[Heroic fantasy] Lecture à vous soumettre

Lecture à vous soumettre [Heroic fantasy] - Arts & Lecture - Discussions

Marsh Posté le 30-03-2009 à 12:28:32    

Bonjour à toutes et tous,
 
 
Nouvelle sur ce forum, je prends donc mon clavier pour vous soumettre une histoire que je suis actuellement en train de rédiger. J'y travaille depuis longtemps et j'ai d'ailleurs pris quelques contacts pour soumettre mon texte à un éditeur. Ce texte a été commencé il y a longtemps et je l'ai travaillé et retravaillé sans cesse, après avoir écouté les critiques des uns et des autres pour améliorer le contenu. Sans aucune prétention, mais simplement à l'écoute des vos commentaires, je vous soumets donc le prologue et le chapitre 1.
 
Cette histoire s'inscrit dans un style d'épopée héroico-fantastique, comme je l'ai prévu en trois tomes, mais pure souhait, il n'est pas dit que cela soit réellement le cas.  
 
Bien à vous,
 
Earane
 
Gilmion, Tome 1, Le livre des Anciens
 
 
PROLOGUE
 
 
En ces temps immémoriaux, le peuple des hommes est gouverné par les dieux. Un Dieu, Enor,  décida pourtant que ses frères n’étaient pas assez vindicatifs envers les humains et il décida dès lors de suivre seul sa propre voie. Deux clans s’affrontèrent ensuite: les Royaumes de l’Alliance Golka et les territoires noirs soutenu par Enor. L’alliance regroupe certaines contrées du Nord : Hétylion, Gilmion, Brögänd, Gluminiok, Thylion et enfin Hilmer. Les territoires noirs regorgent de coins sombres et de personnages terrifiants. Parmi les uns et les autres, deux visages sont connus. Depuis des millénaires, ils se sont affrontés, bravant les prédictions et les prophéties. Les Gils et les Guldüris s’affrontent sans pitié. Parmi ces familles, pourtant, une amitié est née entre les héritiers, Arken le Brave et Filanor de Guldür.  
 
La guerre les a pourtant éloignés et ainsi ennemis, ils sont devenus. La Golka a alors ordonné à Arken, souverain de Gilmion, l’ordre de tuer Filanor et de récupérer les livres sacrés des Anciens, volés longtemps avant par le grand-père de Filanor, Ténar le Grand.
 
A contre cœur néanmoins, Arken se rendit au Guldür avec l’espoir de mettre fin, une bonne fois pour toute, à cette guerre de pouvoir. Il échoua et fut tué. Il s’en suivit des années de souffrance, de guerre et d’esclavage par les nobles du Guldür. Bon nombre d’habitants des Royaumes du Nord perdirent la vie. Filanor avait certes survécu au combat mais il mourut quelques temps après, trop atteint dans son âme pour en réchapper. Son dieu, Enor lui accorda cependant une dernière faveur pour le travail accompli. Il pourrait revenir à la vie si celle qu’on allait appeler par la suite l’Elue s’emparait du coffre sacré des Anciens avec autre chose dans le cœur que la survie de l’Humanité.
 
Enor tomba par la suite dans l’oubli et nul autre ne prêta attention aux paroles dudit Dieu. Pourtant, bien des années plus tard, les paroles refirent "en quelque sorte" surface au travers d’une prophétie sacrée. Bon nombre de Dieux se posèrent la question : qui était cette Elue dont parlait  Enor et la prophétie. Nul n’avait la réponse.
 
Le Grand Conseil des Anciens se réunit en présence des dignitaires de la Golka et tous décidèrent d’étudier en profondeur les dires de la prophétie. Bien malgré eux, personne n’y parvint car les prophéties sont généralement interprétables de diverses manières et personne ne peut affirmer avec certitude détenir la clé de la signifiance sacrée. Chacun y alla de sa propre interprétation jusqu'à ce que Olger d’Hilmer, le grand Prêtre des Anciens prit la parole.
 
« Nous sommes dans une impasse, mes amis. Nul ne peut dire qui est l’Elue. Nous savons simplement que c’est une femme. Nous ne savons pas où elle naîtra et encore moins quand. Nous savons juste que sa famille a joué un rôle déterminant dans la guerre contre le Guldür. Nous allons donc mettre au courant toutes les familles royales et plus particulièrement celles de Gilmion et de Gluminiok. Notre cher Arken a eu une fille nous le savons mais ce n’est peut-être pas elle. La prophétie est peu claire sur l’identité de cette Elue. Elle peut voir le jour demain ou dans des siècles. Nous ne serons probablement plus là pour la voir. C’est pourquoi nous devons nous préparer. Gilmion et Gluminiok doivent être notre priorité absolue. Toutes les futures descendances devront être élevées dans la haine du Guldür et la connaissance des livres sacrés. »
 
Les autres applaudirent et se mirent d’accord sur les procédés d’une telle révolution. Toutes les filles à venir dans ces deux royaumes allaient être guidées dans leur voie afin que la prophétie ne se réalise jamais.  
 
Olger reprit de plus belle.
 
«  Mes amis, je propose que nous scellions par le sang le présent acte par lequel nous nous engageons à protéger les femmes de sang royal de Gilmion et de Gluminiok. Nous allons  tenter de mettre un nom sur cette Elue afin que jamais plus Enor, Filanor, ni aucun  autre descendant du Guldür ne nous fassent souffrir. »
 
Le pacte fut scellé et pendant des décénnies, les hommes craignirent de voir renaître Filanor. Les craintes se tassèrent mais ne disparurent pas, bien au contraire. Elles étaient ancrées au plus profond de chacun de nous. L’angoisse atteignit son apogée le jour où le grand sorcier Hélim découvrit l’identité de l’Elue.  
 
