Mon premier récit : Dans l'ombre des portes - Arts & Lecture - Discussions
Marsh Posté le 15-11-2010 à 22:08:26
Et voici un peu pour suivre...
Citation : Les jours suivants, Syl se mura dans un silence total qui inquiéta Haaken. Aux heures de repas, Syl ne venait jamais et lui imposait de le chercher. Ce qui devint de plus en plus difficile au fil du temps. Pourtant, Syl n’abandonna pas le tandem. Arrivée à Tiramon
Haaken finit par distinguer un gobelin plus massif que les autres, et dont la parure indiquait ostensiblement la haute naissance. Il s’agissait sans doute possible d’un hobgobelin, fils de la lignée des rois gobelins. Le plan que le duo mit en place était simple : Kali conféra à Haaken l’apparence d’un petit gobelin. Ainsi camouflé, le guerrier devait se glisser dans le camp jusqu’au chef, le capturer et le ramener, protégé par les sorts de Kali. Malgré toute la grandeur politique de Tiramon, les faubourgs de la cité sont quelconques. Ce sont des successions de maisons à deux ou trois étages plus ou moins étendues. Les rues sont petites, sommairement entretenues et rarement dallées.Tiramon est décrite par les géographes d’une multitude de mondes et il est donc nécessaire de préciser la nature de la cité : Tiramon est un carrefour éthéré. La légende veut qu’un Titan du nom de Samatar ait élu domicile dans une antre du plan des dieux dont chaque issue menait vers un univers distinct. Le peuple des Ozguls, réputé pour sa vaillance, l’aurait défié et vaincu. Il se serait emparé de son antre afin d’y établir sa capitale. Derrière le mythe, il semble en fait que les mages Ozguls aient atteint à une époque un niveau de connaissance magique unique. Ce savoir leur aurait permis d’installer leur ville au carrefour de plusieurs mondes. Le problème principal d’Haaken et Kali consistait à franchir la porte de Tiramon avant la fin de l’effet de l’embrouilleur et il ne leur restait qu’une demi-heure quand ils arrivèrent aux faubourgs. Le chef du groupe de gardes s’adressa à eux sur un ton extrêmement froid. « Les Yeux » était le nom donné au service secret de la ville. Officiellement, ils étaient une assistance aux gardes. Hiérarchiquement, les Yeux et les gardes avait donc été regroupés dans le corps des « forces intérieures », l’armée Tiramonique constituant les « forces externes ». Haaken fit un mouvement vers ses poches afin de sortir l’ordre de mission. Il se ravisa en imaginant son état…Le vin qui imbibait ses vêtements n’avait pas dû épargner le document. Haaken et Kali achevèrent leur mission en remettant à Olendata la sphère de chaos qu’ils avaient pris chez Dénéthor. Ces sphères étaient une menace mortelle pour Tiramon et leur chasse était une des priorité des Yeux… Les semaines suivantes furent, pour Syl, ses derniers souvenirs d’enfance joyeux. Haaken et lui étaient logés dans une petite maison du quartier des Yeux tandis que Kali avait élu domicile dans une Académie de magie. Haaken et Kali ne s’appréciaient pas beaucoup et Haaken ne semblait pas souffrir le moins du monde de l’absence de son partenaire de campagne.
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Marsh Posté le 15-11-2010 à 22:24:17
Il y a déjà un topic pour les écrivains amateurs.
Marsh Posté le 14-11-2010 à 19:37:31
Roliste et fan aussi bien de Tolkien que de JK Rolling, je viens de finir mon premier récit. Je voudrais vos avis éclairés sur le début…
A pluch
Adrien Blanchet
PS : Donnez vos avis même si c'est pas super positif. A un moment donné, si c'est à chier, c'est à chier !!!! lol
Dans l’ombre des portes
Laissons la lumière aux sauveurs de mondes et aux libérateurs de princesses.
Pour nous, les ombres de Tiramon, il reste la fierté du devoir accompli.
Prologue
Comme chaque jour, depuis qu’il était en âge de marcher, il travaillait aux champs.
