[ livres ] Les passages qui vous ont littéralement scotché !

Les passages qui vous ont littéralement scotché ! [ livres ] - Arts & Lecture - Discussions

Marsh Posté le 16-07-2006 à 14:04:19    

On est tous tombé, au cours de nos lectures, sur un passage en particulier qui nous a salement scotché, un truc tellement innouï, tellement bien écrit, tellement puissant qu'on le relit à s'en cramer les yeux et à en user le papier :d
 
J'aimerais bien connaître ce qui peut vous marquer ainsi dans vos lectures :)
 
Pour ma part, je suis en train de lire "Le crabe-tambour" de Pierre Schoendoerffer, et hier soir j'ai été impressionné par ce passage en particulier.
 
(pour resituer le contexte, l'action se déroule sur un navire militaire français chargé d'apporter assistance et si besoin est secours à la flottille de pêche du côté du cercle polaire arctique)
 

Citation :

Le vent crie. Des cris qu'on est toujours sur le point de comprendre...
Et qu'on ne comprend jamais !
Je monte moins souvent sur la passerelle. Quel besoin y a-t-il à regarder encore et toujours cette houle noire, ces nuages noirs, ces veilleurs noirs qui tapent du pied, ce néant vaste et noir, la lune et toutes les étoiles - cet infini noir qui grince et se brise et se tord sous ce vent d'un autre monde ?


 
et la page d'après :
 

Citation :

Les étoiles brillent d'un éclat surprenant. Toutes les teintes de la nuit semblent s'éclairer de lumières étranges. Le ciel est d'une pureté qui éveille des idées de planète morte.


 
Je trouve ça magnifique [:le kneu]


Message édité par Profil supprimé le 16-07-2006 à 14:04:54
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Marsh Posté le 16-07-2006 à 14:04:19   

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Marsh Posté le 16-07-2006 à 16:03:48    

bien, un passage qui m'a scotché... humm, le therme est un peu hyperbolique mais j'ai bien aimé une phrase, tout bête maintenant que j'y pense, de David Eddings (chant I de la belgariade): "les ténèbres blanches de cette nuit neigeuse" j'avais trouvé l'image trés belle. Si j'en trouve d'autre je reviendrai!

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Marsh Posté le 16-07-2006 à 23:03:56    

La première page de Les Racines du Mal de Maurice G Dantec.

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Marsh Posté le 16-07-2006 à 23:17:43    

J'ai adoré la première phrase des Chants de Maldoror (Ducasse ou Lautréamont)

Citation :

Plût au ciel que le lecteur, enhardi et devenu momentanément féroce comme ce qu’il lit, trouve, sans
se désorienter, son chemin abrupt et sauvage, à travers les marécages désolés de ces pages sombres et pleines
de poison ; car, à moins qu’il n’apporte dans sa lecture une logique rigoureuse et une tension d’esprit égale
au moins à sa défiance, les émanations mortelles de ce livre imbiberont son âme comme l’eau le sucre.


Et plus anecdotiquement, une réplique dans En attendant Godot (Beckett)

Citation :

Vladimir - Alors, quoi faire ?
Estragon -Ne faisons rien. C'est plus prudent.


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Le blog d'un libraire...
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Marsh Posté le 16-07-2006 à 23:19:30    

Sans doute le passage le plus fort que j'ai jamais lu et que je ne lirai jamais , la tour sombre :

Spoiler :

la mort d'Eddie Dean , c'est tellement émouvant, bien écrit, génial, pas un mot de trop ou une lourdeur, j'en avais la larme à l'oeil:love:

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Marsh Posté le 16-07-2006 à 23:56:10    

Très bonne idée, ce topic ;)
 
Alors histoire de participer, il y a une phrase qui m'a vraiment plûe dans "Plateforme", de Houellebecq, que je suis en train de lire en ce moment :
 
"C'est dans le rapport à autrui qu'on prend conscience de soi; c'est bien ce qui rend le rapport à autrui insupportable" .
 
Pareil, j'peux pas dire que ça m'ai scotché mais j'ai trouvé la phrase tellement vraie ... Bien sûr je ne suis pas aussi pessimiste ni catégorique que l'auteur, mais c'est vrai que parfois il a raison. :D

Reply

Marsh Posté le 18-07-2006 à 00:55:04    

Wes78 a écrit :

Très bonne idée, ce topic ;)
 
Alors histoire de participer, il y a une phrase qui m'a vraiment plûe dans "Plateforme", de Houellebecq, que je suis en train de lire en ce moment :
 
"C'est dans le rapport à autrui qu'on prend conscience de soi; c'est bien ce qui rend le rapport à autrui insupportable" .
 