 
 
CHAPITRE PREMIER
 
 
 
Et la foule amassée dans le château reprit en coeur le nom de Sioban.
 
« Saluons-tous notre chère héritière Sioban ! »
 
Quand ils eurent fini d’applaudir, le roi Talmerik prit la parole.  
 
« A vous tous ici, je m’adresse. Des temps sombres nous avons longtemps vécus mais aujourd’hui, tout ceci est bien loin derrière nous. Gilmion est une cité prospère où tout le monde est heureux… »
 
Un rang derrière étaient assises Sioban et Déménir, sa belle-mère et Reine-consor de Gilmion. Déménir était d’une grande beauté : cheveux noirs comme l’ébène, grands yeux gris comme le néant. Elle était très grande, elle surpassait d’ailleurs son époux d’une tête. Elle était d’une froideur à faire pâlir le soleil mais Talmerik l’aimait éperduement, autant qu’il avait aimé Elénor, la mère de Sioban.
 
Sioban était âgée d’à peine 17 ans mais elle avait une allure noble et distinguée. Ses longs cheveux blonds s’entremêlaient dans sa couronne d’argent tressée. Elle était grande et radieuse comme le soleil. Elle éblouissait de beauté et ressemblait étrangement à sa mère. Elle avait la même démarche et la même prestance. Tout le monde s’émerveillait de la voir et bon nombre de jeunes hommes lui faisaient la cour. D’ailleurs les ragots allaient bon train : pourquoi n’avait-elle pas encore trouvé chaussure à son pied ?
 
Les rapports entre Sioban et Déménir n’étaient pas toujours au beau fixe mais elle n’avait réellement connu qu’elle, sa vraie mère étant morte en couche. Pourtant, Déménir inspirait parfois de mauvais pressentiments à Sioban. Sioban possédait un certain don pour percer l’âme profonde de tout un chacun et bien qu’elle aimait d’une certaine manière sa belle-mère, elle n’en était pas moins soupçonneuse et sur ses gardes. Déménir semblait parfois jalouse d’elle, surtout quand son père était présent. Mais Sioban n’y prenait plus attention désormais. Elle avait l’art et la manière d’obtenir ce qu’elle désirait, et ne se gênait pas pour le faire remarque à sa chère belle-mère. Pourtant, Sioban avait bien tort de la prendre de si haut, car Déménir était pleine de ressources. D’ailleurs, ce qu’elle allait annoncer par la suite au peuple allait en surprendre plus d’un.
 
« Chers sujets, je laisse maintenant le soin à ma tendre épouse de vous annoncer une grande nouvelle. », dit le roi.
 
Tout le monde parut surpris car aucune annonce n’avait été envisagée pour cette assemblée et nul ne savait ce qui allait être dit.
 
« Cher peuple », commença Déménir, « nous avons la chance d’avoir une princesse merveilleuse. Nombreux sont ceux qui souhaiteraient en faire leur femme.»
 
Le visage de Sioban sourit doucement. Son regard se dirigea vers sa marâtre.  
 
« Notre voisin, le duc de Thylion a eu 3 fils, comme nous le savons, et l’un d’entre eux, Rodrig souhaiterait rencontrer notre princesse pour d’éventuelles épousailles. »
 
Le sang de Sioban ne fit qu’un tour. Elle se releva d’un coup, jeta un œil des plus noirs à Déménir et quitta la salle comme une bourrasque.
 
Elia, l’amie de Sioban, accourut aussitôt mais elle n’eut pas l’opportunité de féliciter Sioban tellement celle-ci était en colère. De nombreux objets traversèrent la pièce en un vol et elle injuria aussi fort qu’elle pouvait tous ceux qui tentaient d’ouvrir la porte. On l’entendait hurler du bas de la tourelle. Elia tenta tout de même une entrée. Elle tapota doucement à la porte.
 
« Allez-vous-en ! Laissez-moi tranquille espèce de… »  
 
Elle ne finit pas sa phrase quand elle vit que c’était Elia. Celle-ci la regarda et pouffa de rire.
 
« Enfin, il est inutile de te mettre dans des états pareils. Tu n’es pas encore l’épouse de Rodrig. », lui dit-elle doucement.
« Ah parce que tu sais qui il est toi ! Je ne savais même pas que le duc avait eu des fils et encore moins que l’un d’eux voulait m’épouser ! Je ne le connais pas et il n’est pas question que je me marie. Si elle croit que je vais me laisser faire comme ça, elle se trompe ! », cria-t-elle à travers tout.
 
Le père de Sioban fit alors son entrée, suivi de près par Déménir. Talmerik était loin d’être heureux de l’affront que lui avait fait sa fille et il ne décoléra pas en voyant les vases que Sioban avait envoyés contre le mur.
 
« Je n’ai jamais vu une princesse aussi impertinente. », lui lança-t-il.
« C’est normal, Père. Je suis la seule princesse de ce royaume. », lui répondit-elle avec une pointe d’ironie.
 
Cette remarque joua à merveille son rôle. Talmerik s’arrêta net et éclata de rire.
 
« On peut dire que tu as le don d’énerver les gens. », dit Déménir avec une lueur de dépit dans les yeux. « Si j’avais été ta mère, je ne t’aurais… »
« Tu n’es pas ma vraie mère », lui lança Sioban. « Tu ne l’as jamais été et tu ne le seras jamais. Tu m’as certes élevée mais garde tes distances. Si tu crois pouvoir faire moi ce que tu veux, tu te trompes. Tu veux m’éloigner de mon père et je ne te donnerai satisfaction que s’il me le demande.»
 
Déménir était devenue rouge de colère mais elle resta calme dans ses propos.
 
