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Marsh Posté le 30-12-2005 à 13:32:11
Bon, je commence. C'est un de mes chapitres d'un roman que j'ai commencé il y a quelques temps. Désolé pour la longueur, j'ai pas pu faire plus court.
Sarah mourait de chaud. La chaleur, qu'elle aimait pourtant quand elle l'enveloppait de sa douceur bienfaisante, devenait insupportable. C'est ce qui la réveilla. On était en plein été. Le jour, elle transpirait tout ce qu'elle pouvait et le soir, elle se mettait sous la couverture. Les températures étaient versatiles. Et elle n'était pas dans son lit, elle le sentait. Elle sentait des petits cailloux, des petits cailloux mélangés à de la terre sèche. Elle voulait ouvrir les yeux pour mieux voir, mais elle n'y arrivait tout simplement pas. Ses paupières voulaient rester closes, comme si elles voulaient dissimuler quelque chose à ses yeux. Elle pensa qu'elles étaient collées mais non, quelque chose les retenait. Pas une main, une forme humaine ou animale, mais quelque chose de plus fort. Quelque chose qui pourrait garder ses yeux fermés toute l'éternité, jusqu'à la fin des temps. Mais au moment voulu, elle les lui ouvrirait pour lui dévoiler la vérité. La vérité dans toute sa splendeur, la vérité nue. L'éclatante vérité ! Cependant, ce quelque chose n'était, pour l'instant, pas décidé à lui ouvrir les yeux, et pourtant...
Elle sentait qu'elle le pourrait bientôt. Ses yeux étaient toujours plongés dans le noir complet, mais ils voulaient s'ouvrir vers la lumière du jour, voir cette vérité qu'on lui cachait, s'ouvrir au monde en quelque sorte. C'était bête comme impression. Elle voulait regarder les gens, pas seulement son père, sa mère et tous les autres, mais aussi les gens dans la rue qui ne faisaient que regarder devant eux, fixant un point imaginaire uniquement visibles d'eux. Elle voulait leur dire à quel point elle était heureuse de les voir, eux, ces inconnus en chapeaux, en chemise ou en T-shirt. Elle voulait presque les embrasser à pleine bouche pour les remercier d'être eux. C'était très bête comme impression, vraiment très bête. Mais elle ne pouvait cesser de penser à tous ces visages, images du monde autant que les facettes d'un diamant. Elle se les imaginait tous : laids, beaux, émaciés, gros, ovales, ronds... des milliers de combinaisons lui trottaient dans la tête. Elle s'imaginait dans la rue, et que tous la regardaient. Certains avec un il indifférent (un il en coup de vent), d'autres avec un il sévère et désapprobateur (souvent, le froncement de sourcils suffisait), et d'autres avec un il coquin, vous déshabillant presque du regard. Néanmoins, elle les aimait tous. Sans exception. Et sans raison particulière.
C'était vraiment stupide, ce sentiment. Et un peu bizarre aussi...
Elle était couchée sur la terre sèche (vraiment très sèche, pensa t-elle) et rocailleuse, et tout ce qu 'elle faisait, c'était penser à des inconnus qui la regardaient (certains devaient avoir le pénis en érection en la voyant). Cette dernière pensée la fit tressaillir. Elle n'était pas spécialement belle, mais elle avait certains charmes c'est vrai. Mais penser que certains hommes (et des femmes ?) puissent mouiller leur froc en la regardant l'écurât.
Ses paupières se décollaient lentement, très doucement. Elle tenta de ramper, mais ses articulations craquèrent, lui laissant échapper un léger gémissement. La chose qui tenait fermés ses yeux n'offrait plus beaucoup de résistance. Elle ne résisterait plus longtemps, et elle pourrait enfin voir la vérité. Mais elle savait aussi que cette vérité serait horrible, en tout cas pas très joli à voir. Peut-être du sang. Mais peut-être pas, en fin de compte. Ce serait une vérité difficile à accepter. Comme toutes les vérités, à vrai dire. Le mensonge serait tellement plus facile. On vous donnerait les images que vous voudriez voir, et vous seriez contents. Comme pour les films. Voir le héros battre le bandit, alors qu'il s'est vidé de la moitié de son sang (à se demander comment il tient debout) vous procure un sentiment de joie irrésistible. Voir Bruce Willis se faire décocher une balle en pleine tempe dans Die Hard, et le monde s'écroule. Tout est remis en cause. Pas de happy end jubilatoire (mais que fait la police ?). Mais elle accepterait cette vérité.
Elle mourait de chaud. C'était une chaleur désagréable, devenant peu à peu suffocante. Elle transpirait vraiment à grosses gouttes, et la sueur lui coulait sur les paupières. La sueur s'infiltrait et le sel lui piquait les yeux. Elle ne pouvait se les frotter pour apaiser les picotements. Car elle n'en avait, pour l'instant, pas la force. Les picotements devenaient de plus en plus insupportables, et elle commençait à pousser de petits gémissements. Ce sel qui la piquait ! Il fallait vraiment qu'elle ouvre les yeux. Et cette chaleur ! Elle avait beaucoup de mal à respirer. En plus de la chaleur, elle avait les poumons comprimés, du fait qu'elle était allongée sur le ventre. Elle essayait de prendre le maximum d'air, mais elle inspirait également de la poussière et toussait régulièrement. Et ces paupières qui ne voulaient pas s'ouvrir !
Elle tentait d'écouter, d'entendre pour cerner la situation, mais rien ne lui parvenait. Pas un bruit, le silence total. Même pas le bruit de sa propre respiration. Elle n'entendait rien. Ah si ! Un crépitement lointain, très lointain. Peut-être à des centaines de kilomètres. Mais enfin, elle entendait. Aveugle mais pas sourde. Ce crépitement, c'était mieux que rien. Et malgré sa faiblesse, elle lui rappelait un bruit familier, un bruit qu'elle avait maintes fois entendues. Un bruit de tous les jours. Mais elle n'aurait pu dire lequel.
Et puis soudain, alors qu'elle n'aurait normalement pas dû être surprise, ses paupières se décollèrent complètement. Elles s'étaient décollées, lui sembla t-elle, dans un mouvement grinçant. Dans un bruit de circuits robotiques rouillés. Dans un mouvement lent et terriblement difficile. Elle vit enfin cette vérité qu'elle attendait. Qui l'attendait !
*
Mais d'abord un voile blanc devant ses yeux. Ses yeux qui la piquaient. Ayant recouvré quelques forces (comme si ses yeux étaient la clé de son énergie), elle s'essuya machinalement les globes. Plus de picotements et plus de voile blanc. Et elle voyait... mal, en réalité. L'obscurité était là, présente. Bizarre, tout de même. Elle se serait pourtant cru en pleine journée. A cause de cette chaleur suffocante. Elle la sentait. Et elle entendait mieux, beaucoup mieux. Elle entendait beaucoup mieux ce crépitement qui n'était plus si lointain. Et elle reconnaissait maintenant ce bruit si familier, ce bruit de tous les jours. C'était le bruit que faisaient les morceaux de bûche qu'apportait son père dans la cheminée les soirs d'hiver, lorsque la neige tombaient en flocons ou bien s'abattaient en tourbillons, menaçant la maison de toutes parts de son froid mortel. C'était le bruit que faisait le feu lorsqu'il grignotait petit à petit le bois, elle avec ses mains tendues autour de lui, les flammes la frôlant et la léchant presque. Ces flammes qui rêvaient de s'emparer de ces mains glacées, les réchauffer, transmettre sa chaleur dans les moindres muscles, et finalement incendier le corps entier. Ce feu, dangereux et doux, destructeur et réconfortant.
Le rapport se fit presque instantanément : feu et chaleur, chaleur et feu. Elle écarquilla les yeux et neut pas le temps de crier. Elle roula sur le côté, se couvrant de poussière. Elle avait toujours eu de bons réflexes, et ce fut probablement ce qui lui sauva la vie. Quand elle se retourna, à genoux et toussant faiblement, elle vit des flammes orangées finir de calciner une maison autrefois blanche. Sa maison. Les flammes sélevaient jusquau toit, sévanouissant dans le ciel noir. Le crépitement du feu quelle avait pourtant trouvé agréable quand celui-ci était lointain à des milliers de kilomètres, pensa t-elle- avait maintenant un bruit macabre, une sorte de musique denterrement difficile à supporter.
Lodeur de brûlé qui sortait de lintérieur de la maison avait un arrière-goût de cadavre. Sans doute les cadavres de son père et de sa mère en train dêtre réduits minutieusement en cendres, qui ne seraient plus quun simple petit tas de poussière grise et froide. Et sils étaient vivants, périssant comme des chiens, asphyxiés par la fumée ? Cette idée lui vint à lesprit, et elle décida presque de se jeter dans la maison, sasphyxiant elle-même pour sauver des parents sans doute déjà morts. Une idée folle quelle chassa immédiatement. Une vraie rôtisserie là-dedans. Sûrement pire quun four. Elle se prit à avoir une pensée pour les poulets rôtis quelle dévorait, déchirant allègrement la tendre chair sous des coups de dents impitoyables.
Les flammes sur le toit étaient hautes. Certaines sévanouissaient immédiatement en atteignant les tuiles, mais dautres semblaient ne jamais vouloir mourir. Elles semblaient sélever toujours plus haut, grattant de leurs doigts rouge orangé la nuit qui était tombée. Elle contempla le ciel, et une sensation étrange lenvahit. Une sorte dinquiétude mêlée dangoisse. Quelque chose clochait dans ce ciel. Cette obscurité environnante naugurait rien de bon. Elle aimait lobscurité pourtant, la nuit en particulier. Ne plus rien voir, être bercée par le noir qui vous pénétrait presque, voilà ce quelle aimait. Avec la pleine lune, la nuit du loup-garou apportait encore un plus excitant dans laventure. Elle aimait la nuit, elle était une fille de la nuit. Mais là, quelque chose nallait pas.
Elle regarda autour delle. Et ce nest que là quelle saperçut que dautres maisons brûlaient, quatre exactement. La rue principale était maintenant inondée de lumière. Les maisons brûlaient bien, comme de frêles fétus de paille. Les flammes de chacune sélevaient également hauts dans le ciel. Dans ce ciel qui ne lui disait rien de bon. Elle tenta de se relever, mais dès quelle tenta de faire pression sur sa jambe gauche une douleur fulgurante lui remonta le corps. Elle eut un mal de tête fracassant, se tint la jambe, se recroquevillant sur elle-même. Des frissons lui parcoururent léchine et elle eut envie de vomir. Cette envie de vomir lapaisa quelque peu. Dégueuler son dîner lui ferait peut-être du bien. Rien ne venait pourtant. Son estomac se nouait, elle voulait vomir, elle le voulait de tout son cur mais rien ne venait. Mais la douleur se calmait un peu.
Puisquelle ne pouvait marcher ni même boiter, il faudrait ramper. Lidée dêtre en contact avec la terre poussiéreuse ne la réjouissait pas, mais il le fallait. Il fallait quitter cette chaleur suffocante, perdre de vue cette maison où elle avait forgé sa vie et perdu ses parents. Ses parents ? Quest-ce qui lui prouvait quils étaient là-dedans en train de mourir étouffés ou brûlés ? Rien. Absolument rien. Seulement une partie de son esprit qui la persuadait de cela, mais rien dautre. Pas une ombre qui aurait flotté devant la fenêtre, tel un fantôme. Pas de cris ou de hurlements de douleur ou de détresse. Et puis surtout, personne aux alentours. Cinq maisons brûlent, et pas de pompiers, pas de rassemblements, pas de cohue, pas de panique. Personne. Et tout dun coup, la peur lenvahit. Où étaient-ils ? A part le crépitement du feu qui embrasait les maisons et sa propre respiration, pas dautre bruit. Partis, pensa t-elle, mais où ? Impossible de réfléchir ici dans cette vraie fournaise.
Elle se retourna. Une autre maison brûlait et, bien loin, une autre lueur illuminait le ciel noir. Mais bien loin, à lautre bout de la ville. Le bout de la rue principale se partageait en une intersection de deux autres rues. Elle partit dans cette direction. Là-bas, à lair frais, elle pourrait réfléchir, elle tenterait de se relever. Cette jambe lui faisait terriblement mal. Elle ne lavait pas regardé et ne le voulait pas. Pas encore. Là-bas, oui, elle déterminerait les dégâts. Mais pas maintenant. Trop de choses se bousculaient dans sa tête : la maison, le feu, la chaleur, le ciel noir, ses parents, la rue déserte.
