Traduction, trahison

Traduction, trahison - Arts & Lecture - Discussions

Marsh Posté le 01-12-2005 à 12:24:27    

Préambule : ce topic ne vise pas à taper sur les traducteurs en général. Ils font un métier magnifique, difficile, souvent mal payé et restent complètement dans l'ombre à notre époque où le moindre fanzineux qui a pondu 5 lignes sur son blog met sa signature partout et compte ses hits tous les soirs.
 
Malheureusement, la traduction reste encore trop souvent un job donné à la personne qui a les bonnes relations, indépendamment de ses compétences et de sa conscience professionnelle. Le pire qui peut arriver quand on lit un livre traduit est sans doute de tomber sur quelque chose qui sonne faux, voire qui est dépourvu de sens, et de reconstituer mentalement la phrase anglaise qui a été traduite mot à mot ou en dépit du bon sens. Ca casse le rythme de la lecture, ça énerve, et il semble inadmissible que nous, simples lecteurs, puissions corriger une erreur grossière faite par un traducteur professionnel. Donc ce topic est ouvert pour recenser les erreurs les plus grossières, les livres dont une mauvaise traduction vous a gâché la lecture, les mauvais traducteurs récidivistes etc.
 
Les récurrents qui agacent :
 
"Elle portait une blouse rouge à motifs blabla..." Si vous vous êtes demandés pourquoi tant de femmes portent des blouses dans les romans américains, ne cherchez plus : blouse en anglais se traduit par chemisier ou corsage. Le type même du faux-ami impardonnable. Qu'est-ce qu'une femme ferait habillée d'une blouse en dehors d'un contexte bien précis ? Ca n'a aucun sens.  
 
"Il appuya sur la gâchette". Ouais ben il peut toujours appuyer dessus, le coup ne risque pas de partir. :sarcastic: Le terme anglais est trigger et la traduction est détente. On appuie sur la détente, oui (le puriste, comme le faisait remarquer feu Manchette devrait même écrire "queue de détente" ). Erreur popularisée par les traductions de polars à deux balles après-guerre, elle est devenue courante même dans des bouquins français écrits par des auteurs qui n'ont pas la moindre idée de ce qu'est une arme tout en prétendant écrire des romans policiers.
 
Les traducteurs qui ont toujours eu tout faux :
 
Mention spéciale à France-Marie Watkins, probablement décédée aujourd'hui, qui a massacré un nombre de bouquins phénoménal dans les années 60 et 70, dont l'excellent Ringolevio d'Emmett Grogan et plus d'un bouquin de SF.
 
Les traductions dont on se demande comment elles peuvent rester encore en circulation :
 
"Démons et merveilles" d'H. P. Lovecraft. Un des sommets de la traduction à chier. J'étais ado, c'est le 1er livre qui m'a fait prendre conscience qu'apprendre l'anglais n'était finalement peut-être pas une si mauvaise idée. Dès les premières pages du bouquin, on tombe sur un dialogue qui rend perplexe. Je n'ai plus ce livre, je ne peux pas citer la phrase entière, mais un des personnages dit à l'autre qui descend sous terre : "Si long, Carter !" Uh ?  :??: Inutile d'être parfaitement bilingue pour savoir que "so long" est une expression qui se traduit par "à plus !" ou n'importe quoi du genre. Mais non. Le gars traduit ça mot à mot par "si long". Chapeau, là.  :o Tout le reste du bouquin est du même acabit, évidemment.
 
La dernière traduction qui vous a agacé :
 
Ma femme a beaucoup aimé "Au pays de Dieu" de Douglas Kennedy, une enquête chez les zinzins religieux du sud des Etats-Unis. Elle me l'a passé, j'ai calé à la page 100 tant j'en avais marre de relever les approximations et les conneries de traduction. Quelques exemples :
 
Un ancien truand évoque l'époque où il était influent et riche :
"Et Frankie Vali, au Four Seasons, c'est un très proche ami à moi".
Bien essayé.  :sarcastic: La phrase anglaise ne peut être que "Frankie Vali and the Four Seasons". Il ne s'agit pas de l'hôtel les "Four Seasons", mais d'un groupe de doo-wop connu de tous aux USA. Comme "Buddy Holly & The Crickets" ou "Bruce Springsteen & the E Street Band", quoi.
 
Sur la même page, le truand repenti dit :
"Tu connais le truc, hein ? Garde tes ennemis à portée de la main et tes amis encore plus près." Le proverbe archi-connu dit en fait "Garde tes amis près de toi et tes ennemis encore plus près". Ce n'est même pas une erreur de compréhension du traducteur, il suffisait de traduire mot à mot. Il ne sait même pas lire...
 