« Nous n’avons jamais voulu t’éloigner d’ici, Sioban. », répondit-elle froidement.
« Nous ? », lui lança-t-elle comme un éclair.
« Oui, ton père et moi-même pensons qu’il est temps de te marier. Nous ne voulons pas t’y obliger mais nous t’encourageons à le faire. Rodrig est un bon parti, il a des terres et une bonne condition. Il est le premier pour la succession de Thylion. Tu serais donc reine un jour si tu daignais l’épouser. »
« Je n’en ai rien à faire moi ! Je ne le rencontrerai pas et je l’épouserai encore moins ! Tu ne vas tout de même pas la laisser faire ! Père, pourquoi agis-tu donc ainsi ? », lui dit-elle les yeux emplis de larmes.
 
Talmerik regarda Sioban d’un air hébété et ne sut quoi lui répondre. Dans un élan de colère, Sioban attrapa son manteau et partit.
 
Talmerik ne revit que Sioban le lendemain matin. Il se rendit dans sa chambre et eut une discussion avec elle.
 
« T’es-tu calmée depuis hier ? », lui demanda-t-il.  
« Oui, je suis calme.  Père, je ne voudrais pas te manquer de respect mais est-ce toi qui a suggéré cette idée stupide ?»
« C’est….enfin, Déménir pensait que ce serait une bonne idée de te présenter à l’un des héritiers d’une contrée voisine. Nous entretenons de bons rapports avec Thylion et… »
« Et vous vous êtes dits, pourquoi ne pas sceller cette entente par un mariage ? »
 
Talmerik soupira. Sioban avait donc vu juste.
 
« Tu m’as toujours dit avoir épousé ma mère par amour. Quand tu as épousé Déménir ensuite, personne ne s’y est opposé. Vous avez attendu certes un moment mais tu m’as demandé mon avis, bien que j’étais trop petite pour comprendre ce qui arrivait Peut-être pensais-tu que du haut de mes 2 ans je te répondrais ? », dit-elle.  Son père sourit à ces dires.  
 
« Ici, tu ne m’en as pas parlé et tu voudrais que je dise oui sans y réfléchir. Si vous m’aviez demandé mon avis, j’aurais accepté mais là, je ne peux pas. »
« En somme, tu voulais qu’on te demande la permission pour t’envoyer à Thylion ? »
« Euh…oui c’est à peu près ça. », lui répondit-elle fermement.
 
Talmerik se leva et embrassa tendrement sa fille.  
 
« N’aie crainte Sioban, je ne voulais pas te blesser. Cela se passera désormais autrement ! »
 
Quelques jours plus tard, une nouvelle assemblée populaire fut invitée au château.
 
« La reine et moi-même tenons à vous faire part d’un message important. Nous nous sommes quelque peu précipités en tentant que trouver un mari à notre princesse. C’est pourquoi nous tenons à lui présenter nos excuses publiquement. »
 
Aucun ne fit de commentaires. Le plus grand silence régnait dans la grande salle.
Déménir prit la parole devant l’assemblée.  
 
« Très chère Sioban, accepterais-tu de nous représenter ton père et moi-même à la Cour de Thylion et serais-tu d’accord de rencontrer à titre amical le prince Rodrig ? »
 
Sioban était prise au dépourvu et elle ne pouvait se dérober. Le piège se refermait sur elle et sa haine soudaine envers Déménir augmenta d’un cran. A contre cœur et avec une aversion immense pour celle qui l’avait élevée, elle accepta de se rendre à Thylion. Mais elle ne comptait pas en rester là… Déménir le paierait tôt ou tard.
 
 
****
 
 
Je pestais. Je ne pouvais croire ce qui venait de se passer. Comment Déménir avait-elle pu se rendre coupable d’une telle fourberie ? Qu’avait-elle donc en tête ? Certes, je ne la portais pas dans mon cœur autant que mon père l’aurait voulu mais là, c’en était trop. Elle m’avait humilié aux yeux de tous et je ne pouvais laisser ça ainsi. Je décidai de lui rendre une petite visite. Je me rendis dans les appartements royaux et amorçai une discussion.
 
« Majesté, je souhaiterais vous parler un instant. »
« Pourquoi tant de manière Sioban ? Tu m’as habitué à plus de répartie. Je suppose que tu veux discuter de mon intervention. »
« Tout à fait. A votre place, je n’utiliserais pas le terme d’intervention mais plutôt celui de projet. »
 
Le sourire ironique de Déménir s’estompa un instant. Elle regardait désormais fixement Sioban, une lueur de défi dans les yeux.
 
« Où veux-tu en venir au juste ? », me demanda-t-elle.
« Vous le savez très bien. Vous avez vraisemblablement des idées en tête. Pourquoi soudainement mettez vous dans la tête de mon père de me marier ? Je ne vais pas me laisser faire ainsi. Ne me dites surtout pas que vous pensez à mon bien-être car venant de vous, je prendrais cela comme une insulte. Vous avez fait là montre d’une fourberie on ne peut plus basse et je trouverai la raison de votre comportement. Je te percerai à jour, tu peux compter là-dessus. »  
 
Sioban tutoyait sa belle-mère lorsque la tension montait. Et Déménir savait bien qu’elle devait se méfier d’elle. Toute petite déjà, Sioban avait adoré faire tourner sa belle-mère en bourrique. Elle avait montré certaines aptitudes pour la magie et les incantations dès son plus jeune âge, ce qui effrayait parfois Déménir. Un si petit être rempli de tant d’inconnu…
 
Déménir ne dit rien, elle me regarda avec indifférence. Elle s’avança vers la fenêtre et regarda au loin. Elle semblait si loin de moi que pendant un instant, je crus que son âme s’était envolée. Pour la première fois depuis longtemps, elle me parla ouvertement et sans retenue. Pendant un instant, j’aurais même pu la croire.
 
