qui à lu le livre globalia de j.c rufin ? - Arts & Lecture - Discussions
Marsh Posté le 11-02-2004 à 20:27:23
ca m'interesse aussi d'avoir l'avis de quelqu'un, ce livre a l'air très interessant... (drapal déguisé)
Marsh Posté le 11-02-2004 à 20:31:49
apparemment il s'est fait demonter car il a voulu faire son 1984 style mais les pros de la sf l'ont flingué!
Marsh Posté le 11-02-2004 à 20:33:12
je viens de le terminer le plus drole c'est qu'il y'a quelques années javais lu 1984 et je me disais à l'époque que c'était de la science fiction. mais dans globalia ce qui est effrayant et permanent c'est de sentir que notre société si elle continue dans cette lancée pourrait bientôt ressembler au livre.
Marsh Posté le 11-02-2004 à 20:35:49
sur le site de la fnac il a de très bon commentaires. Par contre, je ne pense pas que ce soit un livre pour les pros de la SF, mais plutot pour ceux qui s'interessent un peu à ce qui se passe maintenant...
Marsh Posté le 11-02-2004 à 20:37:44
M. Rufin n'a rien inventé de son histoire. Il puise son intrigue et nourrit la même réflexion sur le devenir de la société dans les livres de 2 autres écrivains français de renom qui n'ont hélas pas eu l'éclairage médiatique reçu par M. Rufin : je veux parler de Messieurs Pierre BORDAGE et Serge LEHMAN. Ces deux brillants auteurs ont sorti presque conjointement en 1996 (déjà !) leurs livres WANG et F.A.U.S.T dont les thèses et les thèmes sont retrouvés dans Globalia.
Malheureusement, ces deux auteurs ont eu l'honnêteté de présenter leurs livres dans la catégorie Science-Fiction auquel le roman de M. Rufin appartient également. Car Globalia n'est ni plus ni moins une hypothèse d'anticipation sur le devenir de la société actuelle. Ce à quoi se confronte le genre Anticipation depuis toujours.
Alors y a-t-il une volonté délibérée de l'éditeur ou de l'auteur de se dissocier des oeuvres des prédécesseurs (alors que certaines sont de bien meilleure facture et d'écriture) ? Y a-t-il un refus de se confronter à un "sous-genre" malgré l'appartenance certaine ?
Ou alors la promotion de Globalia est-elle à mettre au même rang que la manipulation dénoncée par l'auteur dans son oeuvre ? Comme une fable qui finirait par tourner son auteur en ridicule...
http://images-eu.amazon.com/images [...] ZZZZZZ.jpg
http://images-eu.amazon.com/images [...] ZZZZZZ.jpg
Marsh Posté le 11-02-2004 à 20:42:17
critique du nouvel obs
En dépit du succès considérable de ses précédents livres (lire En chiffres), Jean-Christophe Rufin a souvent eu l?impression de faire l?objet d?une méprise. De la part du public mais surtout de la critique. En effet, ses ouvrages ont généralement été considérés comme de purs romans historiques. Or l?auteur du «Piège humanitaire», engagé dans Médecins Sans Frontières, n?a jamais traité que d?un seul sujet, comme il s?en explique dans la postface de «Globalia»: «La rencontre entre les civilisations et les malentendus, les espoirs, les violences qui en procèdent.»
Né du souci de combiner l?essai politique et la fiction, ce nouveau roman nous plonge dans un univers futuriste aussi effrayant qu?idyllique, une démocratie parfaite nommée Globalia. Une température idéale y règne en permanence grâce aux immenses bulles de verre climatisées qui recouvrent les villes. Partout, les officiers et les psychologues de la Protection sociale quadrillent et contrôlent ce meilleur des mondes truffé d?indicateurs. Globalia est parvenue à un stade de «haute maturité» fondé sur la longévité maximale de ses habitants. Son objectif: «Mortalité zéro, fécondité zéro.» Tous ses citoyens ont droit au «minimum prospérité» à vie. Il existe des «centres de promotion du bonheur». La liberté d?expression y est totale. Cependant, précise l?auteur, peu de gens s?écartent des opinions convenues. Chaque date du calendrier est dédiée à quelque chose. Et chaque célébration s?accompagne de manifestations festives et commerciales. On note que le jour des malentendants est le plus calme.