Toujours sur cette page, ce dialogue maladroit au possible, traduit mot à mot :
 
"- Vous ne seriez pas de Brooklyn ? (...)
- Bien tombé ! Toute mon enfance là-bas, oui. Et c'est là que je suis devenu un mafieux, aussi.
- Un quoi ?
- Ce que je dis, a répondu le pasteur Waters : un mafieux."
 
Le "bien tombé" sonne déjà faux, mais le "Ce que je dis" est carrément ridicule. En anglais, c'est "What I said". Ca ne se traduit pas littéralement. On peut remplacer par "Vous avez bien entendu" ou quelque chose d'approchant.
 
Bref, c'est tout le bouquin qui est écrit comme ça, avec de plus des fautes de syntaxe et un français généralement exécrable. Le traducteur s'appelle Bernard Cohen, il est désormais sur ma liste noire.  :D
 
S'il n'y avait que les livres...
 
... mais on peut aussi parler des doublages de films, et les sous-titres ne valent guère mieux. Quand aux BD c'est la berezina. Dans le domaine littéraire, la traduction à chier reste l'exception plutôt que la règle, heureusement. Mais les BD, c'est le grand naouak. D'autant que l'exercice est encore plus périlleux que pour un livre, puisque le texte est circonscrit par la bulle. Dans le cas d'un trado à partir d'une langue plus concise que la notre, il suffit de rajouter 30 pages à un bouquin. Mais pour une BD, deux solutions seulement : on sucre une partie des textes ou on agrandit les bulles au détriment du dessin. Pas simple.

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Marsh Posté le 01-12-2005 à 12:24:27   

Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 12:27:41    

BoraBora a écrit :


 
Sur la même page, le truand repenti dit :
"Tu connais le truc, hein ? Garde tes ennemis à portée de la main et tes amis encore plus près." Le proverbe archi-connu dit en fait "Garde tes amis près de toi et tes ennemis encore plus près". Ce n'est même pas une erreur de compréhension du traducteur, il suffisait de traduire mot à mot. Il ne sait même pas lire...


vois pas où est le problème dans ce cas :??:

Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 12:32:55    

minusplus a écrit :

vois pas où est le problème dans ce cas :??:


Ben il a inversé amis et énnemis

Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 12:35:56    

LowLow a écrit :

Ben il a inversé amis et énnemis


:o je sors... :o

Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 12:46:28    

drapal :o
 
je suis tout aussi irrité que toi par les traductions approximatives, et par le fait que ces gens sont payés pour ce qu'ils font.
Etant anglais, je pensais que blouse et chemisier avaient la même signification !
N'ayant pas de dictionnaire sous la main, c'est quoi exactement une blouse ? C'est comme une blouse blanche de médecin ?
 
Bon, le pire c'est tout de même les traductions de manuels coréens ou japonais  :lol:


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L'homme de bien ne demande rien qu'à lui-même ; l'homme de peu demande tout aux autres. - Confucius
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Marsh Posté le 01-12-2005 à 12:59:27    

BoraBora a écrit :

Bref, c'est tout le bouquin qui est écrit comme ça, avec de plus des fautes de syntaxe


 
[:cbrs]

BoraBora a écrit :

Le "bien tombé" sonne déjà faux, mais le "Ce que je dis" est carrément ridicule. En anglais, c'est "What I said". Ça ne se traduit pas littéralement.
 
S'il n'y avait que les livres...
 
... mais on peut aussi parler des doublages de films, et les sous-titres ne valent guère mieux. Quant aux BD c'est la Berezina. Dans le domaine littéraire, la traduction à chier reste l'exception plutôt que la règle, heureusement. Mais les BD, c'est le grand naouak. D'autant que l'exercice est encore plus périlleux que pour un livre, puisque le texte est circonscrit par la bulle. Dans le cas d'un trado à partir d'une langue plus concise que la nôtre, il suffit de rajouter 30 pages à un bouquin. Mais pour une BD, deux solutions seulement : on sucre une partie des textes ou on agrandit les bulles au détriment du dessin. Pas simple.


Ouais; difficile d'appliquer à soi-même les conseils qu'on adresse aux autres.

Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 13:02:59    

Mine anti-personnel a écrit :

[:cbrs]
 
Ouais; difficile d'appliquer à soi-même les conseils qu'on adresse aux autres.


 
sauf que bora bora n a jamais pretendu ecrire un livre ou avoir traduit un texte

Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 13:04:13    

friday_13 a écrit :

je suis tout aussi irrité que toi par les traductions approximatives, et par le fait que ces gens sont payés pour ce qu'ils font.
Etant anglais, je pensais que blouse et chemisier avaient la même signification !
N'ayant pas de dictionnaire sous la main, c'est quoi exactement une blouse ? C'est comme une blouse blanche de médecin ?


