Lecture critique de "Comprendre l'Empire", d'Alain Soral.

Lecture critique de "Comprendre l'Empire", d'Alain Soral. - Arts & Lecture - Discussions

Marsh Posté le 19-01-2014 à 08:39:56    

"Comprendre l'Empire," d'Alain Soral, Editions Blanche, 2011, est un essai qui connaît un succès important, en France, puisque le livre est depuis plus de un an (date du 27 février 2014) dans les meilleures ventes sur Amazon :
 
http://img15.hostingpics.net/pics/145927comprendrelempiresoral.jpg
 
Dans sa vidéo de février 2014 :
 
http://www.egaliteetreconciliation [...] 23894.html
 
à partir de 13'52, Soral dit de son livre qu'il n'a jamais été attaqué et est inattaquable ! :D  
 
En Introduction, l'auteur cite trois textes, l'un d'Henri Béraud, sur les difficultés d'être un écrivain de combat,  l'autre tiré du "joueur généreux" de Baudelaire (in Spleen de Paris), enfin le dernier, "Le travailleur et le joueur de bourse", de Victor Hugo.
 
http://www.gauchemip.org/spip.php?article3420
 
Puis, dans sa préface, Soral explique que son ouvrage est peu universitaire dans la forme mais est le fruit de 50 ans d'expérience. Je confirme que l'ouvrage n'obéit pas aux règles coutumières de l'exercice essayiste, puisqu'il n'y a absolument aucune note en bas de page et très peu de références pour étayer l'argumentaire. Certes, l'essai n'est pas un travail d'historien, qui se voit obligé de sourcer ses dires, mais il est assez gênant que la prose soralienne se résume à une suite d'assertions, à une argumentation qui s'absout de toutes références vérifiables. Mais Soral "a tellement raison sur tout" selon ses dires (video de décembre 2013) qu'il répète à la 4.35': "j'ai raison sur tout" et à la 6.50' : "j'ai à peu près raison sur tout":
 
http://www.youtube.com/watch?v=8P8IszMeMhc (A la minute)
 
qu'il ne voit pas l'intérêt, je pense, de s'abaisser à mettre des références pour sourcer son discours.
 
Son chapitre I: Dieu et la raison, débute sur deux citations de  Maximilien Robespierre et de Karl Marx.
 
Ces références livresques ne sont pas innocentes et s'inscrivent dans une volonté de sortir du clivage droite/gauche, puisque Soral se réfère autant à un écrivain nationaliste, antisémite et collabo, Henri Béraud, qu'à Karl Marx.
Ce premier chapitre, de la page 15 à la page 39, est une fresque historique sur la défaite de l'Eglise et de la Monarchie face à la Raison Bourgeoise et à la Banque. L'analyse n'est pas fausse, mais souffre de généralités et de clichés, inévitables dans ce genre de littérature.
Pour Soral, le peuple paysan de France, en avait surtout contre la noblesse et pas contre le Roi, comme il l'écrit p.24:
 
« car dans une France 80 % (elle le restera jusqu'au milieu du 20eme siècle), le peuple c'est la paysannerie et la paysannerie est tout, sauf révolutionnaires. Plutôt encline à respecter l'autorité sacrée, donc le catholicisme et le roi ».
 
« Face aux abus de la noblesse, sa phrase n'est pas : Mort aux tyran, mais, au contraire, Si le bon roi savait. »
 
« Rien n'est plus mensonger que le film de Tavernier, Que la fête commence, où l'on veut nous faire croire, en faisant passer des paysans devant un carrosse en flammes, à une haine du petit peuple paysan pour le pouvoir royal. […] Dans les faits, avec Tavernier, typique de cette bourgeoisie de gauche de culture trotskiste qui travestit chaque fois la voix du peuple sans être, tout se joue dans les villes, dans les salons, dans les clubs, à Paris ... ».
 
Critique:
 
1°) Certes le peuple c'est la paysannerie, mais pas seulement. Et le nombre de citadins dépassera les ruraux dans les années 30. De même, si les paysans sont en effet plutôt conservateurs, il existait aussi, dans le sud-ouest et dans le centre, notamment dans le Limousin et la Creuse, des paysans militants du parti-radical (surtout dans le sud-ouest) et des paysans socialistes et communistes, dans le Limousin.
 
http://books.google.fr/books?id=dR [...] in&f=false
 
2°) Certes, le Roi, personnage mythifiée, qui se cloîtrait dans son château royal, surtout à partir d'Henri IV, au Louvre puis après à Versailles, pour s'éloigner de la populace colérique, devait être plus populaire, que les nobliaux qui étaient plus en contact avec la population laborieuse. Cela n'équivalait pas à une adhésion populaire à la monarchie, mais à un respect quasi-religieux de ce roi, considéré comme le vicaire du Christ en ce bas monde, dans une société paysanne encore très religieuse. On assista au même phénomène en Russie, avec le tsar, figure quasi-divine pour le moujik.
C'est un leitmotiv dans le livre, cette noblesse qui aurait trahi la monarchie, en se ralliant aux idées des Lumières, creusant son propre tombeau (cf page 26). En soi, Soral n'a pas tort, puisque les Lumières, soucieux d'égalité et de justice sapait la société monarchique, mais je n'ai pas l'impression que beaucoup de nobles se soient ralliés à la cause des Lumières et de la Révolution Française et un Louis-Philippe d'Orléans, futur Philippe Egalité, député de la Convention, est l'arbre qui cache la forêt d'une émigration massive des nobles, dépossédés de leurs biens par les révolutionnaires !
 
3°) Certes, Tavernier fut militant de l'OCI, dans sa folle jeunesse, mais je ne vois pas le rapport entre le trotskysme supposé influencer Tavernier et la narration, dans "Que la fête commence", de paysans qui auraient brûlé un carrosse. Les jacqueries paysannes étaient très violentes et s'attaquaient au symbole de la royauté, notamment aux nobles et surtout aux Fermiers Généraux, missi dominici du roi pour lever l'impôt. Et c'est bien ces impôts royaux, notamment la gabelle, qui provoquait des flambées de violence paroxystiques contre ce pouvoir royal.
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacquerie


Message édité par Tietie006 le 10-03-2014 à 04:49:57

---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 19-01-2014 à 08:39:56   

Reply

Marsh Posté le 19-01-2014 à 15:39:08    

Et donc, ça vaut le coup de le lire ? :o


---------------
Mon image publique est étonnamment négative, est-ce à cause de mon hobbie qui consiste à gifler des orphelines ? | Je dois aller faire quelque chose de masculin, tel conquérir une nation ou uriner debout.  
Reply

Marsh Posté le 19-01-2014 à 15:46:28    

fatah a écrit :