Publicité
Cette radieuse civilisation connaît parfois des ratés. Ainsi Baïkal Smith étouffe dans un univers uniformisé. Il rêve d?un Ailleurs. Lors d?un trekking sous de grandes salles couvertes, il rencontre Kate et parvient à s?évader en dévissant un panneau de verre mobile. Dehors, subsistent des «non-zones» où il découvre la liberté. Bien sûr, la Protection sociale arrête l?aventurier. Puis son département antiterroriste décide de le relâcher et de diffuser son visage partout dans le cadre du «lancement du Nouvel Ennemi». Baïkal devient «un jeune fanatique qui a juré la destruction de la société démocratique».
Difficile de résumer un tel livre tant il fourmille de trouvailles comiques, de péripéties, de références politiques et de pieds de nez en tout genre. La charge est énorme mais elle atteint son but. Cette fable contre les dérives du libéralisme et de la mondialisation évite en outre les lourdeurs du roman à thèse grâce au formidable souffle créatif de l?auteur. Cet hommage évident à «1984» en possède la force polémique. On y retrouve également de nombreux thèmes comme la falsification de l?Histoire, l?abolition du passé, la destruction de la langue, la restriction de la pensée, la disparition de la littérature. Mais «Globalia» mêle au pamphlet politique la satire et la farce rageuse. Rufin a la fantaisie débridée d?un Swift, dont Orwell était sans nul doute l?héritier.
Il y a fort à parier que cet ouvrage fera date, qu?il donnera lieu à des débats, voire des exégèses. Lui-même apparaît comme une illustration de cette intuition de Tocqueville: «L?espèce d?oppression dont les peuples démocratiques sont menacés ne ressemblera à rien de ce qui l?a précédée dans le monde.»
Marsh Posté le 11-02-2004 à 20:44:58
critique de l'express
La fin de l'Histoire: Francis Fukuyama en avait rêvé, Jean-Christophe Rufin l'a fait. Il fallait un certain culot pour chausser les bottes de Swift, de More, de Fourier ou d'Orwell et emprunter les sentiers vertigineux de l'utopie. Le genre est plus que casse-gueule. Après le Goncourt, l'ivresse des cimes? N'en déplaise aux amateurs de chute libre, Rufin, porté par son sujet, est aspiré vers le haut.
La cohésion de Globalia, c'est la peur: du terrorisme, des risques écologiques et de la paupérisation
Globalia s'offre comme une société «parfaite», isolée du reste du monde (les «non-zones», où errent des humains quasiment renvoyés à l'âge de pierre) par une bulle de verre sous laquelle le climat est réglé par des canons à beau temps. L'homme y est considéré comme une espèce potentiellement dangereuse; livres, papier et stylos ont disparu, les cartes géographiques ont été abolies et l'apprentissage de l'Histoire s'apparente à un délit. Le droit à l'Histoire a été remplacé par le droit à la Tradition, fixant à chacun un petit nombre de références culturelles standardisées. Toute relation entre les peuples, leur histoire et leur terre a été déclarée notion antidémocratique.
La charte de Globalia (dont le drapeau compte 250 étoiles, la langue officielle est l'anglobal, la monnaie le globar et la devise «In Globe we trust» ) compte trois points. Un: séparation stricte et définitive entre Globalia et ce qu'il faut rejeter à l'extérieur. Deux: destruction de toute forme d'organisation politique dans les non-zones. Trois: maintien d'un haut degré de cohésion grâce à une forte armature de sécurité intérieure. La cohésion de Globalia, c'est la peur: du terrorisme, des risques écologiques et de la paupérisation.