Exactement.  :p On ne voit plus trop cette erreur de nos jours, sans doute parce que les blouses sont moins courantes. Dans les années 60, les écoliers portaient encore des blouses, et il n'était pas rare qu'une mère enfile une blouse pour faire le ménage. M'enfin même si les blouses étaient plus courantes, ça n'excuse pas un traducteur pro de tomber dans le piège du faux-ami alors même que le contexte le rend évident. Genre la scène éculée du roman noir où la femme fatale canon rentre dans le bureau du détective privé habillée... d'une blouse. :lol:

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Marsh Posté le 01-12-2005 à 13:07:14    

Mine anti-personnel a écrit :

[:cbrs]
 
Ouais; difficile d'appliquer à soi-même les conseils qu'on adresse aux autres.


 
Bravo, tu as trouvé 4 fautes sur un post super long [:dawak]
 
Surtout qu'il parle de traductions [:kiki]
(et puis le C cédille en majuscule, si on doit sortir la table de caractères ou les codes clavier à chaque fois qu'on tappe une réponse hein [:kiki])

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Marsh Posté le 01-12-2005 à 13:11:25    

ploop a écrit :

sauf que bora bora n a jamais pretendu ecrire un livre ou avoir traduit un texte


 
je plussoie


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L'homme de bien ne demande rien qu'à lui-même ; l'homme de peu demande tout aux autres. - Confucius
Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 13:11:25   

Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 13:14:15    

dieu preserve moi de mes amis, mes ennemis je m'en charge :whistle:

Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 13:18:06    

Mine anti-personnel a écrit :

[:cbrs]
 
Ouais; difficile d'appliquer à soi-même les conseils qu'on adresse aux autres.


Tu sais faire la différence entre un post sur un forum et un texte écrit par un traducteur professionnel, relu par un correcteur professionnel, puis publié et vendu ?  :sarcastic: Au passage, on distingue les fautes d'orthographe des fautes de syntaxe que j'évoquais. On distingue même faute d'orthographe et coquille.
 
Edit : grillé par tout le monde !  :D Merci à vous.  :jap:


Message édité par BoraBora le 01-12-2005 à 13:19:05
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Marsh Posté le 01-12-2005 à 13:22:32    

Mine anti-personnel a écrit :

[:cbrs]Ouais; difficile d'appliquer à soi-même les conseils qu'on adresse aux autres.


 
Le gars trouve 2 fautes et il a un orgasme...
Ca faisait bien longtemps que j'avais pas vu une intervention aussi ridicule.

Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 13:25:58    

Taratata! Quand on prétend corriger les autres, on doit être soi-même irréprochable. Topic ou bouquin, on peut toujours saisir l'occasion d'améliorer son français. :bounce:  
Au passage, je ne suis pas traducteur professionnel mais j'ai traduit trois bouquins donc ton topic m'intéresse beaucoup.

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Message édité par Mine anti-personnel le 01-12-2005 à 13:28:29
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Marsh Posté le 01-12-2005 à 13:35:12    

Mine anti-personnel a écrit :

Taratata! Quand on prétend corriger les autres, on doit être soi-même irréprochable. Topic ou bouquin, on peut toujours saisir l'occasion d'améliorer son français. :bounce:  
Au passage, je ne suis pas traducteur professionnel mais j'ai traduit trois bouquins donc ton topic m'intéresse beaucoup.


Ton intervention en est d'autant plus ridicule. Ayant fait ce job, tu dois tout de même avoir des choses plus intéressantes à dire que relever une faute, un oubli d'accent, un de majuscule et un diacritique qui ne figure pas sur un clavier de micro.  :sarcastic:
 
Qu'as-tu traduit ? Dans quelle langue ? Quelle était la forme du contrat ? Quelle documentation utilises-tu ? Le délai qui t'était imparti était-il suffisant pour ne pas avoir à bâcler le boulot ? Quels sont les plus gros problèmes pour un traducteur ? etc.
 
Cessons la polémique et fais-nous profiter de ton expérience.  ;)

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Marsh Posté le 01-12-2005 à 14:30:53    

J'avais cru comprendre que le but de ce topic était de relever les bévues des traducteurs. Sur ce point, je n'ai rien à signaler. J'imagine que les fautes sont courantes surtout dans la littérature populaire (science-fiction, polars, BD) traduite de l'anglais. C'est une littérature que je ne lis pas (ou plus). Le relevé de tes fautes, c'était juste un petit clin d'oeil pour montrer à quel point écrire un texte irréprochable est difficile. Ne le prends pas pour une attaque personnelle.
Pour répondre à tes questions: de l'allemand vers le français, deux livres de littérature, un de philosophie, je ne dis pas ce que c'est parce que je veux rester anonyme (surtout après mon intervention vilipendée par tes défenseurs  :D ).  
Contrat: Le traducteur est payé sous la forme d'un à-valoir sur les droits d'auteur. L'à-valoir est en principe proportionnel au nombre de pages. Le tarif qu'on peut considérer comme correct, c'est 15€/page de 1500 signes (un espace est un signe).
 