Et donc, ça vaut le coup de le lire ? :o


 
Franchement non ! :D


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 19-01-2014 à 15:50:04    

Bah alors 15 euros d'économisés :d


---------------
Mon image publique est étonnamment négative, est-ce à cause de mon hobbie qui consiste à gifler des orphelines ? | Je dois aller faire quelque chose de masculin, tel conquérir une nation ou uriner debout.  
Reply

Marsh Posté le 19-01-2014 à 16:01:19    

Ce premier chapitre, Dieu et la Raison, n'est pas le plus passionnant ...On y retrouve la critique des Lumières, de la maçonnerie, futur clergé de la République, avec une nostalgie pour la monarchie qui transparaît dans tout le livre. Par exemple, page 118, Soral évoque cette monarchie qui transcendait la lutte des classes, avec les sujets de sa Majesté qui étaient derrière le roi, malgré les tensions. C'est quand même oublier la férocité des jacqueries dont j'ai parlées un peu plus haut, de la violence des guerres de religion avec comme point d'orgue le massacre de la Saint-Barthélémy, ou la fin tragique d'un Etienne Marcel, lors de la guerre de cent ans, le prévôt des marchands qui incarnait cette bourgeoisie montante.
Les antagonismes de classe existaient donc bel et bien dans cette société féodale, entre les 3 Ordres et au sein des 3 Ordres, entre petite noblesse désargentée et grands du royaume, entre curé de campagne et grands pontifes de l'Eglise, même si ces antagonismes se résolvaient dans des révoltes sporadiques et sans issue, réprimés par le pouvoir royal ou dans des hérésies au dogme catholique qui entraîna les guerres de religion. Les cathares puis après les réformés ne stigmatisaient-ils pas la luxure et la débauche des princes de l'Eglise ?
Evidemment, l'artisanat ou la paysannerie d'avant les révolution, n'avaient pas les conditions de la grande industrie de la révolution industrielle, qui put agréger un salariat miséreux sous la houlette de penseurs révolutionnaires, qui débouchèrent sur l'énorme SPD allemand, état dans l'état ou sur la révolution bolchevik. Mais cela ne signifiait pas que les antagonismes de classe n'existaient pas dans la période pré-révolution française.
 
On retrouve aussi l'éloge des sociétés traditionnelles, page 40, qui ne connaissaient pas la pratique du prêt à intérêt et qui annonce le chapitre 2, sur la future omnipotence du pouvoir bancaire.


Message édité par Tietie006 le 19-01-2014 à 16:51:30

---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 19-01-2014 à 18:42:08    

Son chapitre II s'intitule d'ailleurs : "De la société du don à la société de l'argent". (page 41).
 
« Il faut ensuite comprendre comment les sociétés humaines ont pu passer du don pour le prestige au prêt pour l'intérêt. De l'élégance à la laideur, de la noblesse, à l'usure".
 
« Robespierre tue le roi, puis la Banque tue Robespierre".
 
"l'Eglise a autorisé à la marge le prêt à intérêt, nécessaire à la bonne marche du commerce mais antisociale spirituellement, et ce sont les juifs, caste maudite, qui s'occuperont de ces prêts, car ils ne peuvent menacer l'ordre social malgré leur richesse. Cette pratique sera fatale au Prince, par l'abolition des privilèges héréditaires de la noblesse et l'égalité citoyenne, qui consacrera le pouvoir exclusif de l'argent, donnant le pouvoir à la Banque. Ce moment est celui de la Révolution Française, et la Banque tua Robespierre".(page 43).
 
Critique:
 
Les juifs pouvaient en effet faire le métier de banquier, puisque l'usure n'est pas interdite chez eux, encore qu'elle soit assez encadrée, selon le Talmud de Jérusalem et celui de Babylone, mais il n'y a pas que les juifs qui font le métier de banquier ...et Soral le reconnaît en une demi-phrase ..On peut remonter aux banquiers lombards, prêteurs sur gage du bas moyen-âge, au berrichon Jacques Coeur, banquier de Charles VII, ou à la célèbre famille Médicis, qui prêta si bien aux rois de France, qu'elle arriva, par mariage interposé, à placer une de ses donzelles dans le lit d'Henri II.
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_des_M%C3%A9dicis
 
Sans compter qu'entre la théorie et la pratique, il y avait beaucoup d'espace ...et les papes Médicis ou Borgia étaient peu regardant sur cette histoire de prêt à intérêt ou d'usure pourvu que leurs intérêts soient servis ! Sans compter que les banquiers juifs  se prenaient régulièrement des amendes, racket légitime selon l'humeur des princes et des pontifes.
 
http://books.google.fr/books?id=Hm [...] if&f=false
 
Ici Soral nous sort une contre-vérité historique ...la Convention et donc son organe exécutif, le Comité de Salut Public était composée par une majorité d'avocats et non de banquiers. Donc ce n'est pas la Banque qui tua Robespierre !
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Conve [...] Convention
 
De même ce n'est pas Robespierre qui tua le Roi, mais la mise à mort fut votée par les députés de la Convention, début 1793, et la mort fut acquise seulement à une voix de majorité.


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 19-01-2014 à 23:07:16    

Sa réflexion laisse transparaître chez lui une certaine nostalgie pour les sociétés primitives, perçues comme non corrompues par l'argent/le prêt, nobles, basées sur l'échange, etc.
 
Cela me semble une vision (rousseauiste ?) assez ancienne et très idéaliste.

Reply

Marsh Posté le 20-01-2014 à 06:54:47    

Empificator a écrit :

Sa réflexion laisse transparaître chez lui une certaine nostalgie pour les sociétés primitives, perçues comme non corrompues par l'argent/le prêt, nobles, basées sur l'échange, etc.
 
Cela me semble une vision (rousseauiste ?) assez ancienne et très idéaliste.


 
Oui, pour Soral, l'argent, c'est le mal,  un agent corrupteur, qui tente les hommes et corrompt les sociétés. Il est admiratif devant les sociétés traditionnelles, où chacun était à sa place, selon une tripartition universelle, les religieux, les guerriers et les producteurs et où la morale était noble et vertueuse. Sa description de la monarchie française relève d'ailleurs plus du fantasme que de la réalité.  


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 20-01-2014 à 12:37:21    

Tietie006 a écrit :


 
Oui, pour Soral, l'argent, c'est le mal,  un agent corrupteur, qui tente les hommes et corrompt les sociétés. Il est admiratif devant les sociétés traditionnelles, où chacun était à sa place, selon une tripartition universelle, les religieux, les guerriers et les producteurs et où la morale était noble et vertueuse. Sa description de la monarchie française relève d'ailleurs plus du fantasme que de la réalité.  


