Bonjour à vous
 
Je lance ce topic car j'ai plusieurs question sur l'enseignement de l'économie - gestion. J'ai fait un BAC ES, puis une prépa HEC et je suis dans une écricome (spécialité DSCG). Actuellement je fais un stage en contrôle de gestion, ça me plait bien, mais je me vois absolument pas travailler dans le privé plus tard. Je trouve que ça manque terriblement de sens ( même si je comprends tout à fait qu'on y trouve son compte) et je sens que je passe à coté de ce que j'aime vraiment.
J'aimerai revenir à ma vocation de toujours l'enseignement.
 
Alors plusieurs problèmes. Premièrement j'ai pas de Master 2 recherche. Avec mon cursus lesquels me sont accessibles, et lesquels me conseillez-vous ?  
On dit que les débouchés sont faciles après un doctorat de gestion pour l'enseignement dans le supérieur, c'est vrai ? Quid de la possibilité d'être titularisé Maitre de Conf ?
 
J'aime vraiment l'enseignement ( peut-être plus que la recherche), et je pense donc passer l'Agreg d'économie gestion, spécialité Compta, et faire prof dans un IUT/STS. La préparation à l'agregation de l'ENS Cachan (en auditeur libre) est-elle envisageable ? Faut-il mieux passer le M2 recherche avant ou après la préparation à l'agreg ? Peut-on faire à la fois prof dans un IUT.STS et maitre de conf à la fac ? Quels sont en pratique les possibilité d'enseigner dans le supérieur sans l'agreg ( je sais que dans les sciences humaines c'est souvent impossible, mais est-ce pareil en gestion ?)
 
je vous remercie de votre aide ( et oui je sais que je toucherai moins après 20ans de carrière qu'un auditeur débutant )

Actuellement en stage => Stage Bachelor RBS ?

 Césure, césure..

Réfléchis bien avant de te lancer dans un métier pour l'essentiel en perdition. L'Etat n'en a rien à cirer des profs, les élèves non plus...c'est un job en déclassement social avancé, prix élevé à payer pour l'interaction avec les élèves et une certaine liberté d'action. La rémunération est pourrie (tu ne seras pas forcément toujours célibataire) et les conditions (matérielles, administratives etc), se dégradent. Enfin, la vocation c'est bien, mais rien ne vaut de la tester in vivo, sachant aussi qu'une réorientation est souvent très difficile.
 
La voie agreg, prof du secondaire en Bts-Iut: paie très mal, élèves pas hyper motivés, mal vue du reste des collègues du sup, dernière roue du carrosse + incertitude sur l'avenir des IUT (sur le plan budgétaire, alors que ça a longtemps été leur force, avec l'autonomie). Tu vas refaire le même programme jusqu'à radoter, en parlant de gestion-management, un truc que tu n'auras quasiment pas fait de ta vie.^^ Milieu (agrégés) parfois même hostile à l'entreprise...Possibilité de se faire détacher en fac, en statut de Prag (= soutier)
 
La voie d'EC: marathon avec le M2R, la thèse, les publi à sortir, la qualification, les concours de recrutement dans les facs (pas mal de candidats par place) et les hasards des résultats, les magouilles dans ce processus, la lèche aux profs beurk. Risque d'affectation en premier cycle (en fac, si tu vois ce que c'est...). Elèves second tier (à part à Dauph ou en M2 de bonne fac/bon IAE). Course aux publis (j'ai pas dit "recherche et trouver", hein) pour progresser, tâches administratives et contraintes en croissance exponentielle. Un milieu nombriliste, anti-écoles, peu au fait de la vie de l'entreprise. Tu seras junior dans le système tant que tu n'es pas passé professeur des universités (à nouveau course à l'échalote), sauf personnalité très forte.
 
Reste amha la voie à privilégier, le cas échéant si tu y tiens tant: enseigner en business school (France ou étranger). Faut une thèse, qui peut se faire à la fac ou en école (possibilité de doctorat à Hec ou Essec, PhD en France ou à l'étranger). Demande forte, mais plutôt pour les profs étrangers (rankings obligent). Elèves hmmm (bah, tu sais, mais un peu plus responsables à l'étranger), pas trop mal payé, conditions matérielles correctes, consulting fréquent, mais groooosse pression pour les publis, course à l'échalote encore, pouvoir faire cours en anglais etc. Milieu assez fermé quand même, mais quelques belles institutions, y compris en France (Insead, Pas).
 
Fin du pavé. Excuse les généralités parfois hâtives. Enjoy.

Hum..
 
Merci pour cette description assez sombre du milieu.. je vais y réfléchir alors. Peut-être dans une deuxième partie de carrière ( genre Expert-Comptable et enseigner plus tard.. )

 
La description d'ex post est très sombre.
Il y a des gens qui trouvent leur bonheur en enseignant en BTS ou en IUT. En ce qui concerne les IUT, je n'ai pas l'impression qu'ils soient spécialement menacés.
Si tu veux savoir si tu as envie de faire de la recherche ou pas, le mieux est peut être que tu fasses une année de stage de recherche et là, tu pourras voir.

 
En effet. Et je peux dire que s'il est assez difficile de trouver un poste (titulaire, etc.) pour un jeune docteur en économie "lambda",  il est relativement beaucoup plus facile pour un docteur en gestion de se caser (public ou privé).

 
Tu peux toujours travailler dans la compta/contrôle de gestion et enseigner dans un IUT en même temps pour arrondir tes fins de mois. La plupart des profs d'IUT ont un travail à côté.

Ma description est réaliste, même si acide (c'est une mise en garde, pas une analyse globale). Combien d'années de recul as-tu sur le métier? Il est possible que tu changes d'avis avec plus d'expé dans ce métier.
 
Ceux que j'ai vu plutôt heureux: les médiocres, nombreux, les franchouillards sans base de référence, les fainéants et ceux qui arrivent à n'en faire qu'une activité quasi secondaire (avec cependant un statut et un filet de sécurité), étant pour l'essentiel avocats ou consultants, enfin ceux ou celles dont l'extraction sociale aisée permet de ne pas souffrir du faible salaire tout en profitant des avantages du métier (autonomie relative, temps libre selon son engagement dans le métier, statut sympathique pour ces dames dans les dîners en ville).
 
Perso, je pense qu'il faudra que l'on ait touché le fond (on y va assez sûrement, cf la sélectivité des concours du secondaire en chute libre, les restrictions budgétaires, sans parler des facs en quasi cessation de paiement) pour que l'on comprenne l'intérêt de revaloriser ce métier, attachant par ailleurs.
 
Comme dit Famouss, il y a divers moyens de tester, par des vacations, un statut de Past (professionnel ayant un contrat à mi-temps à la fac par exemple) etc.

 
Mes remarques portaient plus sur la forme de ton post que le fond.
Tu pointes de vrais problèmes, il n'y a aucun doute là-dessus mais tu dresses un tableau extrêmement noir de la situation d'enseignant alors qu'il y a aussi des avantages qui font tout l'intérêt de cette profession.

Forme, ok.
Ceci dit, le posteur est déjà intéressé, je ne vais pas lui "vendre le métier", j'interviens plutôt comme dit plus haut pour le mettre en garde.
 
Du reste, je trouve que c'est un truc sympa à faire sur une durée de 5 à 10 ans, même si le système requiert un vrai marathon pour "faire carrière". Car au-delà d'une certaine durée, les aspects négatifs et un certain sentiment de répétition et d'impuissance relative ont tendance à doucher le feu sacré.