Documents: trois sont indispensables pendant la traduction elle-même: un dico de français (Petit Robert), un dico correspondant pour la langue source (dans mon cas: le Wahrig), un dico bilingue en un seul volume. Ça suffit pour le premier jet. Il faut pisser son texte régulièrement sans s'arrêter sur les difficultés provisoirement insolubles (il y en a toujours). Ensuite, on va en bibliothèque ou on consulte Internet pour les mots exotiques ou les références ésotériques (comme ton "Frankie Vali and the Four Seasons" )
Délai: il était suffisant.
Les plus gros problèmes: le plus gros problème est de convaincre un éditeur d'éditer un livre :D . Dans l'exercice de la traduction elle-même, le plus grave danger est le manque d'imagination, on colle trop au texte à traduire. L'idée maîtresse est de ne pas traduire tel mot mais de se demander comment un francophone se serait exprimé dans la même situation. L'idée fausse la plus tenace concernant la traduction est l'idée qu'un bon traducteur est quelqu'un qui connaît parfaitement la langue à traduire, ou même qu'il est parfaitement bilingue, qu'il a vécu de longues années dans le pays dont il traduit la langue. Faux et archi-faux! Le bon traducteur est celui qui connaît sa langue maternelle (donc vers laquelle il traduit) comme sa poche et qui a un talent d'écrivain (cf. Baudelaire, traducteur de Poe, médiocre angliciste mais écrivain de génie, quand il traduit Poe, il écrit du Baudelaire). La connaissance de la langue étrangère est secondaire.
Il y a en gros deux sortes de traducteurs: les écrivains et les universitaires. Les écrivains parce que c'est ce qu'ils font de toute façon, ce sont des professionnels de l'écriture et la traduction est un complément de revenu pour ceux qui n'écrivent pas des best-sellers. Les universitaires, par attrait pour la chose écrite, l'édition et la traduction de tel grand auteur assoit leur autorité dans le domaine dans lequel ils sont spécialistes. Comme leur revenu n'en dépend pas, ils sont près à accepter à peu près n'importe quel contrat, les éditeurs le savent et en profitent et les traducteurs sont  :pfff: à leur égard. Les traducteurs qui ne font que de la traduction sont rares et ils crèvent la dalle.
J'ajouterai que la traduction est un job asocial et abrutissant: on est des journées, des semaines, des mois seul devant un écran d'ordi.

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Message édité par Mine anti-personnel le 01-12-2005 à 15:01:43
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Marsh Posté le 01-12-2005 à 14:42:21    

Mine anti-personnel a écrit :


J'ajouterai que la traduction est un job asocial et abrutissant: on est des journées, des semaines, des mois seul devant un écran d'ordi.


 
tiens moi aussi, mais je suis pas traducteur  [:ddr555]  


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L'homme de bien ne demande rien qu'à lui-même ; l'homme de peu demande tout aux autres. - Confucius
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Marsh Posté le 01-12-2005 à 14:52:40    

Mine anti-personnel a écrit :

J'ajouterai que la traduction est un job asocial et abrutissant: on est des journées, des semaines, des mois seul devant un écran d'ordi.


Mais pouvant être passionnant. Philippe Jaccottet en est un exemple sublime (traducteur de R. Musil).
 

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Marsh Posté le 01-12-2005 à 15:03:27    

tiens un texte d'Alexis Nouss, pour ceux qui n'arriveraient pas à s'endormir, c'est l'heure de la sieste non ?
http://www.erudit.org/revue/ttr/20 [...] 574ar.html

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Marsh Posté le 01-12-2005 à 15:21:39    

+1 d'ailleurs j'ai arreté de lire quoi que ce soit en traduction il y a bien longtemps (sauf un peu de Goethe)  mais ça limite à littérature française & anglophone.


Message édité par bjam le 01-12-2005 à 15:22:03

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Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 15:38:11    

Mine anti-personnel a écrit :

J'avais cru comprendre que le but de ce topic était de relever les bévues des traducteurs. Sur ce point, je n'ai rien à signaler. J'imagine que les fautes sont courantes surtout dans la littérature populaire (science-fiction, polars, BD) traduite de l'anglais. C'est une littérature que je ne lis pas (ou plus). Le relevé de tes fautes, c'était juste un petit clin d'oeil pour montrer à quel point écrire un texte irréprochable est difficile. Ne le prends pas pour une attaque personnelle.


