Les passages qui vous ont littéralement scotché ! [ livres ] - Arts & Lecture - Discussions
Marsh Posté le 16-07-2006 à 16:03:48
bien, un passage qui m'a scotché... humm, le therme est un peu hyperbolique mais j'ai bien aimé une phrase, tout bête maintenant que j'y pense, de David Eddings (chant I de la belgariade): "les ténèbres blanches de cette nuit neigeuse" j'avais trouvé l'image trés belle. Si j'en trouve d'autre je reviendrai!
Marsh Posté le 16-07-2006 à 23:03:56
ReplyMarsh Posté le 16-07-2006 à 23:17:43
J'ai adoré la première phrase des Chants de Maldoror (Ducasse ou Lautréamont)
Citation : Plût au ciel que le lecteur, enhardi et devenu momentanément féroce comme ce quil lit, trouve, sans |
Et plus anecdotiquement, une réplique dans En attendant Godot (Beckett)
Citation : Vladimir - Alors, quoi faire ? |
Marsh Posté le 16-07-2006 à 23:19:30
Sans doute le passage le plus fort que j'ai jamais lu et que je ne lirai jamais , la tour sombre :
Spoiler : la mort d'Eddie Dean , c'est tellement émouvant, bien écrit, génial, pas un mot de trop ou une lourdeur, j'en avais la larme à l'oeil:love: |
Marsh Posté le 16-07-2006 à 23:56:10
Très bonne idée, ce topic
Alors histoire de participer, il y a une phrase qui m'a vraiment plûe dans "Plateforme", de Houellebecq, que je suis en train de lire en ce moment :
"C'est dans le rapport à autrui qu'on prend conscience de soi; c'est bien ce qui rend le rapport à autrui insupportable" .
Pareil, j'peux pas dire que ça m'ai scotché mais j'ai trouvé la phrase tellement vraie ... Bien sûr je ne suis pas aussi pessimiste ni catégorique que l'auteur, mais c'est vrai que parfois il a raison.
Marsh Posté le 18-07-2006 à 00:55:04
Wes78 a écrit : Très bonne idée, ce topic |
c'est de la philosophie de terminale
Marsh Posté le 18-07-2006 à 00:57:46
Las vegas Parano, Thompson résumant l'épopée hyppie'68-guerre du vietnam "So now, less than five years later, you can go up on a steep hill in Las Vegas and look west, and with the right kind of eyes you can almost see the high water mark - that place where the wave finally broke and rolled back."
Marsh Posté le 18-07-2006 à 08:56:40
Kede a écrit : c'est de la philosophie de terminale |
Parfaitement d'accord...
J'ai du mal avec Houellebecq...
Marsh Posté le 18-07-2006 à 13:26:00
BigWhiteTelephone a écrit : La première page de Les Racines du Mal de Maurice G Dantec. |
Ceett a écrit : Le début de la Cantatrice Chauve. |
Merci de mettre des extraits, sinon ça n'a pas grand intérêt
Marsh Posté le 18-07-2006 à 21:35:28
Bon allez bougez-vous le boule les forumeurs
Personne ne lit, tout le monde est en vacances ou alors vous avez la flemme de taper les 4 lignes de texte d'une citation littéraire ?
Marsh Posté le 18-07-2006 à 21:57:25
"L'homme en noir fuyait à travers le désert, et le pistolero le suivait" Ca paraît rien comme ça, mais c'est la première phrase de la saga de la Tour Sombre qui lance tout le cycle. Et puis, la phrase en elle-même est forte...
Marsh Posté le 18-07-2006 à 22:21:02
Stephen King.
Une saga entre western et fantastique (et non héroïc-fantasy, non mais...). C'est en 7 tomes(4400 pages environ au dernier recensement !), et le dernier est paru en septembre-octobre dernier.