Elle suait beaucoup et ses yeux la piquaient une nouvelle fois. Elle dût enlever les gouttes avec la terre poussiéreuse, en laissant un peu sur son visage. Ce qui ne facilitait pas les choses, et la gênait maintenant encore plus. Elle rampait lentement, ne pouvant se permettre de provoquer une nouvelle douleur qui, cette fois, la stopperait net. Et pour un peu de temps sans doute. Quand la chaleur se fit moins étouffante, il lui restait une vingtaine de mètres avant lintersection. Le feu lui permettait de bien distinguer. Malgré quelle se sentit mieux grâce à lair un peu plus frais, elle décida de continuer jusquau bout. Elle ne voulait plus voir ces maisons qui brûlaient, sa maison qui brûlait.
Plus que dix mètres. Dix longs mètres avant quelle ne puisse souffler. La chaleur sévanouissait, mais la lumière était bien là. Douce et chaleureuse. La chaleur sen allait, la lumière restait. Non, ce nétait pas la chaleur qui sen allait, mais elle. Elle le savait maintenant. Elle partait, il le fallait. Elle quittait tout. Elle quittait tout, en rampant. Quelque chose dans sa tête lui disait : « Tout quitter, partir et vivre ». Oui, il le fallait.
Sarah arrivait à lintersection. Crépitements du feu (peut-être des poutres seffondrent-elles sur des cadavres ou quelques tas de cendres), sa respiration. Pas dautres bruits. Que des crépitements horribles ! Et sa respiration douloureuse. Une forte odeur de brûlé. Crépitements, respiration, gémissements, pensa t-elle. Crépitements, respiration, gémissements. Pas dautres bruits. Mais
gémissements ?? Elle ne gémissait pas pourtant. Non, sa jambe ne lui faisait pas mal. Elle navait pas mal particulièrement. Alors, ça voulait dire que
quelque part, quelquun
était vivant, nétait pas parti. Elle soupira de soulagement et tendit loreille. Oui, des gémissements de souffrance mais aussi de peur. Comme si on savait que linéluctable allait se produire. Elle pensa et affirma dans sa tête- que ces gémissements venaient de gauche. Elle rampa donc péniblement sur la rue de gauche et écouta. Toujours les mêmes gémissements. Douleur et peur. Quoique
la peur semblait prendre une ampleur plus grande. Ce nétaient pas vraiment des gémissements mais des plaintes, des appels à laide. Elle regardait maintenant. Malgré lobscurité très forte (bizarre, ce ciel noir), elle aperçut une silhouette à dix mètres, debout. Peut-être un homme. Mais pas sûr. Se rapprocher doucement, le plus silencieusement possible. La silhouette marchait à pas lents, titubant. Des gémissements de peur, des plaintes. La silhouette suppliait. Sarah se rapprochait et se dit : « Cest un homme. Papa ? » Lhomme était frêle, maigre et de taille moyenne. Pas une stature imposante. Pas le genre à débouler dans les rues sinistres, se jetant sur ses pauvres victimes désarmées et leur infligeant toutes sortes de coups et tortures. Non, vraiment pas le genre. Elle tenta une approche primitive : «Eh ! Vous là-bas » Dans lobscurité, aussi suffocante que la chaleur qui lavait presque asphyxiée, la silhouette sarrêta et se retourna. Ce fut très net, comme en plein jour. Lhomme avait poussé un petit cri de stupeur. Il sétait retourné instinctivement. Elle sétait beaucoup rapprochée et pouvait voir son visage. Un visage déformé par un rictus de panique et dhorreur. Il devait avoir une cinquantaine dannées. Peut-être plus, mais pas beaucoup. « Ce nest pas Papa, se dit-elle. Puis, tout de suite après : «Papa nest plus là. Comme Maman. »
« Non, non ! dit-il, la voix apeurée et paniquée. Allez-vous-en, allez-vous-en. Partez, courez. Ne restez pas ici ou vous allez mourir !
-Mourir ici ? Comment ça ? Quest-ce que vous racontez ? Expliquez-moi.
-Ne posez pas de questions. Allez-vous-en. Vous pouvez peut-être vous en sortir, mais il faut que vous partiez maintenant !
-Mais les autres ? Où sont passés les gens ?
-Eux, les monstres. Des démons. Venu de lenfer.
Il haletait et avait beaucoup de mal à parler.
-Comment ça, des démons ? Mais cest quoi cette histoire ?
-Allez-vous-en, cria t-il en pleurant. Vous devez vivre, vous êtes jeune. Mais vous devez partir. Tout de
Il neut pas le temps de finir. Une masse énorme se jeta sur lui et le plaqua au sol. Il hurla à pleins poumons. Sarah distinguait bien la scène. Elle vit la créature sacharner sur le pauvre homme. Elle vit ses griffes, longues et tranchantes, ainsi que ses ailes qui lui donnaient une envergure gigantesque. Elle vit tout cela, mais ce qui la frappa (et lui fit battre son cur encore plus fort) fut ses yeux. Des yeux ovales, jaunes, perçants. Elle ne pouvait fixer des yeux pareils, dans lesquels se reflétaient la cruauté, lhorreur et la violence (tout pour plaire, pensa t-elle). Des yeux vides, vides de bons sentiments, des yeux vides dhumanité.
Elle continuait à voir le massacre. Les griffes de la créature se plantaient dans le dos de lhomme, sattachant solidement, tandis que ses crocs senfonçaient profondément dans le cou. Elle voyait tout sans sourciller. Elle était pétrifiée, mais quelque chose dans son corps se réjouissait du spectacle. Une chaleur dans son ventre. Oh oui ! Quelque chose était contente. Voir le sang dégouliner, se répandre sur la terre, voir une boucherie en direct, tout cela lui procurait une forte jouissance.
La créature amena une de ses griffes au cou de sa victime, leffleurant, laissant une fine traînée blanche sur la peau. Lhomme pleurait de peur et de résignation. Il savait quil allait mourir. Mais de quelle façon ? Serait-ce dune longue torture physique et mentale ? Ou bien dune façon nette, brève, lui épargnant de longues souffrances ? Sarah espérait la deuxième solution. Il fallait être un très mauvais bookmaker pour oser parier sur la première. On préfère généralement voir la mort rapidement, sur un claquement de doigts, que la voir se dessiner lentement, sa longue robe noire avec la capuche tout aussi noire et sa faux à la main, sapprocher lentement, inexorablement, ne pouvant rien faire pour len empêcher. Nous la voyons près de nous, devant nous (mais aussi derrière. Elle est partout), nous pouvons sentir son souffle glacial nous frôler la nuque. Sa main sappuie brusquement sur notre épaule. Une main presque amicale, réconfortante. Un sourire se dessine sur notre visage. Un être humain. Cest ça, un être humain, un être fait de chair et de sang vient nous sauver ! Nous tentons de voir ce qui se cache sous cette mystérieuse capuche sombre, et nous voyons
oui, nous voyons
un crâne de squelette, blanc. Un crâne qui renferme en son sein une chose macabre, surnaturelle. Une chose qui nest pas du tout humaine. Nous paniquons, nous essayons de fuir mais elle nous en empêche. Nous tentons de hurler, nous navons plus de cordes vocales, elle nous les a enlevées. Nous navons plus quà regarder. Elle brandit sa faux bien haut, reste dans cette position quelques instants, et linstrument de mort sabat sur nous dans un bruit sinistre de tranchage. Adieu la vie !
La griffe se planta un peu plus profondément dans la gorge de lhomme. Quelques gouttes de sang coulèrent. Cette fois, il ne cria pas. Aucun son ne sortait de sa bouche. La créature semblait rire ou, en tout cas, se réjouissait de ses actes. Elle regarda une dernière fois lhomme. Lhomme ne put la regarder, fixer ses yeux jaunes. La griffe glissa parfaitement sur la peau, la carotide fut sectionnée et du sang gicla tout autour. Sur le corps noir de la créature et sur elle. Elle sentit le sang recouvrir son visage. Lhomme hurla une dernière fois et sécroula. Une chaleur dans son ventre. Une chaleur qui remontait son corps, qui voulait sortir. Mais avant de partir, elle réclamait une dernière chose. Et Sarah sut tout de suite quoi, mais elle refusait. Cétait ignoble ! Elle ne pouvait faire ça. Mais la chaleur réclamait. La chaleur avait un petit caprice denfant. Elle voulait
Elle voulait
Non, elle ne pouvait faire ça.
La créature, voyant le produit de son dur labeur, hurla à son tour. Un hurlement dappel mais aussi un hurlement de joie. Cette créature connaissait la joie, le bonheur. Elle connaissait la joie de tuer. Elle connaissait le bonheur de sentir le dernier souffle dun homme. Cette créature monstrueuse nétait réellement heureuse que quand elle entendait le dernier son qui sortait de la bouche dun humain avant quelle ne lui tranche la gorge. Cette créature était un monstre venu de lEnfer. Un monstre sanguinaire dépourvu de pitié.
Tandis que la créature hurlait sa joie, la chaleur dans le ventre de Sarah se fit plus pressante et remontait toujours son corps, mais refuserait de partir tant que Sarah naurait pas exécuté ce quelle voulait. Sa langue toucha ses lèvres, et elle put sentir lodeur du sang lui arriver jusquaux narines. Une secousse dans sa poitrine. La chaleur se faisait plus insistante. Lodeur était écurante. Mais la chaleur lui intimait lordre le faire. Une seule fois et elle partirait. Une seule fois.
Sarah prit une grande respiration, marmonna une prière à linsigne de Dieu et lécha le contour de sa bouche maculée de sang. Une secousse plus forte dans sa poitrine. La chaleur sortit brusquement de sa bouche (on aurait dit quelle dégueulait). Et pendant que la créature finissait de hurler, Sarah Milton perdit conscience, seffondra et plongea dans les ténèbres.
*
Elle eut peur douvrir les yeux. Quallait-elle découvrir ? Les yeux jaunes de la créature qui la fixaient avant de la tuer ? Le corps noir de la créature, plus sombre encore que lobscurité ? Ou bien ces ailes translucides lui permettant de survoler le monde ? Peut-être découvrira t-elle une horde de créatures, des dizaines, au-dessus delle prenant leur élan pour un piqué fatal ? En fait, rien de ce quelle imagina narriva. Pas de yeux jaunes, pas de corps noirs, pas dailes translucides, pas de hordes. Devant elle, une rue. Une rue déserte. Enfin, pas tout à fait déserte. A deux mètres delle, un corps sans vie gisait au milieu de la rue. Une mare de sang sétendait sous lui. Du sang foncé, presque noir. Elle sapprocha de lui, le retourna et vit le triste spectacle. La gorge avait été tranchée parfaitement, les deux carotides étaient coupées nettement et quelques gouttes de sang coulaient encore, mais vraiment plus beaucoup. Il sétait complètement vidé de son sang. La tête de lhomme ne tenait que par un fil, fil quil serait facile de détacher.
En voyant cela, elle eut peur. La chaleur dans le ventre allait peut-être revenir. Quest-ce quelle savait de cette chose ? Rien du tout. Si, un petit truc. Les chaleurs dans le ventre sont comme toutes les choses : elles savent et peuvent mentir. Les hommes sont des choses, les hommes savent et peuvent mentir. Ca lui rappela les énigmes quon lui racontait parfois : Si tous les pings sont des pongs, et certains pongs sont des pangs, peut-on dire alors que certains pangs sont des pings ? Mais alors, si tous les hommes et les chaleurs dans le ventre savent et peuvent mentir, alors peut-on dire que tous les hommes peuvent avoir des chaleurs dans le ventre qui se déclenchent dès quune scène est un peu trop violente ou sanguinaire. Non, bien sûr que non. Elle était donc particulière. Elle, Sarah Milton, petite fille sage et qui navait jamais été singulière, elle, avait pourtant quelque chose de particulier. Un truc que seuls les psychopathes pouvaient ressentir. Un sentiment de victoire dès quun poing atteignait rageusement un visage, dès que du sang giclait ou dès que la jouissance arrivait comme une récompense pour les violeurs. Des sentiments pervers, en somme.
Mais pourquoi elle ? Elle nen savait strictement rien. Tout ce quelle savait, cest quune créature venait presque de décapiter un homme sous ses yeux, et quelle avait aimé ça. Elle avait léché le sang de lhomme autour de ses lèvres, elle avait aimé ça et elle était tombée dans les pommes. Voilà ce quelle savait. Mais pour le reste, aucune idée. Pourquoi la créature ne lavait-elle pas tué ? Pourquoi ce ciel noir ne lui disait rien de bon ? Pourquoi cet homme (quelle navait jamais vu auparavant) lui avait-il intimé lordre de senfuir ? Elle ne pouvait répondre à ces questions. Elle se retourna et vit quelques flammes calcinant les derniers restes des maisons qui se trouvaient dans cette rue. Les derniers restes de sa maison.
Et elle sut quoi faire. Cétait évident, en réalité. Senfuir, comme lavait dit linconnu. Partir pour ne plus jamais revenir. Sen aller maintenant. Sans se poser plus de questions. Elle se leva sans trop de difficultés, regarda une dernière fois le feu rougeoyant emporter les débris de son ancien foyer et se mit à courir tout droit.