Il avait grandi et s’était épaissi au fil des années. Il avait trouvé une femme et de leur union était né son premier fils. Aujourd’hui, elle portait leur second enfant.
Ce paysan était un homme heureux… Il ressentait un bonheur simple que seuls peuvent vivre les gens dont le monde oubliera l’existence.
La journée avait été longue. L’homme était sur le chemin de retour quand des hurlements en provenance du village brisèrent le calme habituel du crépuscule. Brusquement, la sérénité de l’homme s’évanouit. Son cœur se serra à l’idée que sa famille puisse être en danger.
Il posa ses outils au sol à l’exception de sa fourche, et avança en direction des maisons.
Il avait fait quelques pas lorsque son attention fut attirée par des bruits derrière lui. Il était en train de se retourner lorsque la main de l’ermite qui vivait près du village se referma sur son bras. Le vieillard, le regard rougit par les larmes, murmura à l’homme que le village était en proie à la rage de deux trolls affamés.
L’ermite ne lui laissait aucun espoir de retrouver vivant un seul autre témoin de la scène. D’après le vieil homme, aucune personne présente au moment de l’attaque n’avait eu la chance de pouvoir s’enfuir. Il assura même avoir aperçu le cadavre de la compagne du paysan.
Pourquoi ne pas fuir ? Un fol espoir retenait l’homme : celui de sauver son enfant.
Par miracle, il avait peut-être été épargné… Le paysan se remit en route vers le village dans un état de tension extrême. Quand il arriva, la nuit était tombée. Tout était désormais silencieux. Une maison avait pris feu et des corps sans vie, parfois dépecés, jonchaient les ruelles. Tout était en ruine. La communauté, hier paisible et joyeuse, venait d’être anéantie.
Un sentiment d’horreur s’était emparé de l’homme. Son émotion troublait ses gestes et son jugement. Il était sur le point de tourner les talons quand il aperçut sa femme, gisant dans une mare de sang, le visage tourné vers le ciel. L’homme sentit sa terreur se muer en rage. Il ne s’était jamais plaint de son destin, il n’avait jamais fui les difficultés, il n’avait jamais offensé qui que ce soit et avait toujours prié les dieux, pourquoi son existence était-elle donc en miettes ?
A cet instant, l’espoir de retrouver son fils vivant était la dernière chose qui le raccrochait à la vie. Il se rapprocha encore de sa demeure. Il tourna à l’angle de sa ruelle et s’apprêta à parcourir les derniers mètres qui le séparaient de chez lui, lorsqu’il découvrit, dans la pénombre, un troll occupé à dévorer le bras d’un cadavre. Cette créature faisait plus de trois mètres de haut, elle était couverte de poils et des bras d’une longueur disproportionnée se balançaient le long de son corps. Ses mains griffues semblaient capables de saisir le tronc d’un homme et sa face bouffonne ressemblait à celle d’un ours enlaidie d’un énorme groin.
Tout à coup, le Troll releva la tête et la tourna vers le paysan. Il ouvrit la gueule et un cri puissant résonna dans la nuit. Le monstre chargea et l’homme leva sa fourche, défiant courageusement cet adversaire trop puissant. Avec une dextérité inespérée, l’homme parvint à suivre les changements de trajectoire du troll et lui enfonça profondément la fourche dans la cuisse. Le choc fut si violent qu’un homme touché ainsi aurait immédiatement cessé le combat, mais les trolls sont des créatures bien plus coriaces : la blessure ne retarda même pas l’attaque de celui-ci. Il griffa sauvagement le fermier au niveau du thorax. Le sang jaillit à gros bouillon des artères tranchées et l’homme s’effondra, mort. Le troll retourna à son repas.
Un couple dépareillé
Par un clair matin de printemps où la rosée emplissait encore l’air, deux grandes silhouettes parcouraient les champs.
La première appartenait à un elfe sombre du nom de Kali. Il arborait sa toge de mage noir aux reflets dorés et un sourire charmeur. Il semblait tellement fier et décontracté qu’un passant l’aurait pris pour un seigneur elfe se rendant à quelque rendez-vous galant.
