[Topic écriture] Sujet 10 - date limite 1er décembre

Sujet 10 - date limite 1er décembre [Topic écriture] - Arts & Lecture - Discussions

Marsh Posté le 16-11-2004 à 20:57:46    

Et voilà le sujet 10 ! [:xfred4] Celui ci m'a paru amusant :
 

Sujet 10 a écrit :

 
Vous êtes un cachet d'aspirine et vous venez de tomber dans un verre d'eau. Racontez vos derniers moments.




 
 
Pour en savoir plus, n'hesitez pas à consulter le topic d'origine:
http://forum.hardware.fr/hardwaref [...] 0902-1.htm  
 
----- SUJET FERME - TOPIC VOTES OUVERT --------------------------------------

Principe de Fonctionnement a écrit :

Un membre poste un court extrait de roman ou une description de scène, ceux qui le souhaitent peuvent remodeler le sujet à leur idée, avec leur style, en collant ou non de près au sujet de départ (entre 20 et 40 lignes).  
 
Vous pouvez soumettre un texte entre le moment ou le sujet est proposé et le moment ou le vote est ouvert pour ce sujet.
 
Pour poster, mettez votre texte dans les balises citation :
 

Sujet <n°sujet> - <votre pseudo> a écrit :

 
<votre texte
 ...
 fin du texte>







 
Enfin, n'oubliez pas que ce topic est avant tout un plaisir s'adressant à des gens amoureux des mots mais pas specialement écrivain ou critique littéraire. C'est ouvert à tous, et dans la bonne humeur ;)
 
Ce topic sera ouvert 15 jours, ce qui porte la date limite au 1er décembre.
 
Participations :
quickman
e-nyar
mcberd
juan cristobal
Grenouille Bleue
chrisbk 1
tokki 1
MarioCompiegne
tigrou_bis
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karnh
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lechimistefou
tristanf 1
tristanf 2
Fraisinette
Osama


Message édité par Marnie le 02-12-2004 à 08:57:53

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Prison d'été, prison d'hiver, prison d'automne et de printemps, bagne pour petits et grands - Prévert, Le Roi et l'Oiseau
Reply

Marsh Posté le 16-11-2004 à 20:57:46   

Reply

Marsh Posté le 16-11-2004 à 20:59:28    

Houla, super le sujet. Ca va être folklo tout ça ! :D

Reply

Marsh Posté le 16-11-2004 à 22:04:06    

karnh a écrit :

Houla, super le sujet. Ca va être folklo tout ça ! :D


Pschhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh...
Voilà, prem's! :D
 
EDIT: par contre, je peux faire 20 lignes mais 40, c'est pas dit...


Message édité par mariocompiegne le 16-11-2004 à 22:04:41

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Dorénavant Mario_
Reply

Marsh Posté le 16-11-2004 à 22:32:41    

Citation :


Il était l'heure.
Enfin.
Lorsque les premiers rayons lumineux m'ont heurtés, j'avais comme un présentiment. C'était moi qui allait, aujourd'hui, servir à apaiser son mal à la tête. Quelques secondes après, ma destiné se vérifié, mon emballage se déchiré, pour finalement me laisser nu devant lui. C'est alors qu'il m'a prit. Tandis que ces doigts nerveux me serrer et m'arracher à mon support, je n'avais pour seul penser, que d'être préparer  à mon accomplissement, chaque seconde me rapprochant de mon inévitable disparition.
Et me voilà au dessus de ce verre, tout transparent de son état. Dans quelques secondes, la souffrances va commencé. Puis c'est le grand plongeon, un temps extrêmement faible mais pourtant si long, puis je sens une certaine résistance, c'est l'eau, enfin je la rencontre. Elle est si souple, elle me laisse glisser en elle, et je ne ressens rien. Je suis à présent complètement immergé, et je continue encore et toujours ma chute vertigineuse, en me répétant sans cesse, « l'important ce n'est pas la chute », « l'important ce n'est pas la chute », ... Mais soudain, je me cogne à ce verre, c'est la fin du voyage. L'effervescence commence à agir, je suis rongé de par et d'autre, et ma forme n'est déjà plus aussi parfaite, je ne suis pas bien sur de réaliser. Puis la réaction continue, elle s'accélère, les premières douleurs apparaissent, brutalement, je n'ai jamais connu de tels douleurs. La réaction est maintenant à sa vitesse maximale, la douleur atteint son apogée. Je suis secoué, roule sur moi même, il m'est impossible de m'apaisser, les secondes sont longues et mon diamètre diminue, lentement mais sûrement. Au fil du temps, celui-ci diminue de plus en plus rapidement. Et tout ce palpitement autour de moi me porte au centre du verre. Bientôt, il ne restera plus rien.


 
prems :p
 
Erf, je dois aller au lit, j'ai donc pas mal abrégé les souffrances de ce pauvre cachet sur la fin  [:uhlan]


Message édité par quickman le 16-11-2004 à 22:34:03

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Last.fm || Shift Happens || CAN HAS STDIO?
Reply

Marsh Posté le 17-11-2004 à 08:48:50    

Sujet intéressant et pas banal :D

Reply

Marsh Posté le 17-11-2004 à 11:07:20    

Un sujet excellent.
Je réserve l'emplacement :D

Reply

Marsh Posté le 17-11-2004 à 11:42:19    

euh... j'ai pas trop d'expérience de l'aspirine (j'y suis allergique), alors je vais faire mon rebel et je vais je prendre un cachet de Guronsan alors :D
 