De fait, il fait bon vivre sous cette serre protectrice, à l'abri de combinaisons thermodynamiques qui assurent au corps une température idéale. L'espérance de vie dépasse la double centaine d'années, la démographie étant régie par le principe de «mortalité zéro, fécondité zéro». De toute façon, tout le monde s'en fiche: on a aboli dates et calendriers. Les enfants sont ridiculisés, les jeunes rasent les murs et les vieux - pardon, les «gens de grand avenir» - soumis à de régulières «révisions chirurgicales», ne cessent de rajeunir à grands coups de chirurgie esthétique et de maquillage. On entre dans les départements de cancérologie le sourire aux lèvres, certain d'en ressortir guéri; et, le 17 juillet, on fête l'anniversaire de la découverte du vaccin anti-Alzheimer. Les obèses sont encouragés à manger, sans risque, et l'implantation de membres et d'organes surnuméraires permet aux pianistes de disposer de six doigts et aux champions cyclistes de plusieurs poumons.
Plus d'ennemi digne de ce nom. Sur le plan social, le licenciement est qualifié de «forte accélération de carrière» et chacun est assuré, dans ce cas, d'un revenu minimum de prospérité. Les ministères de la Cohésion sociale et de l'Harmonie sociale y veillent. Ici, fumer est considéré comme un sport à risque se pratiquant sous une puissante hotte catalytique et briser la branche d'un arbre comme un crime passible des foudres du ministère des Grands Equilibres. Le soir, on se détend devant le programme de télévision Gladiateur d'un soir, où le seul assuré de s'en sortir est le lion, au motif que lui, contrairement à l'homme qui le combat, n'a pas choisi d'être là: à Globalia, les animaux, défendus par les agents de la Sauvegarde animale, ont les mêmes droits que les hommes.
Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes s'il n'y avait cette terrible évidence: Globalia n'a plus d'ennemis. Les sbires du BIM (Bureau d'identification de la menace), chargés de donner du relief au slogan «La surveillance, c'est la liberté», s'arrachent les cheveux. Car la peur reste le dernier ciment de cette société d'où ont été éradiqués l'idéalisme, l'utopie et le romantisme révolutionnaire. «Un bon ennemi est la clef d'une société équilibrée, explique le mystérieux Ron Altman, que sa toute-puissance autorise à rouler en Rolls-Royce de 1934 et à porter d'amples costumes à l'ancienne. Or nous n'avons plus d'ennemi digne de ce nom. Nous avons trop affaibli les non-zones. Il ne suffit plus de perpétuer les formes de la tragédie, il nous faut un héros pour l'incarner.»
Ce héros, ce sera Baïkal, un «jeune» rebelle de 20 ans qui est justement en train de préparer sa fuite vers les non-zones. En plus, le «Nouvel Ennemi» est amoureux d'une certaine Kate, prête à le suivre dans son évasion. L'amour et l'humour viendront-ils à bout du consensus terne de Globalia? La fin de l'Histoire n'abolit pas l'histoire des Fins. C'est tout le charme des romans.
Marsh Posté le 13-02-2004 à 16:12:26
le livre ne s'adresse absolument pas aux fans de SF
personnellement je trouve la science fiction inintéressante au possible, par contre je m'intéresse aux livres qui touchent à différents sujets de sociétés et forcément j'ai adoré
ce livre reprend de manière très abordable et romancée de très nombreux thèmes économiques et sociaux actuels
un très beau travail de vulgarisation économique , une belle réflexion sur le monde dans lequel on vit
Marsh Posté le 13-02-2004 à 17:04:52
dingostar a écrit : si oui qu'est ce que vous en avez pensé? fiction lointaine ou réalité proche... |
acheté mais pas encore commencé
Marsh Posté le 13-02-2004 à 17:34:02
Acheté, je fini perdido street station et je le commence.