« Sioban, tu es loin d’imaginer les choses qui t’entourent. Tu vis loin de tout, à l’abri. La vie est loin d’être tranquille et elle le deviendra probablement de moins en moins. Te marier et partir peut t’être bénéfique et t’apaiser en quelque sorte. Rodrig est quelqu’un de bien et sur qui tu peux compter. Crois-moi, tu ne le regretteras pas et une fois que tu l’auras rencontré, tu ne reviendras plus ici. »
« Vous avez l’air de bien le connaître et vous semblez sûre de la tournure des événements. Seriez-vous voyante ? »
« J’ai certes des facultés que tu ignores mais cela n’est que le reflet de la vérité.  Maintenant prépare-toi. Les gardes viendront te chercher dans un moment. Fais bon voyage et que le bonheur t’accompagne tout au long du chemin.»
 
A ces mots, elle m’embrassa sur la joue et me laissa seule dans les appartements. Comment devais-je prendre ses paroles ? Y avait-il une once de vérité dans tout ceci ? Ce qui s’était passé la veille me laissait perplexe et je ne pouvais m’empêcher d’avoir des soupçons quant au vrai but de ce voyage.  
 
J’allais avoir une route assez longue, j’allai donc me reposer un moment dans ma chambre.
 
 
****
 
Un moment plus tard, mon père vint frapper à ma porte. Il entra et vint m’embrasser sur le front. Je m’éveillai et il me dit qu’il était temps pour moi de partir pour Thylion.
 
« Dois-je réellement me rendre là-bas, Père ? »
« Il le faut Sioban. Depuis les origines de la Golka, nous sommes toujours restés en bons termes avec Thylion. Votre mariage pourrait renforcer ces liens à jamais. »
« Dans l’hypothèse que je daigne me marier, n’est-ce pas ? »
« Evidemment. »
Mais la réponse ne semblait pas aussi convaincante que mon père l’aurait voulue.  
 
Je me levai, m’habillai et descendit dans le grand hall. Le personnel du château était réuni dans le hall et ils me saluèrent au passage. Devant les portes attendaient trois gardes. Je les connaissais bien. Ils étaient à notre service depuis fort longtemps et cela me mit du baume au cœur.
 
Je me retournai sur mon père et Déménir et leur dis : « je n’ai pas encore réellement compris les raisons qui vous poussent à m’envoyer à Thylion mais si cela vous tient à cœur, j’irai. Je ne sais pas quand ni même si je reviendrai mais je remplirai ma mission le mieux possible. »
 
Je fis un signe de tête en direction de chacun et nous nous mîmes en route.

Message cité 1 fois
Message édité par earane le 30-03-2009 à 12:29:42
Reply

Marsh Posté le 30-03-2009 à 12:28:32   

Reply

Marsh Posté le 30-03-2009 à 12:31:48    

:hello:
 
Bienvenue sur HFR !


---------------
Numéro 1 en organisation de boom.
Reply

Marsh Posté le 30-03-2009 à 12:32:12    

J'ai lâché au bout du deuxième paragraphe, c'est très dur à suivre :/


---------------
Mangeons de la viande (et nos amis pour la vie) ! Prenons l'avion ! Partons en vacances très loin ! Achetons des trucs venus du bout du monde ! Chauffons-nous à fond ! Utilisons plein d'électricité ! Changeons de malinphone le plus souvent possible !
Reply

Marsh Posté le 30-03-2009 à 12:36:29    

Moi au treizième mot.  :pt1cable:  

Reply

Marsh Posté le 30-03-2009 à 12:39:42    

Salut...
Il y a un topic sur l'ecriture des remans et nouvelles, je pense que tu devrais poster ton texte là bas...
 
Sinon, j'ai remarqué quelques fautes de language, et l'histoire fait assez "ado" je trouve. Mais je pense que ce sont des soucis classiques. Va lire le topic ecrire un roman, une nouvelle tu devrais y trouver de bons conseils.
 
A+
DAM

Reply

Marsh Posté le 30-03-2009 à 13:13:03    

Merci DAM57 et merci Arwam. DAM57, oui à première vue cela pourrait sembler "ado", mais je pense que le reste évolue et s'ouvre davantage à un autre public.
 
Loosha et DMNL... on ne peut pas plaire à tous, mais néanmoins, dommage que vous ne lisiez pas jusqu'au bout pour vous forger un avis. Quand j'ai lu David Eddings la première fois, j'aurais volontiers abandonné au bout des 3 premiers chapitres. J'ai finalement terminé de le lire et j'ai tellement aimé que j'ai enchaîné les 5 autres et lu aussi la deuxième série de livres. Comme quoi ;)

Reply

Marsh Posté le 30-03-2009 à 13:18:22    

Je ne suis peut-être pas de la partie parce qu'un dieu, déjà c'est pas évident à s'imaginer, alors plusieurs.
Je mettrais un mot inventé de toute pièce à la place de dieu, pour signaler un nouveau concepte que je développerai plus tard ou alors, de définir dieu qui prête à confusion de nos jours encore, même si ils seront à un autre immémoriaux, avant.
 
edit, faute et complétion.


Message édité par Profil supprimé le 30-03-2009 à 13:20:53
Reply

Marsh Posté le 30-03-2009 à 13:27:18    

Merci de ton avis :) Je vois mieux ce que tu veux dire.

Reply

Marsh Posté le 30-03-2009 à 13:33:44    

En fait les histoire comportant un/une héros/héroïne élue(e) et parallèle avec une prophétie, ça a tendance à vite me lasser. J'ai arrêté la Roue du temps après le premier tome pour cette raison.
 
C'est une trame de conte trop utilisée, trop prévisible. Surtout que généralement, la prophétie a une furieuse tendance à se réaliser.
 
