Y a des gens qui ont lu La Société du Spectacle ?

Y a des gens qui ont lu La Société du Spectacle ? - Arts & Lecture - Discussions

Marsh Posté le 16-11-2005 à 22:42:18    

le bouquin de Guy Debord :o
le bouquin fétiche de feu beavis & butt-head et que j'ai eu la folie d'acheter il y a qques années et que je suis motivé pour lire :o
ya quelques thèses qui mériteraient une "explication" plus lognue du sens des termes :o
q1 qui se dévoue ?


---------------
« Le verbe "aimer" est le plus compliqué de la langue. Son passé n'est jamais simple, son présent n'est qu'imparfait et son futur toujours conditionnel. » Jean Cocteau
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Marsh Posté le 16-11-2005 à 22:42:18   

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Marsh Posté le 17-11-2005 à 00:41:01    

Piksou a écrit :


ya quelques thèses qui mériteraient une "explication" plus lognue du sens des termes :o
q1 qui se dévoue ?


Pas moi, mais il est plus que jamais d'actualité, hélas.

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Marsh Posté le 20-11-2005 à 14:31:42    

oui, je l'est lu l'année derniére. C'est le livre qui a mener a mai 68 toussa. Je suis loin d'être toujours d'acccord avec lui,m'enfin.
 
quand il parle de scpectacle c'est dans un sens trés large qui dépasse le cadre de la simple image.
 selon lui tout ce qui constitue la société consumériste pervertit les gens, les rapports des gens entre eux ect...d'autant que les phénoménes qu'il dénonce sont trés loin de s'être atténuer aujourd'hui.(plutot le contraire)
 
Selon moi, il éxagére, c'est un peu (beaucoup) passéïste comme vision. Ce n'est pas comme si l'ont aller revenir a une forme d'idéal si on revenait au 19éme qui était loin , trés l'oin de l'idéal...
 

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Message édité par lLeo le 20-11-2005 à 14:32:44
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Marsh Posté le 21-11-2005 à 23:09:35    

lLeo a écrit :

oui, je l'est lu l'année derniére. C'est le livre qui a mener a mai 68 toussa. Je suis loin d'être toujours d'acccord avec lui,m'enfin.
 
quand il parle de scpectacle c'est dans un sens trés large qui dépasse le cadre de la simple image.
 selon lui tout ce qui constitue la société consumériste pervertit les gens, les rapports des gens entre eux ect...d'autant que les phénoménes qu'il dénonce sont trés loin de s'être atténuer aujourd'hui.(plutot le contraire)
 
Selon moi, il éxagére, c'est un peu (beaucoup) passéïste comme vision. Ce n'est pas comme si l'ont aller revenir a une forme d'idéal si on revenait au 19éme qui était loin , trés l'oin de l'idéal...


Debord étant il me semble d'inspiration largement marxiste, j'ai du mal à le voir comme un passéiste. Je ne l'ai certes pas lu, mais je le vois plus porté sur le futur que sur le passé.
 
Et histoire d'être encore plus ergoteur, m'étonnerait qu'il ait "mener à Mai 68", comme seul et unique cause.
 
Je signale au passage que ses films aux titres-barbares-que-ça-la-fout-bien-de-connaitre (In Girum imus nocte et consumimum regni  :sol:) ressortent actuellement en salles puis en vidéo.


Message édité par Baptiste R le 21-11-2005 à 23:10:11
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Marsh Posté le 21-11-2005 à 23:59:32    

Pour le fun, les autres titres :
 
    * Hurlements en faveur de Sade (1952)
    * Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps (1959)
    * Critique de la séparation (1961)
    * La Société du spectacle (1973)
    * Réfutation de tous les jugements, tant élogieux qu'hostiles, qui on été jusqu'ici portés sur le film « La Société du spectacle » (1975)
 
(Cette fois c'est tiré du Wiki hein.)