Des années de recherches acharnées des plus grands laboratoires pharmaceutiques, des millions de dollars dépensés pour les tests, plusieurs publications dans des magasines célèbres qui avait fait la gloire de leur auteur. Tout ça, rien que pour moi. Un super-héro aux super-pouvoirs à faire passer Batman et Robin pour des ballerines, les X-mens pour les clowns du cirque et Superman pour un équilibriste à la retraitre. Certes, c'était pas Stan Lee qui s'était chargé du design : un peu rond, le teint très pâle, une face de plein lune, rien de très impressionnant. Le costume était du même accabit : un vague sac en alu avec un joli logo dont Jean Paul Gaulthier aurait pu affubler les plus célèbres mannequins ou le premier clodo venu, c'est selon. Mais là n'était pas ma force. Ma force ce sont toutes ses composantes qui constituent mon être, ne demandant que peu de chose pour être libérés : un simple verre d'eau et mes supers pouvoirs exploseraient tels un volcan libérant leur flux purificateur et apaisant.
Ca y est, je le sens, on va faire appel à moi. Pas besoin d'appeler, un simple geste et j'accours. J'ai déjà repéré la victime : les yeux gonflés, les veinules à la limite de la rupture, il me jette un regard où l'on peut lire la souffrance qui conduit aux frontières de la folie. Sa main tremble et il la tend vers moi pour me saisir afin que je lui viennes en aide. Je vais pas le decevoir, ça va être le grand show !
Double salto avant, triple boulce piquée et je m'arrête en équilibre sur le bord du verre. Je le sais, j'ai toute son attention. J'en profites pour faire mine de tomber à côté, il se précipite pour essayer de me rattraper en lachant d'une petite voix cassée "ah merde, j'en tiens une bonne ...". Je le devance et décide de plonger. L'eau, enfin, m'aide à liéberer tous mes pouvoirs, je commence par un geyser de bulles à terraser un kraken. Petit à petit, tout ce qui constitue mon être se divise, chacun sachant ce qu'il a à faire. Je ne suis plus un, mais des millions de molécules libérées de ma propre coquille. J'ajoutes quelques effets spéciaux : je change l'eau en jus d'orange (ça reste un artifice assez basique, mais qui a toujours son p'tit effet).
La victime porte le verre à sa bouche. Je, ou plutôt, nous descendons le long de sa langue en une folle scéance de rafting avant le grand saut de l'oesophage. A peine arrivé dans l'estomac, nous nous divisons en petites escouades, prêt à traquer le mal ou qu'il se trouve et à le combattre mètre par mètre, jusqu'au dernier. Tel une armée en marche nous investissons tout le corps. Le mal est debusqué, cerné, acculé, sa fin est proche. Il vacille, il trébuche et s'écroule.
 
Encore une fois, le bien a vaincu le mal. La migraine s'en est allée. Et une nouvelle victoire pour le Soldat Parachutiste : "Para Cétamol" de la compagnie de la vitamine C !


Message édité par E-Nyar le 17-11-2004 à 12:32:10
Reply

Marsh Posté le 17-11-2004 à 12:10:12    

Marrant ce sujet!  :)  
 
Allez, j'ai eu un petit moment dispo au boulot :p .
 

Sujet 10 a écrit :

 
Tiens, la lumière s'allume... Encore un allez-retour dans la salle de bain ou c'est un arrêt prolongé cette fois?
Ah, il ouvre un peu plus le placard à pharmacie, que cherche-t-il? Capotes, comme hier soir, sirop pour la toux, nouveau tube de dentifrice, somnifère, il a le choix...
 
Tiens, non, il prend le tube.
 
Bon, ben c'est pour ma pomme, c'est moi le plus haut. Dernier rentré, premier sorti comme on dit.  
Au moins, je ne traînerai plus dans ce tube jusqu'à ma date de péremption (des collègues m'ont raconté, ça a l'air horrible), et j'accomplirai ma mission, je découvrirai les autres côtés : la transformation, le passage dans l'autre monde, puis l'élimination, et peut-être la réincarnation, car je suis persuadé que la vie n'est qu'un vaste cycle.
Mais c'est aussi la fin de mon existence en tant de comprimé, en tant qu'unité manufacturée consciente, et ça fait plutôt peur.
Je ne sais pas pour vous, mais j'ai toujours eu peur de l'inconnu avant d'y être confronté. Puis une fois mis au pied du mur, comme là, je ressens une certaine excitation, une exaltation parfois.
 
Il a ouvert le tube, et me glisse dans sa main.
 
Elle est humide!! Ca chatouille, comme une légère brûlure, je commence à entrer en effervescence sur sa paume! C'est bizarre... Et au moins ça doit vouloir dire qu'il s'est lavé les mains avant de ma prendre.
 
Mais il fait quoi?
 
Il me pose sur le rebord du lavabo? Ca va pas? Je risque de me mouiller encore plus! Qu'est-ce qu'il attend?
Ah ouais OK, il n'avait même pas un verre à portée de main... Quelle organisation!
Il revient, et remplit le verre.  
Là, ça y est, j'ai reçu une goutte! Je le savais! Même pas foutu de remplir un verre sans en foutre partout. Ca brûle, fais gaffe un peu!
 
Ca y est, il me jette dans le verre.
 
Ca brûle! Je me délite! Ca fait mal, mais pas comme ce à quoi je m'attendais.
La brûlure est forte, mais l'effervescence me calme, un peu comme si on me grattait là où ça me démange. Si je me détends, c'est presque agréable en fait.
 
Ah oui, mais si je me détends je me dissous encore plus vite. Je commence à être vraiment d'une taille ridicule.
 
Tiens, je flotte maintenant? Ou alors ce sont mes bulles qui me portent? En tout cas je vois la lumière en haut du verre, c'est sans doute bientôt la fin.
Bientôt, je serais ingurgité, et tout mes composés actifs, cet acide acétylsalicylique dont je suis essentiellement fait sera assimilé, et ira calmer sa douleur.
Avec un peu de chance, mon sacrifice suffira pour le calmer. Sinon, un autre de mes compagnons me rejoindra peut-être, là-bas, dans cet autre monde...