*
Combien de temps avait-elle couru ? Un quart dheure ? Trente minutes ? Une heure entière ? Ou peut-être simplement cinq petites minutes ? Elle navait plus du tout la notion du temps. Elle avait perdu le contrôle de sa vie (elle espéra que ce ne fut que temporairement). Lobscurité lui avait tout pris : ses parents, sa maison, sa vie. Mais lobscurité lui avait donné une chose en échange : une sensation qui ne naissait que quand la violence apparaissait, seulement quand le sang coulait. Une sensation horrible. Elle se rendait de plus en plus compte du pouvoir de lobscurité qui lentourait. Lobscurité prenait et donnait. Elle prenait des vies et donnait la mort.
Mais elle pensa aussi à autre chose. Dans quelques heures, lobscurité sen irait pour une douzaine dheures et elle pourrait reconstruire sa vie. Enfin, elle lespérait. Une chose lui échappait : pourquoi cette créature ? Quel était le sens de cette créature ? Pourquoi était-elle apparue ainsi ? Elle nen savait rien. Et peut-être ne voulait-elle jamais le savoir.
Elle regarda une nouvelle fois le ciel. Il était noir, pas le noir de la nuit mais un noir plus angoissant. Un grondement accompagnait ce ciel noir, grondement dont elle ne sétait pas aperçue auparavant. Ce grondement venait du dessus. Dau-dessus de ce ciel noir. Il se cachait derrière cette couche sombre, protection on ne peut plus solide.
Elle suivait une route de montagne quelle connaissait bien. Elle lavait emprunté maintes fois pour des balades avec ses parents. A chaque fois, elle humait lair frais et était heureuse dêtre là, avec eux. Eux discutaient de tout et de rien, et elle les regardait parler. Sans rien dire. Parce quelle aimait ça. Elle aimait les voir heureux. Mais maintenant, cétait fini. Lair nétait pas frais, elle naimait pas remplir ses poumons de cet air. A chaque fois que ses poumons se gonflaient pour se nourrir doxygène, elle semblait étouffer. Mais surtout, ce qui changeait fut quelle navait plus de parents. Son père et sa mère avaient disparu. Soit morts carbonisés par les flammes quelle avait vu senvoler dans le ciel noir. Soit morts quelque part ailleurs dune façon ou dune autre. Jamais elle ne pensa quils pouvaient être vivants. Son instinct lui disait : « Tu es orpheline ». Et que pouvait-on contre linstinct ? Linstinct nous guidait quand nous en avions besoin. Et parfois aussi quand nous le voulions. Elle était donc orpheline sur une route de montagne, courant toujours désespérément, parce que son instinct lui avait dit de le faire. Et une autre chose également. Quelque chose quelle naurait pu définir. Une force invisible mais puissante qui semblait la guider. Cette force lattirait irrémédiablement vers un lieu unique, immense quelle ne pouvait imaginer. Mais elle savait limportance de ce lieu.
La route grimpait fort maintenant. Le bitume se mélangeait bien à lobscurité. Il lui était difficile de la distinguer. Mais elle savait quelle nétait plus très loin du sommet. En courant, elle y serait rapidement et pourrait aviser.
Elle pensa soudain à ce quelle faisait : courir. Cétait très rare quand elle courait. Elle ne se pressait jamais. « Toujours un pas devant lautre » était son expression favorite. Ses parents la regardaient toujours dun air résigné. « Faut pas bousculer une petite fille sage » disait-on, « Oui, mais elle est adulte. Il faut quelle se fasse souffrance maintenant » répliquait-on. Elle navait jamais pu choisir un camp. Elle avait envie mais elle ne voulait pas sortir de son cocon familial. Et maintenant ses parents morts (ou très loin dici, disait son subconscient), elle courait au sommet dune montagne pour trouver un peu de réconfort. Et aussi une présence humaine. Quelquun quelle pourrait serrer dans ses bras pour la consoler et lui offrir une protection. Encore trop fragile.
Elle ne sessoufflait pas. Elle respirait parfaitement bien. Comme si on lui avait appris cela depuis toute petite : «le vélo, ça ne soublie pas ». Oh que non ! Ça ne soublie pas. Mais des choses quelle navait pas apprises, est-ce que ça soubliait ? Est-ce quelle pourrait oublier la mort ? Elle ne savait pas, mais elle espéra quelle ne loublierait pas. Il ne faut pas oublier la mort. Ne pas perdre de vue quelle peut surgir pour glacer votre sang sans crier garde, arrêter votre cur quand bon lui semble, vous prendre la vie quand elle en a envie.
Elle ne pourrait oublier ça : limage de la créature sabattant sur le pauvre homme, tel une proie facile. Comme elle noublierait pas non plus les flammes envahissant chaque recoin de sa maison, incendiant méthodiquement chaque meuble, chaque objet, chaque poussière qui serait passées à leur portée (Tu es né poussière et poussière tu retourneras). Mais de toute façon, personne naurait pu oublier tout cela.
Elle sarrêta pour reprendre son souffle. Tout à lheure, ses poumons étaient presque aplatis sous son poids (Merci pour le compliment !) et maintenant, elle pouvait sentir lair se glisser dans chaque bronche, puis apporter loxygène bénéfique dans son sang. Vraiment, elle comprit tout lintérêt de vivre. Non pas quelle ait eu, à quelconque âge, des envies suicidaires, mais après la boucherie à laquelle elle venait dassister, elle comprenait soudainement quil fallait absolument saccrocher à cette corde si mince quest la vie, et ne jamais renoncer même si nous la voyions seffiler lentement pour bientôt se détacher en deux parties et nous précipiter dans le ravin de la mort. Elle décida quelle ne renoncerait jamais même quand cette corde ne serait plus composée que dun minuscule fil qui céderait sous son poids. Car quelquun ou quelque chose (un miracle) pourrait toujours arriver et la remonter ou renouveler la corde et générer une nouvelle vie (comme les chats, en somme. Messieurs dames, voici les sept vies de Sarah Milton).
Et cest pour ça quelle se remit à courir. Pour ne pas renoncer, mais aussi parce quelle arrivait bientôt à un point où la route senfonçait dans la montagne. Elle voulait avoir un panorama de la plaine pour voir la ville, cette ville qui vous attirait et qui vous avalait. Impossible den ressortir. Vous étiez entraînés dans ses entrailles, toujours plus profond. Lsophage, lestomac, le foie, un petit tour par lintestin grêle, puis le gros intestin. Mais rarement on arrivait dans lanus. Il était plus fréquent que vous soyez rejeté quand vous arriviez dans lestomac, la ville narrivait pas à vous digérer. Et de toute façon, même si vous étiez chiés et que vous pensiez être tirés daffaire, vous sentiez constamment une aura teintée dune certaine envie dans votre dos. Lenvie de la société de consommation, tout simplement. Lodeur de largent qui vous entraînait toujours plus loin dans le centre commercial, qui vous faisait briller les yeux et vous faisait sortir inexorablement votre carte de crédit. Mais largent na pas dodeur comme on dit, sauf pour ceux qui veulent le sentir.
Elle ne voulait pas tourner la tête en direction de la ville, pour la simple et bonne raison quelle voulait attendre dêtre à lendroit même où la route senfonçait dans la montagne, pour pénétrer parmi les cols à plus ou moins forte pente afin de décider ce quelle ferait.
Et elle saperçut (juste à temps dailleurs) quelle sy trouvait, à ce point de division. Elle reprit son souffle puis regarda à lintérieur des terres. Elle ne voyait pas grand-chose à vrai dire, lobscurité ambiante lempêchait réellement de voir ce qui se cachait (et ce qui pouvait lattendre si elle choisissait cette direction). Tout ce quelle vit fut de la végétation, beaucoup de végétation, pareille à une jungle mais sans doute ses yeux et son esprit lui jouaient-ils un mauvais tour. Tout ce quelle put en conclure fut quelle aurait un long et dur chemin à parcourir.
Puis, elle se retourna et prit presque sa décision à linstant où elle vit la ville, ce qui lentourait et ce qui était au-dessus.
*
Comment navait-elle pas compris tout de suite ? Elle se le demandait encore. Elle était restée prostrée, immobile, comme figée par le temps et loubli. Elle aurait dû comprendre, mais ça naurait strictement rien changé. Lhomme quelle avait vu auparavant aurait été tué de toute façon. La créature (ce monstre, oui !) était gigantesque et comment aurait-elle pu faire quoi que ce soit ? Elle se souvenait de ces yeux jaunes, perçants. Elle frémit, et souhaita ne plus jamais croiser ces yeux. Ca non, plus jamais !
La ville était immense, comme elle limaginait (bizarre, tout de même. Elle navait jamais habité très loin de la ville et pourtant, jamais elle navait vu cette étendue de béton). Des buildings (des gratte-ciel, comme on disait) asseyaient leur pouvoir sur la ville. De loin, elle croyait voir une grande couche de crasse grise, mais elle se rendit compte quen fait de crasse, cétait lobscurité qui voilait légèrement la ville formant une sorte de brouillard grisâtre et semi-épais. Ce qui la rendit pensif fut le bruit. Elle avait toujours vu à la télévision des villes grouillantes de monde, le bruit des pneus de voiture susant sur le bitume. Mais rien de tout cela nétait là. Au lieu de bruit, on entendait plutôt un silence oppressant (elle avait toujours eu du mal à supporter ce silence.), comme une bulle recouvrant la ville.
Si la ville diffusait un silence oppressant, Sarah entendait quand même un bruit. Comme un bourdonnement au-dessus delle. Elle tendit loreille et perçut un peu mieux le bruit : cétait un bruit dorage qui grondait et qui se déchaînerait bientôt. Elle leva les yeux au ciel et sévanouit presque. Le ciel était totalement noir, mais dun noir ardoise qui semblait une enveloppe protectrice. Le ciel noir semblait dessiner une spirale ou des cercles concentriques, elle naurait su le dire. Mais elle avait compris, et cétait cela le plus important. Elle comprenait quelle ne reverrait jamais plus ses parents, car ce ciel voulait tout dire. Il voulait dire que les ténèbres sétaient abattus sur le monde et que la mort sétait installée. Et elle était vivante, elle.
Elle eut soudain envie de pleurer. Les larmes voulaient remonter du plus profond de son corps, être le reflet de son chagrin, mais aussi de sa colère. Elle voulait crier mais ne put que lâcher que quelques sanglots.
Elle avait lu des livres sur les ténèbres, antithèse de la lumière avec tout ce que ça comportait de démons. Mais jamais elle naurait cru que les ténèbres pourraient envahir la Terre. Elle repensa à la créature et vomit enfin. Cela lui fit le plus grand bien. Tout à lheure, quand elle avait eu cette douleur dans sa jambe gauche et qui allait beaucoup mieux maintenant.
Elle sessuya le menton et regarda une nouvelle fois le ciel. Il était vraiment beau pourtant. Il avait une jolie couleur noire ardoise et elle aimait le grondement que faisait lorage (ou le pseudo orage, car elle nen était pas sûr) au-dessus de la couche ténébreuse. Elle sentit une petite boule se former dans le ventre quelle tenta de dissiper, car elle savait parfaitement de quoi il sagissait : deux entités se disputaient son corps, lun était fait de lumière et de vie, lautre de ténèbres et de mort. Elle ne pouvait décider, tout au plus pouvait-elle retarder léchéance dun affrontement direct entre les deux entités. Pour linstant, seul lentité ténèbres sétait manifestée (et de quelle façon). Elle devait maintenant attendre un signe de lentité lumière. Mais elle devait toujours avoir à lesprit quelle naurait aucune prise sur ni lune ni lautre des entités. Bientôt, elle deviendrait un guerrier ou un gardien et seulement à ce moment-là, son destin sera scellé. Mais entre-temps, elle se battrait et peut-être devrait-elle mourir en se battant contre les forces de ténèbres.
Et cest avec les poings serrés que Sarah Milton, fille de Richard et Marie, hurla sa rage et son chagrin pour ensuite seffondrer sur le sol et pleurer toutes les larmes de son corps.
Marsh Posté le 30-12-2005 à 19:54:57
Effectivement, c'est (très) long. J'ai pas tout lu mais je pense que tu pourrais dire la même chose en bcp plus court.
Marsh Posté le 30-12-2005 à 20:15:48
8 pages A4 (soit 16 pages imprimé et édité), c'est tout à fait correcte pour un chapitre. Ca parait long sur internet, mais en réalité ca ne l'est pas tant que celà et c'est relativement rapide à lire.
Je lis ce texte le plus rapidement possible pour te dire ce que j'en pense.
Au passage, merci de faire vivre ce tomic !