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Marsh Posté le 22-11-2005 à 21:08:01    

BaptiseR, la société du spectacle c'est 67 l'année de sortie ;)
de plus, je n'est pas dit que c'est la seule et unique cause mais que les théses défendus dans ce livre y ont largement contribuer...mai 68 est un mouvement d'étudiants cultiver à la base  ;)
 
La vision qu'il donne est révolutionnaire pour l'époque. Je dirais même qu'il était en un sens sacrement visionnaire car ce qu'il dit en gros c'est sacrement accentuer depuis cette époque la... Quand je parlais de passéïsme, c'est surtout qu'il pose en modéle des schémes trés classique de la conception du monde et vient quasiment diaboliser les nouvelles formes de communication...En cela je pense qu'il est un peu dépasser aujourd'hui quand même ou on ne pense plus exactement comme cela...on ne condamne plus le spectacle, on vie tous et toutes dedans toujours, je crois que l'on imagine même plus la vie sans ce spectacle,nou serions perdus.
 
Sa perception de l'art aussi, ou il parle longuement de l'aura de l'oeuvre unique qui tends a disparaitre au profits de l'image...En un sens ce n'est pas faux, mais bon, les expos et musée sontde plus en plus vive en fréquentation etc...L'art y perds t-il son ame dans la bataille, c'est une intéressante question...

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Marsh Posté le 22-11-2005 à 21:15:37    

Citation :


"A mesure que la nécessité se trouve socialement rêvée, le rêve devient nécessaire. Le spectacle est le mauvais rêve de la société moderne enchaînée, qui n’exprime finalement que son désir de dormir. Le spectacle est le gardien du sommeil."


je viens de tomber sur cet extrait de la Sd S....
dois t-on en déduire  
1 que la société aujourd'hui est "socialement rêvée"...nous en somme dépendant totalement?
2 que debord alimente une théorie du complots alimenter par la peur de l'établissement croissant du "monde moderne", tel qu'il est maintenant finalement?

Reply

Marsh Posté le 22-11-2005 à 21:43:38    

Citation :

BaptiseR, la société du spectacle c'est 67 l'année de sortie ;)


Pas le film. ;)
 

Citation :

de plus, je n'est pas dit que c'est la seule et unique cause mais que les théses défendus dans ce livre y ont largement contribuer...mai 68 est un mouvement d'étudiants cultiver à la base  ;)


Ta phrase laissait planer le doute.
Mais comme j'l'ai dit, c'était plus pour ergoter. :)
 

Citation :


Sa perception de l'art aussi, ou il parle longuement de l'aura de l'oeuvre unique qui tends a disparaitre au profits de l'image...En un sens ce n'est pas faux, mais bon, les expos et musée sontde plus en plus vive en fréquentation etc...L'art y perds t-il son ame dans la bataille, c'est une intéressante question..


Faudrait voir à pas mécomprendre ce qu'il dit...
L'aura de l'oeuvre, au sens de Walter Benjamin (années 30), c'est le hic et nunc (l'ici et maintenant), l'oeuvre enchassée dans un contexte duquel on l'arrache aujourd'hui. Exposer une gargouille comme oeuvre indépendante, détachée de son église. Présenter une scène de genre alors que les moeurs de l'époque nous sont étrangères. Et surtout et évidement reproduire cette oeuvre. Le musée participe de cette logique, puisqu'il est un lieu d'exposition atemporel et qu'il coupe les liens qu'entretient une oeuvre avec son époque de création, la circonscrit à son cadre, à sa matérialité.  
Sans avoir lu Debord, il ne doit pas être bien loin de cette pensée en évoquant l'aura artistique.
Donc la fréquentation des musées ne me semble pas être un contre-argument.
 
 

Citation :


La vision qu'il donne est révolutionnaire pour l'époque. Je dirais même qu'il était en un sens sacrement visionnaire car ce qu'il dit en gros c'est sacrement accentuer depuis cette époque la... Quand je parlais de passéïsme, c'est surtout qu'il pose en modéle des schémes trés classique de la conception du monde et vient quasiment diaboliser les nouvelles formes de communication...En cela je pense qu'il est un peu dépasser aujourd'hui quand même ou on ne pense plus exactement comme cela...on ne condamne plus le spectacle, on vie tous et toutes dedans toujours, je crois que l'on imagine même plus la vie sans ce spectacle,nou serions perdus.