La Tour Sombre, c'est un peu le recoupement de tous les romans de King. D'ailleurs, selon King, cette saga est" la Jupiter du système solaire de son imaginaire"
Marsh Posté le 18-07-2006 à 23:35:58
Le début du chapitre dans Belle du Seigneur où Solal et Ariane dansent, enfin :
" Solennels parmi les couples sans amour, ils dansaient, d'eux seuls préoccupés, goûtaient l'un à l'autre, soigneux, profonds, perdus. Béate d'être tenue et guidée, elle ignorait le monde, écoutait le bonheur dans ses veines, parfois s'admirant dans les hautes glaces des murs, élégante, émouvante, exceptionnelle, femme aimée, parfois reculant la tête pour mieux le voir qui lui murmurait des merveilles point toujours comprises, car elle le regardait trop, mais toujours de toute son âme approuvées, qui lui murmurait qu'ils étaient amoureux, et elle avait alors un impalpable rire tremblé, voilà, oui, c'était cela, amoureux, et il lui murmurait qu'il se mourait de baiser et bénir les longs cils recourbés, mais non pas ici, plus tard, lorsqu'ils seraient seuls, et alors elle murmurait qu'ils avaient toute la vie, et soudain elle avait peur de lui avoir déplu, trop sûre d'elle, mais non, ô bonheur, il lui souriait et contre lui la gardait et murmurait que tous les soirs, oui, tous les soirs ils se verraient. "
Y'aurait une magnifique scène à tourner avec mouvements de caméras, gros plans, etc...
Marsh Posté le 19-07-2006 à 10:59:02
Très surprenante cette longue phrase non poussive malgré toutes ces virgules.
Marsh Posté le 19-07-2006 à 14:09:45
Citation : Sans doute le passage le plus fort que j'ai jamais lu et que je ne lirai jamais , la tour sombre :
|
Spoiler : bizarrement, moi j'ai pas trop aimé ce passage, je l'ai trouvé trop "long" a mourir. Par contre, la mort de Jake |
Et sinon dans le Trône de fer (tome 3 ou 4 de la VF, je sais plus) :
Spoiler : |
Marsh Posté le 19-07-2006 à 17:08:39
Kede a écrit : c'est de la philosophie de terminale |
Ben moi j'ai bien aimé (et je vous proute)
Non mais ...
Marsh Posté le 19-07-2006 à 17:42:23
"La raison humaine a ce destin de particulier, dans un genre de ses connaissances, qu'elle se trouve accablée par des questions qu'elle ne peut écarter - car elles lui sont proposées par la nature de la raison elle-même -, mais auxquelles elle ne peut pas non plus apporter de réponse - car elle dépassent tout pouvoir de la raison humaine."
Kant, première préface à la Critique de la raison pure. Sans plaisanter, du pur Shakespeare.
Citation : |
On étudie rarement des idées ainsi déplaisantes en terminale. Le truc le plus choquant (avant tout parce que le titre lui file un rhume) que lit un étudiant c'est l'Existentialisme est un humanisme, c'est dire.
Marsh Posté le 19-07-2006 à 21:02:44
Andreas Schaltzmann sest mis à tuer parce que son estomac pourissait.
Le phénomène nétait pas isolé, tant sen faut : cela faisait longtemps déjà que les ondes cosmiques émises par les Aliens faisaient changer ses organes de place, depuis que les nazis et les habitants de Vega sétaient installés dans son quartier
Les Racines du Mal, Maurice G. Dantec
Marsh Posté le 19-07-2006 à 21:32:43
Lisez donc "Terre des Hommes" d'Antoine de Saint-Exupéry.
Chacune des pages est une pure merveille
Edit: Houellbecq c'est de la pisse froide...
Marsh Posté le 19-07-2006 à 22:14:39
BigWhiteTelephone a écrit : Andreas Schaltzmann sest mis à tuer parce que son estomac pourissait. |
Houlaaaaaa, ça a l'air bien dément ça
Marsh Posté le 20-07-2006 à 12:15:30
Dans 1984 quand il se fait arrêter. Ca donne des frissons.
Dans Jessie de Stephen King, le procès du nécrophile. Miam.