Message édité par McBerd le 17-11-2004 à 12:36:43

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http://www.badgerbadgerbadger.com/ | Lurkeur à temps partiel... |
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Marsh Posté le 17-11-2004 à 12:13:37    

mcberd a écrit :

Marrant ce sujet!  :)  
 
Allez, j'ai eu un petit moment dispo au boulot :p .


 
 [:mam]  [:mam]  [:mam]  
 
Mais LOL !
 
Probablement le texte qui m'a le plus plu depuis qu'on écrit sur ce forum.

Reply

Marsh Posté le 17-11-2004 à 12:39:19    

Venant de toi, ce commentaire est vraiment un honneur :) :jap: .
 
J'espère que ça inspirera aussi les autres, je pense qu'il y a de quoi faire avec ce sujet (j'ai dû trancher un peu...) ;) .


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Marsh Posté le 17-11-2004 à 12:39:19   

Reply

Marsh Posté le 17-11-2004 à 19:12:49    

Pour le sujet, faut remercier la prof de français de je-sais-plus-qui. Mais c'est clair que là, c'est un sujet de pro :D.


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Prison d'été, prison d'hiver, prison d'automne et de printemps, bagne pour petits et grands - Prévert, Le Roi et l'Oiseau
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Marsh Posté le 17-11-2004 à 19:22:37    

Sujet n°10 - Juan Cristobal a écrit :

 
Le tube s'ébranla.Elle sut que le grand jour était enfin arrivé. Elle était admirée et enviée par tous : sa position sociale élevée lui conférait un statut de semie-déesse parmi les vulgaires "Compressés".Comprimés compressés!Elle en riait souvent, humant avec allégresse la fine couche d'air qui la nappait et dont elle seule jouissait voluptueusement.
Cependant, tous ces petits plaisirs étaient insignifiants en comparaison de la vie brève mais trépidante qu'elle allait mener.La légende assurait que la consécration d'une vie se déroulait lors du "Pssscccchh" comme d'aucuns le nommaient, instant extatique où l' "O" venait s'insinuer virilement entre vos molécules.Elle ne connaissait personne qui eut la chance de croiser cet être mythique, mais la force de sa conviction la fit néanmoins frissonner.
Apprêtée, elle s'était positionnée bien au centre de son espace,par pure vanité certes, mais aussi pour clairement faire comprendre à son successeur qu'elle n'était pas encore partie.Un statut ça s'entretient, se répétait-elle souvent.
Le bonheur était là, palpable, et elle allait en profiter copieusement.Mais il n'en fut rien.Secouée dans tous les sens, la lumière qui lui parvint était aussi crue et triste que dans les laboratoires où elle avait été conçue. L'odeur régnant dans la pièce s'engouffra dans le tube, une odeur dont aucun comprimé n'ignorait l'origine : l'alcool. Dans un laboratoire, rien de bien original, mais que venait faire cet molécule abjecte dans un tel moment? Elle n'eut pas le temps de le comprendre.Saisie brutalement par des mains moites suintant d'une substance pestilentielle, elle tressaillit face à deux énormes globes luisants et injectés de sang."Rooooooh!" Cette déflagration venue de l'enfer la pétrifia, et sonna le début de son calvaire.Etait-ce cela le fameux "Psssccchhh!" tant attendu?Assurément pas.Désorientée, elle tenta tant bien que mal de se raccrocher à ses croyances, mais le salut se présenta sous l'apparence d'un énorme orifice pâteux et nauséabond, au centre duquel s'agitait spontanément et convulsivement un lambeau de chair jaune rosatre,avide, qui semblait se complaire à faisander.Elle sonda la pièce une dernière fois, quêtant,affolée, le désormais hypothétique sauveur "O". Puis ce fut le noir absolu.Souffrant mille morts, elle se sentit simultanément écrasée et éparpillée.Tout son être bouillonnait et s'échappait dans un grondement inquiétant, envahie,violée au plus profond de son être par un liquide épais et putride.Sans le moindre répit, elle se vit oppressée par des chairs molles et flasques,tandis qu'un second "Roooh" dévastateur, âcre et acide, vint la disloquer totalement, lui arrachant sa dernière étincelle de vie .  




Bon, je lis pas des masses et j'écris jamais.Une chance,je suis pas susceptible.:D


Message édité par Profil supprimé le 17-11-2004 à 19:25:28
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Marsh Posté le 17-11-2004 à 21:50:02    

Bon je vais m'y mettre aussi (drapal)  :)

Reply

Marsh Posté le 17-11-2004 à 21:55:20    

Marnie a écrit :

Pour le sujet, faut remercier la prof de français de je-sais-plus-qui. Mais c'est clair que là, c'est un sujet de pro :D.


 
Madame Pinchemel, ma prof de français en 4ème ;)

Reply

Marsh Posté le 18-11-2004 à 00:10:34    

quickman a écrit :


 
prems :p
 
Erf, je dois aller au lit, j'ai donc pas mal abrégé les souffrances de ce pauvre cachet sur la fin  [:uhlan]


 
moi je dis que tu est de la région de lyon ou originaire de la bas [:k@nt]
 
edit : allez avoue ? tu est d'ou ?


Message édité par Eugenics le 18-11-2004 à 00:11:04
Reply

Marsh Posté le 18-11-2004 à 10:02:02    

Osama a écrit :

Madame Pinchemel, ma prof de français en 4ème ;)


Voilà :)
Merci Osama, et merci Mme Pinchemel.