Heu. Si sa pensée est prophétique parce que ce qu'il décrit s'est encore aggravé, je ne comprend pas bien comment Bobord serait dépassé.
"On n'imagine même plus la vie sans le spectacle". Je ne te suis pas, cela n'est-il pas justement le problème ?
"Diaboliser les nouvelles formes de communication" (ou ancienne aussi bien, tant qu'elle est l'expression du capitalisme)... Je ne sais pas. Sa critique est extreme, sans doute (il est intéressant de voir comment cette critique s'incarne dans son projet artistique : anti-cinéaste, Debord veut le détruire, ramener l'image à son régime arbitraire). Outrancière ou à la mesure de l'objet critiqué, je ne sais.
 
M'enfin j'ai beau avoir l'impression que tu l'as mal compris, ne l'ayant pas lu moi-même mes questions restent en suspens. Si y a des connaisseurs, qu'ils n'hésitent pas à rectifier mes conneries.
 
 

Citation :


je viens de tomber sur cet extrait de la Sd S....
dois t-on en déduire  
1 que la société aujourd'hui est "socialement rêvée"...nous en somme dépendant totalement?
2 que debord alimente une théorie du complots alimenter par la peur de l'établissement croissant du "monde moderne", tel qu'il est maintenant finalement?

  • 3 que tenter de comprendre une phrase hors contexte est très très hasardeux ?

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Message édité par Baptiste R le 22-11-2005 à 21:45:41
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Marsh Posté le 22-11-2005 à 22:19:15    

Baptiste R a écrit :

Citation :

BaptiseR, la société du spectacle c'est 67 l'année de sortie ;)


Pas le film. ;)


voui, j'avais compris ;)
je précisais juste pour le livre

Reply

Marsh Posté le 22-11-2005 à 22:41:29    

Baptiste R a écrit :


Heu. Si sa pensée est prophétique parce que ce qu'il décrit s'est encore aggravé, je ne comprend pas bien comment Bobord serait dépassé.
"On n'imagine même plus la vie sans le spectacle". Je ne te suis pas, cela n'est-il pas justement le problème ?
"Diaboliser les nouvelles formes de communication" (ou ancienne aussi bien, tant qu'elle est l'expression du capitalisme)... Je ne sais pas. Sa critique est extreme, sans doute (il est intéressant de voir comment cette critique s'incarne dans son projet artistique : anti-cinéaste, Debord veut le détruire, ramener l'image à son régime arbitraire). Outrancière ou à la mesure de l'objet critiqué, je ne sais.
 
M'enfin j'ai beau avoir l'impression que tu l'as mal compris, ne l'ayant pas lu moi-même mes questions restent en suspens. Si y a des connaisseurs, qu'ils n'hésitent pas à rectifier mes conneries.


arf, j'ai du mal m'exprimer ^^'''''
 
je voulais dire qu'en un sens il voit juste pour moi en parlant de la place prépondérente de ce qu'il appelle "spectacle". mais il est difficile de définir clairement ce que lui entends précisément par la déja...^^;
 
En fait, ce qui me "dérange" c'est cette sorte de "diabolisation" ( mot ptéte un peu fort ^^') de toute formes de de commmunication moderne autre que "la bonne vieille discussion de vive voix au café du coin", au motifs que cela fausse les arpports humain, me parait fort éxagérer.
En gros, en simplifiant, la société nous pervertit par tout ce qu'elle produit  (forums, le net, les sms, les magazines, la tv, le ciné, le téléphone,la zik........) bref, tout ce que la société produit, en gros c'est le mal...Et trés franchement, il ne me semble pas que l'ont en soi a penser cela aujourd'hui, ou tout le monde s'accorde a dire grossomodo que même si la société de consomation produit beaucoup de merde, elle donne aussi de bonne chose et des avancés notable dans nombres de domaines.  
 
D'une certaine facon, debord fais le procés d'intention de l'industrialisation....Il faudrais vivre, selon lui en dehors du spectacle, donc de note civilisation finalement, pour ne pas subir cette "perversion sociétale"....Il rêve  
ouvertement au discussion dantan aux coin du feu et à la peinture et sculpture comme art majeur etc...
 
Mais, Peut on dire réellement, affirmer, que le spectacle "le rapport fausser des individus induit l'image" soit une specificité de notre époque? Je n'en suis pas sur du tout pour ma part, et c'est pourtant il me semble, la clé de voute sur laquelle repose le livre...