(je dis ça parce que j'ai fini le prologue :whistle: )


---------------
Mangeons de la viande (et nos amis pour la vie) ! Prenons l'avion ! Partons en vacances très loin ! Achetons des trucs venus du bout du monde ! Chauffons-nous à fond ! Utilisons plein d'électricité ! Changeons de malinphone le plus souvent possible !
Reply

Marsh Posté le 30-03-2009 à 14:04:37    

Eh bien, je dirais simplement que parfois les prophéties peuvent être vagues et donc interprétables de différentes manières.  :)  
 
Merci LooSHa pour ton commentaire en tout cas.  
 

Reply

Marsh Posté le 30-03-2009 à 14:04:37   

Reply

Marsh Posté le 31-03-2009 à 16:25:37    

Salut,
Honnêtement, tes 5 1ères lignes, essentielles dans un roman, sont très lourdes : il y a 15 noms propres différents (et c'est pas "Nicolas" ou "Sophie", hein  :o ), plusieurs fois le mot "affrontés", du présent et du passé.
Bref, j'ai déjà décroché  :pt1cable:  
Même si ton roman est riche et peut être très original et intéressant, ça ne me donne déjà pas envie de le lire. Et j'ai lu des romans complexes avec beaucoup de personnages. Le tout est ne pas perdre le lecteur.
Bonne continuation  ;)

Reply

Marsh Posté le 31-03-2009 à 17:32:35    

Oui, mais il n'est pas aisé de situer le contexte, d'autant plus que c'est le prologue. Que me conseillerais-tu ? de plus étendre l'explication ? de la scinder, de sorte à ce que cela soit plus digérable ?
 
Pour le terme affrontés, je vais retravailler ça.
 
Merci Skullix.

Reply

Marsh Posté le 31-03-2009 à 17:44:11    

Tu pourrais par exemple zapper le prologue, et distiller des éléments mythologiques/historiques au fur et à mesure.


---------------
Mangeons de la viande (et nos amis pour la vie) ! Prenons l'avion ! Partons en vacances très loin ! Achetons des trucs venus du bout du monde ! Chauffons-nous à fond ! Utilisons plein d'électricité ! Changeons de malinphone le plus souvent possible !
Reply

Marsh Posté le 31-03-2009 à 19:46:04    

ok, merci du conseil, Loosha. Je vais déjà le relire, et voir si je peux y apporter quelques améliorations, et je verrai ainsi s'il est bien nécessaire de le laisser ou non.

Reply

Marsh Posté le 03-04-2009 à 12:57:47    

earane a écrit :

Bonjour à toutes et tous,
 
 
Nouvelle sur ce forum, je prends donc mon clavier pour vous soumettre une histoire que je suis actuellement en train de rédiger. J'y travaille depuis longtemps et j'ai d'ailleurs pris quelques contacts pour soumettre mon texte à un éditeur. Ce texte a été commencé il y a longtemps et je l'ai travaillé et retravaillé sans cesse, après avoir écouté les critiques des uns et des autres pour améliorer le contenu. Sans aucune prétention, mais simplement à l'écoute des vos commentaires, je vous soumets donc le prologue et le chapitre 1.
 
Cette histoire s'inscrit dans un style d'épopée héroico-fantastique, comme je l'ai prévu en trois tomes, mais pure souhait, il n'est pas dit que cela soit réellement le cas.  
 
Bien à vous,
 
Earane
 
Gilmion, Tome 1, Le livre des Anciens
 
 
PROLOGUE
 
 
En ces temps immémoriaux, le peuple des hommes est gouverné par les dieux. Un Dieu, Enor,  décida pourtant que ses frères n’étaient pas assez vindicatifs envers les humains et il décida dès lors de suivre seul sa propre voie. Deux clans s’affrontèrent ensuitealors: si tu mets ensuite, c'est qu'il y a tout d'abord..: les Royaumes de l’Alliance Golka et les territoires noirs soutenus par Enor. L’alliance regroupe attention à ne pas trop jongler avec le temps: présent, passé simple..certaines contrées du Nord : Hétylion, Gilmion, Brögänd, Gluminiok, Thylion et enfin Hilmer. Les territoires noirs regorgent de coins sombres et de personnages terrifiants. Parmi les uns et les autres, deux visages sont connus. Depuis des millénaires, ils se sont affrontés, bravant les prédictions et les prophéties. Les Gils et les Guldüris s’affrontent sans pitié. Parmi ces familles, pourtant, une amitié est née entre les héritiers, Arken le Brave et Filanor de Guldür.  
 
La guerre les a pourtant éloignés et ainsi ennemis, ils sont devenus: tu parles le Yoda?. La Golka a alors ordonné et voilà,tu utilises maintenant le passé composéà Arken, souverain de Gilmion, l’ordre a ordonné l'ordre?de tuer Filanor et de récupérer les livres sacrés des Anciens, volés longtemps avant par le grand-père de Filanor, Ténar le Grand.
 
A contre cœur néanmoins, Arken se rendit au Guldür avec l’espoir de mettre fin, une bonne fois pour toute, à cette guerre de pouvoir. Il échoua et fut tué. Il s’en suivit des années de souffrance, de guerres et d’esclavage par les nobles du Guldür. Bon nombre d’habitants des Royaumes du Nord perdirent la vie. Filanor avait certes survécu au combat mais il mourut quelques temps après, trop atteint dans son âme pour en réchapperde quoi?. Son dieu, Enor lui accorda cependant une dernière faveur pour le travail accompli. Il pourrait revenir à la vie si celle qu’on allait appeler par la suite l’Elue s’emparait du coffre sacré des Anciens avec autre chose dans le cœur que la survie de l’Humanité.
 
Enor tomba par la suite dans l’oubli et nul autre ne prêta attention aux paroles dudit Dieu. Pourtant, bien des années plus tard, les paroles refirent "en quelque sorte" surface au travers d’une prophétie sacrée. Bon nombre de Dieux se posèrent la question : qui était cette Elue dont parlait  Enor et la prophétie. Nul n’avait la réponse.
 