Pareil, j'peux pas dire que ça m'ai scotché mais j'ai trouvé la phrase tellement vraie ... Bien sûr je ne suis pas aussi pessimiste ni catégorique que l'auteur, mais c'est vrai que parfois il a raison. :D


c'est de la philosophie de terminale  :(  
 
 
 
 
 [:cupra]

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Marsh Posté le 18-07-2006 à 00:57:46    

Las vegas Parano, Thompson résumant l'épopée hyppie'68-guerre du vietnam "So now, less than five years later, you can go up on a steep hill in Las Vegas and look west, and with the right kind of eyes you can almost see the high water mark - that place where the wave finally broke and rolled back."


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Acceuil /Que se passe-t-il quand un gouvernement décide que le travail est un devoir ?
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Marsh Posté le 18-07-2006 à 01:05:51    

Le début de la Cantatrice Chauve.

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Marsh Posté le 18-07-2006 à 08:56:40    

Kede a écrit :

c'est de la philosophie de terminale  :(  
 
 
 
 
 [:cupra]


Parfaitement d'accord...
J'ai du mal avec Houellebecq...


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Le blog d'un libraire...
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Marsh Posté le 18-07-2006 à 08:56:40   

Reply

Marsh Posté le 18-07-2006 à 13:26:00    

BigWhiteTelephone a écrit :

La première page de Les Racines du Mal de Maurice G Dantec.


 

Ceett a écrit :

Le début de la Cantatrice Chauve.


 
Merci de mettre des extraits, sinon ça n'a pas grand intérêt :o

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Marsh Posté le 18-07-2006 à 21:35:28    

Bon allez bougez-vous le boule les forumeurs :o
 
Personne ne lit, tout le monde est en vacances ou alors vous avez la flemme de taper les 4 lignes de texte d'une citation littéraire ? :o

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Marsh Posté le 18-07-2006 à 21:57:25    

"L'homme en noir fuyait à travers le désert, et le pistolero le suivait" Ca paraît rien comme ça, mais c'est la première phrase de la saga de la Tour Sombre qui lance tout le cycle. Et puis, la phrase en elle-même est forte...

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Marsh Posté le 18-07-2006 à 22:14:41    

Skoi "La tour sombre" ? Je connais pas :o

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Marsh Posté le 18-07-2006 à 22:21:02    

Stephen King.
Une saga entre western et fantastique (et non héroïc-fantasy, non mais...). C'est en 7 tomes(4400 pages environ au dernier recensement !), et le dernier est paru en septembre-octobre dernier.  
La Tour Sombre, c'est un peu le recoupement de tous les romans de King. D'ailleurs, selon King, cette saga est" la Jupiter du système solaire de son imaginaire"

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Marsh Posté le 18-07-2006 à 23:35:58    

Le début du chapitre dans Belle du Seigneur où Solal et Ariane dansent, enfin :
 
" Solennels parmi les couples sans amour, ils dansaient, d'eux seuls préoccupés, goûtaient l'un à l'autre, soigneux, profonds, perdus. Béate d'être tenue et guidée, elle ignorait le monde, écoutait le bonheur dans ses veines, parfois s'admirant dans les hautes glaces des murs, élégante, émouvante, exceptionnelle, femme aimée, parfois reculant la tête pour mieux le voir qui lui murmurait des merveilles point toujours comprises, car elle le regardait trop, mais toujours de toute son âme approuvées, qui lui murmurait qu'ils étaient amoureux, et elle avait alors un impalpable rire tremblé, voilà, oui, c'était cela, amoureux, et il lui murmurait qu'il se mourait de baiser et bénir les longs cils recourbés, mais non pas ici, plus tard, lorsqu'ils seraient seuls, et alors elle murmurait qu'ils avaient toute la vie, et soudain elle avait peur de lui avoir déplu, trop sûre d'elle, mais non, ô bonheur, il lui souriait et contre lui la gardait et murmurait que tous les soirs, oui, tous les soirs ils se verraient. "
 
Y'aurait une magnifique scène à tourner avec mouvements de caméras, gros plans, etc...


---------------
rule #1 : trust the python
Reply

Marsh Posté le 18-07-2006 à 23:44:34    

c'est très bien écrit :jap:

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Marsh Posté le 19-07-2006 à 10:59:02    

Très surprenante cette longue phrase non poussive malgré toutes ces virgules.