Message édité par lLeo le 22-11-2005 à 22:46:16
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Marsh Posté le 22-11-2005 à 22:41:29   

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Marsh Posté le 22-11-2005 à 22:42:29    

Je passe par là juste pour signaler que le livre est disponible gratuitement ici : http://library.nothingness.org/art [...] contents/7
 
(Si j'ai pas le droit de mettre ce lien merci de me prévenir... mais normalement celui ci est libre de droit)

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Marsh Posté le 22-11-2005 à 23:02:45    

C'est toujours malaisé de juger la vision d'un philosophe : est-ce lui qui exagère ou nous qui n'avons pas un regard assez aigüe ?
 
Il ne me semble pas exagéré d'affirmer que toute technique de communication moderne porte en elle un potientel néfaste. La massification et l'accélération engendrent une perte de contrôle et une virtualisation. Ce danger est inhérent, une éthique de la communication ne sera jamais qu'une intervention extérieure pour compenser tant bien que mal un danger intreseque.
 
Mais là, je sors complétement de Debord et exprime ma propre opinion (qui n'est guère plus qu'un ressenti à peine construit, aïe aïe aïe (si je me mets à parler de publicité, baillonnez-moi)).

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Marsh Posté le 22-11-2005 à 23:13:54    

Baptiste R a écrit :


Il ne me semble pas exagéré d'affirmer que toute technique de communication moderne porte en elle un potientel néfaste. La massification et l'accélération engendrent une perte de contrôle et une virtualisation. Ce danger est inhérent, une éthique de la communication ne sera jamais qu'une intervention extérieure pour compenser tant bien que mal un danger intreseque.


mais ne pense tu pas qu'au fond, lorsque l'ont y réfléchis tout systéme sociétal engendre inévitablement certains effets néfaste depuis l'aube des temps...Mais, il faux faire attention, ne pas perdre de vue que le spectacle pour debors dépasse de loin l'idée seule des médias et de leurs influences. Cela l'englobe inéviatblement, mais cela le dépasse  de loin. Le spectacle est totallement prothéiforme, il est d'ailleurs, comme je le disais, trés malaisé de la définir clairement...

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Marsh Posté le 22-11-2005 à 23:25:20    

Tout société est, si j'en crois l'Histoire, imparfaite, voui. Mais la société moderne est une nouveauté totale, le capitalisme un truc complétement fou, l'hypermodernité un concept inconcevable. Tout ça est un inégalé absolu !
 
Quant à la deuxième partie de ton message, "La plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu'il n'existe pas." (Baudelaire)
Oui c'est une esquive. :D

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Marsh Posté le 22-11-2005 à 23:27:55    

Et le mot média a une définition très large (tout système de transmission, de conservation et d'actualisation de l'information).

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Message édité par Baptiste R le 22-11-2005 à 23:28:26
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Marsh Posté le 22-11-2005 à 23:37:48    

Baptiste R a écrit :

Et le mot média a une définition très large (tout système de transmission, de conservation et d'actualisation de l'information).


oui, mais le spectacle c'est aussi la relation des gens entre eux, leur comportement étant induit par le spectacle etc...tout lemone participe au spectacle en fait...c'est un mécanisme implacable, et généralisé...

Reply

Marsh Posté le 22-11-2005 à 23:58:50    

Big Spectacle is watching you. :D

Reply

Marsh Posté le 23-11-2005 à 00:03:39    

Baptiste R a écrit :

Big Spectacle is watching you. :D


lol, c'est ca le truc génant, on tombe ensuite dans la fameuse théorie du complot à deux balles...

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Marsh Posté le 23-11-2005 à 00:16:11    

Nope, vu que le complot implique une volonté extérieure. En sociologie, suffit d'un peu d'holistique et hop, pas besoin de volonté, c'est la société qui agit comme un système s'autoalimentant. Le spectacle est immanent.
 
Je pense. :)


Message édité par Baptiste R le 23-11-2005 à 00:16:29
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Marsh Posté le 23-11-2005 à 23:51:18    

Bon j'ai réussi à vous attirer :o
maintenant je vous exploite si vous voulez bien :o
un volontaire pour essayer de m'expliquer le sens de la thèse n° 33 ? je ne la comprends pas :o
(oui j'ai lues celles d'avant ;) )

Citation :

L'homme séparé de son produit, de plus en plus puissamment produit lui-même tous les détails de son monde, et ainsi se trouve de plus en plus séparé de son monde. D'autant plus sa vie est maintenant son produit, d'autant plus il est séparé se sa vie.