J'ai plutôt le sentiment que c'est toi qui a pris ce topic comme une attaque personnelle. ;) Le but de ce topic n'est pas de fustiger des textes qui ne sont pas irréprochables, personne n'a dit ça, mais bien ceux qui sont au-dessous de tout. Si j'ai pris soin d'écrire le petit préambule en tête du topic, c'est que j'ai la plus grande estime pour le travail accompli par les traducteurs. Il ne s'agit pas de chercher la petite bête, mais de pointer les travaux de traduction qui ne devraient pas atterrir sur les rayons d'une librairie. L'exemple du bouquin de Kennedy en est un. C'est un livre édité par Belfond, Kennedy est un bon auteur, sans être exceptionnel, et ses livres se vendent très bien. Comment un traducteur professionnel peut-il livrer un texte aussi médiocre et approximatif, et un directeur de collection le laisser passer ? Comment un libraire peut-il ensuite conseiller ce livre à 19,80 € sans se sentir obligé de prévenir ses clients ? Les extraits que j'ai cités viennent d'une seule page, celle à laquelle j'ai arrêté de lire. Tu imagines ce que ça donne sur le bouquin entier ?
 
Démons et merveilles est lui aussi un bon exemple. Je ne sais plus qui avait publié la 1ère édition française. Mais quand Bourgois a racheté les droits pour le publier en 10/18, il a gardé cette traduction amateur épouvantable. Admettons qu'il ne pouvait investir dans une nouvelle traduction à l'époque. Sauf que 30 ans après, ce bouquin qui continue de se vendre comme des petits pains puisque Lovecraft est toujours aussi lu par les adolescents, n'a toujours pas été retraduit. Quand tu vois le niveau éditorial général de Bourgois, ça fait méchamment tache. Le même éditeur qui emploie Brice Mathieussent, l'un des plus plus brillants traducteurs de l'anglais en France, compte aussi des ignominies comme Démons et merveilles à son catalogue.
 
Mais bref : toutes les infos qui peuvent éclairer les dessous de cette profession finalement mal connue sont les bienvenues.
 

Citation :

L'idée fausse la plus tenace concernant la traduction est l'idée qu'un bon traducteur est quelqu'un qui connaît parfaitement la langue à traduire, ou même qu'il est parfaitement bilingue, qu'il a vécu de longues années dans le pays dont il traduit la langue. Faux et archi-faux! Le bon traducteur est celui qui connaît sa langue maternelle (donc vers laquelle il traduit) comme sa poche et qui a un talent d'écrivain (cf. Baudelaire, traducteur de Poe, médiocre angliciste mais écrivain de génie, quand il traduit Poe, il écrit du Baudelaire).


Certes, mais on rentre dans un autre débat. D'abord, l'un n'empêche pas l'autre. Quand Vian traduit Chandler, le texte est très infidèle mais savoureux. Il n'empêche que l'on aurait préféré un texte fidèle et savoureux. Par fidélité, je n'entends pas "coller au texte" façon bourrine, mais ne pas faire de contre-sens, de mauvaises interprétations, ou d'en rajouter parce qu'on se sent en verve. Ce n'est en tout cas pas ce que j'attends d'une traduction. Il faut distinguer style et sens. Les traductions qui m'horripilent le plus sont celles qui détournent le sens par manque de connaissance de la langue traduite (et de la culture générale du pays de l'auteur, et de celle plus spécialisée de l'auteur lui-même).
 
-------------------------------------------------
 
Tiens, on continue avec un mot pourtant archi-courant en anglais de nos jours, et mal traduit les 3/4 du temps : "bitch". Combien de fois voit-on ce mot traduit par "salope" ? Le mot français le plus proche est en fait "garce", même s'il sonne un peu désuet aujourd'hui. On pourrait employer "chieuse", aussi, parce que c'est souvent le sens qu'il a. Les américains l'emploient d'ailleurs aussi en verbe : "to bitch". Un type qui dit à une femme "Stop bitching!" veut dire "Arrête de faire chier ton monde", pas "arrête de faire la salope". Bitch peut dans certains contextes avoir une connotation sexuelle qui le rend traduisible par "salope", mais au final assez peu souvent. L'équivalent anglais de "salope", c'est "whore" (traînée, putain etc.).

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Message édité par BoraBora le 01-12-2005 à 15:38:49
Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 15:42:54    

freaxinthenight a écrit :

Mais pouvant être passionnant. Philippe Jaccottet en est un exemple sublime (traducteur de R. Musil).