Le Grand Conseil des Anciens se réunit en présence des dignitaires de la Golka et tous décidèrent d’étudier en profondeur les dires de la prophétie. Bien malgré eux, personne n’y parvint car les prophéties sont généralement interprétables de diverses manières et personne ne peut affirmer avec certitude détenir la clé de la signifiance sacrée. Chacun y alla de sa propre interprétation jusqu'à ce que Olger d’Hilmer, le grand Prêtre des Anciens prit la parole.
 
« Nous sommes dans une impasse, mes amis. Nul ne peut dire qui est l’Elue. Nous savons simplement que c’est une femme. Nous ne savons pas où elle naîtra et encore moins quand. Nous savons juste que sa famille a joué un rôle déterminant dans la guerre contre le Guldür. Nous allons donc mettre au courant toutes les familles royales et plus particulièrement celles de Gilmion et de Gluminiok. Notre cher Arken a eu une fille nous le savons mais ce n’est peut-être pas elle. La prophétie est peu claire sur l’identité de cette Elue. Elle peut voir le jour demain ou dans des siècles. Nous ne serons probablement plus là pour la voir. C’est pourquoi nous devons nous préparer. Gilmion et Gluminiok doivent être notre priorité absolue. Toutes les futures descendances devront être élevées dans la haine du Guldür et la connaissance des livres sacrés. »
 
Les autres applaudirent et se mirent d’accord sur les procédés d’une telle révolution. Toutes les filles à venir dans ces deux royaumes allaient être guidées dans leur voie afin que la prophétie ne se réalise jamais.  
 
Olger reprit de plus belle.
 
«  Mes amis, je propose que nous scellions par le sang le présent acte par lequel nous nous engageons à protéger les femmes de sang royal de Gilmion et de Gluminiok. Nous allons  tenter de mettre un nom sur cette Elue afin que jamais plus Enor, Filanor, ni aucun  autre descendant du Guldür ne nous fassent souffrir. »
 
Le pacte fut scellé et pendant des décénnies, les hommes craignirent de voir renaître Filanor. Les craintes se tassèrent mais ne disparurent pas, bien au contraire. Elles étaient ancrées au plus profond de chacun de nous. L’angoisse atteignit son apogée le jour où le grand sorcier Hélim découvrit l’identité de l’Elue.  
 
 
 
CHAPITRE PREMIER
 
 
 
Et la foule amassée dans le château reprit en coeur le nom de Sioban.
 
« Saluons-tous notre chère héritière Sioban ! »
 
Quand ils eurent fini d’applaudir, le roi Talmerik prit la parole.  
 
« A vous tous ici, je m’adresse. Des temps sombres nous avons longtemps vécus mais aujourd’hui, tout ceci est bien loin derrière nous. Gilmion est une cité prospère où tout le monde est heureux… »
 
Un rang derrière étaient assises Sioban et Déménir, sa belle-mère et Reine-consor de Gilmion. Déménir était d’une grande beauté : cheveux noirs comme l’ébène, grands yeux gris comme le néant. Elle était très grande, elle surpassait d’ailleurs son époux d’une tête. Elle était d’une froideur à faire pâlir le soleil mais Talmerik l’aimait éperduement, autant qu’il avait aimé Elénor, la mère de Sioban.
 
Sioban était âgée d’à peine 17 ans mais elle avait une allure noble et distinguée. Ses longs cheveux blonds s’entremêlaient dans sa couronne d’argent tressée. Elle était grande et radieuse comme le soleil. Elle éblouissait de beauté et ressemblait étrangement à sa mère. Elle avait la même démarche et la même prestance. Tout le monde s’émerveillait de la voir et bon nombre de jeunes hommes lui faisaient la cour. D’ailleurs les ragots allaient bon train : pourquoi n’avait-elle pas encore trouvé chaussure à son pied ?
 
Les rapports entre Sioban et Déménir n’étaient pas toujours au beau fixe mais elle n’avait réellement connu qu’elle, sa vraie mère étant morte en couche. Pourtant, Déménir inspirait parfois de mauvais pressentiments à Sioban. Sioban possédait un certain don pour percer l’âme profonde de tout un chacun et bien qu’elle aimait d’une certaine manière sa belle-mère, elle n’en était pas moins soupçonneuse et sur ses gardes. Déménir semblait parfois jalouse d’elle, surtout quand son père était présent. Mais Sioban n’y prenait plus attention désormais. Elle avait l’art et la manière d’obtenir ce qu’elle désirait, et ne se gênait pas pour le faire remarque à sa chère belle-mère. Pourtant, Sioban avait bien tort de la prendre de si haut, car Déménir était pleine de ressources. D’ailleurs, ce qu’elle allait annoncer par la suite au peuple allait en surprendre plus d’un.
 
« Chers sujets, je laisse maintenant le soin à ma tendre épouse de vous annoncer une grande nouvelle. », dit le roi.
 
Tout le monde parut surpris car aucune annonce n’avait été envisagée pour cette assemblée et nul ne savait ce qui allait être dit.
 
« Cher peuple », commença Déménir, « nous avons la chance d’avoir une princesse merveilleuse. Nombreux sont ceux qui souhaiteraient en faire leur femme.»
 
Le visage de Sioban sourit doucement. Son regard se dirigea vers sa marâtre.  
 
« Notre voisin, le duc de Thylion a eu 3 fils, comme nous le savons, et l’un d’entre eux, Rodrig souhaiterait rencontrer notre princesse pour d’éventuelles épousailles. »
 
Le sang de Sioban ne fit qu’un tour. Elle se releva d’un coup, jeta un œil des plus noirs à Déménir et quitta la salle comme une bourrasque.
 