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« Le verbe "aimer" est le plus compliqué de la langue. Son passé n'est jamais simple, son présent n'est qu'imparfait et son futur toujours conditionnel. » Jean Cocteau
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Marsh Posté le 23-11-2005 à 23:52:03    

en fait c'est ce qu'il entends ici par produit qui me trouble.
c'est quoi le produit de l'homme ?


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« Le verbe "aimer" est le plus compliqué de la langue. Son passé n'est jamais simple, son présent n'est qu'imparfait et son futur toujours conditionnel. » Jean Cocteau
Reply

Marsh Posté le 24-11-2005 à 00:26:45    

On va rentrer dans de l'exegese hasardeuse là... Miam, j'adore les exegeses hasardeuses. Dans une vie antérieure j'étais Kabbaliste (en cavale pour ses travaux sur la balistique)
 
"L'homme séparé de son produit"
En exploitant la nature, en travaillant, l'homme retire un produit, quelque chose qui n'existait pas auparavant.
Que l'Homme puisse être séparé de sa création relève peut-être d'une théorie marxiste de l'aliénation : le salarié n'est plus qu'un rouage d'un processus de production dont la finalité lui échappe. Il n'est plus maitre de son travail, dans son fonctionnement et dans son résultat.
 
"de plus en plus puissamment produit lui-même tous les détails de son monde"
"Puissamment" désigne peut-être l'emballement (mega)machinique de la production. Cette aliénation individiduelle se traduit par un gain de productivité énorme. Mais le terme "détail" est intriguant... Relié à la suite de la phrase, on peut comprendre comme suit : l'Homme acquiert une science des détails énorme mais cette science l'éloigne de sa vie : inflation de l'information qui recoupe une inflation des objets par les deux sens de ce mot : à la fois produit commercial et chose-à-saisir philosophique. L'Homme est entouré, saturé d'objets éparpillés, chacuns porteurs d'information sur eux-même. Son monde est atomisé, réduit en détails, en fragment. Impossible d'avoir une vue synthétique et globale d'une nébuleuse, d'un archipel.
Chacun de ces fragments est si petit qu'il scintille comme un cristal, et puisqu'ils se réfléchissent entre eux, formant un réseau d'images spéculaire inextricable. L'image devient image de l'image, elle n'est plus signe d'un objet, symbole où le référent est determiné et circonscrit, mais reflet arbitraire et imbécile qui subsiste où ce qu'il devait refléter a disparu.
 
"D'autant plus sa vie est maintenant son produit, d'autant plus il est séparé se sa vie."
Puisque la vie de l'Homme est la consommation, et qu'une vie se définit par ses actes, petit à petit sa vie est gagné par ce qu'il est censé possédé. Ses consommations le consument, anihilent son Etre, son ego et sa belle harmonie avec son corps. Atomisé, il devient lui-même produit, foyer d'images.
 
Et là K. Dick n'est pas loin.
 
T'es toujours là ? :D


Message édité par Baptiste R le 24-11-2005 à 01:40:30
Reply

Marsh Posté le 24-11-2005 à 00:36:23    

J'ai oublié un mot : réification. Le monde vu par la métaphore de la pierre. Chose absolue, la pierre est close, repliée sur elle-même. Elle parait absurde à un oeil extérieur, puisqu'elle est lui impénétrable, puisqu'elle est refuse essentiellement toute extériorité.
Trop extreme bien sur comme métaphore, puisqu'ici sens il y a quand même.
 
J'espère que c'est pas pour un travail scolaire.


Message édité par Baptiste R le 24-11-2005 à 01:19:29
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Marsh Posté le 24-11-2005 à 01:09:18    

Citation :

2
 
Les images qui se sont détachées de chaque aspect de la vie fusionnent dans un cours commun, où l'unité de cette vie ne peut plus être rétablie. La réalité considérée partiellement se déploie dans sa propre unité générale en tant que pseudo-monde à part, objet de la seule contemplation. La spécialisation des images du monde se retrouve, accomplie, dans le monde de l'image autonomisé, où le mensonger s'est menti à lui même. Le spectacle en général, comme inversion concrète de la vie, est le mouvement autonome du non-vivant.