Et auteur dans les années 50 de la meilleure traduction de l'Odyssée, actuellement dispo aux éditions La Découverte. Ce qui me fait penser que l'on va aussi abondamment taper sur la Pléiade et certaines de ses horribles traductions datant du 19ème siècle. Mais là faut que je bosse un peu.  :o  

Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 16:11:18    

BoraBora a écrit :

Préambule : ce topic ne vise pas à taper sur les traducteurs en général. Ils font un métier magnifique, difficile, souvent mal payé et restent complètement dans l'ombre à notre époque où le moindre fanzineux qui a pondu 5 lignes sur son blog met sa signature partout et compte ses hits tous les soirs.
 
(...)
 
S'il n'y avait que les livres...
 
... mais on peut aussi parler des doublages de films, et les sous-titres ne valent guère mieux. Quand aux BD c'est la berezina. Dans le domaine littéraire, la traduction à chier reste l'exception plutôt que la règle, heureusement. Mais les BD, c'est le grand naouak. D'autant que l'exercice est encore plus périlleux que pour un livre, puisque le texte est circonscrit par la bulle. Dans le cas d'un trado à partir d'une langue plus concise que la notre, il suffit de rajouter 30 pages à un bouquin. Mais pour une BD, deux solutions seulement : on sucre une partie des textes ou on agrandit les bulles au détriment du dessin. Pas simple.


 
Concernant le doublage des films, les contraintes sont assez différentes car il faut coller au mieux au mouvement des lèvres, le plus important est de conserver le sens et le ton, beaucoup moins une traduction "fidèle" dans le sens littéraire du terme. Je trouve par ailleurs les doublages français de films américains pas trop mal en général.
Pareil pour les sous-titres ; on pourrait se dire qu'il est alors possible de traduire plus fidèlement que pour un doublage, cependant il ne faut pas trop allonger le nombre de mots, sous peine de ne pas donner assez de temps au spectateur de tout lire. C'est critique dans les scènes où les dialogues s'enchaînent assez vite.

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Message édité par barnabe le 01-12-2005 à 16:12:12
Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 16:24:44    

barnabe a écrit :

Concernant le doublage des films, les contraintes sont assez différentes car il faut coller au mieux au mouvement des lèvres, le plus important est de conserver le sens et le ton, beaucoup moins une traduction "fidèle" dans le sens littéraire du terme. Je trouve par ailleurs les doublages français de films américains pas trop mal en général.
Pareil pour les sous-titres ; on pourrait se dire qu'il est alors possible de traduire plus fidèlement que pour un doublage, cependant il ne faut pas trop allonger le nombre de mots, sous peine de ne pas donner assez de temps au spectateur de tout lire. C'est critique dans les scènes où les dialogues s'enchaînent assez vite.


C'est juste. On retrouve en fait le même genre de contraintes que les bulles d'une BD. Néanmoins, ça n'excuse pas les erreurs de traduction grossières que l'on lit à longueur de films et qui n'ont rien à voir avec le manque de place pour une périphrase.
 
Tiens, un autre grand classique du faux-ami anglo-saxon qui est excusable dans une copie de lycéen mais pas dans un job rémunéré : "camera" traduit par "caméra" au lieu d'appareil photo. Idem pour "library" traduit par "librairie" au lieu de bibliothèque. Des trucs comme ça, ça passe très mal. D'autant que ceux-là sont voyants mais que ça amène du coup à se demander combien il y a d'incohérences que l'on ne voit pas.

Message cité 1 fois
Message édité par BoraBora le 01-12-2005 à 16:25:35
Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 16:42:21    

bitch dans le sens de "son of a bitch", je traduirais quand même par fils de pute, pas par fils de chieuse ou fils de garce.
mais c'est vrai que l'expression bitching, a le sens que tu as donné.
donc, ce mot peut prendre un sens plus ou moins fort selon le contexte, de chieuse à pute en passant par salope.
enfin c'est mon avis que je partage


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Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 16:46:48    

Il me revient à l'esprit une perle que j'ai lue dans "No logo" de Naomi Klein (un bon bouquin par ailleur) : le terme "panacée Universelle" (je ne me souviens plus de la page), un pléonasme qui montre quand-même un manque notoire de culture du traducteur, sensé être quelqu'un de normalement assez littéraire.

Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 16:46:52    

Je reviens causer quand j'aurai avancé dans mon adaptation :o :D

Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 16:52:03    

De toutes façons, même un texte original ne sera pas compris de la même manière par les lecteurs, selon sa connaissance personnelle, si?  
(bonjour à tout le monde  :hello: )
 

Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 16:53:54    

In Ze Navy II a écrit :

Je reviens causer quand j'aurai avancé dans mon adaptation :o :D


Han :love:

Reply

Marsh Posté le 01-12-2005 à 17:07:55    

BoraBora a écrit :

C'est juste. On retrouve en fait le même genre de contraintes que les bulles d'une BD. Néanmoins, ça n'excuse pas les erreurs de traduction grossières que l'on lit à longueur de films et qui n'ont rien à voir avec le manque de place pour une périphrase.
 