Dans jesaisplusquel épisode des robots de Asimov, qd on se rend compte des pouvoirs de Giscard
Marsh Posté le 21-07-2006 à 00:17:49
La description de la découverte du coprs d'Elizabeth Short dans le Dahlia Noir, de James Ellroy :
Citation : C'était une jeune fille dont le corps nu et mutilé avait été sectionné en deux au niveau de la taille. La moitié inférieure gisait dans les mauvaises herbes à quelques mètres du haut, jambes grand ouvertes. Sur la cuisse gauche, on avait découpé une large portion de chair et de la taille tranchée au sommet de la toison pubienne courait une entaille longue et ouverte. Les deux lèvres de peau étaient retroussées : il ne restait rien dans la plaie béante. La moitié supérieure était pire : les seins étaient parsemés de brûlures de cigarettes, celui de droite pendait sectionné, rattaché au torse par quelques lambeaux de peau ; celui de gauche était lacéré autour du téton. Les coupures s'enfonçaient jusqu'à l'os, mais le plus atroce de tout, c'était le visage de la fille. |
Marsh Posté le 22-07-2006 à 12:04:22
Macteyss a écrit : La description de la découverte du coprs d'Elizabeth Short dans le Dahlia Noir, de James Ellroy :
|
Faut vraiment être dérangé pour écrire des trucs pareils
Marsh Posté le 22-07-2006 à 12:23:48
Moi c'est ce passage qui m'a fait froid dans le dos tant il "résume" tout ce qui, hélas, allait suivre...
tiré de "Inconnu à cette adresse" de Kressmann Taylor, c'est un nouveau Nazi qui écrit une lettre à son ami juif en 1933 :
"Tu dis que nous persécutons les libéraux, Max, que nous brûlons les livres. Tu devrais te réveiller : est-ce que le chirurgien qui enlève un cancer fait preuve de ce sentimentalisme niais ? Il taille dans le vif, sans états d'âme. Oui, nous sommes cruels. La naissance est un acte brutal; notre re-naissance l'est aussi."
bien écrit, sobre et efficace... on peut dire que ca m'a "scotché"
Marsh Posté le 22-07-2006 à 12:29:51
La fin de l'éveil d'Endymion.
Les larmes aux yeux.
Spoiler : Choisissant l'étoile Polaire pour guide, discutant légèrement d'un endroit où camper qui nous paraissait séduisant, sur une élévation, à quelques kilomètres de là, nous sommes passés au dessus de la tombe du vieux poète où le gritche montait toujours sa garde silencieuse, nous avons franchi la rivière dont les ondulations et les tourbillons captaient les dernières lueurs du couchant, et gagné de l'altitude tandis que nous contemplions les prés luxuriants et les forêts alléchantes de notre nouveau terrain de jeu, notre ancien monde... notre nouveau monde... notre premier et futur monde, le plus beau de tous. |
En faite, je suis pas trop dans le thème du topic, je remarque. Ca m'a scotché oui, mais plus ému.
Marsh Posté le 24-07-2006 à 19:28:46
"L'éveil d'Endymion" est l'un des plus beaux livres que j'ai lu
Marsh Posté le 24-07-2006 à 19:36:39
Pour ma part, c'est les premières phrases de l'"Etranger" de Camus qui m'ont le plus scotché :
Aujourdhui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. Jai recu un télégramme de lasile: "Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués." Cela ne veut rien dire. Cétait peut-être hier.
Marsh Posté le 25-07-2006 à 15:24:14
De là à dire que c'est un "passage" et que ça t'a scotché, c'est un peu hors-sujet à mon avis...
Bonne idée de topic sinon, j'y penserai la prochaine fois que je suis scotché.
Marsh Posté le 25-07-2006 à 15:38:20
kzimir a écrit : Pour ma part, c'est les premières phrases de l'"Etranger" de Camus qui m'ont le plus scotché : |
Alors là je plussoie avec vivacité
Marsh Posté le 25-07-2006 à 16:47:53
kzimir a écrit : Pour ma part, c'est les premières phrases de l'"Etranger" de Camus qui m'ont le plus scotché : |
Etrangement la 1ere phrase du bouquin ne m'a pas laissée une impression forte. En revanche la dernière phrase a été comme une claque pour moi :
Citation : Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu'il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine>> |
Sinon dans un registre très différent, ce à quoi j'ai pensé de suite en lisant le topic, c'est le dernier paragraphe de La lettre d'une inconnue de Stefan Zweig (je vous engage vivement à lire cette petite histoire courte...)