La seconde était celle d’un homme-ours à l’origine incertaine répondant au nom d’Haaken. Il était vêtu, ce jour-là comme les autres, d’une cotte de mailles et d’un long manteau de voyageur. Il avait encoché une flèche sur son arc long. Haaken était d’une stature nettement supérieure à la moyenne des hommes. Ses mouvements rapides et précis ne laissaient aucun doute sur sa longue expérience des champs de bataille mais son visage avait encore la fraicheur de la jeunesse.
Trois cavaliers sortirent d’un petit bosquet que le duo venait de dépasser.
- Des orcs des armées de Dénéthor, annonça calmement Haaken à Kali. Je commence par celui de devant.
Il décocha sa flèche. Le premier orc tomba, transpercé au niveau de la gorge. Les deux autres chargèrent, espérant arriver au contact avant que le guerrier ait fini de réarmer.
- Et pendant que tu y es, tu t’occuperas aussi des deux autres, je ne vais pas sacrifier mes pouvoirs à chasser les mouches !
Le guerrier foudroya le mage du regard tout en achevant d’encocher son second trait
-Mage ou pas, tu vas arrêter de prendre cet air supérieur, Kali.
Tu perds peut-être du pouvoir mais moi, je perds des flèches…
Il tira pour la seconde fois alors que les chevaux n’avaient parcouru que la moitié de la distance.
Un autre orc tomba, une flèche fichée dans l’œil. D’un geste vif, le guerrier rechargea à nouveau mais le troisième orc fit demi-tour. Contre toute attente, Haaken tourna son arme vers Kali et lui dit froidement :
- Kali, lance-lui un sort, c’est un ordre, cette mission n’est pas terminée et il va aller prévenir les autres.
Le sourire de Kali se mua en un rictus amer. Il n’appréciait visiblement pas d’avoir une arme braquée sur lui. Il marmonna quelques syllabes et une sphère enflammée apparût dans sa main. Il fit mine de la lancer sur Haaken, puis, modifiant habilement son mouvement au dernier moment, l’envoya en direction de l’orc qui fuyait désormais au grand galop. En moins de deux battements de cœur, le globe fût sur l’orc et une explosion puissante emporta le cavalier et sa monture.
- Alors, tu es content ? Ce sort aurait pu en tuer dix comme lui, déclara Kali en enfourchant le cheval le plus proche.
- Je suis d’accord avec toi, Kali, tu aurais donc mieux fait d’employer un tour moins puissant, répondit Haaken, en allant chercher son cheval un peu plus loin.
Mais Kali aimait avoir le dernier mot et conclût la conversation
- Arrête de me faire la morale, Haaken. J’ai vraiment hâte que tout ça soit fini… j’en ai vraiment assez de t’avoir sur le dos. Tu m’exaspères.
C’est dans cet état d’esprit échauffé que le couple découvrit alors un village dévasté.
Les ruines fumaient encore et un grand nombre de cadavres à moitié dévorés gisaient dans les ruelles…
- Ne restons pas là, Haaken, dit Kali. Comme tu l’as dit, nous avons une mission à terminer. Je n’aimerais vraiment pas croiser les bêtes qui ont fait ça !
A peine Kali avait-il terminé sa phrase qu’un cri de détresse s’éleva d’une des maisons détruites. Il s’agissait d’une voix d’enfant et Kali savait déjà que cet appel ne pouvait pas laisser Haaken indifférent. Sans même lui adresser un regard, le guerrier descendit de cheval et dégaina ses armes de corps à corps : une épée large et un grand bouclier. Des grognements monstrueux s’élevèrent des ruines de la maison d’où l’enfant avait crié. Haaken hurla à son tour pour attirer l’attention, préférant affronter ses adversaires à découvert. En fixant attentivement l’intérieur de la maison, il reconnut une forme et s’en étonna :
- Kali, je ne comprends pas : ce sont des trolls…je croyais que la lumière du jour les transformaient en pierres.
- Pas toujours, répondit Kali d’un ton sombre, mais ça n’est pas du tout bon signe, je suis désolé pour le gamin, mais on devrait…
L’un des trolls interrompit la phrase du mage en défonçant l’encart de la porte de la maison pour se ruer sur Haaken.