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Marsh Posté le 18-11-2004 à 11:38:18    

Sujet 10 :


 
Bobby avait été le premier à disparaître.
Au début, on se disait que ce n’était pas grave, qu’il allait revenir. Il faut dire qu’on était serrés, dans ce tube, pressés les uns contre les autres. Pas étonnant qu’il ait voulu sortir, fumer une cigarette, se dégourdir les jambes. Moi-même, j’avoue que je me sentais tenté. Si je n’avais pas été un médicament soucieux de la santé publique, je m’en serais bien grillé une moi-même.
 
Oui, au début, on ne s’inquiétait pas.
Mais les jours passaient, et Bobby ne revenait pas. Et quand Cynthia a disparu elle aussi, on a commencé à se dire que quelque chose ne tournait pas rond dans ce tube. Elle ne serait jamais partie comme ça, elle qui aimait toujours bien se serrer contre moi et me murmurer des petits mots à l’oreille. Oh, je sais que c’était juste un besoin de tendresse. Si on avait été placés dans un autre ordre, elle aurait profité de quelqu’un d’autre. Mais c’était agréable de la sentir contre moi, j’avais l’impression que mes principes actifs devenaient de plus en plus actif.
 
Et elle aurait disparu comme ça, du jour au lendemain, sans donner de nouvelles ? Le seul avertissement, ça avait été cette lumière vive et brutale alors qu’elle était séparée de moi, et cette impression de glisser que j’avais ressenti.
 
Avec les amis, on a beaucoup discuté de ça. Crise mystique, si vous voyez ce que je veux dire. Les autres n’avaient pas vu la lumière, mais eux aussi s’étaient fait secouer. A tout hasard, on a décidé de lancer une religion Anti-Glisse Lumineuse. En tant que premier témoin du phénomène, les autres m’ont demandé de leur chanter des cantiques. J’ai une très jolie voix,  il faut dire. Même si parfois, je ne sais pas pourquoi, elle se brise quand je pense à Cynthia.
 
Alors j’ai prié. J’ai fermé les yeux, et j’ai récité les actions de grâce que nous venions d’inventer. Et ça a marché !
 
Le secouement, puis la sensation de glisser.  
Un tunnel. Un long tunnel, avec de la lumière au bout. Et soudain je suis dans la lumière, et je tombe, et je tombe, et je plonge. Je sens mon âme se dissoudre dans le grand Tout.
«J’arrive,  Cynthiaaaaaaaaaa »
 
Je disparais, mais j'y crois. J'y crois. Nos bulles seront réunies pour l'éternité.

Reply

Marsh Posté le 18-11-2004 à 13:19:13    

Sujet 10 :


 
Le Sacrifice. Depuis toujours je sais comment ma vie se finira. J'ignorais juste la date, placée entre Ses mains, mais je sais que quand retentira Son appel, j'irais tête haute vers ma mort. Mort ? Non, car il n'est pas de mort pour celui qui oeuvre pour Sa cause. Jusqu'au bout, jusqu'a la dernière seconde, nous utilisons notre vie -le plus beau de Ses cadeaux- dans l'application aveugle et sans faille de Sa volonté.
 
Je suis prêt. Je sais que le jour est arrivé pour moi, j'ai été choisi, je suis élu pour accomplir Sa Volonté. Autour de moi, mes camarades de classe me regarde avec envie. Tenez bon, amis, un jour viendra ou, vous aussi, vous porterez ces honneurs sur vos épaule. Père, Mère, ne pleurez pas, en ce jour je vais accomplir ce pour quoi je suis né, ce pour quoi j'ai été crée. Honorez ma mémoire, pensez a moi, mais ne versez pas une larme, réjouissez vous autant que moi je me réjouis.
 
Longtemps j'ai attendu dans l'obscurité, me préparant mentalement et physiquement. Et moi voici soudain propulsé dans la lumière, dans Sa lumière, mais pas pour longtemps. Les explosifs que je porte sont pret. il ne leur manque plus que le détonateur. Mes maitres m'ont dit que je n'aurais pas a le chercher, c'est lui qui me trouvera. Je m'en remets a eux.  
 
Chien d'hérétiques, traitre d'infidèle, vous qui gachez le bien-être par vos tourments, préparez vous à subir Sa justice vengeresse dont je suis le glaive.
 
Ô Grand Aventis, Bénis moi, Donne moi la Force.
 
Tremble, Maudite Substance P, tremble, car j'arrive.
 


 
patapé [:petrus75]
 
(pour ceusse qui ne le savent pas, la substance P est le neurotransmetteur responsable de la douleur, enfin, c'est ce qui me reste de mes cours de terminale)


Message édité par chrisbk le 18-11-2004 à 13:20:29
Reply

Marsh Posté le 18-11-2004 à 13:49:46    

Petite contribution, le sujet est si amusant ;)  
 

Sujet <10> - <Tokki> a écrit :

 
D'un geste plein de doigter, elle me sort délicatement du tube. Elle est habillée d'une nuisette rose pâle. Ses longs cheveux roux chatouillent agréablement ma circonférence tandis qu'elle se regarde dans le miroir de la salle de bain. Tu est belle ma maîtresse, plus belle que jamais ! Le verre est à proximité. Elle me presse de ses petits doigts. Pitié, ne me casse pas en deux ! Ouf, le grand plongeon ! Aussi banal que cela puisse paraître, je fonds. Peu à peu, j'offre ma conscience à un cortège de bulles trémoussant d'impatience. L'impatience de glisser dans cette bouche divine au parfum, j'en suis sûr, exquis.
On sonne à la porte. Elle me pose sur le bord du lavabo, me laissant dans ce vaisseau de verre où je suis, seul, exilé. Cruelle interruption ! Attention, je vais tomber ma maîtresse ! Non, le récipient tient le coup.
 