Citation : Les mains tremblantes de l'écrivain lâchèrent la lettre [...] Il sentit que quelqu'un venait de mourir ; il sentit qu'il y avait eu là un immortel amour : au plus profond de son âme, quelque chose s'épanouit, et il pensa à l'amante invisible aussi immatériellement et aussi passionnément qu'à une musique lointaine |
Marsh Posté le 25-07-2006 à 21:33:30
ce qui m'a scotché, mais plutot de dégout
c'est dans la ligne verte de stephen king, la description de l'execution ratée, avec les yeux qui fondent sur les joues, et d'autres images assez dégeu,
j'etais tellement pris par l'histoire, avec vous savez , l'imagination de lieux, de figures, que j'ai carrément imaginé la scene pendant que je la lisais, et pfiouu
Marsh Posté le 25-07-2006 à 21:39:07
Ce qui est d'ailleurs remarquable avec King, c'est que tu peux être sûr que dans chaque livre, il y aura un problème avec les yeux (fondus, arrachés, un nerf optique qui pend quand ce n'est pas le globe oculaire).
Marsh Posté le 26-07-2006 à 12:17:00
instab a écrit : ce qui m'a scotché, mais plutot de dégout |
on veut un extrait
Marsh Posté le 26-07-2006 à 12:22:05
Incipit de "Moins que Zero" de Brett Easton ellis:
Citation : Les gens ont peur de se retrouver sur les autoroutes de Los Angeles |
En première phrase d'un roman ça fait toujours de l'effet, sachant que ce livre est dédié aux légendes urbaines de ladite ville
Marsh Posté le 28-07-2006 à 12:04:36
"Tropique du Cancer" d'Henry Miller. Un écriture exceptionnelle, très forte.
Citation : Je veux bondir sur toute miette à laquelle mon il sattache, et la dévorer. Si vivre est la chose suprême, alors je veux vivre, dussè-je devenir cannibale. Jusquici, jai essayé de sauver ma précieuse carcasse, jai essayé de préserver le peu de chair qui recouvrait mes os. Jen ai fini avec ça. Jai atteint les limites de lendurance. Je suis acculé au mur, je my appuie - je ne peux plus battre en retraite. Historiquement, je suis mort. Sil y a quelque chose au-delà, il me faudra bondir à nouveau. Jai trouvé Dieu, mais il est insuffisant. Je ne suis mort que spirituellement. Physiquement, je suis vivant. Moralement, je suis libre. Le monde que jai quitté est une ménagerie. |
Marsh Posté le 16-07-2006 à 14:04:19
On est tous tombé, au cours de nos lectures, sur un passage en particulier qui nous a salement scotché, un truc tellement innouï, tellement bien écrit, tellement puissant qu'on le relit à s'en cramer les yeux et à en user le papier
J'aimerais bien connaître ce qui peut vous marquer ainsi dans vos lectures
Pour ma part, je suis en train de lire "Le crabe-tambour" de Pierre Schoendoerffer, et hier soir j'ai été impressionné par ce passage en particulier.
(pour resituer le contexte, l'action se déroule sur un navire militaire français chargé d'apporter assistance et si besoin est secours à la flottille de pêche du côté du cercle polaire arctique)
Le vent crie. Des cris qu'on est toujours sur le point de comprendre...
Et qu'on ne comprend jamais !
Je monte moins souvent sur la passerelle. Quel besoin y a-t-il à regarder encore et toujours cette houle noire, ces nuages noirs, ces veilleurs noirs qui tapent du pied, ce néant vaste et noir, la lune et toutes les étoiles - cet infini noir qui grince et se brise et se tord sous ce vent d'un autre monde ?
et la page d'après :
Les étoiles brillent d'un éclat surprenant. Toutes les teintes de la nuit semblent s'éclairer de lumières étranges. Le ciel est d'une pureté qui éveille des idées de planète morte.
Je trouve ça magnifique
Message édité par Profil supprimé le 16-07-2006 à 14:04:54