Salut à tous,
 
J'aimerais ouvrir ici un sujet de réflexion sur le thème : comment sortir d'un secteur industriel sans avenir. Dans mon cas, c'est l'automobile mais ca peut être étendu à d'autres, ce qui importe c'est l'échange d'XP.
 
Le postulat est le suivant : l'industrie automobile en France (constructeurs, équipementiers) est sur le chemin de la bonneterie troyenne ou de la sidérurgie lorraine (i.e. la disparition à moyen terme). Ce postulat est basé sur les faits :
- le placement stratégique automobile francais est médian (prix médian, qualité médianne, image de marque médianne) et donc très soumis à la concurrence étrangère
- les pays émergents (où les groupes francais se placent ou essaient de se placer bien) offrent non seulement des coûts de fabrication mais aussi de développement très bon marché. Un exemple parmi d'autres, tiré de mon expérience personnelle : PSA Brésil est en expansion exponentielle et recrute des ingés au point d'assécher le marché local de Sao Paulo. PSA France a mis en place un plan de départ volontaire pour 5000 ingénieurs. Si les brésiliens, moins bien placés que les chinois, apprennent à une vitesse vertigineuse, je ne veux même pas penser à ce qui se passe dans l'Empire du Milieu en ce moment...
- l'automobile, de manière générale, du moins celle mue à moteur à explosion, semble avoir son avenir derrière elle. La vague "pétrole à 110 US$ le barril" et "développement durable" va laisser des traces indélébiles. La France ne parait pas trop bien placé sur le domaine des nouvelles technologies de motorisation (excepté Bolloré ???).
 
Basé sur ces constats, voici ma question à tous :  
Comment se reconvertir quand on a déjà presque une dizaine d'années d'XP dans le milieu et qu'on est étiqueté 100% auto dans tous les entretiens ?  
 
Autres questions :
- MBA et changer de secteur et de fonction (d'ingé auto à corporate finance énergie par exemple), est-ce possible ?
- Passer de l'automobile à un autre secteur (énergie...), y avez-vous réussi ? Comment ?
- Continuer dans l'automobile, y croyez-vous ? Pourquoi ?
 
J'aimerais pas trop avoir un jour la visite de notre président sur le site de PSA jurant ses grands dieux qu'il ferait tout pour sauver Sochaux, comme ca a été le cas à Grandange.......  
 
Merci de vos échanges d'expérience.
 
 
 
 

 
bah au final il a rien (pu) faire...    

tu fais quoi dans l'automobile ?

Justement, c'est bien là le sens de mon questionnement  :-o

je suis ingénieur chef de projet, projet qui dépends de la boite ou je bosse, en ce moment c'est des pièces de tôlerie.

Quid de l'aeronautique ?

L'aéronautique, prochain sur la liste, après l'automobile, mais dans quelques dizaines d'années ?

Je dis ca parce que je suis interesse, venant de commencer ma carriere dans l'automobile, mais en allemagne (ceci dit je bosse pour PSA en ce moment ;-)
 
Il est clair que des metiers plutot anciens (tolerie, meca...) vont a etre amenes a disparaitre en France, mais de nouveaux metiers apparaissent : electronique, informatique embarquee ...
Je ne pense pas que l'industrie auto francaise va disparaitre, mais il est clair que les usines vont partir et ne resteront que des centres de R&D, dont le metier va de plus en plus se reduire a passer des ordres aux fournisseurs, qui eux, font de la R&D.

Quelques dizaines d'annees peut-etre, mais bien assez longtemps pour faire carriere !

Je pense qu'en temps qu'ingé non spécialisé dans l'automobile (chef de projet...) tu peux te recycler aisement dans un autre domaine, c'est à toi de te vendre en entretien.
Un pote ingé es parti d'une boite de presta où il faisait des méthodes de diag pour psa pour Total où il gêre techniquement des installations petrolières au Yemen. Ces boulots n'ont rien en commun.
 
Je bosse aussi dans l'automobile française (les jaunes, pas les bleues...) et ma reconversion va être tout autre: gendarme.

Siemens , Bosch ?

Kostal
Concurrence Bosch et Valeo.

Pour sortir de l'automobile, rien de plus simple :
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
tu ouvres la portière
 
 
 
 
 
 
 
 
ps: si vous m'cherchez, chui dehors

Merci pour ta contribution fishton

 
D'accord avec toi. Si tu pouvais m'ouvrir la portière en m'offrant un job à 150kE qui consiste à lire le journal toute la journée, je suis partant de suite, je te passe mon e-mail par message perso et on prends rdv pour que je signe !

Salutations,
 
Je relance le topic, car je suis à la recherche de personnes ayant quitté le secteur automobile ( y compris  les personnes y étant retournées ensuite), que ce soit en R&D, outillages, industrialisation, Qualité,
 
En ce moment, je croule sous les sollicitations pour l'automobile, et, comme beaucoup, majoritairement via de la prestation.
je reste choqué du contraste entre constructeurs, plus inquiets en entretien, que tu ne partes pas chez le concurrent, que par ce que tu souhaites faire en allant chez ce constructeur. Les fournisseurs de rang 1 essaient de te vendre l'adaptabilité chez eux, comme quoi tu peux changer de poste, alors qu'on sent bien que tu vas faire énormément de gestion de crises, et qu'au final tu risques fort d'être coincé au poste où tu es, pour bien longtemps.
 