Reply

Marsh Posté le 19-07-2006 à 14:09:45    

Citation :

Sans doute le passage le plus fort que j'ai jamais lu et que je ne lirai jamais , la tour sombre :

Spoiler :

Spoiler :
 
la mort d'Eddie Dean , c'est tellement émouvant, bien écrit, génial, pas un mot de trop ou une lourdeur, j'en avais la larme à l'oeil:love:



 

Spoiler :

bizarrement, moi j'ai pas trop aimé ce passage, je l'ai trouvé trop "long" a mourir. Par contre, la mort de Jake  :cry:


 
Et sinon dans le Trône de fer (tome 3 ou 4 de la VF, je sais plus) :  

Spoiler :


la mort de Khal Drogo  :cry:  :cry: Là, j'en avais vraiment les larmes aux yeux pour Daenerys. Désolée, j'ai pas le livre avec moi pour faire une citation.

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Marsh Posté le 19-07-2006 à 17:08:39    

Kede a écrit :

c'est de la philosophie de terminale  :(  
 
 
 
 
 [:cupra]


 
 
Ben moi j'ai bien aimé (et je vous proute)  :kaola:  
 
 
Non mais ...  
 
[:angelneo]

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Marsh Posté le 19-07-2006 à 17:42:23    

"La raison humaine a ce destin de particulier, dans un genre de ses connaissances, qu'elle se trouve accablée par des questions qu'elle ne peut écarter - car elles lui sont proposées par la nature de la raison elle-même -, mais auxquelles elle ne peut pas non plus apporter de réponse - car elle dépassent tout pouvoir de la raison humaine."
Kant, première préface à la Critique de la raison pure. Sans plaisanter, du pur Shakespeare.
 
 
 

Citation :


c'est de la philosophie de terminale  :(  


On étudie rarement des idées ainsi déplaisantes en terminale. Le truc le plus choquant (avant tout parce que le titre lui file un rhume) que lit un étudiant   c'est l'Existentialisme est un humanisme, c'est dire.


Message édité par Baptiste R le 19-07-2006 à 17:43:07
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Marsh Posté le 19-07-2006 à 21:02:44    


 
Andreas Schaltzmann s’est mis à tuer parce que son estomac pourissait.
Le phénomène n’était pas isolé, tant s’en faut : cela faisait longtemps déjà que les ondes cosmiques émises par les Aliens faisaient changer ses organes de place, depuis que les nazis et les habitants de Vega s’étaient installés dans son quartier

 
Les Racines du Mal, Maurice G. Dantec

Reply

Marsh Posté le 19-07-2006 à 21:32:43    

Lisez donc "Terre des Hommes" d'Antoine de Saint-Exupéry.
 
Chacune des pages est une pure merveille  :)  :)  :)
 
Edit: Houellbecq c'est de la pisse froide... :o  


Message édité par Profil supprimé le 19-07-2006 à 21:37:04
Reply

Marsh Posté le 19-07-2006 à 22:14:39    

BigWhiteTelephone a écrit :

Andreas Schaltzmann s’est mis à tuer parce que son estomac pourissait.
Le phénomène n’était pas isolé, tant s’en faut : cela faisait longtemps déjà que les ondes cosmiques émises par les Aliens faisaient changer ses organes de place, depuis que les nazis et les habitants de Vega s’étaient installés dans son quartier

 
Les Racines du Mal, Maurice G. Dantec

Houlaaaaaa, ça a l'air bien dément ça :d

Reply

Marsh Posté le 20-07-2006 à 12:02:44    

Le type EST dément.

Reply

Marsh Posté le 20-07-2006 à 12:15:30    

Dans 1984 quand il se fait arrêter. Ca donne des frissons.
 
Dans Jessie de Stephen King, le procès du nécrophile. Miam.
 
Dans jesaisplusquel épisode des robots de Asimov, qd on se rend compte des pouvoirs de Giscard

Reply

Marsh Posté le 21-07-2006 à 00:17:49    

La description de la découverte du coprs d'Elizabeth Short dans le Dahlia Noir, de James Ellroy :
 

Citation :

C'était une jeune fille dont le corps nu et mutilé avait été sectionné en deux au niveau de la taille. La moitié inférieure gisait dans les mauvaises herbes à quelques mètres du haut, jambes grand ouvertes. Sur la cuisse gauche, on avait découpé une large portion de chair et de la taille tranchée au sommet de la toison pubienne courait une entaille longue et ouverte. Les deux lèvres de peau étaient retroussées : il ne restait rien dans la plaie béante. La moitié supérieure était pire : les seins étaient parsemés de brûlures de cigarettes, celui de droite pendait sectionné, rattaché au torse par quelques lambeaux de peau ; celui de gauche était lacéré autour du téton. Les coupures s'enfonçaient jusqu'à l'os, mais le plus atroce de tout, c'était le visage de la fille.
C'était un énorme hématome violacé, le nez écrasé, enfoncé profondément dans la cavité faciale, la bouche ouverte d'une oreille à l'autre en une plaie de sourire qui vous grimaçait à la figure comme si elle voulait en quelques sorte tourner en dérision toutes les brutalités infligées au corps. Je sus que ce sourire me suivrait toujours et que je l'emporterais dans la tombe.