La tripartition, c'est du Dumézil, non ?  
J'ai l'impression qu'on voit s'esquisser un biais de confirmation, avec un auteur qui pioche à droite à gauche, qui idéalise ce qui lui plaît et oublie ce qui lui déplaît.
 

Reply

Marsh Posté le 20-01-2014 à 14:56:22    

Empificator a écrit :


La tripartition, c'est du Dumézil, non ?  
J'ai l'impression qu'on voit s'esquisser un biais de confirmation, avec un auteur qui pioche à droite à gauche, qui idéalise ce qui lui plaît et oublie ce qui lui déplaît.
 


 
Oui, c'est Dumezil. Soral emprunte surtout ses concepts à Lasch et à Michea, qu'il cite souvent. Par contre, il emprunte aussi pas mal de trucs à Sutton et à Eustace Mullins, mais il ne les cite pas. :D Mais globalement, sa prose est beaucoup moins violente que ses interventions youtubesques, et il est beaucoup plus sérieux et sage dans ses analyses impériales.


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 20-01-2014 à 14:56:22   

Reply

Marsh Posté le 20-01-2014 à 15:04:08    

Reply

Marsh Posté le 20-01-2014 à 15:34:27    


 
Anthony Sutton qui a écrit deux livres, sur Wall Street et l'ascension d'Hitler et Wall Street et la révolution bolchevik,
 
http://www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_s [...] k%3Asutton
 
très prisé dans les milieux conspirationnistes. J'ai lu les deux livres et si il aborde des sujets intéressants, c'est un des premiers à avoir parlé des liens entre IG Farben et le régime nazi, son argumentaire est aussi bourré de paralogisme et de raccourcis parfois un peu ridicules,dans la pure veine conspirationniste.


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 20-01-2014 à 16:04:41    

OK merci  :jap:

Reply

Marsh Posté le 20-01-2014 à 20:10:02    

« La Banque ...pure prédation et pure violence" affirme Soral, page 48 ...Or, je n'ai pas l'impression que dans les pays où il n'y a pas de réseaux bancaires se soit la paix et l'opulence ...Les pays qui ont les plus puissantes banques sont aussi les pays les plus développés ...


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 21-01-2014 à 18:15:44    

"En 1910, le Congrès des USA pour en finir avec le pouvoir financier qui, déjà, déstabilise l'économie du pays (panique bancaire de 1907, organise une réunion secrète des grands banquiers américains et occidentaux (Rockfeller, JP Morgan, Vanderlip, mais aussi l'européen Rotschild, Warburg) afin de mettre les banques sous contrôle. […] Le résultat ne se fait pas attendre, c'est le 22 décembre 1913, soit un an à peine avant la première guerre mondiale et sous la présidence de Woodrow Wilson, falote créature financée par la Banque, la création de la Réserve Fédérale Américaine." (page 55).
 
Ici, Alain Soral reprend la thèse d'Eustace Mullins, admirateur d'Hitler, antisémite et négationniste notoire,  
 
http://en.wikipedia.org/wiki/Eustace_Mullins
 
qui parle d'une Reserve Fedérale aux mains des banques privées qui mèneraient l'économie et la politique des USA. On retrouve ici les calomnies chères au polémiste Soral, comme accuser, sans preuve, que Wilson serait une marionnette des banques américaines (Thèse de Mullins, mais ce dernier dit aussi que Taft et Th.Roosevelt, les deux autres candidats à l'élection présidentielle américaine de 1912, étaient aussi des créatures des banques). Dans l'énoncé soralien, il y  a un peu une contradiction dans les termes, puisque la création de la Réserve Fédérale était destinée à éviter le chaos financier et bancaire de l'année 1907, puisqu'à l'inverse de l'Europe, les USA ne disposaient pas d'une banque centrale.
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paniq [...] ne_de_1907
 
A noter qu'après cette crise, la commission Pujo interrogea les acteurs majeurs du secteur bancaire américain, dont JP Morgan, comme quoi, les banquiers US étaient loin de faire la pluie et le beau temps.


Message édité par Tietie006 le 27-01-2014 à 08:53:47

---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 22-01-2014 à 16:51:10    

Concernant l'histoire de la banque, en France, un article de Alain Plessis, historien spécialiste des banques. On s'aperçoit assez aisément que l'activité bancaire n'est pas l'apanage des juifs, mais aussi des protestants et des catholiques et que les grandes banques qui se forment au milieu du 19eme siècle ne sont pas juives !
 
http://centrebombe.org/Alain.Pless [...] France.pdf


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 23-01-2014 à 19:50:23    

« Une prise de pouvoir de la Banque régnant désormais librement sur le dollar, responsable entre autres des 5 années que va durer la Première Guerre Mondiale, puisque sans cette offre massive de fausse monnaie, remboursable avec intérêts, les belligérants dans l'impossibilité d'emprunter du vrai argent selon le système antérieur, se seraient retrouvés, de l'avis de tous les experts, en cessation de paiement et obligés de déposer les armes au moins deux années plus tôt ». (page 56)
 
et page 60 :
 
« Et les deux causes majeures d'emprunts publics étant les crises et les guerres, on devine le rôle qu'a joué la FED, depuis 1913, dans la survenue des événements ».
 
La Banque et la FED, plus précisément, seraient responsables du déclenchement de la Première guerre mondiale. Là, on est évidemment dans le grand n'importe quoi conspirationniste ...Sur les causes de la Première guerre mondiale, lire le bouquin de Jacques Droz (Seuil, 1973), qui nous fait un tableau assez précis et général sur les origines de la guerre, qui n'a rien à voir ni avec la Banque, ni avec la FED ...Il y a d'abord les tensions extrêmes, dans les Balkans, entre la Serbie et l'Autriche-Hongrie, à propos de la Bosnie, et plus généralement entre le monde germanique et le monde slave, pangermanisme versus panslavisme. Après l'attentat de Sarajevo, l'état-major autrichien voulait régler son compte à la Serbie, appuyé par les militaires allemands, alors que les civils étaient plutôt pour la conciliation et Londres essaya une médiation pouvant aboutir à une conférence internationale, style Munich, qui précipita les autrichiens a déclaré la guerre à la Serbie.
Le conflit aurait pu rester localisé, mais la mobilisation de la Russie contre l'Autriche puis contre l'Allemagne, précipita un conflit localisé en une guerre européenne, par le jeu des alliances. Le lien wiki est assez exhaustif sur le sujet, avec des références fiables :
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cause [...] e_mondiale
 
Donc mettre sur le dos de la Banque et de la FED, le déclenchement de la première guerre mondiale, reste une ineptie conspirationniste. Evidemment, Soral ne donne aucune source, aucun exemple, rien, nada ...juste une assertion de son crû et on devrait le croire sur parole !