De longues minutes s'écoulent. J'entends un homme dont je perçois la libido du plus profond de mes bulles. Renvois le chez lui ! Dis-lui que tu as une migraine ! N'hésite pas puisque, cette fois, c'est vrai !
 
Le profond silence qui suit m'angoisse. J'entends maintenant des gémissements puis les ressorts du lit, frénétiques. J'ai été oublié, quelle humiliation. Les râles de cet homme me déchirent. Je le hais. Cet usurpateur ! Il m'a volé mon bonheur ! Elle hurle le sien. Le bord du lavabo est décidément un endroit profondément ennuyeux.
De longues minutes s'écoulent mais le calme finit par reprendre ses droits. Une allumette craque. S'en suit une longue expiration. J'entends des pas ! La délivrance, enfin ! Cet homme n'a pas été à la hauteur ma maîtresse ! Je suis seul capable d'apaiser les tourments qui habite ton esprit ! Ne l'oublie jamais !
 
Non sans horreur, je découvre une main velue. Il saisit le verre. Mais que fait-il ? Non pas dans le lavabo ! Non ! Maîtresse ! Haaaaaaa !
 



Reply

Marsh Posté le 18-11-2004 à 13:57:54    

Mon "Psssccccchhhhhhhh" ne m'ayant pas convaincu, voici ma deuxième participation:
 

Citation :

[nom]Sujet n°10 - MarioCompiegne[/nom]Papa, Maman et René m'avaient pourtant dit de me méfier. J'aurais mieux fait de les écouter, ça m'aurait évité bien des problèmes. Ils me disaient tout le temps "Aspé Gilles, reste au fond de la boîte ou bien les monstres roses vont t'attrapper!". Mais je n'y croyais pas, moi. Ou plutot, je n'avais pas envie d'y croire.
 
Je me souviens lorsque j'ai ouvert les yeux pour la première fois, c'était à la Maternité. Autour de moi, plein d'autres cachets, des millions. Nous étions sur un tapis roulant, la lumière était intense, la chaleur étouffante, le bruit épouvantable et le stress perceptible. Tous mes compagnons criaient, nous avions tous peur. Tout à coup, je les ai vus: les Humains. Un de ces terribles monstres roses était debout, face à moi, prenant indélicatement certains de mes frères comme si c'étaient de vulgaires comprimés et les reposant plus loin. N'écoutant que mon instinct, je m'étais caché sous un autre sachet, afin de ne pas être vu. J'avais trop peur. Puis, sans que je m'y attende, vint la chute. Vertigineuse, monumentale, épouvantable. La troisième plus grosse peur de ma vie...
 
L'arrivée se fit ici, dans cette boite qui est maintenant ma maison, auprès de ces sachets qui devinrent mes parents et de René, mon parrain. La vie était douce ici, peu de lumière, pas de bruit... et surtout pas d'Humains.
 
Mon premier duel face aux Humains m'avais laissé un goût amer dans le sachet et je comptais bien retourner dans ce monde extérieur. J'étais trop curieux de savoir à quoi il ressemblait vraiment, une fois la peur envolée. Contre les recommandations de ma famille, j'avais donc élu domicile près de la porte, histoire de pouvoir regarder dehors lorsqu'on ouvrirait.
 
Vint finalement le jour où ma curiosité fut la cause de ma perte. Ce soir-là, tout le monde était réuni au fond de la boîte, sauf moi, en train de regarder par l'interstice entre la boite et la porte vers le monde extérieur, interstice que j'avais réussi à  faire au prix de longs efforts, sans pour autant réussir à sortir. Quelquechose bloquait la porte.
 
Tout à coup, je le vis: un Humain, tout rose, se dirigeait vers la boîte. Ma peur reprit le dessus malgré moi et alors que je courais vers le fond de la boîte rejoindre Papa et Maman, la porte s'ouvrit et deux doigts, énormes et roses, me saisirent . Je criai et me débattai mais je ne pouvais rien faire. Tout le monde dans le boîte avait l'air affolé, Papa et René tentèrent de me tirer des griffes de l'Humain mais ils ne purent rien faire. J'étais perdu. Ma deuxième plus grosse peur était là.
 
Le monstre rose continuait à me tenir et m'emmenait maintenant dans un autre lieu. Au fond se trouvait un autre monstre rose, j'avais peur. Puis, deux autres doigts vinrent me saisir la tête et tirer très fort. Tout mon aspirine s'écoulait dans un récipient, c'était triste à voir. Bizarrement je n'avais pas mal. Un liquide transparent vint dissoudre mon bel aspirine dont j'étais si fier et il disparut à jamais dans ce récipient.
 
L'Humain me posa à côté du récipient et saisit ce dernier en l'apportant vers l'autre monstre en disant: "Et me dis pas que t'as la migraine ce soir!". Je ne comprenais pas ce que cela voulait dire mais cela augurait la plus grosse peur de ma vie. Les deux Humains se réunirent et se mirent à beaucoup bouger tout en faisant beaucoup de bruit. Avaient-ils mal, je l'ignore. En tout cas, c'était vraiment horrible...
 
La seule chose qui me rassura pendant ce spectacle, c'était la présence à mes côtés d'un autre sachet déchiré et vide. Il avait l'air de savoir ce qu'ils faisaient mais ne me dit rien. Karl Pote, qu'il s'appelait, mais préférait qu'on l'appelle K. Pote...