Elia, l’amie de Sioban, accourut aussitôt mais elle n’eut pas l’opportunité de féliciter Sioban tellement celle-ci était en colère. De nombreux objets traversèrent la pièce en un vol et elle injuria aussi fort qu’elle pouvait tous ceux qui tentaient d’ouvrir la porte. On l’entendait hurler du bas de la tourelle. Elia tenta tout de même une entrée. Elle tapota doucement à la porte.
 
« Allez-vous-en ! Laissez-moi tranquille espèce de… »  
 
Elle ne finit pas sa phrase quand elle vit que c’était Elia. Celle-ci la regarda et pouffa de rire.
 
« Enfin, il est inutile de te mettre dans des états pareils. Tu n’es pas encore l’épouse de Rodrig. », lui dit-elle doucement.
« Ah parce que tu sais qui il est toi ! Je ne savais même pas que le duc avait eu des fils et encore moins que l’un d’eux voulait m’épouser ! Je ne le connais pas et il n’est pas question que je me marie. Si elle croit que je vais me laisser faire comme ça, elle se trompe ! », cria-t-elle à travers tout.
 
Le père de Sioban fit alors son entrée, suivi de près par Déménir. Talmerik était loin d’être heureux de l’affront que lui avait fait sa fille et il ne décoléra pas en voyant les vases que Sioban avait envoyés contre le mur.
 
« Je n’ai jamais vu une princesse aussi impertinente. », lui lança-t-il.
« C’est normal, Père. Je suis la seule princesse de ce royaume. », lui répondit-elle avec une pointe d’ironie.
 
Cette remarque joua à merveille son rôle. Talmerik s’arrêta net et éclata de rire.
 
« On peut dire que tu as le don d’énerver les gens. », dit Déménir avec une lueur de dépit dans les yeux. « Si j’avais été ta mère, je ne t’aurais… »
« Tu n’es pas ma vraie mère », lui lança Sioban. « Tu ne l’as jamais été et tu ne le seras jamais. Tu m’as certes élevée mais garde tes distances. Si tu crois pouvoir faire moi ce que tu veux, tu te trompes. Tu veux m’éloigner de mon père et je ne te donnerai satisfaction que s’il me le demande.»
 
Déménir était devenue rouge de colère mais elle resta calme dans ses propos.
 
« Nous n’avons jamais voulu t’éloigner d’ici, Sioban. », répondit-elle froidement.
« Nous ? », lui lança-t-elle comme un éclair.
« Oui, ton père et moi-même pensons qu’il est temps de te marier. Nous ne voulons pas t’y obliger mais nous t’encourageons à le faire. Rodrig est un bon parti, il a des terres et une bonne condition. Il est le premier pour la succession de Thylion. Tu serais donc reine un jour si tu daignais l’épouser. »
« Je n’en ai rien à faire moi ! Je ne le rencontrerai pas et je l’épouserai encore moins ! Tu ne vas tout de même pas la laisser faire ! Père, pourquoi agis-tu donc ainsi ? », lui dit-elle les yeux emplis de larmes.
 
Talmerik regarda Sioban d’un air hébété et ne sut quoi lui répondre. Dans un élan de colère, Sioban attrapa son manteau et partit.
 
Talmerik ne revit que Sioban le lendemain matin. Il se rendit dans sa chambre et eut une discussion avec elle.
 
« T’es-tu calmée depuis hier ? », lui demanda-t-il.  
« Oui, je suis calme.  Père, je ne voudrais pas te manquer de respect mais est-ce toi qui a suggéré cette idée stupide ?»
« C’est….enfin, Déménir pensait que ce serait une bonne idée de te présenter à l’un des héritiers d’une contrée voisine. Nous entretenons de bons rapports avec Thylion et… »
« Et vous vous êtes dits, pourquoi ne pas sceller cette entente par un mariage ? »
 
Talmerik soupira. Sioban avait donc vu juste.
 
« Tu m’as toujours dit avoir épousé ma mère par amour. Quand tu as épousé Déménir ensuite, personne ne s’y est opposé. Vous avez attendu certes un moment mais tu m’as demandé mon avis, bien que j’étais trop petite pour comprendre ce qui arrivait Peut-être pensais-tu que du haut de mes 2 ans je te répondrais ? », dit-elle.  Son père sourit à ces dires.  
 
« Ici, tu ne m’en as pas parlé et tu voudrais que je dise oui sans y réfléchir. Si vous m’aviez demandé mon avis, j’aurais accepté mais là, je ne peux pas. »
« En somme, tu voulais qu’on te demande la permission pour t’envoyer à Thylion ? »
« Euh…oui c’est à peu près ça. », lui répondit-elle fermement.
 
Talmerik se leva et embrassa tendrement sa fille.  
 
« N’aie crainte Sioban, je ne voulais pas te blesser. Cela se passera désormais autrement ! »
 
Quelques jours plus tard, une nouvelle assemblée populaire fut invitée au château.
 
« La reine et moi-même tenons à vous faire part d’un message important. Nous nous sommes quelque peu précipités en tentant que trouver un mari à notre princesse. C’est pourquoi nous tenons à lui présenter nos excuses publiquement. »
 
Aucun ne fit de commentaires. Le plus grand silence régnait dans la grande salle.
Déménir prit la parole devant l’assemblée.  
 
« Très chère Sioban, accepterais-tu de nous représenter ton père et moi-même à la Cour de Thylion et serais-tu d’accord de rencontrer à titre amical le prince Rodrig ? »
 
Sioban était prise au dépourvu et elle ne pouvait se dérober. Le piège se refermait sur elle et sa haine soudaine envers Déménir augmenta d’un cran. A contre cœur et avec une aversion immense pour celle qui l’avait élevée, elle accepta de se rendre à Thylion. Mais elle ne comptait pas en rester là… Déménir le paierait tôt ou tard.
 