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 25-01-2014 à 19:45:07    

Concernant les prêts contractés par la France auprès des banques américaines, pour financer la guerre, ils ne furent pas décisifs et très marginaux par rapport aux emprunts émis par l'état français, les bons de la défense nationale et la planche à billets.  Voir à F, Financement de la guerre :
 
http://www.andreversailleediteur.c [...] onsult.pdf
 
De plus, la France ne remboursa pas la totalité des dettes contractées auprès des USA, ce qui fut chuter le gouvernement Herriot, en 1932 et initia l'isolationnisme américain en 1934 !


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 26-01-2014 à 15:42:28    

La thèse de Soral est d'affirmer que tout ceux qui ce sont opposés à la Banque ont été assassinés ou écartés du pouvoir, notamment :
 
John F.Kennedy:
 
« A ce jour seul président américain de religion catholique, JFK, conscient lui aussi du pouvoir antidémocratique et antisocial de la Banque, tentera comme Lincoln et Jackson, , de mettre un terme à ses privilèges indus .
Ainsi, en juin 1963, signie-t-il l'Executive Order 11110, décret présidentiel, qui, pour se débarrasser de la FED, impose un nouveau système adossant le $ à l'argent métal. Aussitôt sont mis en circulation pour plus de 4 milliards de $ en billets de 2 et 5 $, et autant de billets de 10 et 20 $ sont imprimés. Le 22 novembre de la même année, Kennedy est assassiné, le décret EO 11110 assutôt annulé par son successeur et les billets de 2 et 5 $, retirés de la circulation. Un lien évident entre la mort du président Kennedy et sa tentative de reprendre le pouvoir la Banque, qui fait si peur aux élites américaines
". (pages 66 et 67).
 
Ici Soral reprend, sans le nommer, la thèse de Jim Marss, un conspirationniste connu aux USA pour ses thèses farfelues sur le 11/09 et sur la présence d'aliens sur le sol US ... [:kabouk:1] On comprend pourquoi Soral ne donne la paternité de son idée ...Or, le complot bancaire pour éliminer Kennedy, n'a jamais eu l'ombre d'une quelconque consistance, et l'Executive Ordre 11110 ne remettait nullement en cause le pouvoir de la FED. Les historiens les plus sérieux sur l'affaire Kennedy, je pense à Thierry Lentz, qui liste, dans son livre, JFK, autopsie d'un mystère d'état, toutes les hypothèses concernant l'assassinat du président, ne parle même pas de ce présumé complot bancaire.
 
De même Soral pense que De Gaulle a été écarté du pouvoir par la banque ...
 
« C'est cette même opposition à la Banque qui vaudra aussi, sans doute, au général de Gaulle, son éviction du pouvoir en 1969". (page 67)
 
Affirmation sans fondement ...puisque De Gaulle a quitté le pouvoir après le NON au référendum sur la réforme du Sénat et la régionalisation ...
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3% [...] nalisation
 
je vois pas trop le rapport avec la Banque ...


Message édité par Tietie006 le 26-01-2014 à 15:42:59

---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 27-01-2014 à 00:59:07    

Merci pour cette analyse ! Je comptais pas acheter le bouquin de toute façon et je cherchais depuis longtemps une analyse rigoureuse.

 

Vu que ton premier post est une analyse du premier chapitre je pensais que t'avais pour objectif de faire une analyse chapitre par chapitre. T'as changé d'avis quand t'as vu que tes posts ne suscitaient pas de réaction ?

 

C'est vraiment symptomatique de ce qui me fait le plus peur dans notre société actuelle : les gens ne prennent plus le temps de lire. C'est triste.

 

Tu pourrais me conseiller un bouquin sur la création de la FED ? Je pensais lire Mullins mais si j'ai bien compris le mec est pas réglo ?

Message cité 2 fois
Message édité par shiipitholla le 27-01-2014 à 00:59:57
Reply

Marsh Posté le 27-01-2014 à 07:41:39    

shiipitholla a écrit :

Merci pour cette analyse ! Je comptais pas acheter le bouquin de toute façon et je cherchais depuis longtemps une analyse rigoureuse.
 
Vu que ton premier post est une analyse du premier chapitre je pensais que t'avais pour objectif de faire une analyse chapitre par chapitre. T'as changé d'avis quand t'as vu que tes posts ne suscitaient pas de réaction ?  
 
C'est vraiment symptomatique de ce qui me fait le plus peur dans notre société actuelle : les gens ne prennent plus le temps de lire. C'est triste.  
 
Tu pourrais me conseiller un bouquin sur la création de la FED ? Je pensais lire Mullins mais si j'ai bien compris le mec est pas réglo ?


 
Je vois pas trop le problème avec la FED ...c'est une banque centrale comme il y en a dans tous les pays et les américains en ont créé une car il y en avait pas. Et après la FED, ça s'est malgré tout pas mal passé pour eux, puisqu'ils sont devenus la première puissance mondiale. Eustace Mullins ? Vu la gueule de sa biographie je n'ai pas envie de me lire un admirateur d'Hitler qui voit des complots partout. Ce serait un peu comme lire Mein Kampf pour trouver des preuves du complot juif mondial ! Enfin, je suis en train de parcourir le livre en pdf et Soral s'en est manifestement inspiré ...


Message édité par Tietie006 le 27-01-2014 à 08:51:49

---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 27-01-2014 à 16:10:19    

Pas de problème avec la FED ?  
 
Hmmmm ... quand même ... si tu vois pas le problème avec les décisions prises par la FED qui a mis toute l'économie ricaine sous perfusion à coup de milliards. Si tu vois pas de problème avec le fait que les réserves d'Or de plein de pays sont stockés là-bas et que l'Allemagne veut récupérer son Or mais que la FED continue de demander un délai ...

Reply

Marsh Posté le 27-01-2014 à 17:17:32    

La FED n'est pas le sujet du topik. Mais le livre de Mullins est assez marrant, vu les LU qu'il propage ...style la réunion en secret, en 1773, de Rotschild et de ses potos, à Francfort, pour contrôler le monde ! :lol: Je me demande comme un Chouard, qui a l'air pas trop con, peut conseiller cette bouse conspirationniste !
 
« Un, le financement assez peu chrétien de la révolution bolchevik russe, moteur de tout le socialisme réel, par les banquiers new-yorkais souvent issus de la communauté askhénaze ». (p.68-69).
 