L’autre bête restait en retrait. Il était manifestement trop tard pour qu’Haaken évitât le combat et Kali avait trop besoin de cet allié pour rapporter l’objet de leur quête à Tiramon. Kali prépara donc un sort de brisure d’os pendant que le monstre et Haaken engageaient le combat.
Haaken nota que le monstre ne portait pas d’arme, ce qui était plutôt un handicap pour lui : il ne savait pas si la bête allait l’attaquer de ses griffes acérées ou tenter de le mordre.
Durant quelques secondes, Haaken tourna autour du troll, évitant quelques attaques. Profitant de ce répit, Kali lança son maléfice mais le troll y résista.
- Economise-toi, Kali, dit Haaken, je pense que je vais m’en sortir.
Fais plutôt attention au second monstre, je crois qu’il t’a vu.
Effectivement, l’autre troll avait disparu et tentait vraisemblablement de prendre Kali à revers. Le mage fit demi-tour en emmenant les deux chevaux.
Kali aperçut le second troll qui le suivait. Il décida de fuir du village pour l’attirer derrière lui.
A cheval, il pensait qu’il lui serait facile de distancer le monstre pour revenir ensuite. Mais sa manœuvre allait prendre du temps et Kali se prit à espérer qu’Haaken n’avait pas été trop optimiste.
Pendant les premiers instants du combat, Haaken se contenta de défendre et de jauger son adversaire. Il avait affronté de nombreux ennemis, mais peu de créatures dotées d’une telle force. Les coups du troll avaient une telle puissance qu’Haaken ne pouvait les bloquer. Il était donc contraint d’esquiver encore et encore. Par contre, le troll était assez lent et ses attaques étaient peu variées.
Dès qu’il fut en mesure d’anticiper les mouvements de la créature, Haaken passa à l’offensive. Au moment où la bête relevait une nouvelle fois ses bras avec l’intention de les rabattre sur lui, Haaken bondit en avant et frappa à proximité du cœur.
Sa lame franchit le cuir et s’enfonça profondément, manquant même de rester coincée dans l’un des os.
Pour aggraver la plaie, Haaken se décala sur le côté et ressortit son arme en tranchant profondément le flanc de la bête. Le troll rugit de douleur en se replaçant face à lui.
L’impact psychologique de ce premier choc fut immédiat : la bête réalisa que la blessure occasionnée par son adversaire était grave, et la fébrilité s’empara d’elle. Au contraire, Haaken, en guerrier expérimenté, ne perdit pas sa concentration à la suite de cette première réussite. Sauf incident, la victoire n’était plus qu’une question de temps.
Le troll même gravement blessé n’était pourtant pas sans défense. La mise à mort dura de longues minutes. Le troll finit par s’effondrer, tranché et transpercé de multiples manières, non sans avoir infligé à Haaken quelques griffures bénignes.
Haaken l’acheva puis entra dans la maison.
Un enfant d’une dizaine d’années était recroquevillé dans un coin, sain et sauf. Ses mains tenaient vaillamment un petit couteau.
Haaken le souleva calmement et sortit de la maison.
C’est à ce moment que Kali, le regard affolé et le bras gauche ensanglanté, revint en galopant vers Haaken.
- Vite, vite, l’autre est juste derrière, tu ne veux pas te battre contre lui aussi quand même ?
Haaken assit rapidement l’enfant sur le cheval et monta derrière lui. A peine étaient-ils en selle que l’animal se lança au galop en hennissant. Il semblait à peu près aussi terrorisé que Kali.
- Et mes parents? Murmura l’enfant, ils sont blessés, je les ai vus.
- Tes parents sont morts, affirma Haaken d’un ton grave.
Il n’en était évidemment pas certain mais il valait mieux que le petit le considérât.
Haaken préférait épargner bien des ennuis à l’enfant en balayant d’emblée chez lui tout espoir de retrouvailles. Entre les armées orcs et les monstres, la région semblait en effet bien trop hostile pour un enfant.