Marsh Posté le 30-12-2005 à 21:03:49
troon93 a écrit : Effectivement, c'est (très) long. J'ai pas tout lu mais je pense que tu pourrais dire la même chose en bcp plus court. |
Tu n'ais pas le premier à me le dire ! J'ai une certaine tendance à dire 36 fois la même chose de 36 façons différentes. C'est un défaut qu'il faut absolument que je corrige.
Le problème est que, selon moi, le début est poussif. Ensuite, j'ai l'impression que ça s'arrange.
Bien sûr, c'est un point de vue subjectif. Donc, j'attends vos réactions.
Marsh Posté le 04-01-2006 à 13:59:52
ReplyMarsh Posté le 04-01-2006 à 14:17:17
Bon, moi j'ai un truc à poster, mais avant tout, je veux dire que je n 'ai aucunes ambitions, et que j'écris pour mon propre plaisir, et que le texte qui va suivre c'est le début un court roman (si j'arrive au bout un jour....). En passant je n'ai pas trop d'idées pour la suite, mais bon...
si vous avez des conseils, n'hésitez pas ^^
Bien sûr le chapitre 1 est loin d'être fini^^
et puis je pense que je vais changer les noms
edit
INTRODUCTION
Il faisait froid. Un froid qui vous prend jusqu'à la moelle. Ma respiration produisait de la buée, je ne sentais plus les extrémités de mes doigts et mes pieds étaient comme gelés. Un vent froid faisait légèrement bruisser les frondaisons et me cinglais le visage. La nuit enveloppait la montagne, elle était sombre. Dépais nuages cachaient la lune. Je me sentais mal, cette ambiance me troublait, je stressais. Malgré cette froidure de la sueur gouttais sur mes tempes. Plus javançais dans cette satanée forêt et plus la peur grimpait en moi. Des buissons feuillus encombraient ma route, je passai à travers, méraflant le visage avec des ronces. Jécarta une petite branche souple quand soudain jentendis des bruits de pas sur des feuilles sèches. Aussitôt je maccroupis, lâchant ma branche. Les bruits de pas cessèrent. Alors ne demeurait plus que le frottement des feuilles. Les yeux écarquillés je scrutais la forêt sans rien discerner dautre que le contour des arbres et les ténèbres. Mon cur battait fort. La main dessus, jessayais tant bien que mal de maîtriser ma respiration, tout en continuant à examiner le bois. Tandis que la panique redescendait en moi, je me redressai, lentement et silencieusement. « Crac !»Le bruit me fit sursauter, instinctivement je posai la main sur mon épée. Glaciale, elle me piqua la main. Tous les sens aux aguets je tournais la tête de tous les cotés. « Ne pas saffoler, murmurais-je, ce nest quun animal. » Jétais loin den être persuadé. Cest alors quun souffle lent et rauque se fit entendre derrière moi. Je fis volte face paniqué, ma respiration se bloqua jeffectua quelques pas en arrière, percuta une racine et failli perdre léquilibre. Le souffle était toujours là. Je dégainai, la main tremblante. Je frémissais de froid et de peur, la main crispée sur mon épée. Une lueur perça à travers les ramures, et je distinguai un reflet suintant dans les fourrés ; la lueur sagrandit pour laisser entrevoir un il, un il rouge. Il me scrutait
La frayeur menvahit, je pris mes jambes à mon cou et menfuis a travers la forêt. Je courrais à perdre alène, les branches basses me fouettant le visage. Je mis lépée en travers de ma figure et continua à cavaler sans me retourner. Des troncs darbres morts apparaissaient au dernier moment sur ma route, me faisant trébucher. Le vent gelé me donnait des larmes aux yeux, me brouillant la vue. Je passa un ruisseau et tenta un regard à ma droite. Jentraperçus une ombre qui courait, sur deux pattes. Je crus que mon cur allait lâcher, il battait trop vite, bien trop vite. Je ramenai mon regard devant moi, je ne voyais pas la fin du bois, ne désespérant pas, je poursuivis ma course effrénée à travers ruisseaux gelés et branchages. Peu à peu ma vue devenait de plus en, plus trouble, lair me manquait, ma respiration fut saccadée puis se bloqua de nouveau. Le vertige me saisit alors, je vacilla et puis chuta. Ma tête heurta brutalement le sol, mon épée partit dans les taillis. Sonné, je narrivais pas à me relever. Je ramenai les mains en avant, tâta ma tête à la recherche dune blessure. Elles étaient chaudes et paraissait plus grosses. Mon corps me faisait mal de partout. Jhurlai et, avant de mévanouir je distinguai une forme imposante et haute qui approchait et toujours ce regard
, puis tout fut noir.
CHAPITRE 1 :
Des tintements dépées retentissaient dehors, par séries, des coups secs et bruyants qui résonnaient dans la cour. Je méveillai. Mes yeux me piquaient, je les ouvris, un plafond de bois apparus. Le dortoir, je suis au dortoir « oui, normal
»chuchotais-je. Je me redressai sur mon lit, les coudes sur le matelas rembourré de paille. Je fis tourner ma tête, jai mal au cou, javais mal dormis. Je métirai et plongeai ma tête dans mes mains « Pourquoi ce malaise ? Quavais-je fais hier soir ? Pourquoi je ne me rappelais plus de rien ? » Je tentais en vain de me souvenir de la veille au soir de ce qui mest arrivé au point que je nai plus aucunes brides de souvenirs. « Une bonne cuite ? »supposais je. Non, pas possible, nous navions pas eu de permission hier, de plus je men serais, un minimum soit-il, souvenu. Je me levai et enfila les vêtements déposés à mon intention en bout de lit. Ce nétais pas les miens, nai pas cherché à comprendre pourquoi
Me suis dirigé vers lescalier, mal réveillé, dun pas peu assuré. Rendu en bas, la première personne que je croisai fut Vadrek qui courrait une selle dans les bras. Il stoppa sa course en me voyant :
« Tomen ! Enfin réveillé ! Vas vite voir le lieutenant, il veut te parler.
- De suite ?
- La dit de tenvoyer le voir dès que tu serais réveillé.
- Ca va barder
- Non je pense pas, il avais plutôt lair inquiet quand il nous a parlé de toi », répliqua-t-il en fronçant les sourcils. Il marqua un léger temps darrêt, il avait lair de cogiter en me regardant.
« Bon, jy vais, plus tôt sera le mieux.» Je lui adressai un sourire gêné et fila direct vers la cour. Je traversai les couloirs sombres de la Grande Tour en trottinant, les pierres massives défilaient à droite à gauche, polies par lusure.
Jarrivai à lextérieur. Un ciel dégagé soffrit à moi et un soleil bien présent illuminait toute la place, je fronçai les sourcils, avant de rapidement mhabituer à cette clarté.
La cour sétalait devant moi, recouverte de pierres dont les interstices laissaient parfois place à des brindilles dherbe. Malgré quelle soit cerclée dhautes et larges murailles, de part son ampleur le sentiment denfermement ne transparaissait pas. Des présentoirs darmes (ratières ?) se tenaient à lentrée, des mannequins de paille se dressaient à gauche de la cour, quelques hommes sentraient à frapper, enchaînant parades et coups d'estoc, tandis que dautres amélioraient leur visée. A droite, la scène classique dune matinée à la Grande Tour : les lieutenants de chaque escouades saffairaient à crier sur leurs hommes à lentraînement. Quotidiennement, le matin nous avions le droit, tous sans exceptions, de nous coltiner une série dexercices physiques et de maîtrise au maniement des armes. Le fait que jy ai dailleurs échappé ce matin me perturbait tout au plus. Je me dirigeai alors plus promptement vers Crydee, notre lieutenant.
Marsh Posté le 04-01-2006 à 14:27:20
stiko a écrit : Voilà le début de mon premier chapitre. Cest un livre destiné à la jeunesse, genre fantastique. Quen pensez-vous ? |
Je trouve la forme un peu trop haché : les phrases sont un peu trop simpliste (sujet, verbe, complement). Ca casse un peu la lecture qui se trouve un peu difficile.
Après, sur l'histoire en elle même, c'est le début, on ne peut trop rien dire mais c'est plutôt bien conté (pour la cible, bien sur) et je pense qu'il y a matière à faire quelque chose de fort sympathique.
Donc, je pense que ça commence plutôt bien mais il faudrais peut être revoir un peu la forme des phrases, à les étoffés un peu, à mettre des descriptions pour faire un peu plus ressortir les émotions, à rendre la lecture un peu moins monotone.
stiko a écrit : |
J'aime bien le style de l'introduction, on ressent bien l'angoisse du pov' soldat. Le ressentit de vitesse est vraiment sympas, on lit ca d'une traite, on s'imerge plutôt bien dans l'histoire (ce qui est pas mal pour une introduction) et on veux lire la suite. J'aime bien
Le chapitre 1 commence plutôt bien, mais ici les descriptions sont parfois un peu trop "longues" (par exemple quand il se demande ce qu'il a fait la veille, ca dure mais on n'apprend rien et les trois interrogations n'apportent pas grand chose, je trouve).
Après il y a un petit truc à améliorer dans le dialogue : c'est les "Me répondit-il." "ai-je dit" "repliqua-t-il". On peut très bien comprendre le dialogue sans celà et les enlever permettrait de ne pas sortir le lecteur de l'histoire.
Sinon, il y a également quelques petites répétitions, des choses comme ça, vraiment pas très importante et génante pour la lecture, que je signale tout de même (autant tout dire ).
Pour conclure : j'aime vraiment bien le style de l'intro et le chapitre 1 commence plutôt bien, on reste bien avec le personnage, bien qu'on recente tout de même moins les émotions du personnages.
Merci à vous deux de participer
(ps : skybabybel, je n'ai toujours pas eu la force de lire tout, mais dès que c'est fait, je te dis ce que j'en pense )
Marsh Posté le 04-01-2006 à 14:48:48
[quotemsg=7342209,8,274249]Je trouve la forme un peu trop haché : les phrases sont un peu trop simpliste (sujet, verbe, complement). Ca casse un peu la lecture qui se trouve un peu difficile.
Cest ce à quoi je redoutais, mais comme jécris pour les enfants, je ne veux surtout pas les ennuyer et utiliser de longues phrases tarabiscotés. (Mon intention est donc de faire des phrases courtes et précises. Cest ce que me conseille le livre de Tracey E. Dils « You Can Write Children's Books » : mieux vaut écrire des phrases courtes que longues)
Mais si ça donne une lecture monotone
, ce nest pas ce que je souhaite car je voudrais passer de lémotion aux enfants.
Marsh Posté le 04-01-2006 à 14:56:47
Merci à toi Vacnor ça fait plaisir d'entendre ça.
Pour les "me répondit-il" et tout, eh bien, je ne savais pas si je devais les mettre (je n'avais jamais l'habitude d'en mettre et des fois ça manquait...) mainteant, je suis fixé.
Pour le début du chap 1 j'ai légèrement ressentis la même : ça n'apporte pas grand chose mais comme j'écit à la première personne, je ne sais pas si je devais mettre les interrogations ou pas.
Donc merci, je vais m'y remettre cet aprèm (un peu de courage...) et une question juste avant :
Dois-je continuer avec des phrases courtes (comme elle la :" Le vertige me saisit alors, je vacilla et puis chuta." ) ou je dois modérer afin que ça ne devienne pas lassant ?
Marsh Posté le 04-01-2006 à 16:00:05
stiko a écrit : [quotemsg=7342209,8,274249]Je trouve la forme un peu trop haché : les phrases sont un peu trop simpliste (sujet, verbe, complement). Ca casse un peu la lecture qui se trouve un peu difficile. |
Comme déjà dit en MP, je trouve que - pour moi, personne de 18 ans - ca à une facheuse tendance à mettre le lecteur un peu en dehors de la lecture. Mais pour des enfants, effectivement, il est peu être beaucoup plus simple pour eux de lire des phrases courtes et simples...
Je trouve que les phrases courtes donnent une impression de vitesse, qui font ressortir l'angoisse du personnage. Donc, il faudrais continuer tant que tu veux mettre cet effet en avant, tant que le perso est angoisser, qu'il ne sais pas trop de quoi il en retourne, qu'il se pose pleins de questions, etc.
Mais il faut également que ca reste un effet, si tu le met tout le temps, ça auras tendance à ne plus avoir cet effet, et donc une grande partie du style se verra perdu, ce qui serais domage.
Marsh Posté le 04-01-2006 à 16:07:08
Bonjour vacnor , et bonne année.. Voilà je t'envoie le début d'un chapitre, c pas très long. J'aimerais avoir un avis critique, sur ce qui va et ce qui ne va pas. Merci.
A plus
did
Je te souhaite une bonne année 1958, jespère quelle sera meilleure que la précédente.