Qu'est-ce que je disais...
Debord parle de non-vivant, moi de réification. Il dit que "l'unité de cette vie ne peut plus être rétablie", moi qu'elle est atomisée. Il dit que ce monde est à part, autonome, je n'entendais pas autre chose (si si).
A croire que mon interprétation était pas totalement foireuse.

Reply

Marsh Posté le 24-11-2005 à 01:37:13    

Ache a écrit :

Bonsoir,
 
Je ne sais pas vous, mais moi (qui ne connaissais pas ce livre...), je trouve un sens lourd et incisif à parcourir ses "thèses" (grâce au lien fourni plus haut). Principe de charité trop charitable ? ... Cette "thèse n°33" par exemple, je n'y vois ni plus ni moins qu'une prise de conscience (par l'auteur ?) de l'objectivisation outrancière du monde. Une tradition scientiste donc. Positiviste. Tradition qu'il critique, justement. Faire du monde un spectacle, c'est considérer que les choses du monde sont des personnages de théâtre doués de lois propres en-dehors de tout sujet percevant (nous-même). Que le "monde" consiste en une "réalité" autonome existant en-dehors de tout sujet prenant conscience de son existence (du "monde" ). C'est croire que le monde va tout seul, que nous ne sommes pas le "monde", que le "monde" existe autrement que grâce à notre regard et à nos actions. D'où un éventuel attentisme : "Je ne fais rien, je suis (suivre) ce qu'on me donne, car c'est donné d'avance". Mais c'est moi-même qui donne du sens au monde ! je n'ai pas à le trouver - je suis le sujet (la personne si vous voulez) qui fais naître le monde parce que j'y porte mon intention et mon attention ! En mécanisant le monde ("loi du marché", "loi de la nature", "loi tout court", etc.), en en faisant un produit d'une représentation modèle, c'est à dire en y projetant ma saisie catégorisante, je me sépare de facto du prétendu monde ! - puisque le monde n'est pas la représentation que j'en fais, mais un champs de présence immédiat dont je suis acteur, champs dont la largeur est proportionnelle à mes connaissance et à mon assimilation de ces connaissance. Ouais.


Il me semble que Debord va plus loin que ça (en même temps j'ai à peine lu 15 de ses paragraphes, et un seul au moment de mon premier message). Tu montres bien la séparation du monde d'avec l'individu, la dissolution du rapport sujet/objet dans ce que ce rapport pouvait avoir de force, puisque l'objet soumet le sujet. Mais tu poses toujours un monde stable, plein. Tu poses toujours un rectangle délimité, la scène, face à des gradins où il y a des spectacteurs. Pour Debord, je pressens qu'il n'y a plus ni acteurs ni spectacteurs : tout le monde est spectateur de lui-même et spectacteur d'acteurs qui sont eux-même spectateurs d'acteurs. Tout est spectacle : la scène gagne la salle et la salle gagne la scène.
Le modèle de ce spectacle serait le baroque : impermanence, mise en abyme, réseau ou tout renvoit à autre chose, et ceci à l'infini. Avec une différence, et de taille : le baroque suppose un point de fuite dans l'absolu (Dieu, mais pas seulement), un oeil du cyclone ponctuel ou les masques et les feuilles d'arbres tombent et ou enfin le réel se donne à voir. Pour Debord, je ne sais même pas s'il y a encore cette possibilité de révélation d'un sens. Dans un réseau spéculaire où une image n'est pas image d'un objet mais d'une autre image, ça me parait dur.
 
Chez K. Dick il y a toujours un objet anodin, un signe, qui dévoile le simulacre ("je suis vivant et vous êtes mort/plongez dans l'urinoir et vous y trouverez de l'or" ), mais là...