Je suis intervenu sur l'un des sujets qui s'annonce majeurs dans le monde automobile ces prochaines décennies, je n'y suis pas resté pour des raisons personnelles, mais désormais on me sollicite également pour les autres sujets.
Et évidemment, vu l'internationalisation croissante de ce secteur, et mon gout pour l'international, j'hésite de plus en plus.
 
A l'heure actuelle, j'attends d'avoir négocié les salaires, et hésite toujours à aller m'enterrer en automobile, pendant X-temps avec tout le coté précaire du monde automobile (virable facilement, si t'es en direct; et encore plus en prestataire où t'es salarié avec un variable que j'estime trop important)
J'ai des contacts avec le pétrolier, la Défense et Sécurité, mais évidemment, les constantes de temps sont moins rapides qu'en Auto (j'ai déjà refusé des offres en automobile relativement bien payées, assez statiques en France, et pour des postes du genre à me lasser au bout d"1an), et j'hésite de plus en plus

Si tu te lances chez des Tier 1, evites à tout prix V***o ...
Je bosse avec eux et entre des branques et des maniaques, j'ai rarement rencontré de gens biens... ou alors ils se barrent vite. En plus c'est la boite qui paye le plus mal.
 
Chez Delphi/Autoliv/Marelli ca a l'air plus sympa.
 
Entre Renault et PSA je sais pas trop mais j'aime à penser que l'ambiance est meilleure chez PSA.

 
Je te remercie pour ta franchise.
 
D'autres réponses, et avis sur les autres Tier1 et Tier2 (Faurecia, Motorcraft, Johnson Controls, etc) ?
 
je continue d'obtenir des offres en presta, mais pas de salaires démentiels,

Un an après, tu en es ou ?

flag
 
la vache, la vague de licenciement de PSA en fin 2011 etait deja prévue depuis 2008? ou c'est une autre vague de licenciement?
 
Ce qui est acquis, c'est que l'ingénierie se delocalise facilement et encore plus avec les métiers de l'informatique.  
Maintenant, la qualité ne suit pas si ce n'est pas très bien si ce n'est pas fait en Europe (oui je sais, tout le monde le dit). La qualité et la réactivité quand ca merdouille est pour l'instant notre seule valeur ajoutée par rapport aux ingénieurs des BRIC.
 
Mon opinion c'est que dans l'industrie automobile actuelle, les constructeurs sont obligés de payer le prix fort d'ingé européen en contrepartie de leur cycles de developpement court. Donc dans l'immédiat, nos taffs ne sont pas en danger. Pour le futur? Aucune idée, mais ce qui est sur, c'est que la délocalisation du developpement, en prenant tout en compte, coute bien plus cher que sur les PPT des managers.
 
(ingé soft embarqué Tier1)

j'ai déjà 3 clients Tier 1 qui ont vu un département partir en Chine ou en Inde.

Si meme les ingés partent la-bas, que va-t-il nous rester ?
On peut imaginer que comme pour la production maintenant, certaines entreprises rapatrient des unités de dev dans quelques années, mais ce sera surement pas une tendance lourde...

Je pense tout les Tier 1 ont un departement de dev en Inde ou en chine.
 
L'inde, c'est l'eldorado pour les multinationales. Maintenant si tu prends tout les a cotés et si ta boite veut un produit de qualité, la difference de prix n'est pas si extraordinaire.
L'inde, c'est tout de même 10 ou 20% d'inflation par an, que tu dois repercuter sur les salaires car le turn over est extremement grand la bas. Tu te retrouves à bosser chaque fois avec une personne differente, et il faut tout reexpliquer à nouveau. Bref ca dure 3 fois plus longtemps pour faire du soft la bas qu'ici.
 

Je suis bien d'accord avec toi, des qu'on a affaire à nos propres collègues chinois on croise les doigts ...

Mais ca changera bientôt, comme ce fut le cas avec les japs.

Pour revenir à mon exemple, j'ai vu 3 dpts avec lesquels je bossais se faire "virer" et tous les projets vraiment partir la-bas, je parle pas d'un nouveau dpt.

Bah, même les japs, je trouve qu'il n'innovent pas. Ils ont reussi quelques coups d'eclats, genre la Prius, le Walkman, les consoles. Leur force sont à mon avis en electronique, mecanique et physique appliqué, mais il y a plein d'autres domaines ou ils sont completement à la ramasse. Comme l'informatique par exemple, ils n'arrivent à établir un Microsoft ou google. NEC vends des millions de microcontrolleur, mais basé sur une license britannique. De toute facon, il n'y a que des architectures processeurs britanniques ou americaines.
 
En tout cas je en donnerai pas du soft a faire faire à des japs

l'avenir de la R&D auto se situe à proximité des zones de production... donc pas de réels avenirs en france sans un retour des unités de production, d'au moins les 3 premiers rangs.
 
Lorsqu'on voit que dans des équipes françaises de dev méca (pour des produits sortant ds les 2 a 3 ans) chez des Tier 1, aucun des acteurs clefs n'a bossé en prod ou à proximité d'une unité de prod.... ca laisse pantois.
 
Je rejoins votre avis sur les difficultés du turn over en Inde/Chine et bientot Vietnam/Thailande