 
EDIT: juste parce que j'avais pas respecté la mise en page demandée  [:cupra]


Message édité par mariocompiegne le 18-11-2004 à 22:19:46
Reply

Marsh Posté le 18-11-2004 à 15:09:20    

Sujet 10 - Tigrou_bis a écrit :

Hein ? Quoi ? Que se passe-t-il ? Qui a allumé la lumière ? Notre tube vient de s’ouvrir, et ce n’est pas l’un d’entre nous qui cherche à sortir… Ah, je comprends mieux à présent : un humain nous appelle ! Je vais enfin prouver ma valeur par la Grande Transformation, celle qui nous fait passer de petits Comprimés à de grands Guérisseurs et qui nous donne le pouvoir d’aider les humains ! Seuls les humains peuvent nous donner accès à la Grande Transformation, c’est pourquoi nous leur rendons service en échange…
 
J’ai à peine eu le temps de murmurer une prière au dieu des Comprimés pour me donner la force de réussir l’épreuve, que déjà je me sens glisser le long du tube… Je me reçois avec une pirouette sur la main qui m’attendait à la sortie. Merci, cher humain !
 
Que dois-je faire maintenant ? Je n’ai même pas le temps de me poser la question. La main de l’humain se joint à l’autre pour me saisir, chacune d’un côté ; mais… Que… ?
 
Aaaaïe !! La douleur est intolérable… Je sais que je peux vivre, même diminué de moitié, mais quelle souffrance ! Doit-on tous subir cela avant la Grande Transformation ? Mon autre moitié me confirme qu’elle aussi souffre intensément… Les humains sont-ils conscients de ce qu’ils nous font endurer ? Je sais qu’ils parlent de « leur moitié » ou d’« atomes crochus », mais subissent-ils le même arrachement que nous ? Ma pensée a peur du prochain traitement que mon imagination n’ose même pas me suggérer…
 
A présent la main me porte vers un récipient translucide… Est-ce là la prochaine étape ? O grand Dieu des Comprimés, faites que ce ne soit pas de nouveau douloureux ! Je roule sur la paume de l’humain qui me fait tomber vers le récipient…
 
Quelle délicieuse sensation que ce court vol en chute libre ! J’avais peur que l’arrivée soit brutale, mais non… Le liquide m’a enveloppé, et maintenant, ça y est, je sens que la Grande Transformation se fait en moi… La douleur est partie pour laisser place à une exquise sensation de fraîcheur et de légèreté… Les bulles que je produis en me transformant me chatouillent…
 
Enfin je suis devenu un Guérisseur ! Un sentiment de puissance m’envahit… Je me sens fort, je comprends que la douleur que j’ai subie n’est rien à côté de cette existence… Merci, humain ! A mon tour de t’aider…



Reply

Marsh Posté le 18-11-2004 à 17:44:14    

et les gars, on parle d'aspirine, pas d'Ostie :D
 
c'est fou comment ça vire religion ;)

Reply

Marsh Posté le 18-11-2004 à 17:46:52    

eh c'est pas religion, le mien... Enfin, je voulais pas le faire comme ça mais je suis ouverte à toute critique. Je me rends pas compte de ce que donne mon propre texte à la lecture...

Reply

Marsh Posté le 18-11-2004 à 17:48:34    

je disais pas ça pour toi en particulier, mais plutôt à la lecture des quelques derniers textes ;)

Reply

Marsh Posté le 18-11-2004 à 17:49:52    

e-nyar a écrit :

je disais pas ça pour toi en particulier, mais plutôt à la lecture des quelques derniers textes ;)


Le mien non plus c'est pas de la religion! :)

Reply

Marsh Posté le 18-11-2004 à 18:02:32    

allez, j'avoue...la femme qui prend l'aspirine dans mon texte est un ancienne bonne soeur...pourtant je m'étais juré de pas parler religion !

Reply

Marsh Posté le 18-11-2004 à 19:35:14    

Je serais quand même curieux de savoir comment Tigerlily transformera un sujet comme celui-ci en mélodrame archi-triste... [:cupra]


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Dorénavant Mario_
Reply

Marsh Posté le 18-11-2004 à 20:10:34    

Tain le nombre de participation !!!

Reply

Marsh Posté le 18-11-2004 à 21:55:51    

Bon, juste parce que le sujet m'amuse. Chaipas si on a droit a plusieurs entrée, comptez pas celle la si c'est le cas, c'est de toute facon sans prétention
 
 

Sujet 10 - chrisbk a écrit :

 
 
Marre
 
Vous appelez ca une vie, vous ? Je nais, et crac, d'entrée de jeu, me voila aveugle. Cette cécité aussi inopiné que brusque m'a aidé a me cacher mon etat d'infirme pendant quelque temps, juste a ce que je me rende compte que ce n'etait pas le monde qui etait statique, mais bien moi qui etais aussi mobile qu'une enclume. Et l'ouïe me demandez vous ? Surement, vous imaginez qu'ecouter de la belle musique peut m'apporter un certain réconfort. Certes. Mais malheureusement, j'ai les conduits auditifs aussi déglingué que si un duo de trompettistes débutants en pleine crise de nerfs m'avait joué leur best of avec le cornet de leurs instruments directement accolé à mes oreilles et vous aurez une idée de l'état de mes pauvres tympans. Tout les sons me parviennent assourdis, plat, incompréhensible si c'est des paroles et indicernable pour le reste. Voila pour la musique appaisante.
 
Et bien figurez vous qu'un beau jour, sans crier gare, je retrouve d'un seul coup non seulement une audition parfaite flanquée d'une vue d'aigle, mais aussi une véritable passion pour la natation ou j'excelle spontanément et sans effort ! Vous criez au miracle j'imagine ? Les croyants d'entre vous vont vouloir se précipiter dans l'eglise la plus proche rendre des actions de grace jusqu'au petit matin, n'est ce pas ? Hé bien moi aussi, c'est ce que je m'appretais a faire. Jusqu'a ce que je me rende compte que j'avais choppé la lepre.
 
Vie de merde, je vous jure.
 