Ici, Soral reprend la thèse d'Anthony Sutton, sur Wall Street qui aurait financé la révolution bolchevik. J'ai lu le bouquin de Sutton. Les alliés ont surtout financé la Russie tsariste, prêts qui n'ont pas été remboursés par les bolcheviks. De même, Sutton met l'accent sur le rôle d'Olof Aschberg dans le financement des bolcheviks, via la Nya Banken, et il s'appuie, pour prouver son argumentation, sur des documents qui ont été analysé comme des faux !!(C'est Sutton qui l'écrit lui-même ...page 92 de son livre).
Bref, que certains banquiers américains et surtout chef d'entreprises aient été intéressés par le marché soviétique, c'est évident, mais ça ne signifie pas qu'ils ont financé les bolcheviks. Ford a vendu une usine à Staline dans les années 30, pas pour ça qu'on va accuser l'admirateur d'Hitler d'avoir financé le géorgien !


Message édité par Tietie006 le 27-01-2014 à 17:19:46

---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 27-01-2014 à 18:50:02    

shiipitholla a écrit :

Vu que ton premier post est une analyse du premier chapitre je pensais que t'avais pour objectif de faire une analyse chapitre par chapitre. T'as changé d'avis quand t'as vu que tes posts ne suscitaient pas de réaction ?


Je fais partie des lecteurs de ce topic qui n'ont pas réagi. Je le lis par curiosité et parce que j'aime bien l'approche "1 livre = 1 topic" de Tietie006. Et je trouve intéressant qu'il existe sur H-FR une lecture analytique de ce livre totalement inintéressant.
 
Quand Tietie006 l'a lancé, je me suis d'abord dit que c'était la validation en creux de l'auto-glorification que Soral maîtrise si bien. Car après tout, pourquoi passer autant de temps sur un livre écrit par un bobo-intello qui est passé du pseudo-sociologue au faux historien, de l'homme politique en carton au cinéaste underground, et de la mode (peut-être un vrai domaine de compétence, en l'occurrence) à l'animateur télé ? Ce n'est pas comme si les essais intéressants manquaient... Et puis à la lecture des comms enthousiastes Amazon sur cette minable daube, je me suis finalement dit qu'un tel topic, étant donné le référencement d'H-FR, était carrément utile s'il permet de convaincre les indécis d'aller chercher de la pensée ailleurs.
 
Après, de là à "réagir", comme tu dis... Je l'aurais fait si j'avais été surpris par certains posts ou si j'avais ressenti le besoin de contredire Tietie006. Ce n'est pas le cas. [:spamafoote]  

Citation :

C'est vraiment symptomatique de ce qui me fait le plus peur dans notre société actuelle : les gens ne prennent plus le temps de lire. C'est triste.

Je ne veux pas faire dérailler le topic, mais puisque celui-ci a pour but de séparer les assertions gratuites des faits avérés et sourcés, sur quoi t'appuies-tu pour dire que "les gens" ne prennent "plus" le temps de lire ? La seule étude d'envergure sur le sujet que je connaisse est l'ouvrage "Pratiques culturelles des Français" dont la parution est assez chaotique (environ tous les 7 ans), est-ce à ce livre que tu penses ? Ou aux chiffres de l'édition française (nombre de titres, vente moyenne par titre etc.). Ou est-ce seulement du "ressenti" qui te fait du bien à l'ego en te plaçant dans une élite ?
 
Je te demande ça parce que j'entends la phrase "les gens (variante : "les jeunes" ) ne lisent plus" au moins une fois par semaine depuis 38 ans et je n'ai jamais constaté la moindre décroissance de la lecture en presque 4 décennies. ;)


Message édité par BoraBora le 27-01-2014 à 18:50:20

---------------
Qui peut le moins peut le moins.
Reply

Marsh Posté le 27-01-2014 à 19:27:33    

Oui il faudrait que j'arrête ce genre d'assertion qui ne reflètent qu'un ressenti bien vague de ma part.  
 
Je fais moi-même parti de ces " djeunz " ( j'ai 24 ans ), et j'ai grandi dans une famille de férus de lecture et j'ai toujours baigné dans les livres. Je suis de ceux qui pensent que la transmission du savoir se fait d'abord par les livres.  
 
Quant à mon ressenti propre sur cette question épineuse et pour laquelle il n'existe pas vraiment d'ouvrage qui traite de la question, il n'est pas celui de quelqu'un qui croit appartenir à une élite de part son attachement à la pratique de la lecture.  
 
J'ai au contraire un grand manque de confiance en soi, et il ne me viendrait jamais à l'esprit d'essayer de rabaisser les gens que je considèrerais comme appartenant à une caste inférieure parce qu'ils délaissent la lecture au profit d'autres médias de divertissement. Le fait est que le milieu " favorisé " dans lequel j'ai grandi, les études que j'ai fait ( prépa, école d'ingé et je finis mes études dans une université canadienne ) n'est pas un milieu ou la lecture fait recette. Et on parle ici de personnes considérées comme les " cerveaux " de la nation, qui ont fait des études poussées etc... Ce qui fait que je n'ai jamais rencontré personne avec qui débattre de mes lectures diverses et variées vu que les discussions tournent toujours autour de sujets propices à la polémique et qui ont toujours un lien direct avec l'actualité du moment.  
 
Au final tu as bien raison de dire que je ne base sur pas grand chose pour affirmer que les gens ne prennent plus le temps de lire. C'est juste qu'on est dans une société de " l'immédiat ", du " rendement ", pourquoi prendre le temps de lire un livre de 600 pages quand on a accès à sa fiche wikipedia.

Reply

Marsh Posté le 27-01-2014 à 21:07:43    

Revenons au fil du topik :
 
« En 1942, quand les Etats-Majors US, britanniques et soviétiques décidèrent de se réunir en secret pour coordonner leur guerre contre Hitler, ils le firent dans les locaux de la Federal Reserve Bank de New-York ». (page 71)
 
Affirmation  sans aucune référence. Il m'étonnerait que l'état-major soviétique soit allé aux USA pour planifier la guerre contre Hitler en 1942 !


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 27-01-2014 à 21:41:10    

Tietie006 a écrit :

« La Banque ...pure prédation et pure violence" affirme Soral, page 48 ...Or, je n'ai pas l'impression que dans les pays où il n'y a pas de réseaux bancaires se soit la paix et l'opulence ...Les pays qui ont les plus puissantes banques sont aussi les pays les plus développés ...


 
il te dira que les pays reposant sur la finance et la banque créent des guerres dans des pays étrangers à leur profit

Reply

Marsh Posté le 27-01-2014 à 23:33:42    

Tietie006 a écrit :

Revenons au fil du topik :


Désolé.  :o Là où je voulais en venir, en lien avec le topic, aux dépens de ce pauvre GrAbiNdUfMi dont je voulais simplement prendre la remarque en démonstration :

shiipitholla a écrit :

(...) cette question épineuse et pour laquelle il n'existe pas vraiment d'ouvrage qui traite de la question, (...)