Reply

Marsh Posté le 22-07-2006 à 12:04:22    

Macteyss a écrit :

La description de la découverte du coprs d'Elizabeth Short dans le Dahlia Noir, de James Ellroy :
 

Citation :

C'était une jeune fille dont le corps nu et mutilé avait été sectionné en deux au niveau de la taille. La moitié inférieure gisait dans les mauvaises herbes à quelques mètres du haut, jambes grand ouvertes. Sur la cuisse gauche, on avait découpé une large portion de chair et de la taille tranchée au sommet de la toison pubienne courait une entaille longue et ouverte. Les deux lèvres de peau étaient retroussées : il ne restait rien dans la plaie béante. La moitié supérieure était pire : les seins étaient parsemés de brûlures de cigarettes, celui de droite pendait sectionné, rattaché au torse par quelques lambeaux de peau ; celui de gauche était lacéré autour du téton. Les coupures s'enfonçaient jusqu'à l'os, mais le plus atroce de tout, c'était le visage de la fille.
C'était un énorme hématome violacé, le nez écrasé, enfoncé profondément dans la cavité faciale, la bouche ouverte d'une oreille à l'autre en une plaie de sourire qui vous grimaçait à la figure comme si elle voulait en quelques sorte tourner en dérision toutes les brutalités infligées au corps. Je sus que ce sourire me suivrait toujours et que je l'emporterais dans la tombe.



 
Faut vraiment être dérangé pour écrire des trucs pareils  :sweat:

Reply

Marsh Posté le 22-07-2006 à 12:23:48    

Moi c'est ce passage qui m'a fait froid dans le dos tant il "résume" tout ce qui, hélas, allait suivre...  
 
tiré de "Inconnu à cette adresse" de Kressmann Taylor, c'est un nouveau Nazi qui écrit une lettre à son ami juif en 1933 :
 
"Tu dis que nous persécutons les libéraux, Max, que nous brûlons les livres. Tu devrais te réveiller : est-ce que le chirurgien qui enlève un cancer fait preuve de ce sentimentalisme niais ? Il taille dans le vif, sans états d'âme. Oui, nous sommes cruels. La naissance est un acte brutal; notre re-naissance l'est aussi."
 
bien écrit, sobre et efficace... on peut dire que ca m'a "scotché"  
 

Reply

Marsh Posté le 22-07-2006 à 12:29:51    

La fin de l'éveil d'Endymion.
Les larmes aux yeux. :/
 

Spoiler :

Choisissant l'étoile Polaire pour guide, discutant légèrement d'un endroit où camper qui nous paraissait séduisant, sur une élévation, à quelques kilomètres de là, nous sommes passés au dessus de la tombe du vieux poète où le gritche montait toujours sa garde silencieuse, nous avons franchi la rivière dont les ondulations et les tourbillons captaient les dernières lueurs du couchant, et gagné de l'altitude tandis que nous contemplions les prés luxuriants et les forêts alléchantes de notre nouveau terrain de jeu, notre ancien monde... notre nouveau monde... notre premier et futur monde, le plus beau de tous.


 
En faite, je suis pas trop dans le thème du topic, je remarque. :D Ca m'a scotché oui, mais plus ému.


Message édité par Lemminkainen le 22-07-2006 à 12:31:09

---------------
Que vois-tu quand tu fermes les yeux ?
Reply

Marsh Posté le 24-07-2006 à 19:28:46    

"L'éveil d'Endymion" est l'un des plus beaux livres que j'ai lu :)


Message édité par Profil supprimé le 24-07-2006 à 19:28:59
Reply

Marsh Posté le 24-07-2006 à 19:36:39    

Pour ma part, c'est les premières phrases de l'"Etranger" de Camus qui m'ont le plus scotché :
 
Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai recu un télégramme de l’asile: "Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués." Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier.