 
****
 
 
Je pestais. Je ne pouvais croire ce qui venait de se passer. Comment Déménir avait-elle pu se rendre coupable d’une telle fourberie ? Qu’avait-elle donc en tête ? Certes, je ne la portais pas dans mon cœur autant que mon père l’aurait voulu mais là, c’en était trop. Elle m’avait humilié aux yeux de tous et je ne pouvais laisser ça ainsi. Je décidai de lui rendre une petite visite. Je me rendis dans les appartements royaux et amorçai une discussion.
 
« Majesté, je souhaiterais vous parler un instant. »
« Pourquoi tant de manière Sioban ? Tu m’as habitué à plus de répartie. Je suppose que tu veux discuter de mon intervention. »
« Tout à fait. A votre place, je n’utiliserais pas le terme d’intervention mais plutôt celui de projet. »
 
Le sourire ironique de Déménir s’estompa un instant. Elle regardait désormais fixement Sioban, une lueur de défi dans les yeux.
 
« Où veux-tu en venir au juste ? », me demanda-t-elle.
« Vous le savez très bien. Vous avez vraisemblablement des idées en tête. Pourquoi soudainement mettez vous dans la tête de mon père de me marier ? Je ne vais pas me laisser faire ainsi. Ne me dites surtout pas que vous pensez à mon bien-être car venant de vous, je prendrais cela comme une insulte. Vous avez fait là montre d’une fourberie on ne peut plus basse et je trouverai la raison de votre comportement. Je te percerai à jour, tu peux compter là-dessus. »  
 
Sioban tutoyait sa belle-mère lorsque la tension montait. Et Déménir savait bien qu’elle devait se méfier d’elle. Toute petite déjà, Sioban avait adoré faire tourner sa belle-mère en bourrique. Elle avait montré certaines aptitudes pour la magie et les incantations dès son plus jeune âge, ce qui effrayait parfois Déménir. Un si petit être rempli de tant d’inconnu…
 
Déménir ne dit rien, elle me regarda avec indifférence. Elle s’avança vers la fenêtre et regarda au loin. Elle semblait si loin de moi que pendant un instant, je crus que son âme s’était envolée. Pour la première fois depuis longtemps, elle me parla ouvertement et sans retenue. Pendant un instant, j’aurais même pu la croire.
 
« Sioban, tu es loin d’imaginer les choses qui t’entourent. Tu vis loin de tout, à l’abri. La vie est loin d’être tranquille et elle le deviendra probablement de moins en moins. Te marier et partir peut t’être bénéfique et t’apaiser en quelque sorte. Rodrig est quelqu’un de bien et sur qui tu peux compter. Crois-moi, tu ne le regretteras pas et une fois que tu l’auras rencontré, tu ne reviendras plus ici. »
« Vous avez l’air de bien le connaître et vous semblez sûre de la tournure des événements. Seriez-vous voyante ? »
« J’ai certes des facultés que tu ignores mais cela n’est que le reflet de la vérité.  Maintenant prépare-toi. Les gardes viendront te chercher dans un moment. Fais bon voyage et que le bonheur t’accompagne tout au long du chemin.»
 
A ces mots, elle m’embrassa sur la joue et me laissa seule dans les appartements. Comment devais-je prendre ses paroles ? Y avait-il une once de vérité dans tout ceci ? Ce qui s’était passé la veille me laissait perplexe et je ne pouvais m’empêcher d’avoir des soupçons quant au vrai but de ce voyage.  
 
J’allais avoir une route assez longue, j’allai donc me reposer un moment dans ma chambre.
 
 
****
 
Un moment plus tard, mon père vint frapper à ma porte. Il entra et vint m’embrasser sur le front. Je m’éveillai et il me dit qu’il était temps pour moi de partir pour Thylion.
 
« Dois-je réellement me rendre là-bas, Père ? »
« Il le faut Sioban. Depuis les origines de la Golka, nous sommes toujours restés en bons termes avec Thylion. Votre mariage pourrait renforcer ces liens à jamais. »
« Dans l’hypothèse que je daigne me marier, n’est-ce pas ? »
« Evidemment. »
Mais la réponse ne semblait pas aussi convaincante que mon père l’aurait voulue.  
 
Je me levai, m’habillai et descendit dans le grand hall. Le personnel du château était réuni dans le hall et ils me saluèrent au passage. Devant les portes attendaient trois gardes. Je les connaissais bien. Ils étaient à notre service depuis fort longtemps et cela me mit du baume au cœur.
 
Je me retournai sur mon père et Déménir et leur dis : « je n’ai pas encore réellement compris les raisons qui vous poussent à m’envoyer à Thylion mais si cela vous tient à cœur, j’irai. Je ne sais pas quand ni même si je reviendrai mais je remplirai ma mission le mieux possible. »
 
Je fis un signe de tête en direction de chacun et nous nous mîmes en route.


Reply

Marsh Posté le 13-04-2009 à 12:41:41    

Merci Tami de m'avoir lue.  
 
J'ai complétement retravaillé le prologue à vrai dire... mais je me tâte encore, cette histoire je l'ai écrite il y a assez longtemps et je ne suis jamais satisfaite des modifications que j'y apporte. Donc j'ai décidé de la laisser encore dormir un peu et de poursuivre des lectures diverses pour enrichir mon style et mon vocabulaire. Je crois que cela sera intéressant et peut-être parviendrai-je à davantage de cohérence.
 
J'ai repris la poésie, art assez difficile  et je travaille actuellement sur deux AT et une nouvelle.  
 
Merci néanmoins de tes remarques dans le texte.
 
Je vous posterai autre chose d'ici peu.


Message édité par earane le 13-04-2009 à 12:42:32
Reply

Sujets relatifs:

Leave a Replay

Make sure you enter the(*)required information where indicate.HTML code is not allowed