Marsh Posté le 13-02-2004 à 19:08:23
bizoo a écrit : le livre ne s'adresse absolument pas aux fans de SF |
Encore un qui n'a jamais ouvert un bouquin de SF de sa vie. Demande quelques conseils à de véritables fans de SF avant de sortir des inepties pareilles. Ou alors emprunte un bouquin de Brunner, Spinrad, Simmons, Miller, Banks, Lem ou encore Wolfe. On en reparle après. On verra bien si le roman de Rufin a encore quelque chose dans le bide.
Marsh Posté le 13-02-2004 à 20:11:54
Citation : le livre ne s'adresse absolument pas aux fans de SF |
Non, en effet, monsieur Rufin prétendant lui-même ne pas apprécier, en particulier, les "délires ultratechnologiques de la SF" (!!?)
Citation : personnellement je trouve la science fiction inintéressante au possible, par contre je m'intéresse aux livres qui touchent à différents sujets de sociétés et forcément j'ai adoré |
Je m'étonne et m'interroge... N'est-ce pourtant pas généralement le but de la SF, que d'aborder ces mêmes "différents sujets de société" ?
Je dois vraiment être d'une effarante stupidité pour ne pas comprendre ce que je lis.
Citation : ce livre reprend de manière très abordable et romancée de très nombreux thèmes économiques et sociaux actuels |
N'y revenons pas. Cependant, à l'instar de K2R2, j'aimerais très sincèrement connaître les romans SF que tu as bien pu lire, bizoo ? Allez, lance-toi donc, après nous pourrons peut-être en discuter.
Marsh Posté le 14-02-2004 à 00:08:33
bizoo a écrit : |
La SF est l'un des genres litteraires qui s'interesse le plus aux gens et aux sujets de société, l'opposition des 2 blocs dans les années 50, le rascisme (chez carsac par exemple), la morale de la science (les dérives du clonage y ont été traité depuis les années 70 c'est dire si dans ce cas c'est la société qui retarde) et j'en passe.....
Marsh Posté le 14-02-2004 à 10:00:21
Ma mère l'a bientot fini, j'espere le lire cette semaine
Marsh Posté le 14-02-2004 à 14:43:54
orbitalcoil a écrit : on s'en bat la nouille de savoir si c'est de la sf ou pas, peut etre de l'anticipation ca sera plus simple |
Euh, l'anticipation est un sous-genre de la SF. Donc si c'est de l'anticipation c'est forcément de la SF.
Marsh Posté le 02-04-2004 à 11:01:19
je l'ai lu. C'est nul, simplet, mal écrit.
Je préfère 1000 fois Le travail du furet d'Andrevon.
Marsh Posté le 02-04-2004 à 11:09:43
Ca à l'air d'un roman grand publique interressant mais ce genre de théme a déja était traité 1000 fois ( en SF n'en déplaise à certain )
Marsh Posté le 02-04-2004 à 17:37:05
et en beaucoup mieux en plus. Il y en a qui nous prennent pour des cons.
Remarquez que ça marche.
Marsh Posté le 06-10-2004 à 03:13:45
Globalia c'est tres TRES mal ecrit. Et je n'ai jamais lu un livre avec autant de contradictions que Globalia : Le passé ne compte plus mais on n'arrete pas d'en parler ; la musique générée par l'etre humain n'existe plus mais comme par hasard le heros connait plus de tubes des annees 60 que moi ; le temoin casse son "multifonction" mais l'utilise trois pages plus loin ; Le sexe est libre mais tabou ; et j'en passe plein d'autres. Comme si Rufin avait écrit ca en trois semaines de peur qu'on lui pique l'idée, et que du coup il n'a pas eu le temps de se relire.
"Globalia" c'est une idée intéressante (meme si pas tres originale) mais l'exécution: nullissime.
Marsh Posté le 11-02-2004 à 20:16:24
si oui qu'est ce que vous en avez pensé? fiction lointaine ou réalité proche...