Si, bien sûr, il existe plusieurs sources exploitables (citées plus haut) et la question n'a absolument rien d'épineux. C'est de la sociologie, tout simplement, et il y a des chiffres à analyser selon des méthodes éprouvées. [:spamafoote]
 
Dans ton cas, ce n'est pas grave, tu es juste un particulier sur un forum, et à peu près tout le monde fait de l'Histoire/politique/socio/éco/psycho sans bases, sur le net et IRL (moi compris). Là où ça devient grave, c'est quand un Soral (et de nombreux autres) profitent de leur exposition dans les médias pour se faire passer pour des chercheurs/penseurs/intellectuels et pondent des bouquins comme celui de ce topic.  
 
Le problème de ce bouquin, comme le montre Tietie006, n'est même pas une question d'interprétations ou d'opinions, bref de controverses, c'est bêtement un problème de faits. D'un point de vue universitaire, c'est ni fait ni à faire, un ramassis d'âneries non étayées. Et l'on peut critiquer tant que l'on veut les universitaires, mais ils ont l'obligation de s'appuyer sur des méthodes et des règles, dans tous les domaines, ce qui limite les éventuels dégâts. Soral n'a aucune barrière puisqu'il n'est ni économiste, ni sociologue, ni psychologue, ni historien (même s'il a enseigné l'Histoire de la mode, le seul "vrai" boulot qu'il ait d'ailleurs exercé). Il part des opinions pour en déduire les faits, quand un universitaire fait évidemment le contraire.
 

Citation :

C'est juste qu'on est dans une société de " l'immédiat ", du " rendement ", pourquoi prendre le temps de lire un livre de 600 pages quand on a accès à sa fiche wikipedia.


Je vends tous les jours des livres de 600 pages.  ;)
 
D'ailleurs, le Piquetti de la rentrée dernière, Le capital au XXIe siècle, fait presque 1000 pages et s'est très bien vendu. Son thème n'est pas très éloigné de celui de "Comprendre l'Empire" mais c'en est l'opposé du point de vue de la démarche. Tu nous en fais ton prochain topic, Tietie006 ?  :whistle:  :o


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
Reply

Marsh Posté le 28-01-2014 à 04:01:52    

BoraBora a écrit :


 
D'ailleurs, le Piquetti de la rentrée dernière, Le capital au XXIe siècle, fait presque 1000 pages et s'est très bien vendu. Son thème n'est pas très éloigné de celui de "Comprendre l'Empire" mais c'en est l'opposé du point de vue de la démarche. Tu nous en fais ton prochain topic, Tietie006 ?  :whistle:  :o


 
L'économie ne m'intéresse pas vraiment, puisque chacun y voit midi à sa porte. Revenons à nos moutons soraliens.
p.94 : "L'Affaire Dreyfus ou la victoire des médias et de l'argent sur l'armée, refuge de la noblesse. L'Affaire Dreyfus ou jla victoire des médias et de l'argent sur l'armée, refuge de la noblesse".
 
ou peut-être la victoire de la vérité ...puisque Dreyfus était innocent !
 
p.100 : « Une mise au pas de la majorité silencieuse par la persécution médiatique, judiciaire, pécuniaire et pénales des rares individus ne se soumettant pas à leur volonté de pouvoir . Les deux plus beaux exemples démontrant cette réalité étant aujourd'hui la LICRA et le CRIF. Le CRIF, où le gouvernement français, président de la République en tête, va prendre ses ordres, lors d'un dîner annuel. ».
 
L'individu qui ne se soumet pas m'a l'air d'être Soral. Un petit appel au don te permet de payer tes amendes, Alain, comme sait si bien le faire Dieudonné ...Le CRIF qui gouverne la France, leitmotiv soralien totalement ridicule ! Il suffit d'étudier les relations entre la France et Israël, pour s'apercevoir que l'affirmation soralienne ne résiste pas aux faits. Dernièrement, en 2012, la France a soutenu l'entrée de la Palestine à l'ONU :
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Relat [...] .A9liennes
 
et les dignitaires palestiniens se font souvent soigner en France. De même, c'est l'UE et donc la France qui paient le salaire des fonctionnaires de l'Autorité Palestinienne.


Message édité par Tietie006 le 06-03-2014 à 13:04:12

---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 28-01-2014 à 19:14:45    

« Sur le plan moral, les réseaux de la domination par le mensonge et la dissimulation sont déjà le mal. »
 
 Suit tout un laïus sur Lucifer, Satan et le diable, dans le livre d'Isaïe, l'Apocalypse selon Saint-Jean puis il réembraye sur la franc-maçonnerie :
 
« Dès lors, l'existence au plus haut niveau d'initiation de maçonneries sataniques type : Illuminati, Skull and Bones,  et autres sectes vouant un culte aux dieux anti-chrétiens, babyloniens ou égyptiens, tel Moloch, avec cérémonies simulant des meurtres d'enfants comme dans The Cremation of care du Bohemian Club, n'est pas si délirante.  
C'est d'ailleurs ce constat terrifié que faisait le producteur hollywoodien Aaron Russo, suite aux propos que lui aurait tenus le grand initié Nick Rockefeller. Propos révélant les desseins maléfiques de l'oligarchie mondialiste et qu'Aaron Russo osa dénoncer dans une confession vidéo célèbre, quelques mois avant sa mort, parce qu'il se savait condamné ... 
». (p.112-113)
 
Soso se lâche un peu, et invoque les vieilles lunes de la galaxie conspirationniste, type Illuminati, Bohemian Club, etc ...et invoque, implicitement, un documentaire d'Alex Jones sur le Bohemian Club où des initiés mangeraient presque des enfants (toujours cette obsession pédophile ou pédophage ...).
Aaron Russo était un membre du parti libertarien, militant pour un état minimal, et furieusement opposé à l'état washingtonien. Nick Rockefeller ne fait pas partie de la célèbre famille américaine, ce que Soso évite de dire, et aurait averti Russo des attaques du 11 septembre, quasi un an avant tout en lui affirmant que la population mondiale allait être pucée. Bref, toute la litanie du conspirationniste de base, tel l'ado gavé de vidéo débile youtube et bouffant du pop-corn ! :D