---------------
Serre les fesses jusqu'en 2012...
Reply

Marsh Posté le 25-07-2006 à 15:24:14    


 
De là à dire que c'est un "passage" et que ça t'a scotché, c'est un peu hors-sujet à mon avis...
 
Bonne idée de topic sinon, j'y penserai la prochaine fois que je suis scotché. :)

Reply

Marsh Posté le 25-07-2006 à 15:38:20    

kzimir a écrit :

Pour ma part, c'est les premières phrases de l'"Etranger" de Camus qui m'ont le plus scotché :
 
Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai recu un télégramme de l’asile: "Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués." Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier.


Alors là je plussoie avec vivacité :o

Reply

Marsh Posté le 25-07-2006 à 16:47:53    

kzimir a écrit :

Pour ma part, c'est les premières phrases de l'"Etranger" de Camus qui m'ont le plus scotché :
 
Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai recu un télégramme de l’asile: "Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués." Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier.


 
 
Etrangement la 1ere phrase du bouquin ne m'a pas laissée une impression forte. En revanche la dernière phrase a été comme une claque pour moi :
 
 

Citation :

Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu'il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine>>


 
 
Sinon dans un registre très différent, ce à quoi j'ai pensé de suite en lisant le topic, c'est le dernier paragraphe de La lettre d'une inconnue de Stefan Zweig (je vous engage vivement à lire cette petite histoire courte...)
 

Citation :

Les mains tremblantes de l'écrivain lâchèrent la lettre [...] Il sentit que quelqu'un venait de mourir ; il sentit qu'il y avait eu là un immortel amour : au plus profond de son âme, quelque chose s'épanouit, et il pensa à l'amante invisible aussi immatériellement et aussi passionnément qu'à une musique lointaine


 

Reply

Marsh Posté le 25-07-2006 à 21:33:30    

ce qui m'a scotché, mais plutot de dégout
c'est dans la ligne verte de stephen king, la description de l'execution ratée, avec les yeux qui fondent sur les joues, et d'autres images assez dégeu,  
j'etais tellement pris par l'histoire, avec vous savez , l'imagination de lieux, de figures, que j'ai carrément imaginé la scene pendant que je la lisais, et pfiouu :/

Reply

Marsh Posté le 25-07-2006 à 21:39:07    

Ce qui est d'ailleurs remarquable avec King, c'est que tu peux être sûr que dans chaque livre, il y aura un problème avec les yeux (fondus, arrachés, un nerf optique qui pend quand ce n'est pas le globe oculaire).

Reply

Marsh Posté le 26-07-2006 à 12:17:00    

instab a écrit :

ce qui m'a scotché, mais plutot de dégout
c'est dans la ligne verte de stephen king, la description de l'execution ratée, avec les yeux qui fondent sur les joues, et d'autres images assez dégeu,  
j'etais tellement pris par l'histoire, avec vous savez , l'imagination de lieux, de figures, que j'ai carrément imaginé la scene pendant que je la lisais, et pfiouu :/


on veut un extrait :o

Reply

Marsh Posté le 26-07-2006 à 12:22:05    

Incipit de "Moins que Zero" de Brett Easton ellis:
 

Citation :

Les gens ont peur de se retrouver sur les autoroutes de Los Angeles


 
En première phrase d'un roman ça fait toujours de l'effet, sachant que ce livre est dédié aux légendes urbaines de ladite ville

Reply

Marsh Posté le 28-07-2006 à 12:04:36    

"Tropique du Cancer" d'Henry Miller. Un écriture exceptionnelle, très forte.
 

Citation :

Je veux bondir sur toute miette à laquelle mon œil s’attache, et la dévorer. Si vivre est la chose suprême, alors je veux vivre, dussè-je devenir cannibale. Jusqu’ici, j’ai essayé de sauver ma précieuse carcasse, j’ai essayé de préserver le peu de chair qui recouvrait mes os. J’en ai fini avec ça. J’ai atteint les limites de l’endurance. Je suis acculé au mur, je m’y appuie - je ne peux plus battre en retraite. Historiquement, je suis mort. S’il y a quelque chose au-delà, il me faudra bondir à nouveau. J’ai trouvé Dieu, mais il est insuffisant. Je ne suis mort que spirituellement. Physiquement, je suis vivant. Moralement, je suis libre. Le monde que j’ai quitté est une ménagerie.
 
L’aube se lève sur un monde neuf, une jungle dans laquelle errent des esprits maigres aux griffes acérées. Je suis une hyène, j’en suis une maigre et affamée : je pars en chasse pour m’engraisser…

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Marsh Posté le    

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