Message édité par chrisbk le 18-11-2004 à 21:57:09
Reply

Marsh Posté le 18-11-2004 à 22:44:40    

au fait, j'ai eu l'impolitesse de vous balancer mon texte sans présentation !! je me fouetterais bien si j'avais un fouet. :sarcastic:  
 
Bref, donc salut à tous, moi c Tokki. L'esprit qui règne ici me plait bien, j'essaierai d'y apporter mon ti grain de rien du tt  :hello:

Reply

Marsh Posté le 19-11-2004 à 07:50:14    

MarioCompiegne a écrit :

Je serais quand même curieux de savoir comment Tigerlily transformera un sujet comme celui-ci en mélodrame archi-triste... [:cupra]


Salopiau!  :lol:

Reply

Marsh Posté le 19-11-2004 à 09:34:22    

salut tokki bienvenue :hello:
 
sinon grande nouvelle, I'm Back! ok vous vous en foutez mais moi ça me manquait de pas pouvoir venir sur ces topics regulierement :o
 
bon alors, la fin de vie d'un cachet d'aspirine... rohdodiou ça c'est un sujet space :lol:


Message édité par yulara le 19-11-2004 à 09:35:52

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Quizz'n'Blind pour tester vos connaissances
Reply

Marsh Posté le 19-11-2004 à 09:38:34    

yulara a écrit :


sinon grande nouvelle, I'm Back! ok vous vous en foutez mais moi ça me manquait de pas pouvoir venir sur ces topics regulierement :o
 


 
Mais non, on ne s'en foutait pas, au contraire, on nage désormais dans le bonheur comme un cachet d'aspirine ! Welcome back !  :D

Reply

Marsh Posté le 19-11-2004 à 11:51:58    

Citation :


Sujet n°10 Tigerlily
 
 
Permettez-moi de me présenter. Je m’appelle Bayer, Sieben Bayer.
J’ai vu le jour dans la cuve de cristallisation 17A de l’usine de Leverkusen. Ma conscience, elle, ne s’est éveillée que lors du processus de pressage, alors qu’un tampon d’acier marquait mon nom de famille sur mon ventre. Bayer. Mon prénom m’a été donné par mes frères de tube. Celui qui a lancé l’idée pour nous différencier (nous nous appelons tous Bayer, après tout) n’a pas été très inspiré. Il s’est contenté de nous chiffrer.
Mon Entubage a été suivi d’une période de grande fébrilité. La découverte de mes frères tout d’abord, mais surtout celle des Grands Principes.
Les Grands Principes sont inscrits sur la surface de plastique qui nous entoure. On peut y lire :
Apaise migraine et maux de tête, soulage en cas d’état grippal.
Ce sont nos lois. Le sens de nos vies.
Après plusieurs jours d’incertitude géographique, mon tube a été placé verticalement dans une armoire à pharmacie. J’aurais préféré qu’il en soit fait de manière horizontale, puisque ainsi je n’aurais pas eu le poids de six frères sur le dos. Mais je n’osais rien dire, Zwölf aurait eu plus à se plaindre que moi.
Durant une longue période, il ne s’est rien passé. Notre tube est resté immobile. Et malgré ma peur du Passage, j’en suis venu à l’espérer. Pour briser la monotonie de mes jours.
Eins s’en est allé le jour où nous avons entendu pour la première fois la phrase magique.  
Il en fut de même pour Zwei et Drei. A chaque fois, nous avons pu saisir les même mots, marmonné d’une voix étouffée :  
« Pas ce soir, chéri, j’ai mal à la tête ».  
Suite de quoi l’armoire à pharmacie s’est ouverte, et un Passeur a saisi le tube et fait glisser un frère dans sa main.  
Vier a eu moins de chance. Le Passeur devait être terriblement nerveux le jour où il a été saisi. Il est tombé dans la caisse de literie du chat. Le Passeur a crié un « Merde ! » sonore (c’était le cas de le dire) et s’en est allé en claquant la porte.
 
Suite à cet événement, le calme s’est prolongé ce qui m’a semblé être une éternité. Et enfin, l’armoire à pharmacie s’est rouverte. J’étais tout excité pour Sechs, et prêt à psalmodier la phrase magique. Mais à la place, nous avons entendu une voix grave et pâteuse dire :  
« Pfiou, la tête dans le cul ce matin, quelle tronche… (et à nouveau, c’était le cas de le dire) C’est sans doute pas avec une simple aspirine que je vais faire passer c’te gueule de bois ! »
Complètement paniqué, Sechs a été pris. Je ne me suis rendu compte que je me terrais contre Acht que quand j’ai moi aussi été attrapé. Acht est venu me rejoindre dans la main du Passeur.
« Avec trois fois la dose, peut-être… »
Une dernière fois, j’ai râpé mes cristaux contre ceux de mes frères. Puis ce fut la chute.
Le contact avec l’eau ne fut pas si désagréable. Un chatouillis plus qu’une brûlure. Je sentis un étourdissement m’envahir. J’abordais le Passage.
 
Je m’appelais Bayer. Sieben Bayer.
A présent, je ne suis plus qu’une solution d’acide acétylsalicylique. Mais je compte bien remplir ma Mission, en appliquant les Grands Principes. Prostaglandines, tenez-vous bien. J’arrive.

Reply

Marsh Posté le 19-11-2004 à 12:03:27    

Tigerlily a écrit :

Citation :


Sujet n°10 Tigerlily
 
 
[...]
Mon Entubage a été suivi d’une période de grande fébrilité.
[...]