La personne à qui je parle ne peux pas me répondre, ce nest que mon reflet dans le miroir de la salle de bain. Ce soir je suis seul et je nai personne à qui parler. Ne vous inquiétez pas jai lhabitude, cest toute lannée comme çà. Je ne suis pas triste, je me fais une raison. Malgré tout, je nai pas le courage de me déboucher une bouteille de champagne. De toute façon je crois que je nen ai pas. Je nai plus grand chose, dailleurs. Je nai pas vraiment damis, ma famille est loin, je nai pas de femme. Vous me direz quà 45 ans cest désolant de ne pas être marié. Davoir des enfants, une famille quoi ! Je suis daccord. Mais que voulez-vous la vie en a décidé autrement. Jai bien eu quelques femmes, mais je nai jamais pu ou su les garder. Sans doute en suis-je le principal responsable. Ce doit être mon caractère, cest du moins ce que je me dis. Je nai plus de travail, non plus. Cà fait, maintenant, presque trois mois. Javais un bon boulot. Jétais contremaître dans une usine qui fabriquait les boites à fromage. J'étais bien payé, personne ne memmerdait. Jétais peinard, quoi. Et ils mont viré comme un malpropre, ces salauds. Après 15 ans de service, ils nont eu aucun remord à me foutre dehors comme un chien. Et tout çà pour mettre à ma place le fils dun ami du patron. Enfoirés ! ! Bon, je crois quil faut mieux que sorte, çà va me calmer et çà me fera voir du monde, cà me fera oublier tout ces cons. Cà me changera les idées.
Jai bien fait de mettre mon pull épais et mon gros manteau, il fait un froid de canard. Pourquoi de canard, dailleurs. Pourquoi pas doie, de kangourou ou bien de cheval. Jen sais rien et puis de toute façon je men fous. Il caille et peu importe de quelle bestiole. Je marche au hasard, sans but. Les rues sont animés. Il y a plein de gens plus ou souls qui crient, qui chantent, qui hurlent. Je viens de mengouffrer dans une rue parallèle au Champs-Élysées. Je croise toute sorte de gens. Des badauds crient « bonne année » à tous ce qui bouge. Certains leurs répondent gentiment, dautres sen désintéressent. Celui-là minterpelle en venant vers moi les bras tendus, près à me faire laccolade. je lui tend la main, lui faisant comprendre que pour les embrassades se sera sans moi. Déçu, il minjurie. De colère, je lui lance un « Tu sais où tu peux te la mettre ta bonne année » en pleine figure. Sympa lambiance. Au moins je ne mennuie pas. Arrivé, presque au bout de cette rue, un homme assis en tailleur sur le trottoir, les yeux fixes, me regarde passer. Sans y prêter attention je continue mon chemin, comme tout le monde, dailleurs. Mais au moment de tourner dans une rue à droite, je ne saurais trop vous dire pourquoi, mais quelque chose ou quelquun en moi me demande de retourner voir cet homme. Je fais donc demi-tour. Une fois arrivé à sa hauteur, je le regarde sans rien dire. Lhomme nétait vêtu que dun tee-shirt, dun pantalon en toile bleu et dune paire de godillot sans lacets. Je ne me posais même pas la question de savoir commet cet homme arrivait à supporter ce froid glacial. Je fixait son regard dun bleu profond, extraordinaire. Javais la sensation quil voulait me parlait, mais ce ne devait être quune idée, ses lèvres ne bougeaient pas. Nous sommes restés une bonne minute comme çà. Je ne sentais même plus le froid, je nentendais plus les badauds crier et chanter. Jétais comme happé par cet homme. Puis retrouvant un peu de lucidité, je lui demande si il navait pas froid. Ses yeux se firent plus gros, un bout de sa langue dépassa de sa bouche, mais pas un mot nen sortit.
Vous avez froid, dis-je en insistant.
Lhomme resta muet. Je mapproche un peu plus de lui, et lui touche les mains. Elles sont congelées, son visage aussi. Cet homme est congelé. Il ne parle pas parce quil ne peux pas parler, ses lèvres sont gelées. Le pauvre, il faut que je fasse quelque chose je ne peux pas le laisser comme çà, il ne passera pas la nuit. Je regarde autour de moi si, par hasard, quelquun pourrait maider à lui venir en aide. Mais les gens passent sans même regarder. Jentreprend, donc, tout seul de le prendre par les aisselles pour essayer de le lever. Il est lourd le bougre. Pourtant il nest pas très gros, mais on dirait quil est devenu un bloc de glace. Après un effort, qui pour moi était surhumain, je réussi à le mettre debout. Enfin debout nest pas exactement le terme approprié. Ses jambes avait gardé leur position. Croisées. Il ne pouvait pas se tenir debout. Je le rassit et commence à lui masser les jambes pour essayer de les réchauffer. Je le fait avec précaution de peur de lui casser. Jais limpression de masser un stalagmite. Une fois ses jambes redevenues normales, jentreprend de lui masser ses mains et son visage sous les remarques désobligeantes des passants qui nous traitent de « Petites fiottes « et autres gentils surnom destinés à une certaine catégorie dhomme dont, je tiens à vous le signaler, je ne fais pas parti. Après trois minutes de massages, son visage retrouvent une couleur rosée, ses mains bougent. Il peut esquiscer un sourire et me dit avec difficulté.
Merci.
Ce merci me fait chaud au cur . Jest limpression pour la première fois de ma vie davoir accompli une bonne action. Je suis un héros. Jai redonné vie à un être humain. Cette idée me fait sourire.
De rien, lui répondis-je.
Dans mon élan, je lui propose de venir se réchauffer dans un bar en buvant un bon chocolat bien chaud. Lhomme acquiesce de la tête. Je laide à se relever, je le couvre avec mon manteau et nous partons en direction du bar le plus proche qui doit se trouver à trois cent mètres environ. Nous marchons lentement. Je le soutiens, il a des difficultés à se mouvoir. Il nous faut un bonne vingtaine de minutes pour accéder à lestaminet. En entrant le patron nous jette un regard noir. Nous sommes bras dessus bras dessous. Sans doute pense t-il que nous sommes ensemble. Je vais le rassurer tout de suite.
Bonjour, patron cet homme est mal en point, je lai trouvé dans la rue, pourriez-vous nous servir deux chocolats bien chauds, sil vous plait.
Vous avez de quoi payer, me lance t-il sur un ton sec.
Je le rassure et nous nous asseyons à une table près dun radiateur.
En avalant tranquillement nos boissons je minquiète de sa santé.
Vous allez mieux, vous navez plus froid.
Ca va mieux, merci.
A ma grande joie, il pouvait me parler.
Vous mavez fais peur, vous savez. Si je nétais pas passer par là vous seriez certainement congelé, me vantais-je.
Je vous dois la vie, me dit-il dune voix très douce.
Nexagérons rien, repris-je très fier.
Je le questionnais pour savoir ce quil faisait dans la rue, pourquoi nétait-il pas chez lui.
Je dors dans la rue defuis que jai quitté lhôpital, me renseigna t-il.
Le pauvre il a encore du mal à articuler.
Et depuis combien de temps ? continuais-je
Deux mois.
Je le regardais plein de compassion, cet homme devait avoir une cinquantaine dannées et sa vie ne devait pas être très drôle.
Marsh Posté le 04-01-2006 à 16:20:41
Stiko >> quelques remarques en vrac :
- Je suis d'accord avec Vacnor pour ce qui est des phrases simplistes qui cassent un peu le rythme. Ce serait pour des enfants de quel age à peu près ?
- J'ai un peu du mal à suivre la logique de l'histoire : le directeur du magasin a promis d'offrir un cadeau aux orphelins (un cadeau choisi par eux), alors pourquoi sont ils à se lamenter et à baver devant la vitrine ? Pourquoi pensent ils à leurs économies qui ne sont pas suffisantes pour acheter le jouet ?
Citation : La formidable aventure de Kévin Friman, âgé alors de dix ans et demie, commença le jour où il reçut la plus belle nouvelle de sa vie. |
J'aurais bien vu cette phrase là comme première phrase.
- Un truc qui sonne bizarrement : ca se passe visiblement dans un autre monde mais on y retrouve certaines choses de notre monde, dont Noël. JC aurait donc pu naitre dans deux mondes différents à la fois ? Voir une fete aussi importante que Noel dans un autre monde, ca me fait bizarre.
- Si effectivement ca se passe dans un autre monde, pourquoi ? Parce qu'il y a beaucoup de similitudes avec notre monde quand meme.
- Pour finir, qui est Franck ?
Marsh Posté le 04-01-2006 à 16:40:28
Voici ma courte (et modeste) contribution
Venez
Les rues sont désertes depuis longtemps au moment où la petite troupe se glisse vers sa proie. Ils sont une dizaine, à se couler ainsi dans lobscurité .Les ombres crées par la noirceur de leurs curs les enveloppent comme un linceul. Ils auraient pu choisir de ne faire aucun bruit, mais cette nuit leurs vêtements laissent échapper un doux froufrou.
Un vieux chat sécarte de leur passage en miaulant. Ils ne lui accordent aucun regard. Leurs esprits sont attirés dans une même direction, vers ce cri de désespoir qui les nourrit.
Limmeuble devant lequel ils sarrêtent est anonyme, bloc gris au milieu de blocs gris, au cur dune ville morte dans le cur des morts. Il me semble toutefois quon peut le distinguer grâce à une vieille enseigne lumineuse hors dusage marquée Droguerie.
Toujours est-il quils sont désormais dans la cage descalier. Une vieille dame qui dormait tout près ne résiste pas à leurs manteaux de désespoir. Son cur lâche et ses cris silencieux rejoignent ceux qui tourbillonnent autour du groupe. Ils sen délectent un instant mais ils savent que le festin qui les attend là-haut sera dune toute autre ampleur.
Encore quelques étages et ils seront au 13ème et dernier. Ils simmobilisent devant une porte aux couleurs passées et hésitent. Lhomme a du les sentir, ils ne masquent plus du tout leur présence. Et pourtant, le désespoir ne sest pas mué en terreur comme cela se produit invariablement. Enfin, la porte souvre et ils entrent.
Je nai pas peur, ils sont là pour moi. Ils ont enfin répondu à mes appels.
Marsh Posté le 04-01-2006 à 16:48:36
Tenaka >>
- Pour l'introduction, moi elle m'a plutot fait rigoler que flipper... En fait, j'ai du mal à y croire : le gars a une épée, donc à priori c'est pas pour rien qu'il l'a. Et là, il est dans une foret, a avoir peur du moindre bruit et à s'enfuir comme un poltron. Bon, pourquoi pas, mais alors il faudrait plus de détails, d'explications sur ce qui peut causer une telle peur à un gars qui a une épée.
Citation : Alors ne demeurait plus que le frottis des feuilles. |
elles vont chez le gynéco les feuilles ??
Citation : je posai la main sur mon épée. Glaciale, elle me piqua le bout des doigts. |
Tel que je m'imagine tenir une épée glaciale, moi elle me piquerait tout l'intérieur de la main, pas que le bout des doigts...
Citation : Je fis tourner ma tête, jai mal au cou, javais mal dormis. |
Passé simple, présent et plus que parfait dans la meme phrase, je sais pas si c'est très correct.
- Je trouve que la description (et l'histoire) du fort tombe a un mauvais moment et on se demande pourquoi le narrateur en parle à ce moment là. On a envie de sauter le passage pour savoir ce qui va se passer, plutot que de connaitre l'histoire du fort.
Citation : et fila direct vers la cour. |
ca fait langage "parlé" (et parlé "jeune banlieusard" meme) plutot qu'écrit. Dans un dialogue, on peut dire "tu vois quoi ?! chuis allé le voir direct, quoi ?!". Dans une narration, je trouve que ca passe pas.
voila, c'est ce qui m'a le plus choquée pour l'instant. j'y reviendrais peut etre plus tard.
Marsh Posté le 04-01-2006 à 17:12:08
stiko a écrit : Voilà le début de mon premier chapitre. Cest un livre destiné à la jeunesse, genre fantastique. Quen pensez-vous ? (
) |
De toute façon, je trouve très bien de vouloir s'engager dans l'écriture d'un roman, qui plus est de jeunesse car, selon moi, ce type de roman est beaucoup plus exigent que le roman pour "adultes" car cela nécessite une écriture adaptée sans pour autant verser dans le gnan-gnan. Donc, beaucoup plus de difficultés, plus d'exigences et plus de mérite.
Quant à mon chapitre, je suis sincèrement désolé pour la torture occasionnée par la longueur de cet humble extrait.
Soyez sûrs que je comprends votre douleur.
Marsh Posté le 04-01-2006 à 17:34:08
troon93 a écrit : Stiko >> quelques remarques en vrac :
|
Désolé, c'est une erreur de ma part. C'est bien Kévin.
Marsh Posté le 04-01-2006 à 17:39:54
Au fait, merci à Vacnor, troon93 , et skybabybel pour vos remarques. Si vous en avez d'autres, je suis preneur!