Message édité par Baptiste R le 24-11-2005 à 01:38:11
Reply

Marsh Posté le 24-11-2005 à 01:41:33    

Baptiste R a écrit :

Et si j'ajoute que la traduction de ce palindrome anonyme est "nous tournons en rond dans la nuit et nous nous consumons dans le feu", j'ai 20 ? :]


 
un palindrome est un mot ou une phrase qui se lit dans les 2 sens
 
 
comme : bob

Reply

Marsh Posté le 24-11-2005 à 01:43:48    

Aucun rapport mais :  

Citation :


 L’I.S. à Monsieur Claude Gallimard
5, rue Sébastien-Bottin, Paris 7e
 
    Paris, le 16 janvier 1969
 
    MONSIEUR,
 
Nous apprenons que la semaine dernière, chez un certain Sergio Veneziani, un dénommé Antoine Gallimard a parlé à plusieurs personnes, qui nous en ont informé, des situationnistes et de leurs rapports avec la Maison Gallimard. Ce con a dit que « les situationnistes » avaient fait plusieurs offres de service, entre autres à propos d’une collection qu’il avait d’ailleurs fallu « refuser » ; et que pourtant les situationnistes, en corps, étaient « les employés » de la Maison Gallimard, ou sur le point de le devenir tous.
 
Cette raclure de bidet s’illusionne visiblement, mais ne peut cependant colporter de telles espérances que parce que vous les lui avez confiées.
 
Fils raté de votre père, vous ne serez pas surpris de trouver dans la génération suivante une débilité aggravée.
 
Le merdeux s’identifie naturellement, à son tour, à votre pauvre rôle parce que, comme vous, il espère hériter.
 
Cette vantardise est au-dessus de vos moyens.
 
Deux situationnistes, jusqu’à présent, avaient fait éditer un livre chez vous. Vous ne connaîtrez jamais plus de situationnistes et, des deux en question, vous n’aurez plus jamais un livre.
 
Tu es si bête et si malheureux qu’il est inutile d’ajouter rien de plus insultant.
 
    Pour l’I.S. :
    GUY DEBORD, MUSTAPHA KHAYATI, RENÉ RIESEL, RENÉ VIÉNET


Message édité par Baptiste R le 24-11-2005 à 01:45:47
Reply

Marsh Posté le 24-11-2005 à 01:52:54    


Tout à fait mon cher, d'ailleurs notons que Watchmen d'Alan Moore au scénario et David Gibbons au dessin possède un dispositif narratif notablement bati sur ce principe palindromatique. Le chapitre central est ainsi symétrique, et avec une certaine largeur d'analyse toute l'histoire peut être lue selon ce principe.
 
D'ailleurs puisque j'évoquais la spécularité, je renvoie au Journal de Fabrice Neaud, autobiographie conçue selon un tel dispositif, où se déploie un jeu complexe de pouvoir, de responsabilité et d'éthique entre l'auteur et le lecteur.
 
 
Vous aussi faisez pêter l'infatuité, que le name dropping coule à flot ! :D

Reply

Marsh Posté le 24-11-2005 à 02:22:02    

[:rofl]
 
je câpte la moitié de ce qui se raconte ici mais ça m'éclate [:ddr555]

Reply

Marsh Posté le 24-11-2005 à 02:27:12    

Parce que tu crois qu'on en entrave la moitié nous ? :D
Et c'est encore mieux quand on tient la plume.


Message édité par Baptiste R le 24-11-2005 à 02:27:37
Reply

Marsh Posté le 25-11-2005 à 23:55:46    

pas le temps de tout lire et il est trop tard mais je remercie de l'effort d'ors et déja :o
et non c'est pas pour un travail scolaire en ce qui me concerne, vuque je suis en dernière année d'école d'ingé et que c'est pas trop au programme ;)


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« Le verbe "aimer" est le plus compliqué de la langue. Son passé n'est jamais simple, son présent n'est qu'imparfait et son futur toujours conditionnel. » Jean Cocteau
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Marsh Posté le 25-11-2005 à 23:56:51    

note sur les 2 dernier posts: un truc marrant avec debord c'est de faire des fausses thèses juste en réutilisant les keywords :o oui c'est un peu de l'humour à la con :D


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« Le verbe "aimer" est le plus compliqué de la langue. Son passé n'est jamais simple, son présent n'est qu'imparfait et son futur toujours conditionnel. » Jean Cocteau
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Marsh Posté le 26-11-2005 à 23:58:05    

Je sers de proxy pour Piksou qui s'est malheureusement parti voir nos amis les teletubies. :D
 

Citation :

merci à Baptiste R pour sa réponse, je l'ai lue et elle me convainc tout à fait :o

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Marsh Posté le    

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