 
C'est autobiographique ? [:le kneu]


Message édité par Osama le 19-11-2004 à 12:03:39
Reply

Marsh Posté le 19-11-2004 à 12:21:52    

Osama a écrit :

C'est autobiographique ? [:le kneu]


Je suis morte de rire :lol: J'aurais peut-être pas du utiliser ce terme là!  :heink:   J'hésite presque à éditer, là...:whistle:

Reply

Marsh Posté le 19-11-2004 à 12:22:58    

mise en tube peut etre [:joce]


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Reply

Marsh Posté le 19-11-2004 à 15:57:02    

Ouah, y'a de la participation pour celui-ci, et de la qualité en plus :) !
 
Donc : merci Osama, et merci Mme Pinchemel.
Faut être un peu tordu pour trouver des thèmes comme celui-ci, mais c'est les plus amusants!


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http://www.badgerbadgerbadger.com/ | Lurkeur à temps partiel... |
Reply

Marsh Posté le 19-11-2004 à 17:54:00    

un deuxième pour la route, et n'oubliez pas que c une fiction... :(  
 

Sujet <10> - <Tokki - 2> a écrit :

 
Finir dans l’estomac d’un être humain était pour moi la pire des hantises. Pourtant, ce soir là, j’aurai tout donné pour accomplir mon destin !
La trousse à pharmacie avait été négligemment posée sur le bord du lavabo. La lumière de la salle de bain était éteinte. A ce moment encore, je maudissais ma vie de cachet d’aspirine. Surtout depuis que j’étais seul dans ce tube. L’obscurité était ma lumière, prenant en otage ma solitude, seule compagne de mon quotidien. Je la vis entrer. Elle posa son petit tabouret sous l’interrupteur et grimpa pour éclairer ma vie. C’était une grande fille maintenant, elle était propre et se servait, seule, des toilettes. Tandis qu’elle allait enlever sa salopette, elle vit la trousse à pharmacie auréolée d’une belle croix rouge. Ses yeux brillaient en voyant l’objet. Elle approcha. Sur la pointe des pieds, elle saisît l’enveloppe funeste. Des bonbons, pensait-elle sans doute. Elle plongea la main pour attraper le fruit interdit. Je priais pour qu’elle me choisisse. Emprisonné dans mon tube, je ne pus rien quand elle avala une poignée de somnifères. Elle reposa la trousse à pharmacie, indignée par l’indélicatesse de « ses bonbons ». Et sortit en éteignant la lumière accompagnée de son petit tabouret.
 
Le matin qui suivit, j’entendis des hurlements. Je ne maudissais plus ma vie de cachet d’aspirine. Je l’exécrais. J’aurai donné ma vie pour la sauver.
 




 
Edit : quelques corrections et pour dire que j'avais pris quelques libertés par rapport au sujet.


Message édité par Tokki le 19-11-2004 à 18:19:56
Reply

Marsh Posté le 19-11-2004 à 18:49:44    

 Allé, je rajoute mon grain de sel  :D  
 
 

 « Arrête de pleurer Tom, ça ne servira à rien… Maman est partie. »
  Mais ses plaintes redoublèrent. Il ne pouvait sécher ses larmes. Le départ avait été trop brusque, trop violent ; il était tellement jeune. A son âge voir sa mère partir était la plus cruelle des destinées, la plus atroce des fatalités. Il n’avait même pas un mois. Un mois ! A peine commençait-il à bouger, à parler, à aimer et on lui enlève la chose la plus profonde, la plus importante qui soit. Sa mère.  
  Bien sûre, son papa est toujours là, grand, fort, brave. Mais comment affrontez ce tragique événement et réconforter son fils quand soi-même on reste impuissant, et perdu dans sa peine ? Même le plus courageux des hommes ne pourrait défier cette perte immense.
  Ses cris redoublèrent et son père ne lui demanda même plus de se taire. La force l’avait délaissée lui aussi, et, doucement il se mit à pleurer. Des larmes emplies d’amour et de tristesse roulèrent sur son corps d’un pâle affolant. Un léger crépitement résonna, mais nous-même n’osèrent le retenir. Le chagrin de perdre un membre de sa famille dépassait la raison. Rien n’aurait pu contenir ces flots de chagrin.
  La nuit passa, l’enfant ne réussit à s’endormir qu’avec grand peine, mais il dormait d’un sommeil pur maintenant. Un sommeil dur mais réconfortant. Son père l’étreignait et l’embrassait doucement, mais je lisais bien dans son visage la même peur qui avait paralysé sa femme avant le départ. Il essuyait ses larmes, quand la lumière fondit sur nous telle une lance et nous fûmes secoués dans tout les sens, percutant les bords, nous fissurant même.  
  « Tom je t’aime ! »
  fut le dernier cri de son père avant de basculer dans l’autre monde, avant de retrouver sa femme. L’enfant dormait toujours, comme lorsque sa mère le quitta, insensible au vacarme. Puis la nuit revint, le silence s’établit et l’enfant se réveilla brusquement.  
  « Papa ? Papa ? PAPA ? PAPAAAAAAAA ? »
  Nous voulûmes lui dire que c’était finit, que son papa était partit combattre le mal, qu’il mourrait en héros, qu’il terrasserait l’envahisseur, mais il ne savait rien de tout cela. Il ne comprenait que ce qu’il pouvait. Le départ de sa mère. Le départ de son père. Ses seuls points de repères étaient partis, et maintenant il restait seul, orphelin d’un père et d’une mère vaillamment décédés dans le dernier des combats. Ses pleurs s’accentuèrent et il se mit à crier. A mon tour je versai quelques larmes, affligés par un spectacle aussi atroce et pensai à cette famille si soudée, si belle réunie. Désormais le petite dernier vivrai seul, unique enfant dans un monde sanguinaire et sans pitié.  
 
  Deux jours plus tard, l’enfant nous quittait à son tour…

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Marsh Posté le    

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