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 07-02-2014 à 17:44:39    

Analyse assez juste sur le "messianisme révolutionnaire, un projet des intellectuels", p.121. Il prend le cas de Georg Lucaks, fils de la grande bourgeoisie qui dans Histoire et conscience de classe projette sur le prolétariat la mission de renverser la bourgeoisie. Evocation de l'opposition Rosa Luxembourg/Lénine, la première ayant une vision anarchisante de la révolution, alors que Lénine faisait du Parti bolchevik, l'acteur majeur du mouvement révolutionnaire. Lénine, comme Lucaks, d'ailleurs, sont des intellectuels qui ne connaissent pas le prolétariat. Illitch, qui est resté 17 ans hors de Russie, avant de revenir en avril 1917, disait même connaître très mal la réalité russe. En même temps, Lénine fait une analyse assez juste de la réalité des mouvements révolutionnaires. Les prolétaires n'accèdent jamais à une conscience de classe, mais seulement, dans le meilleurs des cas, a une conscience trade-unioniste ou syndicale, se contentant de défendre leurs intérêts corporatistes. Seul le membre du Parti, connaissant les ressorts de la marche de l'histoire selon Marx, pouvait éclairer le prolétaire et l'emmener vers une conscience de classe, nécessaire pour faire la révolution.  La conception léniniste du Parti, élitiste, s'oppose à une vision plus anarchisante, qui laisserait le peuple, par le biais des soviets ou des conseils (cf le conseilliste Pannekoek : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pannekoek ) comme guide de la révolution.  
En même temps, il est un peu normal que les révolutionnaires soient plutôt des intellectuels, qui essaient de théoriser l'après-prise du pouvoir, car la violence populaire, aveugle, ne se transforme pas en projet révolutionnaire si elle n'est pas guidée par des intellectuels qui réfléchissent à l'organisation du nouveau pouvoir.


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 07-02-2014 à 18:11:29    

Tietie tu conseillerais quoi comme bon bouquin sur la révolution bolchévique ?
 
J'ai lu Technique du Coup d'état de Malaparte et j'aimerais bien approfondir le sujet. Ton dernier post m'a rappelé que j'étais très peu informé sur le sujet  :o  
 
Et merci pour ta critique, je continue à suivre ce topic :)

Message cité 1 fois
Message édité par shiipitholla le 07-02-2014 à 18:12:31
Reply

Marsh Posté le 07-02-2014 à 18:43:35    

shiipitholla a écrit :

Tietie tu conseillerais quoi comme bon bouquin sur la révolution bolchévique ?
 
J'ai lu Technique du Coup d'état de Malaparte et j'aimerais bien approfondir le sujet. Ton dernier post m'a rappelé que j'étais très peu informé sur le sujet  :o  
 
Et merci pour ta critique, je continue à suivre ce topic :)


 
Un topik sur La guerre civile russe qui recouvre l'histoire de la révolution :
 
http://forum.hardware.fr/hfr/Discu [...] 1477_1.htm
 
A part le Orlando Figes (libéral), le Dominque Venner (nationaliste)  et le Marie (marxiste), je conseille aussi le vieux livre de l'historien marxiste Charles Bettelheim, Les luttes des classes en URSS (1917-1921, tome 1) qui est assez remarquable. On peut lire aussi la biographie de Lénine de Carrère d'Encausse que j'ai trouvée excellente, meilleure que celle de Jean-Jacques Marie.


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 07-02-2014 à 19:02:49    

Tietie006 a écrit :


 
Un topik sur La guerre civile russe qui recouvre l'histoire de la révolution :
 
http://forum.hardware.fr/hfr/Discu [...] 1477_1.htm
 
A part le Orlando Figes (libéral), le Dominque Venner (nationaliste)  et le Marie (marxiste), je conseille aussi le vieux livre de l'historien marxiste Charles Bettelheim, Les luttes des classes en URSS (1917-1921, tome 1) qui est assez remarquable. On peut lire aussi la biographie de Lénine de Carrère d'Encausse que j'ai trouvée excellente, meilleure que celle de Jean-Jacques Marie.


 
Merci !
 
Je pense que je vais essayer de me procurer le livre de Bettelheim et la biographique de Lenine.  
 
Tu penses quoi de Deux siècles ensemble que j'ai récupéré au format e-book l'an dernier et que j'ai toujours pas pris le temps de feuilleter. Le seul livre de Soljenitsyne que j'ai lu c'est l'archipel du goulag. Après je sais pas ce que ça vaut deux siècles ensemble, y'a eu des controverses non ?

Reply

Marsh Posté le 07-02-2014 à 21:41:25    

De la page 123 à la page 142, Soral évoque, en s'appuyant sur Lasch et Michea, pour analyser notre société post-68tarde, qui s'occupe plus du sociétal que du social, avec une saillie contre les ambianceurs de Canal+, assez méprisant avec le pays profond et qui assimilent la beaufitude à du fascisme. Assez d'accord avec cette analyse, qui voit le microcosme parisiano-parisien se la jouer révolutionnaire façon Wall Street, puisque les animateurs de Canal sont les mieux payés du PAF. On ressent une pointe de ressentiment envers cette caste médiatique dorée que Soral a fréquentée et dont il parle dans ses vidéos, ancien ami d'Ardisson, pote à Delarue, bref ...


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 08-02-2014 à 16:44:30    

J'avoue que j'admire ton courage pour passer autant de temps à analyser cette bouse...Donc, si je comprends bien, nous avons un quasi autodidacte, habitué (comme souvent chez les autodidactes) à "travailler" sans sources, sans méthode universitaire et sans argumentation structurée, qui pompe la moitié de ses assertions chez des auteurs estimables mais un peu obsessionnels comme Michea (à la suite de Lasch) et l'autre moitié chez des conspirationnistes totalement allumés et généralement antisémites...Et ce genre de clown est devenu une star de la contre-culture sur le Net...
c'est triste mais, en même temps, ça me fait vraiment penser à certains milieux ufologiques et ésotériques, "J'adhère au premier discours venu du moment qu'il satisfait à mon besoin de croire"...
Apparemment, son business est fort juteux, à en juger par sa secte de demeurés dont certains vont jusqu'à se créer de faux comptes sur Amazon pour mettre cinq étoiles et des commentaires élogieux à ce pavé du "maître"...On a vraiment les maîtres qu'on mérite, en effet...

Message cité 1 fois
Message édité par New-Cocovitsch le 08-02-2014 à 16:51:50

---------------
Le mépris à tout prix...
Reply

Marsh Posté le 08-02-2014 à 17:02:02    

New-Cocovitsch a écrit :

J'avoue que j'admire ton courage pour passer autant de temps à analyser cette bouse...Donc, si je comprends bien, nous avons un quasi autodidacte, habitué (comme souvent chez les autodidactes) à "travailler" sans sources, sans méthode universitaire et sans argumentation structurée, qui pompe la moitié de ses assertions chez des auteurs estimables mais un peu obsessionnels comme Michea (à la suite de Lasch) et l'autre moitié chez des conspirationnistes totalement allumés et généralement antisémites...Et ce genre de clown est devenu une star de la contre-culture sur le Net...
c'est triste mais, en même temps, ça me fait vraiment penser à certains milieux ufologiques et ésotériques, "J'adhère au premier discours venu du moment qu'il satisfait à mon besoin de croire"...
Apparemment, son business est fort juteux, à en juger par sa secte de demeurés dont certains vont jusqu'à se créer de faux comptes sur Amazon pour mettre cinq étoiles et des commentaires élogieux à ce pavé du "maître"...On a vraiment les maîtres qu'on mérite, en effet...