Marsh Posté le 04-01-2006 à 18:13:25
-> troon 93
Citation : |
ok c'est noté, je vais revoir cela en modifiant des descriptions.
Citation : elles vont chez le gynéco les feuilles ?? |
ouais je voulais mettre frottement
Citation :
|
Je vais modifier, c'est vrai que c'est pas très logique.
Citation :
|
Je n'en sais pas plus que toi mais en lisant la phrase je n'ai pas trouvé que cela faisait bizarre.
Citation : - Je trouve que la description (et l'histoire) du fort tombe a un mauvais moment et on se demande pourquoi le narrateur en parle à ce moment là. On a envie de sauter le passage pour savoir ce qui va se passer, plutot que de connaitre l'histoire du fort. |
J'y ai aussi pensé mais en faisant une courte description je me suis dit que ça irais.
Citation :
|
C'est vrai que vu sous cet angle ! je vais changer tout de suite
aussitôt ça devrai aller ?
Citation : voila, c'est ce qui m'a le plus choquée pour l'instant. j'y reviendrais peut etre plus tard. |
Merci pour la remarque c'est déjà pas mal.
J'ai trouvé que
Citation : une âme de guerrier inné |
ça faisait vraiment trop exagéré alors j'ai retiré.
Marsh Posté le 04-01-2006 à 21:12:48
Voici la nouvelle version (j'ai essayé de tenir compte de toutes les remarques) avec la suite (pas bien grande la suite j'ai pas trop eu le temps...) :
INTRODUCTION
Il faisait froid. Un froid qui vous prend jusqu'à la moelle. Mon souffle produisait de la buée, je ne sentais plus les extrémités de mes doigts et mes pieds étaient comme gelés. Un vent glacé faisait légèrement bruisser les frondaisons et me cinglais le visage. La nuit enveloppait la montagne, elle était sombre. Dépais nuages cachaient la lune. Je me sentais mal, cette ambiance me troublait, je stressais. Malgré cette froidure de la sueur gouttais sur mes tempes. Plus javançais dans cette satanée forêt et plus la peur grimpait en moi. Certains la disaient hantée durant certaines nuits, je ne les ai jamais crus
Cétait la première fois que je my enfonçais si loin, je métais perdu et je navais aucunes traces de mes compagnons. La densité des feuillages mempêchait de me repérer. Des buissons feuillus encombraient ma route, je passai à travers, méraflant le visage avec des ronces. Jécarta une petite branche souple quand soudain jentendis des bruits de pas sur des feuilles sèches. Aussitôt je maccroupis, lâchant ma branche. Les bruits de pas cessèrent. Alors ne demeurait plus que le frottement des feuilles. Les yeux écarquillés je scrutais la forêt sans rien discerner dautre que le contour des arbres et les ténèbres. Mon cur battait fort. La main dessus, jessayais tant bien que mal de maîtriser mon pouls, tout en continuant à examiner le bois. Tandis que la panique redescendait en moi, je me redressai, lentement et silencieusement. « Crac !»Le bruit me fit sursauter, instinctivement je posai la main sur mon épée. Glaciale, elle me piqua la main. Tous les sens aux aguets je tournais la tête de tous les cotés. « Ne pas saffoler, murmurais-je, ce nest quun animal. » Jétais loin den être persuadé. Je héla : « Sieven ! Cest toi ? », pas de réponse
Cest alors quun souffle lent et rauque se fit entendre derrière moi. Je fis volte face, lépée dégainée, javançai de quelques pas prudents vers lorigine du bruit et décrochas un coup de lame ayant pour seul effet dabattre une branche et de provoquer lenvol de corbeaux. Le souffle quant à lui était toujours là. Je frémissais de froid, la main crispée sur mon épée. Une lueur perça à travers les ramures, et je distinguai un reflet suintant dans les fourrés ; la lueur sagrandit pour laisser entrevoir un il, un il rouge. Il me scrutait
La frayeur menvahit : un Ylian ! Mon cur saccéléra, je reculai, percutai une racine puis menfuyais a travers la forêt. Je courrais à perdre alène, les branches basses me fouettant le visage. Je mis lépée en travers de ma figure et continua à cavaler sans me retourner. Des troncs darbres morts apparaissaient au dernier moment sur ma route, me faisant trébucher. Le vent gelé me donnait des larmes aux yeux, me brouillant la vue. Je passai un ruisseau et tenta un coup doeil à ma droite. Jentraperçus une ombre qui courait, sur deux pattes. Je crus que mon cur allait lâcher, il battait trop vite, bien trop vite. Je ramenai mon regard devant moi, je ne voyais pas la fin du bois, ne désespérant pas, je poursuivis ma course effrénée à travers ruisseaux gelés et branchages. Peu à peu ma vue devenait de plus en, plus trouble, lair me manquait, ma respiration fut saccadée puis se bloqua de nouveau. Le vertige me saisit alors, je vacillai et puis chuta. Ma tête heurta brutalement le sol, mon épée partit dans les taillis. Sonné, je narrivais pas à me relever. Je ramenai les mains en avant, tâta ma tête à la recherche dune blessure. Elles étaient chaudes et paraissait plus grosses et velues. Mon corps me faisait mal de partout. Jhurlai et, avant de mévanouir je distinguai une forme imposante et haute qui approchait et toujours ce regard
, puis tout fut noir.
CHAPITRE 1 :
Des tintements dépées retentissaient dehors, par séries, des coups secs et bruyants qui résonnaient dans la cour. Je méveillai. Mes yeux me piquaient, je les ouvris, un plafond de bois apparus. Le dortoir, je suis au dortoir « oui, normal
»chuchotais-je. Je me redressai sur mon lit, les coudes sur le matelas rembourré de paille. Et scrutai la pièce : il ny avait personne, la chambrée était vide et on ne mavait pas réveillé ... étrange. Je fis tourner ma tête, mal au cou, javais mal dormis. Je métirai et plongeai ma figure entre mes mains « Pourquoi ce malaise ? Quavais-je fais hier, ou cette nuit ? Pourquoi je ne me rappelais plus de rien ? » Je tentais en vain de me souvenir de la veille au soir de ce qui mest arrivé au point que je nai plus aucunes brides de souvenirs. « Une bonne cuite ? »supposais je. Non, pas possible, nous navions pas eu de permission hier, de plus je men serais, un minimum soit-il, souvenu. Je me levai et enfila les vêtements déposés à mon intention en bout de lit. Ce nétais pas les miens, nai pas cherché à comprendre pourquoi
Me suis dirigé vers lescalier, mal réveillé, dun pas peu assuré. Rendu en bas, la première personne que je croisai fut Vadrek qui courrait une selle dans les bras. Il stoppa sa course en me voyant :
« Chalas ! Enfin réveillé ! Vas vite voir le lieutenant, il veut te parler.
- De suite ?
- La dit de tenvoyer le voir dès que tu serais réveillé.
- Ca va barder
- Non je pense pas, il avais plutôt lair inquiet quand il nous a parlé de toi », répliqua-t-il en fronçant les sourcils. Il marqua un léger temps darrêt, il avait lair de cogiter en me regardant.
« Bon, jy vais, plus tôt sera le mieux.» Je lui adressai un sourire gêné et fila direct vers la cour. Je traversai les couloirs sombres de la Grande Tour en trottinant, les pierres massives défilaient à droite à gauche, polies par lusure.
Jarrivai à lextérieur. Un ciel dégagé soffrit à moi et un soleil bien présent illuminait toute la place, je fronçai les sourcils, avant de rapidement mhabituer à cette clarté.
La cour sétalait devant moi, recouverte de pierres dont les interstices laissaient parfois place à des brindilles dherbe. Malgré quelle soit cerclée dhautes et larges murailles, de part son ampleur le sentiment denfermement ne transparaissait pas. Des râteliers darmes se tenaient à lentrée, des mannequins de paille se dressaient à gauche de la cour, quelques hommes sentraient à frapper à lépée, enchaînant parades et coups destoc, tandis que dautres amélioraient leur visée. A droite, la scène classique dune matinée à la Grande Tour : les lieutenants de chaque escouades saffairaient à crier sur leurs hommes à lentraînement. Quotidiennement, le matin nous avions le droit, tous sans exceptions, de nous coltiner une série dexercices physiques et de maîtrise au maniement des armes. Le fait que jy ai dailleurs échappé ce matin me perturbait tout au plus. Je me dirigeai alors plus promptement vers Daegan, notre lieutenant. Lorsque jarrivai à hauteur de notre escouade il maperçu, je mapprêtai à lui présenter des excuses quand il marrêta dun signe de main. Il affecta un sergent à la tête de la troupe pour continuer lentraînement, et me fit signe de le suivre en silence. Jobtempérai et marchai derrière lui, en me mordillant la lèvre, je le sentais mal ce coup là. On traversa la cour, et il pénétra dans la bâtisse que je venais de quitter. Il avançait vite, et au deuxième escalier que lon prit je commençai à avoir le souffle court, il le remarqua et me jeta un coup doeil : « On manque dentraînement soldat ? » Me dit-il un léger sourire sur le coin de la bouche. Je lui rendis maladroitement, et rendu en haut je fus content de ne pas avoir de pointe de côté. Au bout dun petit couloir on parvint à un porte sur laquelle était clouée une plaque de métal : « Lieutenant Daegan ».
On entra dans son bureau et il me présenta une chaise bancale en face de lui.
Il posa bruyamment les mains sur la table et me regarda dans les yeux :
« Où tétais hier soir ?
- Aucune idée, il fronça les sourcils, vraiment mon lieutenant je nen sais rien.
- Ah
tu ne te souvient de rien
cest embêtant ça. Son ton en disait beaucoup.
- Mais cest la vérité mon lieutenant, moi-même jen sais sûrement moins que vous !
- Hum
, il soupira légèrement. » Jai dus être crédible ou étais-ce simplement parce quil me connaissait bien, toujours est-il quil avait lair de me croire. Il inclina son regard puis le remonta vers moi, jhaussai les épaules. Il ramena sa chaise plus près de son bureau et continua :
- De quoi te rappelles-tu de ta journée dhier ?
- Eh bien
, je regardai le plafond, on mavait envoyé avec Sieben, Orases, et
Kharas il me semble. Il acquiesça et minvita dun signe de tête à continuer. On devait partir en reconnaissance dans la forêt de Troski parce que les sentinelles percevaient deux feux de camps, ou un seul, je ne sais plus exactement. On sest enfoncé dans la forêt, nous sommes séparés afin de procéder à une reconnaissance plus discrète, et
cest à partir de là que je ne me rappelle plus de rien.
- Et
cest tout ? sétonna-t-il.
- Je vous avais prévenu
.Une question me taraudait lesprit et je ne me pu mempêcher de la poser : Comment mavez-vous retrouvé ?
- Ce matin labsence du rapport de reconnaissance sur mon bureau ma tout dabord énervé, puis jai été me renseigner auprès des gardes de nuit afin de savoir si vous étiez ou non rentrés. « Non » mont-ils répondus « Mais les feux se sont éteints après plusieurs hurlement de loups. » De toute évidence il vous était arrivé quelque chose. Jenvoyai donc une escouade à votre recherche dès que laube fut apparue. » Il marqua une pause et du regard je lempressai de continuer : « Les dépouilles de Sieben et Kharas ont été découvertes pratiquement à lentrée de la forêt
entièrement déchiquetées, sûrement par des loups car des traces de crocs et de griffes apparaissaient à plusieurs endroits. Lescouade na pas réussie à retrouver Orases, aucune trace de lui, dit-il en secouant la tête. Quant à toi Chalas, tu as aussi été retrouvé en piteux état. » Jécarquilla les yeux :
- Hein ? lâchais-je dun air niait.