Tiens, un autre grand classique du faux-ami anglo-saxon qui est excusable dans une copie de lycéen mais pas dans un job rémunéré : "camera" traduit par "caméra" au lieu d'appareil photo. Idem pour "library" traduit par "librairie" au lieu de bibliothèque. Des trucs comme ça, ça passe très mal. D'autant que ceux-là sont voyants mais que ça amène du coup à se demander combien il y a d'incohérences que l'on ne voit pas.


 
Oui je remarque ces erreurs assez souvent et je trouve cela assez désolant et affligeant, à croire que les traductions sont faites par des collégiens avec 3 années d'anglais scolaire.

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Marsh Posté le 01-12-2005 à 17:15:43    

friday_13 a écrit :

bitch dans le sens de "son of a bitch", je traduirais quand même par fils de pute, pas par fils de chieuse ou fils de garce.
mais c'est vrai que l'expression bitching, a le sens que tu as donné.
donc, ce mot peut prendre un sens plus ou moins fort selon le contexte, de chieuse à pute en passant par salope.
enfin c'est mon avis que je partage


Oui, tout-à-fait. Mais "son of a bitch" n'a pas (plus ?) une connotation très violente, il est utilisé trop couramment pour l'avoir gardée. L'équivalent français serait plutôt "enfoiré" (devenu trivial depuis Coluche) ou si l'on veut forcer le ton "enculé". Tandis que "fils de pute" est en français très insultant et serait plus proche de "motherfucker".
 
Mais bon, l'argot, c'est pas la tarte à traduire correctement, pusiqu'il est très fluctuant selon les époques et les modes. Trouver le mot juste n'a rien d'évident. Tiens, j'en profite pour recommander un bouquin qui est un régal pour l'amateur de langage populaire (afro)américain : "Talkin' That Talk, le langage du blues et du jazz", par Jean-paul Levet, éd. Kargo. La dernière est de 2003. Plus de 3000 termes et expressions avec définitions et citations. Beaucoup sont des termes que l'on retrouve couramment aussi dans la littérature populaire (surtout le polar), le cinoche, les comics.
 

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Marsh Posté le 01-12-2005 à 17:33:56    

ah oui, motherfucker, typiquement américain comme juron.
on entendra jamais ça dans la bouche d'un anglais. :o
d'ailleurs j'ai l'impression qu'un anglais est plus vite choqué par un juron qu'un américain. un anglais dira rarement "fuck !".


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L'homme de bien ne demande rien qu'à lui-même ; l'homme de peu demande tout aux autres. - Confucius
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Marsh Posté le 01-12-2005 à 17:40:33    

Pour les bouquins de Lovecraft, c'est le traducteur Jacques Papy, mort sans doute, qu'il faudrait brûler sur place. Des longs paragraphes de description sont traduites en quelques lignes expédiées vaguement (même sans lire, il suffit de comparer en longueur le texte américain et sa traduction) :spamafote:
Heureusement, d'autres traductions ont été faites.
 
Moi ce qui m'agace, ce sont les fautes d'orthographe récurrente chez certains traducteurs, voire qui sont dotés d'une syntaxe française afligeante.Quant à l'exactitude de la traduction, malheureusement, je suis réfractaire à l'anglais :/

Message cité 1 fois
Message édité par neko ga le 01-12-2005 à 17:47:02
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Marsh Posté le 01-12-2005 à 17:45:52    

friday_13 a écrit :

ah oui, motherfucker, typiquement américain comme juron.
on entendra jamais ça dans la bouche d'un anglais. :o
d'ailleurs j'ai l'impression qu'un anglais est plus vite choqué par un juron qu'un américain. un anglais dira rarement "fuck !".


C'est sûr.  :D Aux USA, en consultant le bouquin de Levet, on voit qu'il était déjà employé sous une forme ou une autre en 1935 au moins. Memphis Minnie emploie la forme masquée "mother for you" dans un blues de 1935, pour désigner un sale type qui picole, trompe sa femme et terrorise le voisinage.
 

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Marsh Posté le 01-12-2005 à 17:49:41    

en tout cas, topic très intéressant :)

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Marsh Posté le 01-12-2005 à 17:55:33    

neko ga a écrit :

Pour les bouquins de Lovecraft, c'est le traducteur Jacques Papy, mort sans doute, qu'il faudrait brûler sur place. Des longs paragraphes de description sont traduites en quelques lignes expédiées vaguement (même sans lire, il suffit de comparer en longueur le texte américain et sa traduction) :spamafote:
Heureusement, d'autres traductions ont été faites.


