, mais il laisse rarement tomber ses amis. Cest déjà beaucoup.
Je me laissai retomber sur mon canapé, la tête dans les mains. Ce soir, jallais tout oublier à la vodka et au mauvais whisky.
Mais demain ? Et les autres jours ? Pour la première fois, labsence de Véronique se fit réellement sentir. Javais comme une boule dans la gorge, et mes mâchoires se contractaient étrangement. Je me rappelais la chanson de The Cure, et je grimaçais étrangement. Boys dont cry, les garçons ne pleurent pas.
Les garçons, non, mais les hommes ?
Quelque chose coulait sur ma joue. Je le récupérai de la langue. Cétait salé.
Message édité par Grenouille Bleue le 07-09-2006 à 15:22:13
---------------
Ma chaîne YouTube d'écrivain qui déchire son père en pointillés - Ma page d'écrivain qui déchire sa mère en diagonale