- Tes vêtements demeuraient en lambeaux, et des blessures de toute sorte zébraient ton corps. Ce qui a parut curieux cest que malgré le froid et le vent tu avais un pouls normal et une peau chaude. Une fois rapatrié ici, on ta confié au médecin, Elnarc. Tes blessures provenaient en fait pratiquement toute de lames. Environ deux heures après Elnarc nous a assuré que la plupart de tes plaies sétaient déjà refermées, jamais il navait vu ça de toute sa carrière, un homme ne guérit pas aussi vite
»
Marsh Posté le 05-01-2006 à 00:53:21
(voici un chapitre qui a un sujet bien precis, meme s'il est pris vers le debut du roman. Pour situer, le roman parle simplement du fait que j'ai decidé d'ecrire un livre, et en route simone. Le reste est sur mon blog, cf signature)
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Oui donc cest bien beau de parler de mon passé, mais revenons au présent proche : mon disque. Ce qui est par conséquent chouette avec Internet, cest que du coup vous avez bien plus de critiques à découvrir (jentends par critique un apport positif ou, sait-on jamais, négatif au sujet de mon disque, que ce soit par le biais dune chronique ou, pire que tout, sur un forum de discussions (il faut souvent remplacer discussions par échanges obtus et virulents dopinions)). Je ne demande quà être détaché de toutes ces sornettes, mais que voulez-vous, je suis à fleur de peau, et lavis dautrui avait tendance (jutilise limparfait car à présent jai de la bouteille, je sais faire face, je suis un véritable roc à lintérieur) à mimporter bien plus quil ne laurait dû (jai donc pris en compte les conseils que jallais me donner avant même de les énoncer, cest dire si je le pense). Bref, on en lit des vertes et des pas mûres. Que ce soit élogieux ou non, cest souvent complètement à côté de la plaque. Jai ainsi pu lire que je devais être complètement drogué à de nombreuses substances hautement illicites dont lusage est hautement réprimandé par le pouvoir en place, dans quelque pays que ce soit, lair hagard devant mon ordinateur lorsque jai composé cette musique. Jai surtout pas voulu leur briser limage quils avaient de moi, mais la vérité cest que jai cette névrose totalement obsessionnelle qui mempêche dingurgiter quoique ce soit qui pourrait, quelque soit la quantité, me rendre malade. Oui bon je peux pas non plus être parfait, ça va. Et cest pas tous les jours facile, car du coup je suis obligé dexpliquer à ceux qui rêvaient pourtant de partager avec moi cette bouteille de Vodka au rapport qualité prix irréprochable, allez, rien quun peu, juste pour trinquer, vazy fais pas ta gonzesse, que non, je ne suis pas un ancien alcoolique et que non, ça na rien à voir avec une quelconque foi, même si je dois bien admettre que jai lair davoir une aura particulièrement forte par moment.
Je sens que ce point vous intrigue, je vais donc développer un peu (de rien). Avant, je buvais, comme tout adolescent qui non seulement se cherche un peu, mais qui en plus se respecte. Evidemment, à ce moment souvent douloureux et riche en expériences qui vous écrasent de tout leur poids, on ingurgite un peu tout et nimporte quoi, avec une prédilection, et ça je ne saurais lexpliquer que par le rapport quantité/prix, pour cette bière qui commence par un K et finit irrémédiablement par un sale goût sur le palais. Alors on boit, on rigole, on sadonne à des jeux ludiques (jeu de la canette, tequila paf, montre moi la tienne et je te montrerai la mienne (à moins que je confonde), et jen passe) et, avant même quon sen rende compte, on est mal, on va dans un coin de la pièce (de préférence près des toilettes) et surtout, surtout on ne bouge plus, le sol bouge assez tout seul comme ça. Je ne sais pas trop ce qui a été le déclic, mais du jour au lendemain je me suis rendu compte que je préférais aller bien que davoir lestomac retourné (si jen crois les statistiques, je fais partie des très rares (névrosés chroniques) à être parvenu à cette conclusion), avec cette sensation pas très nette qui se situe pile poil entre le vomira et le vomira pas. Si encore on était fixé dès le début, je dis pas, mais cette attente insupportable, je dis non. Là où tout devient un peu dérangeant cest que ça a pris une dimension un peu surréelle, c'est-à-dire que bien que nayant jamais franchi ce point de non retour évoqué plus haut (en gros jai jamais été malade au point de vomir mes mélanges alcooliques. Je pense que des années passées à la cantine ont aidé mon estomac à se forger une santé de fer), je suis tout de même persuadé que la moindre goutte dalcool me plongera dans un coma éthylique profond. Et encore, le coma est le meilleur des cas, au moins le coma cest juste une lumière au bout du tunnel et on se préoccupe de rien dautre, alors que le stade avant cest lagonie et le temps passé à genoux par-dessus la cuvette (où le premier sac a main venu). Et cest valable aussi bien pour une gorgée de cidre, que pour du vin, de lalcool plus fort, ou le simple fait de savoir quil y a dans ce dessert un ersatz dalcool damandes de toute façon évaporé à la cuisson (quils essaient de me faire croire, mais je ne suis pas dupe, juste un peu fou).
Marsh Posté le 05-01-2006 à 08:23:33
didpat >>
- un truc tout bete : met des tirets devant les dialogues, ce sera plus facile a lire
- sur l'histoire en elle meme : j'ai l'impression que tu écris ce qui t'arrange en tant qu'auteur plutot que ce qui se passerait dans la vie réelle. C'est dommage car cette impression gache tout.
Citation : il fait un froid de canard. Pourquoi de canard, dailleurs. Pourquoi pas doie, de kangourou ou bien de cheval. Jen sais rien et puis de toute façon je men fous. Il caille et peu importe de quelle bestiole. |
le problème, c'est que moi aussi (en tant que lecteur) je m'en fous... si en plus tu viens confirmer qu'on s'en fout, c'est ptet pas la peine de mettre ces phrases là...
Marsh Posté le 05-01-2006 à 15:50:58
Sebounette2 a écrit : Personne pour lire mes 3 lignes ? |
Je trouve que cest assez bien construit. Je trouve le style agréable, avec un vocabulaaire assez plaisant; lintrigue est captivante: on veut savoir ce qui va se passer ensuite
Mais je ne peux rien dire de plus, par manque déléments : cest trop court ! Poste, si tu souhaites recevoir plus de remarques de ma part (et des autres), un extrait ni trop long ( pas comme skybabybel ) , mais ni trop court ( comme ton ancien extrait ).
Marsh Posté le 05-01-2006 à 17:45:40
stiko a écrit : Poste, si tu souhaites recevoir plus de remarques de ma part (et des autres), un extrait ni trop long ( pas comme skybabybel ) , mais ni trop court ( comme ton ancien extrait ). |
J'ai retenu la leçon.
La prochaine fois que je posterais un chapitre, s'il est vraiment trop long, je le posterais en plusieurs fois.
Ca commence mal, je vois que mon chapitre est très impopulaire. Faut-il en ou en ?
Marsh Posté le 05-01-2006 à 23:55:07
Bonjour skybabybel,
Je viens souvent sur le forum pour lire et aujourd'hui j'ai enfin décidé de m'inscrire et de te faire part de mes remarques si cela peut t'aider. J'ai remarqué que plusieurs personne font des erreurs de temps de verbe lorsqu'il écrive. Ton texte est très bon mais tu pourrais facilement l'améliorer en corrigeant le temps de tes verbes... Regarde la différence :
tu as écrit :
Il neut pas le temps de finir. Une masse énorme se jeta sur lui et le plaqua au sol. Il hurla à pleins poumons. Sarah distinguait bien la scène. Elle vit la créature sacharner sur le pauvre homme. Elle vit ses griffes, longues et tranchantes, ainsi que ses ailes qui lui donnaient une envergure gigantesque. Elle vit tout cela, mais ce qui la frappa (et lui fit battre son cur encore plus fort) fut ses yeux.
Il serais plus intéressant de garder le même temps de verbe et de faire en sorte que l'action se déroule au moment de la lecture exemple :
Il navait pas fini qu'une masse énorme se jetait sur lui et le plaquait au sol. Il hurlait à pleins poumons. Sarah distinguait bien la scène. Elle voyait la créature sacharner sur le pauvre homme. Elle voyait(répétif) ses griffes, longues et tranchantes, ainsi que ses ailes qui lui donnaient une envergure gigantesque. Elle voyait (répétitif) tout cela, mais ce qui la frappait (et (j'enleverai le lui) faisait battre son cur encore plus fort) était ses yeux.
On se sent beaucoup plus dans l'action du moment ainsi...
Marsh Posté le 06-01-2006 à 00:05:43
Pour faire suite à mon message ci-haut. skybabybel, je te conseille de déterminer à quel temps est-ce que tu veux que ton histoire se passe et évite de le changer pour conserver une certaine constance.
autre exemple : (avec plein de temps de verbe mêlé )
Sarah se rapprochait(passé) et se dit(présent) : « Cest un homme. Papa ? » Lhomme était frêle, maigre et de taille moyenne. Pas une stature imposante. Pas le genre à débouler dans les rues sinistres, se jetant sur ses pauvres victimes désarmées et leur infligeant toutes sortes de coups et tortures. Non, vraiment pas le genre. Elle tenta(futur) une approche primitive :
il serait plus beau d'uniformiser tes temps :
Sarah se rapprochait et se disait (ou en se disant) : « Cest un homme. Papa ? » Lhomme était frêle, maigre et de taille moyenne. Pas une stature imposante. Pas le genre à débouler dans les rues sinistres, se jetant sur ses pauvres victimes désarmées et leur infligeant toutes sortes de coups et tortures. Non, vraiment pas le genre. Elle tentait une approche primitive :
Marsh Posté le 06-01-2006 à 08:44:01
melgre >> je suis pas trop d'accord avec toi...
dans ton 1er message, honnetement je préfère la version de skybabybel et (en tant que lecteur) je me sens beaucoup plus dans l'action en lisant du passé simple que de l'imparfait.
dans ton 2ème message, idem. De plus, tu indiques : "se dit(présent)" et "elle tenta(futur)". Alors que pour moi, les deux verbes sont au passé simple
Marsh Posté le 06-01-2006 à 11:31:38
Merci d'abord à melgre pour ses remarques, et qui a eu le courage de tout lire.
Pour ce qui est des temps, j'utilise généralement le passé simple et l'imparfait en les adaptant à la situation (imparfait pour la description, passé simple pour l'action...).
Merci pour les répétitions du verbe voir que je n'avais pas vu.
Pour ce qui est du premier passage (bien que ce soit un avis subjectif), il me semble que le passé simple est meilleur, car scène d'"action".
Pour ce qui est du second passage, "se dit" est au passé simple. C'est vrai que ça peut porter à confusion puisqu'ici le présent et le passé simple sont identiques.
Pour le verbe tenter, c'est effectivement du passé simple, car au futur ce serait tentera.
Je vais tenir compte de tes remarques, notamment sur les temps des verbes et sur les répétitions. Merci de m'avoir fait remarquer que le lui de "lui fit battre son coeur" était superflu. Je ne l'avais pas vu.
Quant à troon 93, s'il a lu le chapitre, qu'en penses-tu?
Marsh Posté le 06-01-2006 à 12:05:18
Bah comme je te l'ai déjà dit plus haut, j'ai pas tout lu car je pense que tu pourrais dire la meme chose en beaucoup plus court. En fait il m'a suffit de lire en diagonale pour comprendre le principal de l'histoire (ce qui se passe en gros, car c'est ce qui nous intéresse au final). Tu le dis toi meme, tu as tendance a te répéter et à dire la meme chose de 36 facons différentes. Un exemple :
Citation : Combien de temps avait-elle couru ? Un quart dheure ? Trente minutes ? Une heure entière ? Ou peut-être simplement cinq petites minutes ? Elle navait plus du tout la notion du temps. |
alors que tu pourrais dire par exemple :
Combien de temps avait-elle couru ? Cinq minutes ? Une heure ? Elle avait complètement perdu la notion du temps.
Et c'est tout le chapitre comme ca, donc moi j'aurais envie de tout dégrossir a la hache
Marsh Posté le 06-01-2006 à 14:40:43
troon93 a écrit : Bah comme je te l'ai déjà dit plus haut, j'ai pas tout lu car je pense que tu pourrais dire la meme chose en beaucoup plus court. En fait il m'a suffit de lire en diagonale pour comprendre le principal de l'histoire (ce qui se passe en gros, car c'est ce qui nous intéresse au final). Tu le dis toi meme, tu as tendance a te répéter et à dire la meme chose de 36 facons différentes. Un exemple :
|
Ta méthode me semble un peu barbare. Peut-être que débroussailler un peu serait mieux.
C'est vrai que je vais tâcher de trouver un juste milieu dans mes futurs extraits (s'il y en a). De toute façon, si je vois que je ne peux vraiment pas raccourcir, je le posterais en plusieurs fois.
Donc, ni trop court ni trop long. Merci à toi et à melgre pour vos conseils.
D'autres critiques ?
Marsh Posté le 06-01-2006 à 20:00:02
troon93 a écrit : didpat >>
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troon93>>
Déjà merci de m'avoir lu. Ensuite tu as évidemment raison pour les tirets. Je n'en ai pas mis car ce n'est qu'une ébauche, j'ai un peu mis tout en vrac. Je modifierais. Sinon je ne raconte pas spécialement la vie réelle et c'est dommage que tu es cette impression.
Pour le froid de canard tu as sans doute raison, j'ai juste voulu intégrer un peu d'humour.
Voilà. En dehors de çà j'espère que tu n'as pas trouvé çà trop mauvais.
A plus.