Les coupes franches dans le texte ne sont que rarement à imputer au traducteur. C'est l'éditeur qui imposait un nombre de feuillets précis. Ca s'est tassé depuis longtemps, mais les collections populaires d'antan étaient formatées pour un certain nombre de pages. Le principe étant qu'une Série Noire, par exemple, coûtait xxx francs. Pas question de faire des systèmes d'étoiles et de tarification selon le volume du bouquin. Donc si le bouquin original était un peu court, on rajoutait des pages blanches entre les chapitres (voire même : on découpait des chapitres en plusieurs parties pour y intercaler plus de pages blanches :D ) et on utilisait un corps supérieur pour la typo. Et si le bouquin était trop long, on commençait par réduire le corps de la typo et si ce n'était pas suffisant, on coupait carrément dans le texte.
 
Même les traductions de Chandler par Vian à la grande époque de la Série Noire en souffrent : il doit manquer quelque chose comme 1/4 du texte de "Adieu ma jolie" (Farewell My Lovely).  :fou:
 
Aujourd'hui, il n'y a plus de vraies collections populaires, de "littérature de gare", et cette pratique a à peu près disparu.

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Marsh Posté le 01-12-2005 à 18:05:28    

Ayant fait de la vérificiation de traduction dans une équipe de "fansub" je n'ai qu'au sous-titre.  J'ai quand même regardé beaucoup d'émisions qui sont sout-titré et il y a des traductions qui sont vraiment n'importe quoi.  
 
Celle qui m'a le plus outré et que j'ai vu plusieurs fois c'est le classique "Voulez-vous de la lumière?" pour dire "Voulez-vous du feu?" qui vient de l'anglais "Do you want some light?"

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Marsh Posté le 01-12-2005 à 18:19:03    

BoraBora a écrit :


Aujourd'hui, il n'y a plus de vraies collections populaires, de "littérature de gare", et cette pratique a à peu près disparu.


 
tant mieux :)
 
Ct aberrant cette pratique de coupes pour contigences purement financières :sweat:

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Marsh Posté le 02-12-2005 à 07:11:32    

Gold007 a écrit :

Ayant fait de la vérificiation de traduction dans une équipe de "fansub" je n'ai qu'au sous-titre.  J'ai quand même regardé beaucoup d'émisions qui sont sout-titré et il y a des traductions qui sont vraiment n'importe quoi.  
 
Celle qui m'a le plus outré et que j'ai vu plusieurs fois c'est le classique "Voulez-vous de la lumière?" pour dire "Voulez-vous du feu?" qui vient de l'anglais "Do you want some light?"

Petite rectification, "do you want some light?" signifie à quelque près à "voulez-vous de la lumière ?" et "voulez-vous du feu ?" se traduit par "do you want a light/a match?".  

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Marsh Posté le 02-12-2005 à 07:30:14    

BoraBora a écrit :


Tiens, on continue avec un mot pourtant archi-courant en anglais de nos jours, et mal traduit les 3/4 du temps : "bitch". Combien de fois voit-on ce mot traduit par "salope" ? Le mot français le plus proche est en fait "garce", même s'il sonne un peu désuet aujourd'hui. On pourrait employer "chieuse", aussi, parce que c'est souvent le sens qu'il a. Les américains l'emploient d'ailleurs aussi en verbe : "to bitch". Un type qui dit à une femme "Stop bitching!" veut dire "Arrête de faire chier ton monde", pas "arrête de faire la salope". Bitch peut dans certains contextes avoir une connotation sexuelle qui le rend traduisible par "salope", mais au final assez peu souvent. L'équivalent anglais de "salope", c'est "whore" (traînée, putain etc.).


 
Marrant, j'ai l'analyse exactement inverse. Ca m'énerve beaucoup quand bitch est traduit par "garce" ou whore par "traînée", deux mots qui n'existent plus en français courant moderne.  
 
Salope est une bien meilleure traduction, même si en Français le mot a un double sens, sexuel ou non selon les contextes. Mais une fille qui te fait un sale coup, tu vas dire "ah la salope", jamais "ah la garce" (à moins que tu aies 90 ans). La traduction, c'est pas seulement trouver le synonyme le plus proche, faut avant tout coller au contexte. Sinon, je suis d'accord que chieuse est un bon compromis.  
 
Mais en généralisant, on peut dire qu'il y a un paquet de mots utilisées dans les films et séries doublés en VF qui ne sont jamais utilisés dans la vie réelle, mais qui continuent à être employés par les traducteurs parce qu'ils sont plus transparents. J'ai aucun exemple en tête en ce moment à part garce et traînée, preuve qu'on n'y fait même plus attention tellement c'est fréquent.

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Marsh Posté le    

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