 
C'est tout à fait ça ! :D  
 
P.152 :
 
« A la différence des régimes fondés sur l'autorité précédemment cités (monarchie théocratique, société de castes, communisme, fascisme) et qui exigent de subjuguer, par la foi ancienne ou moderne (religion ou révolution) la totalité du corps social (fidèles sujets, camarades), le mensonge démocratique peut se contenter, via le suffrage universel majoritaire, de séduire mollement juste plus d'un électeur sur 2 ».
 
Soral, ici, a du mal à cacher son admiration pour les régimes autoritaires, dans lesquels le politique domine l'économique, la police et l'armée, les banquiers, régimes constituées de fidèles sujets et de bons camarades, à distinguer de ces démocraties mollassonnes, où dominent le mensonge et la cupidité, soutenues par des consommateurs décérébrés ...Soral oublie que ces régimes autoritaires (fascisme, stalinisme, polpotisme, maoisme) ont poussé le mensonge à son zénith avec une propagande grossière qui tournait à plein régime. Je ne vais pas revenir sur les délires nazis et staliniens.


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 08-02-2014 à 19:28:25    

Tietie006 a écrit :


 
C'est tout à fait ça ! :D  
 
P.152 :
 
« A la différence des régimes fondés sur l'autorité précédemment cités (monarchie théocratique, société de castes, communisme, fascisme) et qui exigent de subjuguer, par la foi ancienne ou moderne (religion ou révolution) la totalité du corps social (fidèles sujets, camarades), le mensonge démocratique peut se contenter, via le suffrage universel majoritaire, de séduire mollement juste plus d'un électeur sur 2 ».
 
Soral, ici, a du mal à cacher son admiration pour les régimes autoritaires, dans lesquels le politique domine l'économique, la police et l'armée, les banquiers, régimes constituées de fidèles sujets et de bons camarades, à distinguer de ces démocraties mollassonnes, où dominent le mensonge et la cupidité, soutenues par des consommateurs décérébrés ...Soral oublie que ces régimes autoritaires (fascisme, stalinisme, polpotisme, maoisme) ont poussé le mensonge à son zénith avec une propagande grossière qui tournait à plein régime. Je ne vais pas revenir sur les délires nazis et staliniens.


 
Il y a chez Soral, comme chez tous les radicaux, une haine du compromis, du mou, de la synthèse, haine du réformisme pour les révolutionnaires communistes, des partis conservateurs chez les fascistes, qui me rappelle la haine de Sorel, dans Réflexions sur la violence, contre Jaurès, un parlementaire qui compose avec l'état bourgeois et qui endort le peuple ...C'est une thématique qu'on retrouve tout le temps et qui oppose les radicaux, qui rêvent d'absolu, d'utopie et les réformistes, qui essaient d'améliorer la situation par des voies légalistes. Soral déteste notre régime parlementaire qui se contente de faire des compromis avec tout le monde, d'arriver à une synthèse, syncrétisme nécessairement tiède et mollasson dépourvu de toute grandeur !


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le 08-02-2014 à 20:23:29    

Tietie006 a écrit :


 
Il y a chez Soral, comme chez tous les radicaux, une haine du compromis, du mou, de la synthèse, haine du réformisme pour les révolutionnaires communistes, des partis conservateurs chez les fascistes, qui me rappelle la haine de Sorel, dans Réflexions sur la violence, contre Jaurès, un parlementaire qui compose avec l'état bourgeois et qui endort le peuple ...C'est une thématique qu'on retrouve tout le temps et qui oppose les radicaux, qui rêvent d'absolu, d'utopie et les réformistes, qui essaient d'améliorer la situation par des voies légalistes. Soral déteste notre régime parlementaire qui se contente de faire des compromis avec tout le monde, d'arriver à une synthèse, syncrétisme nécessairement tiède et mollasson dépourvu de toute grandeur !


 
C'est vrai mais on peut aussi faire une analyse à trois sous et constater que pour beaucoup de ces radicaux fascinés par l’extrême, la radicalité, la violence et la force, il y a une revanche à prendre sur leur médiocrité physique (la misogynie de Soral qui prend une forme très naïve et adolescente est, à cet égard, éclairante tant elle diffère de la misogynie plus cérébrale des purs réactionnaires.).
Par ailleurs, la démocratie est "Best by Test" puisque, même dans les conflits armés, elle l'emporte sur les autocraties. Sa force est d'arriver à mobiliser sa population de plusieurs manières différentes ( rationnelles, idéologiques, affectives, etc...) et en acceptant l'idée de pluralité du corps social, ce qui la rend plus efficace.
Même dans l'antiquité, les Athéniens n’étaient pas moins vaillants que les Spartiates...


---------------
Le mépris à tout prix...
Reply

Marsh Posté le 08-02-2014 à 20:35:33    

New-Cocovitsch a écrit :


 
C'est vrai mais on peut aussi faire une analyse à trois sous et constater que pour beaucoup de ces radicaux fascinés par l’extrême, la radicalité, la violence et la force, il y a une revanche à prendre sur leur médiocrité physique (la misogynie de Soral qui prend une forme très naïve et adolescente est, à cet égard, éclairante tant elle diffère de la misogynie plus cérébrale des purs réactionnaires.).
Par ailleurs, la démocratie est "Best by Test" puisque, même dans les conflits armés, elle l'emporte sur les autocraties. Sa force est d'arriver à mobiliser sa population de plusieurs manières différentes ( rationnelles, idéologiques, affectives, etc...) et en acceptant l'idée de pluralité du corps social, ce qui la rend plus efficace.
Même dans l'antiquité, les Athéniens n’étaient pas moins vaillants que les Spartiates...


 
Interprétation soralienne ...  :D  Ca relève plutôt d'un esprit de type religieux ou dogmatique qui vise un idéal utopique, style la communauté raciale ou le paradis (communiste) terrestre. L'homme a besoin de transcendance, qu'elle soit politique ou religieuse, céleste ou séculière, et le déclin des religions célestes, au 20eme,  n'a pas diminué le nombre de croyants, qui se sont retournés vers les grandes idéologies terrestres, qui fonctionnaient comme des religions. La gémellité entre le fonctionnement de l'URSS et du Vatican était d'ailleurs frappante ...Concile/Congrès, infaillibilité pontificale (cf Vatican I)/infaillibilité du secrétaire général du PCUS, mise à l'index/censure, hérésie/trostkysme  :D, etc ...


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
Reply

Marsh Posté le    

Reply

Sujets relatifs:

Leave a Replay

Make sure you enter the(*)required information where indicate.HTML code is not allowed