Marsh Posté le 07-01-2006 à 00:08:56
didpat a écrit : Sinon je ne raconte pas spécialement la vie réelle et c'est dommage que tu es cette impression. |
C'est justement ce qui m'a gêné, le côté irréel de ce qui est raconté. Mais c'est peut-être voulu, et ça va continuer sur une fable (genre le clodo est un génie qui va lui exhaucer 3 voeux... ) ?
A part ça, c'est vraiment lourd, il faut tailler et retailler. La dernière phrase bat tous les records : "sa vie ne devait pas être très drôle". Non, sans blague ?
Evite aussi les anachronismes, puisque tu as choisi l'année 1958 (très belle année, soit dit en passant ) pour ton histoire. Personne ne porte encore de T-Shirts à cette époque. C'est le maillot de corps (le tricot de peau, le marcel...). Un contremaître qui reste 3 mois au chômage, c'est une situation assez extraordinaire. Et s'il a 15 ans de boîte, cela veut dire qu'il a été embauché en... 43, soit en plein milieu de la guerre. Inutile de te dire que les embauches dans les usines de fabrication de boîtes de camembert, surtout d'hommes de 30 ans, c'était assez peu courant.
Marsh Posté le 07-01-2006 à 18:19:41
Citation : Ta méthode me semble un peu barbare. Peut-être que débroussailler un peu serait mieux. |
oui, dégrossir, débroussailler, l'idée est la même... Quand je dis a la hache, je veux dire que tu peux facilement en enlever la moitié sans que ca change l'idée principale.
Citation : Sinon je ne raconte pas spécialement la vie réelle et c'est dommage que tu es cette impression. |
je me suis mal exprimé. en fait, je suis d'accord avec borabora : tu peux raconter un truc tout a fait irréel, mais il faut que ca reste logique et credible. Par exemple, tu dis qu'on est en 1958, mais rien ne rappelle cette année et tout rappelle notre époque actuelle. Est ce qu'en 1958 ils allaient déjà sur les champs élysées pour feter le nouvel an ? Ce qui m'a le plus gêné, c'est la facon dont le narrateur vient aider le clodo : plusieurs points me gênent :
- moi je ferais comme les autres passants et je ne m'arreterais pas devant un clodo, à moins d'être un professionnel de santé (ou secouriste) qui voit qu'il va vraiment pas bien ou bien une ame très très charitable.
- si par miracle je m'arrete et que je veux l'aider : je ne vais certainement pas le toucher et encore moins le masser, mais j'appellerais les pompiers ou le samu... au mieux, je lui mettrais mon manteau sur le dos.
- le narrateur n'hésite pas une seconde à masser le clodo, alors que celui-ci peut s'exciter tout d'un coup, sortir un couteau, bref pas apprécier qu'un inconnu se mette a le tripoter comme ca...
- ca fait deux mois que le clodo vit dehors, alors pourquoi penser que cette nuit il mourra s'il n'est pas mort les autres nuits ?
- si le clodo est vraiment congelé et sur le point de mourir de froid, je ne pense pas que des massages soient suffisants pour le soigner. Encore une fois, la meilleure solution aurait été d'appeler les pompiers ou de l'emmener à l'hopital.
Bref, tout ca pour dire que j'ai du mal à "gober" cette histoire, meme si c'est de la fiction
Marsh Posté le 17-01-2006 à 18:18:38
Sebounette2 a écrit : topic dead |
Tout ça, c'est à cause de mon chapitre long, long, long...
Mais il se pourrait que bientôt je poste un chapitre (pas du même roman) moins long que le premier.
Patience...
The topic is not dead !
Marsh Posté le 20-01-2006 à 21:19:22
voilà le début de mon deuxième roman qui va s'avérer tellement différent de son prédécesseur.
opposition.
Chapitre d'introduction.
La nuit était tombée depuis plusieurs heures déjà. Dans le village de Thérys, tout le monde dormait. Seul le bruit des branches crépitant dans les cheminées se faisait entendre. Carmen fut soudain la réveillée. Elle avait un pressentiment. Un très mauvais pressentiment. Elle se leva lentement pour ne pas réveiller son mari et descendit les escaliers. Ils grincèrent sous ses pas pourtant légers. La bougie qu'elle tenait à la main n'éclairait que faiblement.
Elle réalisa alors qu'il faisait froid. Le feu dans la cheminée s'éteignait petit à petit. Elle prit son châle et le posa sur ses épaules. Elle écarta légèrement ses rideaux mauves. Il n'y avait rien dehors excepté le souffle du vent qui balayait les arbres leur donnant l'impression de danser. Ce n'était pas le vent qui l'avait sortit de son sommeil. Non, quelque chose se préparait et elle en était sûre. Elle s'assit sur une chaise et attendit quelques instants. Elle ne devait pas dormir.
Soudain, elle crut entendre un bruit au loin. Elle se leva et s'approcha de la porte d'entrée. Le bruit se fit plus fort. Elle crut reconnaître des pleurs d'enfant. Elle frissonna: et si à quelques pas de chez elle, un enfant se faisait attaquer par des loups? Elle recula, il était hors de question d'ouvrir la porte même pour aider un enfant, il en allait de sa vie.
Mais les sanglots se rapprochaient. Cela devait être un enfant d'à peine quatre ans. Elle se rassit et ferma les yeux. Elle ne les rouvrit que lorsqu'on frappa à la porte faiblement. Elle ne savait que faire. Le peu de courage qu'elle avait lui fit ouvrir la porte. Une légère rafale de vent entra à l'intérieur et elle découvrit sur le pas de sa porte, à demi courbée, sa soeur. Surprise, elle lui fit signe d'entrer. Mais la femme refusa secouant la tête. Elle desserra alors les bras et lui montra l'enfant:
" Bonsoir Carmen. Je t'en pris j'ai besoin de ton aide."
Sa voix était faible et du sang coulait de son front. Ermen paraissait tellement vieille. Ses cheveux étaient détachés, chose très rare chez elle. Ils étaient sales et emmêlés. Diverses brindilles d'herbes les parsemaient. Elle avait des ennuis et cela se voyait. Sinon pourquoi au bout de sept ans sans nouvelles, serait-elle là à la porte de sa soeur, un enfant dans les bras?
Elle portait une longue cape arrachée çà et là montrant ses jambes nues:
" Si j'avais eu d'autres solutions, crois-moi je ne serais pas devant ta porte Carmen. Je sais que cela fait des années que nous ne nous sommes pas vu.
- Alors pourquoi es-tu là? Je regrette mais je ne peux rien faire pour toi Ermen. répondit l'autre sèchement.
- Alors ne le fais pas pour moi mais pour elle."
Elle lui tendis l'enfant qui avait cesser de gémir et qui regardait fixement l'autre femme. Le bébé était aussi sale que sa mère et peut-être même plus. Il avait d'énormes yeux verts qui auraient pu être magnifique si le nourrisson avait été mieux soigné:
" Edward est mort, Carmen. Ils l'ont tué. Je n'en ai plus pour longtemps moi non plus alors ais pitié de mon enfant. Prends-le. Occupes-toi de lui comme si il était le tien. Je t'en conjure Carmen."
Elle plaça le bébé de force dans les bras de sa soeur et ouvrit sa cape, lui révélant une profonde entaille d'où sortait beaucoup de sang. Une fléchette était figée dans sa poitrine. En voyant la blessure de sa soeur, Carmen se retourna. Ses jambes tremblaient toutes seules. Elle avait beau se concentrer, elle n'y arrivait pas. C'était incroyable: sa soeur allait mourir et lui demandait de s'occuper de sa fille. Carmen réfléchit. Elle avait déjà une fille, très belle et douée pour ses trois ans.
Ermen lui prit alors le bras:
" Pour l'enfant, je t'en pris, gémit-t-elle. Elle n'a que trois ans... Elle est tout ce qui me reste... Carmen pour elle...pour Keena."
Sa voix se tut et elle tomba en avant, enfonçant plus profondément la flèche dans sa poitrine, la tuant sur le coup. Carmen était horrifiée. Elle n'avait encore jamais vu quelqu'un mourir et surtout personne de sa famille. Et maintenant sa soeur était là gisant à terre et elle, elle tenait sa nièce dans ses bras. Le bébé avait du sentir la mort de sa mère puisqu'il se mit à pleurer de plus belle, réveillant toute la maison. Quand Jonathan descendit les escaliers et vit sa femme, il ne comprit pas ce qu'il s'était passé. Il l'approcha, la réconforta mais les larmes coulaient sans plus s'arrêter. Il amena alors le corps d'Ermen et le recouvrit . Puis il ferma la porte.
voilà j'espère que votre lecture sera agréable et que vous pourrez dégager des critiques qui pourront m'aider.
Marsh Posté le 20-01-2006 à 22:55:08
Elle avait parfois du mal à se réveiller le week-end, et ce nest quen fin de matinée quelle ouvrit ses volets, en ce Dimanche de printemps. Les enfants étaient déjà dans le jardin, en train de courir après le labrador, qui adorait jouer avec Peter et Steven. Un bon café laiderait à se remettre les idées à lendroit. La nuit avait été pénible, comme toutes les fois où elle était de garde à lhôpital militaire. Le poids des années atténuait les émotions, mais les innombrables drames auxquels elle assistait là-bas la touchaient encore terriblement. Encore trois pilotes broyés dans la ferraille hier. Deux étaient déjà morts en arrivant, mais ils ne trouvèrent la paix quune fois vidés de leur sang, vaine tentative pour ressusciter le troisième.
«Suzie ! Une guêpe a piqué Peter et il ne veut plus descendre de la balançoire.» Heureusement que les enfants étaient là pour donner un sens à cette vie. Elle pensait au jour où elle était allée les chercher à lorphelinat, pendant quelle désinfectait et pansait la plaie. Deux petites têtes blondes, abandonnées par des parents obnubilés par leurs recherches, qui payèrent de leur vie cette pitoyable tentative détablir un contact. Elle tenait les scientifiques pour responsables de ce qui était arrivé ensuite. On écoutait toujours les scientifiques, et on rejetait systématiquement les objections des militaires, soi-disant paranoïaques et incultes.
Au début, le phénomène faisait la une des faits insolites dans les médias. Tous les services gouvernementaux avaient reçu des Snickers® dans leur boîte aux lettres. Les envois concernaient le globe entier, partout des Snickers® avaient été découverts. Lhistoire aurait pu en rester là mais ça ne faisait que commencer. Les Snickers® étaient plus nombreux chaque jour, finissant par déborder les services de nettoyage. Bientôt ils jonchaient la voie publique, leur nombre était astronomique. Dès que le Soleil se couchait, chacun deux opérait une division sur lui-même, à linstar des cellules, et les deux parties croissaient jusquà former des spécimens adultes. La panique semparait des villes, les gens essayaient de les détruire par tous les moyens mais les Snickers® étaient sans cesse plus nombreux. Les scientifiques fournissaient des théories farfelues, mais étaient daccord pour dire que les intentions des barres nétaient pas hostiles. Ils préconisaient la communication et le dialogue.
Les choses prirent une tournure différente lorsquil fût observé un Snickers® géant en orbite autour de la Lune. Après moult tergiversations, la navette Endeavour fût envoyée là-bas. Les scientifiques envoyèrent des signaux lumineux dans un premier temps, puis tentèrent un contact direct. Ils neurent pas le temps déviter la cacahuète géante projetée vers eux, Endeavour explosa faisant par la même occasion deux orphelins. A la suite de quoi le Snickers® géant se subdivisa en dizaines de clones qui prirent place au dessus des grandes métropoles terrestres. Du chocolat fondu se déversa sur Londres, Tokyo, Sydney, Paris, Shangai, Moscou, anéantissant toute trace de vie.
Les larmes roulèrent sur sa joue, mais elles n'avaient pas le goût caractéristique des larmes. Elles avaient le goût de Snickers®...
Marsh Posté le 28-12-2005 à 21:08:20
Vous écrivez pour votre plaisir et vous désirez partager vos créations pour progresser, pour voir les critiques, tout simplement pour la gloire (y'a pas d'mal ) ou, pourquoi pas pour se faire publier (mais ne rêver pas trop quand même) ?
Ce forum est une manne importante de personnes qui peuvent vous donner l'aide que vous attendez depuis si longtemps (ça fait pas trop promotionnelle ?)
Je vous propose de mettre vos nouvelles, vos chapitres de livre, vos poèmes, vos pièces de théâtre, vos manuels de philosophie sur la Grèce antique (pourquoi pas ?) et de critiquer les autres (intelligemment, cela vas de soi) dans le but de progresser, de s'amuser et de pouvoir lire de véritables histoires sur la toile (et pas que les dernières nouvelles informatiques ).
Quelques conseils pour bien débuter :
Nombreux amis créateurs de fantasy, faites un tour sur : http://oliv-le-preux.livejournal.com/2895.html et pour tout un chacun : http://www.derniermot.net/
Message édité par vacnor le 27-01-2007 à 10:52:55